447 - Promouvoir le bien-être conjugal chez les couples parentaux : défis et pistes de solution

Projet Couples Parentaux : résultats de recherche

• Communication orale 09 h 10
  Le projet Couples Parentaux : présentation d’une étude longitudinale du rôle de la relation coparentale dans les liens entre les traumas interpersonnels et la santé mentale
  Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  L’arrivée d’un enfant transforme la dynamique conjugale et tend à diminuer la santé mentale des parents, surtout s’ils ont un historique de trauma en enfance. Or, des études sont nécessaires afin de comprendre les facteurs de protection et de vulnérabilité liés au bien-être et à la santé mentale des parents et de leurs enfants. C’est pour répondre à ces besoins que le projet Couples Parentaux a pris naissance. Ce projet longitudinal et dyadique explore les dynamiques des couples ayant accueilli un nouvel enfant au sein d’un échantillon représentatif recruté des parents du Québec. Il examine l’impact des antécédents de traumas en enfance vécus par les parents sur leur santé mentale, en tenant compte des facteurs relationnels pouvant agir comme facteurs de risques ou de protection dans cette relation (p.ex., conflits, alliance parentale). Cette présentation vise à introduire le projet Couples Parentaux, sa genèse et présenter quelques résultats. Les résultats révèlent que la majorité des couples rapportent une satisfaction conjugale et sexuelle élevée, et identifient des variables clés pour promouvoir le bien-être des couples parentaux malgré des taux élevés de traumas en enfance vécus par les parents. En mettant en lumière les interactions entre l’histoire relationnelle des parents et leur dynamique conjugale, ce projet contribue à guider le développement de pratiques fondées sur des données probantes pour favoriser le bien-être des couples et des familles.

• Communication orale 09 h 20
  La flexibilité d’adaptation comme modérateur de l’association entre le trauma cumulatif durant l’enfance et la détresse psychologique chez les mères
  Ophélie Dassylva (UQAM - Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal), Annika Rozéfort (Université du Québec à Montréal)

  Les écrits scientifiques indiquent que le vécu cumulé de plusieurs expériences de traumas interpersonnels en enfance (trauma cumulatif durant l’enfance, TCE) est lié à davantage de détresse psychologique, particulièrement lors de périodes charnières comme la naissance d'un enfant. Or, la capacité à mobiliser des stratégies d’adaptation de manière flexible, soit de traiter l’expérience traumatique tout en maintenant une orientation vers l’avenir et une vision optimiste, pourrait constituer un facteur de protection. Cette étude visait donc à examiner le rôle modérateur de la flexibilité d’adaptation dans le lien entre le TCE et la détresse psychologique chez des mères québécoises. Un échantillon de 195 mères a répondu à des questionnaires mesurant le TCE, la flexibilité d’adaptation et la détresse psychologique. Les analyses de modération indiquent que l’association entre le TCE et la détresse psychologique est significative uniquement chez les mères ayant une faible orientation vers l’avenir. Ces résultats soulignent l’importance de la flexibilité d’adaptation dans le lien entre le TCE et la détresse psychologique et suggèrent que des interventions visant à renforcer l’optimisme des mères pourraient favoriser leur résilience face aux défis liés au TCE.

• Communication orale 09 h 35
  Trauma cumulatif en enfance et sentiment d’efficacité parentale : le rôle du stress lié au rôle de genre masculin et de la dysrégulation émotionnelle chez les pères
  Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Rose Lebeau (Université du Québec à Montréal), Marie-Florence Marrocco (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal)

