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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les cadres de compréhension collective et les travaux sur les violences sexuelles suggèrent que le consentement sexuel est un facteur déterminant dans la problématique des violences sexuelles. Au Québec, le consentement sexuel, conçu comme un processus complexe, fluide et dynamique de négociation continuelle entre les partenaires impliqué·es dans une interaction sexuelle, fait partie des contenus obligatoires intégrés au programme Culture et citoyenneté québécoise (Ministère de l’Éducation, 2024). Or, de véritables réflexions et discussions collectives sur la complexité et sur les limites du concept sont nécessaires à l’optimisation de son utilisation dans les programmes d’éducation et d’intervention.

Pour mieux comprendre la complexité de la notion de consentement sexuel et ses limites, nous proposons la tenue d’un colloque visant l’exploration approfondie du concept de consentement sexuel et le développement d’une perspective critique tenant compte des données probantes, mais également des dynamiques de pouvoir et des normes complexifiant son usage.

Ce colloque est organisé conjointement par la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (Chaire VSSMES) et l’Équipe Violence sexuelle et santé (ÉVISSA). Il s’inscrit dans leurs objectifs communs, notamment celui de poursuivre des recherches qui contribuent à la transformation des normes sociales et des pratiques visant la prévention optimale des violences sexuelles.

Référence : Ministère de l’Éducation (2024). Programme Culture et citoyenneté québécoise. Gouvernement du Québec. https://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/education/jeunes/pfeq/CCQ-Programme-Primaire.pdf.

Remerciements :

Les responsables du colloque tiennent à remercier la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d'enseignement supérieur et le Secrétariat à la condition féminine.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaire :

Programme

Communications orales

Bloc A – Croyances, perceptions et représentations relatives au consentement sexuel

Salle : D-3018 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Consentement et culture du viol : une analyse sociologique des représentations étudiantes au Québec
    Sandrine Ricci (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communication présente des résultats partiels d’une étude portant sur les significations attribuées à l’expression « culture du viol », en mettant l’accent sur le motif thématique du consentement. Alors qu’en milieu universitaire ces différentes notions se retrouvent au cœur de mobilisations, de politiques institutionnelles et d’outils de prévention, il est essentiel de comprendre comment elles sont appropriées et interprétées par les populations concernées. Issue d’une recherche doctorale, l’étude propose une analyse féministe et sociologique des perspectives de 1 426 étudiantes au Québec. Le corpus analysé provient d’une sélection raisonnée de réponses obtenues dans le cadre de l’enquête ESSIMU (Bergeron et al., 2016). Une analyse textométrique a permis de mesurer l’importance du consentement dans ces discours. Cinq dimensions à travers lesquelles les répondantes se représentent le consentement en lien avec la culture du viol ont été identifiées grâce à une analyse thématique. Ces résultats mettent en lumière la nécessité de reconnaître l’expertise des étudiantes pour prévenir les violences sexuelles en milieu universitaire. En conclusion, cette étude souligne la pertinence des approches féministes matérialistes pour interroger les limites de certaines conceptions du consentement.

  • Communication orale
    Peut-on dire « non » ? Les dynamiques de pouvoir comme entrave au consentement en milieu d’enseignement supérieur
    Karine Baril (Université du Québec en Outaouais), Manon Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacinthe Dion (Université du Québec à Chicoutimi), Ihssane Fethi (Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Ouellette (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel), Geneviève Paquette (Université de Sherbrooke), Tarah Paul (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel), Marie-Andrée Pelland (Université de Moncton), Anne-Sophie Ponsot (Conseil québécois LGBT), Sandrine Ricci (Université du Québec à Montréal), Lise Savoie (Université de Moncton), Cindy Viau (Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement sexuel au travail)

    L’enseignement de l’affirmation du consentement sexuel a souvent été privilégié pour prévenir et mettre fin aux violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (VSSMES). Cependant, le lien entre consentement sexuel et VSSMES est complexe et enseigner aux individus à « dire non » semble insuffisant pour les éradiquer. À partir de l’analyse de 52 récits de personnes victimes de VSSMES qui ont fait référence au consentement dans leurs témoignage, la présentation examinera de quelle façon s’exerce la contrainte lorsque les VSSMES impliquent des étudiant.es et des personnes en position d’autorité. Plusieurs éléments contextuels (par exemple, espaces, événements, relations de pouvoir) influencent la capacité à consentir et à reconnaitre la contrainte. Nommer et reconnaitre le non-consentement semble impliquer un changement de regard envers soi (se reconnaitre comme une personne victime), envers le contexte universitaire (considéré comme sécuritaire) et envers l’individu ayant commis les gestes de VSSMES (vu comme digne de confiance). Ces résultats soutiennent la nécessité de sensibiliser à l’influence des rapports de pouvoir, aux conduites éthiques et aux relations respectueuses et égalitaires.


