5a. Résumé
En novembre 1915, une coalition de villages dans la boucle de la Volta, située en Afrique occidentale française (AOF), se soulève en réaction à la conscription imposée par la France dans le contexte de la Première Guerre mondiale. Les autorités coloniales sont prises au dépourvu, mais réussissent à mobiliser des colonnes militaires qui, marchant de village en village, répriment la révolte en six mois.
En analysant les sources coloniales, tels que les rapports politiques, les correspondances, les journaux de marches des officiers et des administrateurs coloniaux, j’argumente que la Première Guerre mondiale a un impact sur les autorités coloniales dans leur gestion de la révolte en occasionnant une série de contrainte qui les obligèrent à réprimer les rebelles avec très peu de moyen matériel et humains. En ce qui concerne la violence coloniale, j’avance que les pratiques violentes des autorités coloniales sont en continuité avec des pratiques antérieures : torture, prises d’otages, exécutions sommaires, destruction de villages, entre autres, sont caractéristiques des guerres et coloniales et de la répression en AOF.
Ce conflit peu étudié est l'objet d'une monographie écrite par les anthropologues Mahir Saul et Patrick Royer. Or, leur étude se concentre sur le camp africain. Ma contribution insère ce conflit dans son contexte global tout en montrant que le contexte local, celui de l'État colonial, joue un rôle majeur dans la pratique de la violence.