  Le sentiment d’efficacité parentale des parents accueillant un nouveau-né joue un rôle clé dans leur adaptation à la réalité de parent. Bien que les études montrent un lien entre les traumas cumulatifs en enfance (TCE) et un plus faible sentiment d’efficacité parental chez les mères, les mécanismes explicatifs de ce lien demeurent peu étudiés et ce, en particulier chez les pères. La recherche suggère que les hommes survivants de TCE sont plus susceptibles de développer un stress lié au rôle de genre masculin (MGRS ; c.-à-d., le stress d'être dans des situations menaçant la conformité aux normes de masculinité) ainsi qu’une dysrégulation émotionnelle à l'âge adulte. La présente étude examine le rôle du MGRS et de la dysrégulation émotionnelle dans la relation entre le TCE et le sentiment d’efficacité parentale chez les pères. Un échantillon aléatoire de 708 pères ayant récemment accueilli un nouvel enfant a rempli des questionnaires auto-rapportés en ligne. Les résultats d’analyses acheminatoires montrent que le TCE est lié négativement au sentiment d’efficacité parentale via le rôle séquentiel du MGRS et de la dysrégulation émotionnelle, cette dernière apparaissant comme un mécanisme particulièrement important. Ces résultats soulignent l'importance de cibler des facteurs comme le TCE, le MGRS et la dysrégulation émotionnelle afin de développer des programmes de prévention et de soutien adaptés aux réalités des pères.

• Communication orale 09 h 50
  Traumas en enfance des parents et difficultés intériorisées et extériorisées chez leur enfant : les modes de prémentalisation comme mécanisme explicatif chez les couples parentaux
  Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal), Élodie Roy (Université du Québec à Montréal), Élise Villeneuve (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Les expériences de trauma cumulatif en enfance (TCE) des parents (p. ex., négligence, intimidation) sont liées à davantage de difficultés intériorisées et extériorisées chez leur enfant. Les modes de prémentalisation (incapacité des parents à comprendre les états mentaux de leur enfant) pourraient jouer un rôle dans ce lien, mais cette hypothèse doit être testée dans une perspective dyadique et longitudinale. Un échantillon de 601 couples parentaux ayant été sélectionnés aléatoirement grâce à une collaboration avec le Régime Québécois d’Assurance Parentale ont répondu à des questionnaires en ligne mesurant leurs TCE (T1) et modes de prémentalisation (T2) ainsi que les difficultés intériorisées et extériorisées de leur enfant (T3). Des analyses acheminatoires basées sur le modèle d’interdépendance acteur-partenaire révèlent un lien indirect entre le TCE des parents et les difficultés intériorisées et extériorisées de leur enfant via leurs modes de prémentalisation. Les résultats montrent aussi des liens directs entre le TCE des pères et des mères et les difficultés de l’enfant telles que rapportées par les deux parents. Ces résultats indiquent que davantage de TCE vécu par les parents est lié à une plus faible capacité à comprendre ses propres expériences internes (p. ex., pensées, émotions) et celles de son enfant ce qui, en retour, est lié à davantage de difficultés intériorisées et extériorisées chez l’enfant.

Présentations orales : défis périnataux chez les couples

• Communication orale 10 h 30
  Associations différentielles entre la pleine conscience des parents primipares et le fonctionnement conjugal et individuel : une étude quotidienne et dyadique
  Alexandra Cournoyer (Université de Montréal), Marina Doucerin (Université du Québec à Montréal), Justine Goulet (Université de Montréal), Simon Grégoire (Université du Québec à Montréal), Julie Laurin (UdeM - Université de Montréal), Noémie Levy-Soussan (Université de Montréal), Laurence Morin (Université de Montréal)

  La transition à la parentalité (TAP) présente des défis uniques pour les nouveaux parents, notamment des fluctuations importantes dans leur fonctionnement conjugal et individuel. L’autorégulation intégrative (IER), qui consiste à accepter les émotions tout en les alignant sur des valeurs personnelles, a été identifiée comme une stratégie adaptative individuelle pour faire face aux défis. Les liens dyadiques quotidiens entre la pleine conscience et la satisfaction conjugale (étude 1) et avec l’IER (étude 2) ont été investigués parmi 78 couples (n=156 participants) pendant la TAP (6M postpartum). Pendant 14 jours consécutifs, les couples ont rempli des évaluations quotidiennes mesurant leur pleine conscience générale et relationnelle ainsi que leur satisfaction conjugale et l’IER. Les résultats (étude 1) ont révélé que les jours où les parents signalaient des niveaux accrus de pleine conscience, les deux parents éprouvaient une plus grande satisfaction conjugale, avec deux effets partenaires notés pour la pleine conscience relationnelle. Les résultats (étude 2) ont montré que les traits de pleine conscience générale contribuaient à l’utilisation initiale de l’IER des mères (effet acteur & partenaire), tandis que les traits de pleine conscience relationnelle jouaient un rôle positif dans leurs trajectoires d'IER (effet acteur). Ces études soulignent l'importance de la pleine conscience pour protéger le fonctionnement conjugal et individuel lors de la TAP.

