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88e Congrès de l'Acfas
Auteur et co-auteurs
Céline Guindon
UQAM - Université du Québec à Montréal
Pierre Plante, Janie Houle
Université du Québec à Montréal
5a. Résumé

Au Centre jeunesse de Montréal (CJM-IU), on accueille les jeunes contrevenants membres de gang de rue pour leur réadaptation. Ces jeunes s’engageraient dans une délinquance plus violente et plus grave que les délinquants qui ne sont pas membres de gang (Laurier et Morin, 2014), mais seraient toutefois davantage victimes de violence (Abram et al., 2004). Les intervenants disposent de peu de temps pour créer une alliance avec eux et cherchent des moyens pour les rejoindre. L'utilisation d'un atelier de poésie Slam, similaire au rap qu'ils écoutent, a été explorée par le CJM-IU.

 

Les résultats finaux obtenus lors d'une recherche qualitative sont prometteurs. Douze entrevues d'approche phénoménologique descriptive de Giorgi (2012) ont eu lieu pour creuser l'expérience créative des jeunes sur le plan expressif, psychologique et relationnel. L'artiste médiateur, David Goudreault, a été interviewé et les observations des ateliers assuraient une multivocalité (Tracy, 2013). Aucune étude sur le Slam, ni le rap n'a rencontré cette population spécifique auparavant. 

 

Cette étude souligne le potentiel de l'utilisation des interventions par l'art, notamment l'écriture du Slam pour évacuer les souffrances psychiques et les violences accumulées par ces jeunes. Elle permet de contourner les mécanismes de défense et les réponses automatiques des adolescents. Elle favorise leur désir de partager leur histoire sous forme de Slam, un moyen perçu comme acceptable pour exprimer leurs émotions.


Commentaires

Monique Pellerin
Cette étude est prometteuse. On ne peut qu'espérer qu'elle aura des retombées pour introduire l'art et la médiation culturelle dans les pratiques auprès des jeunes contrevenants. Ce serait une belle alliance entre les artistes médiateurs, les intervenants psycho-sociaux pour rejoindre une clientèle difficile à rejoindre.
Johanne Lebel
Sublimer sa colère par la parole poétique, par la narration "documentaire". Ouvrir par les mots et les rencontres la trame narrative de sa vie, et s'en libérer peu à peu. Si simple et pourtant si puissant. Bravo pour votre présentation, fond et forme.
Céline Guindon
Merci beaucoup pour le commentaire madame Lebel. En effet, si simple et si puissant. Il faut aussi préciser que ces résultats nous proviennent seulement après trois ateliers Slam de 90 minutes et un spectacle. L'effet groupal, le fait d'entendre les textes des autres adolescents venant d'un même milieu, leur permettait de contacter leur réalité interne, souvent pressenti à cet âge, comme étant singulière et à cacher des autres. Les jeunes ont pu apprendre des autres, sortir des réponses stéréotypées et voir qu'ils n'étaient pas seuls (vécus, traumas, émotions, déceptions). Tout ceci était possible en n'attaquant pas de front les enjeux psychologiques, comme on le ferait en thérapie. Le médium non menaçant de la poésie Slam et le format déclamation au micro qui était pour eux stimulant et rassurant à la fois (leur amour du rap). Merci encore pour l'intérêt porté à ma recherche.