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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Depuis le tournant du siècle, nous sommes en présence d’une crise de type civilisationnel qui transforme en profondeur les milieux de vie ruraux. Cette crise présente une double dimension, sociétale et écologique, qui modifie les liens des collectivités locales à la globalité et qui fragilise les communautés rurales tout en ouvrant de nouvelles perspectives. Celles-ci peuvent aboutir soit à l’accentuation de la fonction extractiviste et déterritorialisée du rural, soit à la mise en œuvre d’une société basée sur de nouvelles interrelations entre l’humanité et la nature et entre les collectivités.

S’inscrivant dans cette deuxième voie, les communautés engagées dans les Ateliers des savoirs partagés (ASP) donnent à voir différentes expérimentations créatives. Les ASP constituent une démarche de coapprentissage entre 15 communautés rurales et autant de chercheur·ses réparti·es dans 8 universités. Les intentions des ASP sont d’accroître la coopération entre les communautés et de renforcer ainsi leur dynamisme, leur attractivité et leur capacité à assurer une relève dans la perspective d’une transition socioécologique (TSE) juste et inclusive.

Le colloque « Les Ateliers des savoirs partagés : au cœur de l’émergence de nouvelles ruralités » se tiendra le 5 mai 2025 et réunira une diversité d’acteur·trices et de chercheur·ses ayant contribué aux réflexions sur les nouvelles ruralités dans le cadre des ASP. Il s’inscrit dans les suites d’une réflexion amorcée lors d’un forum international multisite tenu en mai 2024 sur les nouvelles ruralités et de la production d’un ouvrage collectif ayant réuni près d’une trentaine de chercheur·ses et de praticien·nes autour des enjeux de la ruralité et de l’expérience des ASP. Il constitue un tremplin pour mettre en jeu auprès de différents publics (partenaires universitaires, partenaires des milieux, étudiant·es des cycles supérieurs, acteur·trices du développement territorial, institutions publiques, etc.) les connaissances et expériences accumulées afin de les approfondir et de poursuivre la réflexion. À l’image de l’ouvrage, le colloque vise à mettre en dialogue les savoirs théoriques et de vécus, qu’ils proviennent de chercheur·ses ou des acteur·trices terrain, en vue de baliser une perspective émancipatrice et d’identifier les enjeux qui constitueront les problématiques à aborder et à investiguer dans la prochaine phase des ASP (2025-2030).

Remerciements :

Ce colloque est rendu possible grâce au soutien du P'tit Bonheur de Saint-Camille, des Ateliers des savoirs partagés (ASP), du Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), du Vice-décanat à la recherche de l'ESG-UQAM, de la Faculté des sciences humaines de l'UQAM et des Presses de l'Université du Québec.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaires :

Programme

Panel / Atelier

Mot de bienvenue

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Panel / Atelier

Ouverture – La place de l’innovation sociale dans la vitalité des territoires ruraux

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Communications orales

Bloc 1 – La ruralité : contexte historique et enjeux actuels

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    La ruralité dans la transition sociétale et écologique : bases théoriques et conceptuelles pour une ambidextrie stratégique
    Jean-Marc Fontan (Université du Québec à Montréal), Lucie Morin (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Les ASP participent à l’effort collectif définissant les contours d’une nouvelle ruralité. Cet effort est confronté à un paradoxe. D’une part, il importe à ses acteurs de garder un lien fort avec l’économie nationale et de veiller à ce que les politiques publiques soient respectueuses des réalités rurales. D’autre part, face au contexte mondial, il importe de poser les bases d’un rapport renouvelé à l’économie, au politique et à la société civile.

    Notre présentation invitera à penser la transition en fonction de ce paradoxe. Nous présenterons un cadre d’analyse centré sur une stratégie ambidextre prenant en compte des données découlant des ateliers de travail sur la transition sociale et écologique réalisés dans trois MRC.

    Côté cour, le monde rural cherche à innover afin de maintenir sa place sur l’échiquier néo-libéral. Côté jardin, il s’agit d’innover afin de paver la voie d’une dépendance de sentier « communale ». Par cette division entre innovation conservatrice et innovation avant-gardiste, nous entendons favoriser des processus et des dynamiques qui permettront de rester dans la course tout en construisant une voie de sortie émancipatrice.