• Communication orale 10 h 50
  Deuil périnatal et conjugalité : défis, décisions et enjeux
  Laurence Arcand (Université du Québec en Outaouais), Caroline René (Paternité, famille et société), Chantal Verdon (Université du Québec en Outaouais), Francine de Montigny (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  Le décès périnatal et le deuil qui en découle sont considérés comme des enjeux sociaux et de santé publique, par leur prévalence et leurs répercussions sur les sphères personnelles (santé physique et mentale), conjugales, parentales, sociales et professionnelles. En effet, on estime que 20 à 25 % des grossesses se terminent par un décès périnatal précoce (< 20 semaines de grossesse) ou tardif (> 20 semaines), ce qui représente annuellement 42 000 familles québécoises. Les répercussions de cet événement sur les individus sont de plus en plus reconnues. Au plan conjugal, on sait que le décès périnatal peut entraîner un renforcement du couple, une distanciation, voire l’éclatement de ce dernier. En effet, les réactions souvent différentes des deux partenaires peuvent créer des tensions au sein du couple et même, impacter leur bien-être sexuel. On méconnait encore les défis et les enjeux auxquels les couples sont confrontés. Une discussion sera animée autour de témoignages vidéo de parents, de couples et de cliniciens illustrant notamment leur expérience de décisions difficiles, tel choisir d’interrompre la grossesse, de concevoir de nouveau ou d’accepter de ne pas avoir d’enfants. Des stratégies seront proposées pour promouvoir le bien-être conjugal lors d’un décès périnatal.

Dîner

Étude PASSAGE : résultats de recherche

• Communication orale 13 h 05
  Étude PASSAGE : transition à la PArentalité, Soutien, Sexualité, Attachement, satisfaction conjuGale et Engagement
  Audrey Brassard (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Marie-France Lafontaine (Université of Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal)

  La transition à la parentalité, soit la période comprise entre la décision de fonder une famille ou la grossesse d’un premier enfant jusqu’à deux ans postpartum, est une étape majeure dans la vie des partenaires amoureux. Des études ont documenté les fluctuations possibles du bien-être conjugal et sexuel des nouveaux parents, mais peu d’études ont aussi porté sur leur engagement relationnel. Puisque le couple est le pilier de la famille, il s’avère crucial de mieux comprendre ce qui peut favoriser le bien-être individuel, relationnel et familial des nouveaux parents. Le modèle tripartite de l’attachement postule que le soutien, la sexualité et l’attachement sont trois systèmes sous-jacents au fonctionnement du couple. En s’appuyant sur ce modèle, la présente étude longitudinale à devis mixte avait pour but d’explorer l’ajustement des couples de la grossesse à deux ans postpartum. Un échantillon de 211 couples a été recruté lors du deuxième trimestre de grossesse pour répondre individuellement à une série de questionnaires en ligne à cinq reprises. Ils ont aussi pris part à 14 jours de journaux quotidiens à 4 mois postpartum. De plus, six couples ont accepté de participer à des entretiens qualitatifs semi-structurés. La présentation abordera le protocole de recherche de l’étude PASSAGE et introduira les questions de recherche auxquelles le projet a permis de répondre à ce jour. Enfin, les retombées anticipées pour l’accompagnement périnatal seront énoncées.

