5a. Résumé
Les pratiques de gestion des risques utilisées en ingénierie ont souvent été jugées limitées d’un point de vue éthique. La sursimplification des systèmes analysés, le manque d’intégration de perspectives multiples ou la négligence des réflexions émotionnelles sont autant de critiques récurrentes. Ce constat semble faire écho au stéréotype de l’ingénieur, souvent perçu comme un calculateur froid, rationnel et ethnocentrique.
Le développement de la multidisciplinarité est souvent présenté dans la littérature comme la solution face à cette problématique. Cependant, certains auteurs plaident également pour le développement d’une réflexion émotionnelle, nécessaire à l’intégration de ces enjeux complexes. Ainsi, développant le concept d’auto-efficacité en gestion éthique des risques, nous nous intéressons à évaluer dans quelle mesure le manque de développement émotionnel est en lien avec l’influence de l’ethnocentrisme sur cette auto-efficacité.
Dans un design de recherche transversal par questionnaire, une analyse de médiation par bootstrap a été produite sur un échantillon de 178 ingénieurs. En contrôlant pour l’âge et le genre, le développement émotionnel présente un effet médiateur complet dans la relation entre l’ethnocentrisme professionnel et l’auto-efficacité. Ainsi, un ethnocentrisme plus faible est en lien avec un développement émotionnel plus élevé, celui-ci expliquant la hausse de l’auto-efficacité éthique des participants.