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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Tous secteurs confondus, la réalisation d’un grand nombre de projets et de décisions est aujourd’hui conditionnelle à l’acceptabilité sociale. Même les projets d’énergie renouvelable font parfois l’objet de conflits tels qu’ils n’aboutiront jamais. Pourtant, ces projets sont susceptibles de contribuer à la transition écologique, un objectif largement soutenu par la population. Pour éviter ces conflits, qui peuvent entraîner des conséquences financières et réputationnelles importantes, certaines organisations cherchent aujourd’hui à mesurer en amont l’acceptabilité sociale de leurs projets. Ces organisations se heurtent toutefois à un défi de taille. Pour certaines, en effet, la nature intangible du phénomène d’acceptabilité sociale le rend difficile, voire impossible à mesurer (Parsons and Lacey, 2012; Franks et al., 2013). Pour d’autres, qui estiment possible d’établir la façon dont ce phénomène se matérialise, c’est plutôt le caractère collectif, situé et dynamique du jugement qu’il traduit qui s’avère problématique à mesurer : un projet jugé acceptable à un endroit donné ne le sera pas forcément ailleurs, à long terme et pour les mêmes raisons (Prno et Slocombe, 2014; Barbier et Nadaï, 2015). Parmi ces observateurs, plusieurs préconisent l’étude des perceptions des acteurs, des individus et des organisations concernés pour obtenir une mesure valide de l’acceptabilité sociale (Catalán-Vázquez et al., 2014; Bergeron et al., 2015). Mais sur le terrain, ils réalisent que ces perceptions ne sont pas toujours évidentes à capter avant la concrétisation du projet ou de la décision concernée (Friser et al., 2024). D’autres, face au nombre potentiellement élevé de facteurs à considérer pour bien mesurer l’acceptabilité sociale, se demandent lesquels retenir en priorité pour assurer la faisabilité de leur étude d’acceptabilité sociale (Segreto et al., 2020; Hübner et al., 2023). D’autres encore, faisant valoir la vitesse à laquelle l’opinion publique peut évoluer, considèrent comme délicat de statuer de manière concluante sur l’acceptabilité sociale d’un projet ou d’une décision. Ils en appellent donc à relativiser toute mesure qui prétendrait aller en ce sens (CPEQ, 2022).

Malgré le défi que cela représente, de nombreux chercheurs ont tenté de mesurer l’acceptabilité sociale d’un projet ou d’un ensemble de projets donné et ont modélisé leur démarche. Ces modèles interpellent. Que mesurent-ils? En quoi consistent-ils? Sur quels facteurs reposent-ils et comment leurs indicateurs sont-ils choisis, mesurés et pondérés? Permettent-ils bien de mesurer l’acceptabilité sociale? Et surtout, qu’en retenir pour aider les organisations qui cherchent à penser l’acceptabilité sociale en amont de leurs projets? C’est précisément à ces questions que nous cherchons à répondre ici.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Introduction

Salle : D-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Les défis de la mesure

Salle : D-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Les défis de la mesure de l’acceptabilité sociale : entre standardisation et perte de sens
    Dominik Boudreault Lapierre (Transfert Environnement et Société), Justine Lalande (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Face aux risques réputationnels et financiers liés à l’acceptabilité sociale, certains chercheurs, initiateurs de projets ou instances réglementaires visent à en faire une donnée mesurable, permettant d’évaluer et de quantifier en amont les chances de succès d’un projet. Mais peut-on réellement transformer un processus social, relationnel et évolutif en une mesure standardisée ? Et surtout, que perd-on à vouloir le faire ?

    Nous constatons un glissement préoccupant : à force de vouloir « mesurer » l’acceptabilité sociale, on en vient à en faire un exercice de conformité plutôt qu’un véritable engagement avec les communautés. Ce phénomène entraîne deux effets pervers : d’une part, une normalisation des démarches où l’enjeu devient de « cocher les bonnes cases » plutôt que de construire des relations sincères avec les communautés ; d’autre part, une instrumentalisation de la mesure, où des indicateurs choisis peuvent servir à légitimer un projet sans pourtant répondre aux préoccupations du milieu.