• Communication orale 13 h 15
  Conflits et satisfaction conjugale au quotidien chez des parents accueillant un premier enfant : facteurs de risque et de protection
  Noémie Beaulieu (Université de Sherbrooke), Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Marie-France Lafontaine (University of Ottawa), Isabelle Lessard (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Katherine Péloquin (Université de Montréal)

  L’arrivée d’un premier enfant est un défi exigeant demandant l’adaptation des couples. Les conflits augmenteraient, alors que la satisfaction conjugale diminuerait pendant la transition à la parentalité (TAP). Or, les facteurs pouvant moduler les liens entre les conflits et la satisfaction conjugale lors de la TAP restent peu connus. Par exemple, les insécurités d’attachement pourraient amplifier ces liens alors que l’intimité pourrait les atténuer. Cette étude visait à examiner les liens entre les conflits quotidiens et la satisfaction conjugale des partenaires suivant l’arrivée d’un premier enfant ainsi que le rôle modérateur de l’attachement et de l’intimité dans ces liens. Des couples (N = 196, 7 couples de même sexe) accueillant un premier enfant prenant part à une plus large étude prospective ont complété individuellement des journaux quotidiens pendant 14 jours à quatre mois postpartum. Des analyses dyadiques multiniveaux basés sur le Modèle d’interdépendance acteur-partenaire ont révélé que le degré de conflits quotidiens était lié négativement à la satisfaction de la personne et de l’autre partenaire. L’attachement pouvait à la fois amplifier et atténuer les liens entre les conflits et la satisfaction conjugale, alors que l’intimité atténuait ces liens. Les implications pour l’accompagnement clinique et l’éducation aux futurs parents seront discutées.

• Communication orale 13 h 27
  La durée du congé parental et le revenu sont-ils associés aux trajectoires de satisfaction conjugale et sexuelle des couples québécois en transition vers la parentalité?
  Noémie Beaulieu (Université de Sherbrooke), Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Noémie Viens (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  La transition à la parentalité peut modifier la dynamique des couples, considérant ses bouleversements physiques, psychologiques et financiers. À l'exception des pays nordiques, le Québec se démarque par ses politiques de congé parental rémunéré. Peu d'études longitudinales ont exploré le rôle du revenu et de la durée du congé parental dans les trajectoires de satisfaction conjugale et sexuelle des nouveaux parents. Cette étude visait à examiner ces associations chez des couples québécois en transition à la parentalité. Un échantillon de 211 couples a complété des questionnaires en ligne pendant la grossesse et à 4, 8 12, et 24 mois postpartum. Des analyses dyadiques de courbes de croissance latentes ont révélé que le revenu des mères et la durée du congé parental des partenaires étaient associés positivement à la satisfaction conjugale des mères 4 mois après l'accouchement, tandis que le revenu des partenaires prédisait négativement la satisfaction conjugale des mères au même moment. Le revenu plus élevé d’un parent a aussi ralenti la baisse de la satisfaction conjugale de l’autre partenaire au fil du temps. En ce qui concerne la satisfaction sexuelle, un congé plus long des mères prédisait une satisfaction plus faible chez leurs partenaires, tandis que le revenu plus élevé montrait des associations variées. Les résultats soulignent les rôles protecteurs et délétères de ces facteurs, permettant de mieux informer les interventions visant à soutenir les nouveaux parents.

• Communication orale 13 h 39
  Une exploration qualitative du sens de la sexualité et de son évolution chez les couples de parents
  Noémie Beaulieu (UdeS - Université de Sherbrooke), Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), E. Sandra Byers (University of New Brunswick), Alexane Dussault (Université de Sherbrooke), Anne-Laurence Gagné (Université de Sherbrooke), Marie-France Lafontaine (University of Ottawa)

  La transition à la parentalité (TAP) entraîne des changements relationnels, sexuels et identitaires. Les études montrent que des facteurs physiques et émotionnels sont liés au bien-être sexuel des parents. Une sexualité satisfaisante comprendrait aussi une dimension liée au sens; or, cet aspect demeure peu étudié. Considérant que le sens que les individus attribuent à leur sexualité peut changer avec les événements, il est probable qu’il évolue avec la TAP. Cette étude qualitative a exploré le sens que les couples parentaux donnent à leur sexualité et la manière dont celui-ci a évolué depuis la naissance de leur premier enfant (âgé de 36-42 mois). Les deux partenaires de six couples de genres mixtes ont participé à des entrevues individuelles semi-structurées. Une analyse qualitative d’approche phénoménologique interprétative a révélé que la TAP a favorisé une réflexion sur la sexualité et sa place dans le couple. Le sens de la sexualité pourrait évoluer ou demeurer inchangé à la suite de la TAP et englober des aspects positifs et négatifs (p. ex., à la fois une source de plaisir et de préoccupations). Certaines expériences seraient propres aux mères (p. ex., corps sexuel transformé), aux pères (p. ex., sexualité partagée avec un être cher) ou aux deux (p. ex., sexualité précieuse favorisant la reconnexion du couple). Les résultats suggèrent que la sexualité est liée à l’identité du couple et que le sens pourrait être un élément clé du bien-être sexuel des parents.