    Faire le pari de l’ambidextrie stratégique exige une mobilisation élargie et consensuelle. La conjoncture actuelle rend nécessaire, pour le monde rural et urbain, de s’allier, tant pour se protéger du nouvel ordonnancement du monde que pour en proposer une mouture qui soit socialement et écologiquement viable.

  • Communication orale
    La vitalité rurale: une approche par les milieux de vie
    Jean Bergeron (Municipalité de Petit-Saguenay), Christine Champagne (Centre de recherche sur les innovations sociales - ASP), Sylvain Laroche (Saint-Camille)

    Afin de situer l’initiative des Ateliers des savoirs partagés (ASP) en tant qu’expérience émancipatrice, il est nécessaire de comprendre les principaux enjeux qui découlent du rattachement des milieux ruraux du Québec à une économie extractive qui les fragilise et les rend vulnérables. Ces enjeux s’inscrivent dans une trajectoire où le développement des territoires ruraux est souvent façonné par les politiques et programmes gouvernementaux et ce, d’une façon particulièrement marquée, à partir de la Révolution Tranquille.

    L’application de ces actions met en lumière la confrontation de deux visions de la ruralité. La première, exogène, conçoit le territoire rural comme un gisement de ressources à exploiter dans une perspective de croissance. La deuxième, endogène, s’est forgée dans la réponse des populations locales à des situations de crises. Par exemple, le combat mené par les communautés du Bas-Saint-Laurent avec les Opérations Dignité au tournant des années 1970, a été une source d’inspiration pour tout le Québec rural.

    Mais, sur la ligne du temps, comment ces forces s’inscrivent-elles dans le vécu des communautés elles-mêmes. Pour entrer dans l’intimité de cette histoire, nous vous proposons de suivre le parcours des villages de Saint-Camille et Petit-Saguenay, de leur début jusqu’aux Ateliers des Savoirs Partagés, pour voir comment les forces endogènes et exogènes s’amalgament pour répondre aux défis d’assurer la vitalité des communautés rurales.

  • Communication orale
    Gouvernance territoriale partagée en milieu rural : le cas de démarches collectives dans la MRC de Bellechasse
    Guy Boudreau (Ateliers des savoirs partagés, MRC de Bellechasse), Marie-Eve Lavoie (Ateliers des savoirs partagés)

    Dans la MRC de Bellechasse, les Ateliers des savoirs partagés s’inscrivent dans le prolongement d’une tradition d’action collective concertée pour le développement du territoire. Les divers projets et activités qui ont marqué l’action collective concertée ont été accompagnés depuis les années 1980 par des intervenantes collectifs (IC) et, périodiquement, par des chercheurs. (Lachapelle et Morin, 2021). Généralement soutenues par des ressources institutionnelles, ces démarches ont été l’occasion pour des citoyennes de faire l’apprentissage d’un leadership partagé (Morin, 2016). C’est donc en collaboration intersectorielle avec le milieu de la recherche et en concertation que la création et le déploiement de démarches collectives telles que La Contrée en montagne dans Bellechasse (2009), Actions concertées en développement des communautés (2011) et Agir collectivement dans Bellechasse (2019) se sont réalisés. Ces démarches ont été et sont des espaces privilégiés pour expérimenter une gouvernance territoriale partagée, que ce soit entre les municipalités ou entre les organisations engagées dans le développement des communautés de Bellechasse. La gouvernance territoriale partagée a également permis l’émergence de projets sociaux et entrepreneuriaux significatifs, telles la Coopérative Microbrasserie de Bellechasse et La Coopérative Les Choux Gras.


Communications orales

Bloc 2 – Les Ateliers des savoirs partagés : trajectoires et leviers de vitalisation

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Petite et grande histoire des Ateliers des savoirs partagés (ASP), de 2012 à 2024
    Denis Bussières (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Ève Lavoie (Ateliers des savoirs partagés, MRC de Bellechasse)

    Dans le cadre de notre intervention, nous présenterons les différents événements marquants ayant mené à la création et au déploiement des ASP, de leur lancement en 2012 dans la municipalité de Saint-Camille jusqu’à leur implantation dans 15 communautés rurales en 2022. L’histoire des ASP s’inscrit dans un processus enclenché par les profondes transformations du Québec rural, qui ont touché l’ensemble des communautés rurales du Québec dès le début du XXe siècle et qui se sont particulièrement traduites par d’importantes pertes démographiques. Ce déclin démographique menaçait la survie des piliers locaux essentiels à la vitalité de la communauté, tels que l’école, la caisse populaire, le bureau de poste et le magasin général. Les ASP s’efforcent de contrer le déclin socio-économique en combinant une démarche réflexive collaborative entre des universitaires et des membres de la communauté, avec la mise en œuvre d’actions concrètes pour revitaliser le tissu social et favoriser la vitalité, l’attractivité et l’émergence de la relève dans nos communautés.