    À travers des exemples concrets issus de notre pratique, nous montrerons pourquoi la mesure de l’acceptabilité sociale, si elle devient un objectif en soi, risque d’être contre-productive, à la fois pour les initiateurs de projets et pour les communautés. Nous proposerons une réflexion sur la manière dont cette tendance à la quantification pourrait être repensée pour préserver le caractère dynamique et ancré du processus d’acceptabilité sociale.

  • Communication orale
    L'indice d'acceptabilité sociale en contexte autochtone: test et défis
    Marie Tanchon (Université Laval)
  • Communication orale
    Perspectives municipales sur la mesure de l’acceptabilité sociale
    Julie Reid Forget (Terres publiques)

Communications orales

La mesure et la modélisation de l’acceptabilité sociale

Salle : D-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    La mesure de l'acceptabilité sociale dans la littérature sur les projets d'énergie renouvelable
    Alice Friser (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Objectifs, dimensions et facteurs de succès de l’acceptabilité sociale
    Sofiane Baba (Université de Sherbrooke), Maude Brunet (HEC Montréal), Nathalie Drouin (UQAM)

    Les projets d'infrastructure publique sont plus essentiels que jamais étant omniprésents dans tous les aspects de la société. Que ce soit comme leviers pour entreprendre la transition énergétique, pour fluidifier le transport, s’adapter à l’évolution démographique, les projets publics apportent leur lot de bénéfices, mais aussi de résistances (Brunet et Baba, 2023). Le concept d’acceptabilité sociale est difficile à appréhender, notamment pour ce qui est de cerner des objectifs spécifiques, et de les mesurer afin de faire converger les parties prenantes et de mener au succès des projets (Alcantara et al., 2023). Notre communication se base sur les données empiriques de 20 entretiens avec divers acteurs impliqués dans les projets d’infrastructure : donneurs d’ouvrage publics, firmes-conseils, entrepreneurs, représentants de la société civile, groupes de citoyens et communautés autochtones. À travers un regard basé sur la perspective de la création de sens (sensemaking), la pluralité des parties prenantes se reflète dans les multiples points de vue exprimés. Nos résultats présenteront les principaux constats qui ont émergé de nos entrevues en lien avec les objectifs, dimensions et facteurs de succès de l’acceptabilité sociale. Nous discuterons des implications plus larges de cette compréhension pluraliste de l'acceptabilité sociale et aux façons possibles de mettre en pratique une gouvernance visant à promouvoir l'acceptabilité sociale des projets d'infrastructure publique.

  • Communication orale
    Une proposition de modèle afin de mesurer l’acceptabilité sociale des projets de stockage géologique de CO2
    Michael Chepy (Akkodis), Guillaume Marchand (Akkodis)

    Résumé : Depuis la fin des années 2010, les technologies de captage, valorisation et stockage géologique de carbone (CSCV ou CCUS en Anglais) connaissent un regain d’intérêt et sont à nouveau inscrites dans les stratégies de décarbonation d’un certain nombre de pays. Cependant, il subsiste encore de nombreuses incertitudes concernant l’acceptabilité sociale du CSCV et plus spécialement celles des opérations de stockage géologique, par conséquent, les futurs opérateurs de ces sites de stockage auront besoin d’outils pour l’évaluer. Partant de ce principe, nous avons développé au sein de la branche R&D d’Akkodis une réflexion sur la mesure de l’acceptabilité sociale de ces opérations de stockage et des différents facteurs pouvant l’influencer, ce qui a abouti à la création d’un modèle regroupant une dizaine d’indicateurs thématiques et une cinquantaine de sous-indicateurs potentiels. L’objectif de notre communication est de présenter ce modèle en détaillant les choix méthodologiques le guidant (notamment la mise en place d’une double évaluation reposant sur la collecte du point de vue des parties prenantes externes mais aussi sur l’évaluation des caractéristiques du projet) ainsi que la manière de l’appliquer (à quel moment du cycle de vie du projet ? Comment attribuer un score aux indicateurs ?). S’agissant d’un modèle en construction, nous ferons également part de ses limites et des éléments que nous souhaiterions améliorer.


Panel / Atelier

Perspectives croisées

Salle : D-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D