• Communication orale 13 h 51
  Préoccupations quant à l’image corporelle et sexualité en postpartum : quel rôle joue le soutien conjugal?
  Julie Achim (Université de Sherbrooke), Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), Anne-Laurence Gagné (UdeS - Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Marie-France Lafontaine (University of Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal)

  Plusieurs couples de nouveaux parents vivent une baisse de satisfaction sexuelle, souvent liée à des préoccupations corporelles. Or, les facteurs pouvant protéger la satisfaction sexuelle ont été peu explorés. L’objectif de cette étude était donc d’examiner, en contrôlant les symptômes potentiels de dépression postpartum, le rôle modérateur du soutien conjugal reçu dans les liens entre les préoccupations corporelles des deux partenaires et leur satisfaction sexuelle à 8 (T1), 12 (T2) et 24 mois (T3) postpartum. Pour ce faire, 184 couples ont rempli des questionnaires en ligne à chaque temps de mesure. Les résultats révèlent une association positive entre le soutien conjugal reçu et la satisfaction sexuelle au T1 pour les deux parents, mais aucun lien avec leur trajectoire de satisfaction sexuelle. Les préoccupations corporelles ne sont pas liées à la satisfaction sexuelle, mais deux effets de modération sont identifiés : 1) lorsque les partenaires n’ayant pas porté l’enfant reçoivent un niveau élevé de soutien, leurs préoccupations corporelles sont négativement liées à leur satisfaction sexuelle au T1, 2) lorsque les mères ayant porté l’enfant reçoivent un niveau élevé de soutien, leurs propres préoccupations corporelles sont liées à une plus faible diminution de la trajectoire de satisfaction sexuelle de leur partenaire. Ces résultats offrent des perspectives cliniques nuancées sur le soutien conjugal reçu et la satisfaction sexuelle chez les nouveaux parents.

• Communication orale 14 h 03
  L’engagement conjugal et l’attachement amoureux durant la transition à la parentalité : le rôle protecteur du soutien conjugal
  Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Anne Brault-Labbé (Université de Sherbrooke), Anne-Sophie Gingras (UdeS - Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Marie-France Lafontaine (University of Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal)

  Le contexte exigeant de la transition à la parentalité (TAP) peut nuire à la qualité de la relation de couple, notamment à l’engagement conjugal des deux partenaires. La présente étude explore les fluctuations de l’engagement conjugal selon deux modes - l’engagement optimal et le sous-engagement -, de la grossesse à un an postpartum. Elle examine aussi le rôle de l’attachement (anxiété d’abandon et évitement de l’intimité) et du soutien conjugal afin de mieux comprendre ces fluctuations. Des analyses de courbe de croissante latente et de modération ont été menées auprès de 211 couples. Les résultats révèlent que l’engagement optimal des deux parents diminue de manière significative et que le sous-engagement des mères seulement augmente de la grossesse à la première année postpartum. L’évitement de l’intimité chez le partenaire serait lié à son plus faible engagement optimal pendant la grossesse. L’anxiété d’abandon de la mère serait liée à une diminution de l’engagement optimal chez son partenaire. L’anxiété d’abandon des deux parents serait liée à une diminution du sous-engagement chez la mère. Des effets d’interaction ont aussi révélé le rôle du soutien conjugal reçu comme modérateur de ces liens. Ces résultats révèlent l’importance de considérer l’engagement des deux partenaires et les facteurs pouvant y être associés afin de prévenir la dissolution du couple et les conséquences pour l’enfant lors de la TAP.