  • Communication orale
    Les apports des ASP aux communautés rurales et à la recherche scientifique
    Juan-Luis Klein (Université du Québec à Montréal), René Lachapelle (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sabrina Tremblay (Université du Québec à Chicoutimi)

    Le partage des connaissances misent sur la « réflexivité socialement organisée » dans les démarches des communautés rurales pour raffermir les relations de confiance et permettre aux chercheur·e·s d’expérimenter de nouvelles matrices disciplinaires. Pour les acteurs collectifs la dimension relationnelle est au cœur des ASP. Le regard externe de la recherche est un appui à cette dynamique et favorise la formulation du récit propre à chaque communauté. Dans un contexte d’’essoufflement de l’agriculture extractiviste et de centralisation des services publics , les démarches collectives rurales permettent à la recherche d’approcher un processus de changement de paradigme et d’identification-expérimentation de ce qui pourra devenir une vision alternative ajustée aux défis de la transition socioécologique. Dans le cadre des ASP, les recherches et les pratiques s’inscrivent dans une approche ascendante pour axer les écosystèmes sur les conditions de leur pérennité. Ce partage des savoirs offre aux populations rurales des moyens pour développer des alternatives et revendiquer des actions de l’État. Pour la recherche, cette proximité de l’agir est une occasion de « faire émerger un “chercheur collectif” » (Rullac, 2018) et « un commun de connaissances » (Bussières et al., 2020). C’est aussi l’occasion d’un renouvellement de l’enseignement enrichi de savoirs expérientiels,. Les résultats méritent davantage de reconnaissance de la part des institutions publiques et académiques.

  • Communication orale
    La triade des municipalités (Saint-Valérien, Saint-François-de-Sales et Petit-Saguenay): l'art de déployer des communautés nourricières
    Gabrielle Desrosiers (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Marie-Hélène Lagueux-Tremblay (Ateliers des savoirs partagés, Saint-Valérien), Alice Semnoun (Université Laval, Saint-François-de-Sales)

    Cette communication retrace la démarche de la triade des municipalités des Ateliers des Savoirs Partagés, regroupant les communautés de Saint-Valérien, Saint-François-de-Sales et Petit-Saguenay. En réfléchissant à ces communautés sous l'angle du nourricier, la triade offre un espace pour approfondir la compréhension du rôle des différents acteurs au sein de leurs systèmes alimentaires locaux et s’inspirer des initiatives ou stratégies mises en œuvre en milieu rural. À travers l’organisation de café-rencontres, en devenant un milieu de stage pour les étudiants universitaires et grâce à la collaboration de chercheurs déployant des études localement, la triade s’active à faire émerger des projets collectifs axés sur l’autonomie et la sécurité alimentaires.


Dîner

Dîner

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Communications orales

Bloc 3 – Les Ateliers des savoirs partagés : quelles pistes pour la ruralité?

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Les apprentissages aux ASP : sources, approches, retombées et défis pour la construction de communautés innovantes et solidaires.
    Caroline Dufresne (UQAM - Université du Québec à Montréal), Vincent van Schendel (Ateliers des savoirs partagés)

    L’apprentissage est central aux Ateliers des savoirs partagés (ASP) et peut être abordé de plusieurs façons. Nous en retenons quatre aux fins de la présente communication : a-) les méthodes de travail, les approches et les pédagogies, déjà abordée dans une autre communication, ainsi que les concepts fondamentaux mobilisés (croisement des savoirs, enracinement…); b-) les retombées du coapprentissage sur la dynamique transformatrice des milieux ruraux et sur l’innovation sociale; c-) les collaborations entre les acteurs ruraux et le milieu universitaire, à la fois fécondes et complexes ; d- les avancées et les limites du travail réalisé.