Présentations orales : stratégies d’intervention

• Communication orale 14 h 30
  Intervenir en sexopérinatalité pour favoriser la transition à la parentalité chez les parents : état de la recherche et réflexions sur les actions à prendre
  Catherine de Pierrepont (Université Laval)

  Lors de la transition à la parentalité, les futurs et nouveaux parents sont vulnérables aux fluctuations relationnelles et sexuelles; les considérations et préoccupations en découlant sont communes et associées à plus de stress et d’anxiété chez les parents, affectant leur bien-être sexuel et général. Bien qu’ils veulent être informés et soutenus, un manque d’interventions sexopérinatales est constaté, souvent dû à un manque de connaissances et de formation sur le sujet. Pourtant, contribuer à la santé sexuelle des parents est un élément essentiel pour favoriser le bien-être, la qualité et la stabilité des couples, mais aussi de la famille et du développement de l’enfant. À ce jour, plusieurs enjeux existent en recherche sexopérinatale : peu d’études sur la sexualité périnatale; emphase sur les couples parentaux monogames hétérosexuels; et perspective du/des partenaire(s) effacée dans les études. La transition à la parentalité est une période remplie de défis sexuels; les parents et les professionnels de la santé périnatale bénéficieraient d’un meilleur soutien pour mieux répondre à leurs besoins. Quelques propositions d’actions sont à considérer: formation d’étudiants, de résidents et de professionnels de la santé offrant des services et des suivis en périnatalité aux parents; ateliers psychoéducatifs et capsules vidéo informatives pour parents; et développement de l’accès et du référencement aux sexologues, psychologues et autres professionnels pour parents en difficulté.

• Communication orale 14 h 45
  Soutenir le bien-être conjugal et sexuel des parents : appréciation d’Ozex, une application d’autosoin pour les parents
  Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-Claire Hamel (Ozex), Ioana Negura (Université de Sherbrooke), Catherine de Pierrepont (Université Laval)

  L’arrivée d’un nouvel enfant est une transition majeure pouvant fragiliser le bien-être conjugal et sexuel des parents. Ceci peut mener à une baisse de la satisfaction relationnelle et un risque accru de détresse psychologique. Pourtant, les ressources existantes offrent un soutien limité, notamment pour les pères. Cette présentation abordera d’abord la genèse d’une nouvelle application mobile d’autosoin conçue pour accompagner les parents d’enfants de 0 à 24 mois à travers des modules éducatifs et interactifs axés sur neuf dimensions du bien-être parental, relationnel et sexuel. Ensuite, elle présentera le protocole de recherche d’une étude pilote visant à documenter l’appréciation de cette application, au moyen d’un devis mixte prétest-posttest auprès de 100 parents afin d’évaluer (1) l’expérience utilisateur (satisfaction, utilité perçue) et (2) les changements observés sur les axes d’autosoin ciblés. Des résultats préliminaires quant aux participants utilisateurs du nouvel outil numérique axé sur le bien-être seront présentés, suivis d’un aperçu des prochaines étapes du projet. Les résultats pourraient permettre de documenter l’appréciation et l’efficacité préliminaire de l’application et d’orienter le développement de services fondés sur des données probantes pour le bien-être des couples parentaux. En favorisant une adaptation positive à la parentalité, ce projet vise à combler une lacune dans l’accompagnement périnatal.

Enjeux, défis et pistes de solution pour promouvoir le bien-être conjugal et sexuel des couples parentaux

Cette table ronde réunira des experts de diverses disciplines afin de discuter des enjeux relationnels et sexuels vécus par les couples parentaux, ainsi que des besoins sur le terrain. À partir des résultats partagés au cours de la journée, nous discuterons des enjeux rencontrés par les parents et les professionnels, des facteurs de risque et de protection associés au bien-être conjugal et sexuel après l’arrivée d’un enfant, ainsi que des pistes de solutions à envisager. Les panélistes partageront leurs expériences en mettant en lumière les besoins émergents en formation et en sensibilisation. Cette discussion visera à identifier des pistes d’action pour mieux outiller les professionnels en périnatalité et développer des interventions adaptées aux réalités conjugales des parents, contribuant ainsi à la prévention des difficultés relationnelles et à la promotion du bien-être des familles.