    Qu’avons-nous appris depuis 2012? Et que n’avons-nous pas appris ? Quels sont les défis qui se présentent aux ASP en lien avec ces quatre dimensions? Les ASP nous semblent être un savant mélange de bricolage et de rigueur, fruit d’une expérimentation continue mais à intensité variable, source de nombreux apprentissages pour la démarche elle-même et plus largement pour la ruralité et pour toutes démarches collectives de communautés innovantes et solidaires.

  • Communication orale
    Approche, démarche et méthode des ASP : quand les ateliers narratifs relationnels et la pédagogie de la visite construisent des contre-espaces publics gage de vitalité
    Sébastien Bérard (Université de Sherbrooke, Ateliers des savoirs partagés (Orford 3.0)), Jacques Caillouette (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les ASP créent du lien et de nouveaux espaces pour se comprendre, se dire et se reconnaître mutuellement. Mais, comment se créent ces liens? De quelle nature sont-ils? Politiquement et socialement, vers quoi tendent-ils, que tentent-ils? La présentation, avec les concepts de contre-espace public, de pédagogie de la visite et de production de vitalité; et ensuite, avec l’outil de mobilisation des ateliers narratifs relationnels (ANR), tentera de répondre à ce questionnement.

  • Communication orale
    Le développement d’une culture évaluative et apprenante
    Maude Léonard (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Patrick Merrien (Ateliers des savoirs partagés - volet évaluation)

    À l’aube du renouvellement de la formule des ASP, la question de l’évaluation s’impose comme un levier essentiel pour une intégration porteuse de sens et d’apprentissages en faveur de la revitalisation rurale. Cette présentation propose une réflexion sur l’usage des pratiques d’évaluation au sein des ASP et leur intégration dans le processus même de l’expérience.

    Nous aborderons d’abord les rôles et usages de l’évaluation pour les ASP, avant de retracer l’évolution des modèles mobilisés au fil du temps et les principaux résultats obtenus. Enfin, nous mettrons en lumière les éléments clés à retenir quant à la forme et à la finalité de l’évaluation dans un contexte d’innovation sociale impliquant une diversité d’acteurs engagés dans la construction d’une nouvelle ruralité.

  • Communication orale
    Le rôle clé des intervenants collectifs pour la vitalité rurale
    Olivier Brière (Corporation de développement de Saint-Camille), René Lachapelle (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Les intervenant·e·s collectives (IC) assument un leadership dans les démarches territoriales et au sien des ASP afin de faire émerger les aspirations citoyennes de renouvellement de la ruralité. Il leur revient de favoriser le partager des expériences et des questionnements qui surgissent de l’action collective. Ces IC assument un rôle de liaison déterminant et savent composer avec les processus d’essais-erreurs et les périodes de chaos, tout en développant des relations personnelles et organisationnelles pour susciter l’engagement et la mobilisation indispensables à la réalisation des projets collectifs. Ce sont des personnes pivot comme développeurs et prospecteurs de projets qui répondent à des besoins et des aspirations issus des communautés. Les ASP leur offrent des occasions de partage de savoir-faire, d’expérimentation d’outils d’intervention ainsi que des moments de réflexion. Leurs interventions s’inscrivent d’abord dans chaque communauté mais permettent aussi de dépasser le localisme en pratiquant une pédagogie de la visite : « On s’inspire de territoires comme le nôtre pour sortir des sentiers battus ». Les partages de savoirs avec des chercheur·e·s alimentent les connaissances et renforcent les savoir-faire. La transition rend urgente cette mutualisation des apprentissages. Les partages de savoirs stimulent la créativité et soutiennent la motivation requise pour mettre en œuvre les objectifs déterminés par les communautés : « c’est ça que ça apporte les ASP ».


Communications orales

Clôture - L'avenir de la ruralité dans un monde en transition

Salle : B-3428 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Réseautage

Lancement de livre – Vers une nouvelle ruralité

Formule festive pour lancer l'ouvrage collectif " Vers une nouvelle ruralité. L’expérience des Ateliers des savoirs partagés" paru aux Presses de l'Université du Québec

Salle : B-3430 - Espace ouvert — Bâtiment : ETS - Bâtiment B