Communications orales

Bloc B – Théories, pratiques et enjeux du consentement sexuel dans une société hétéronormative (partie I)

Salle : D-3018 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    De la théorisation à la pratique du consentement : Comprendre les mécanismes régulateurs dans une société cisgenre et hétéronormative
    Marie-Andrée Pelland (Université de Moncton), Lise Savoie (Université de Moncton)

    Cette conférence veut mettre de l’avant une perspective théorique féministe qui permet de définir certains mécanismes régulateurs du consentement. Le but est aussi d’illustrer comment cette théorie s’observe dans la pratique. Pour atteindre ce dernier objectif, des exemples empiriques qui mettent en lumière la voix de femmes seront présentés. Cette analyse sera appuyée par trois recherches, deux réalisées auprès d’étudiant.es universitaires et une autre auprès de femmes francophones du Nouveau-Brunswick ayant subi de la violence sexuelle. Nous aborderons l’ambigüité du consentement afin de mettre en évidence les mécanismes de régulation de celui-ci, c'est-à-dire les injonctions internes et externes qui jouent un rôle dans l'acte de consentir. Nos recherches ont révélé l’existence de trois mécanismes d’injonction : les injonctions relationnelles au consentement, les injonctions sociales au consentement et l’accès sans restriction des hommes au corps des femmes. Ces mécanismes d’injonction agissent différemment selon la position sociale, les caractéristiques individuelles, le type de relation et les espaces sociaux dans lesquels se trouvent les femmes, notamment dans une société cishétéronormative. Il est crucial pour notre société de continuer à explorer les mécanismes régulateurs du consentement et leur évolution dans un contexte social donné. Ce n’est qu’alors que nous pourrons déterminer les mesures nécessaires pour assurer un consentement authentique et réciproque.


Dîner

Dîner libre

Salle : D-3018 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Bloc B – Théories, pratiques et enjeux du consentement sexuel dans une société hétéronormative (partie II)

Salle : D-3018 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Masculinités, intersectionnalité et consentement sexuel : état des lieux et réflexions critiques sur les interactions entre genre et consentement
    Dominique M-Lavoie (Université d’Ottawa)

    Malgré plusieurs décennies de luttes féministes contre les violences faites aux femmes, des études suggèrent que les violences sexuelles envers les femmes n’ont connu aucune diminution significative (Perreault, 2015). Souvent pensé comme pierre angulaire de la prévention des violences sexuelles, le consentement sexuel fait l’objet, ces dernières années, d’une attention accrue, tant dans les programmes de prévention que dans la recherche. L’absence de déclin dans l’occurrence des violences sexuelles s’expliquerait entre autres par l’ambigüité dans la définition et la compréhension de la notion de consentement sexuel, autant au sein de la population que chez les professionnel.les (Fenner, 2017). Cette communication vise à mettre au jour certaines interactions complexes entre le consentement sexuel et le genre, plus particulièrement en ce qui concerne la compréhension et la pratique du consentement chez les hommes. Une telle démarche apparaît d’autant plus névralgique qu’il est largement reconnu que ces derniers sont surreprésentés parmi les personnes perpétrant des violences sexuelles. Suivant la présentation d’un bref état des lieux de la littérature sur ces questions, nous discuterons de la pertinence d’aborder la notion de masculinités dans une perspective féministe intersectionnelle et d’identifier les mécanismes genrés dans les analyses entourant le consentement sexuel.

  • Communication orale
    Étude des biais sociaux et leur influence sur la détection du consentement en temps réel
    Juliette Couroux (Université du Québec en Outaouais), Valérie Laviolette (Université du Québec en Outaouais), Dominique Trottier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Cette étude vise à évaluer l’influence de l’adhésion aux normes de genre, au sexisme et aux scripts sexuels sur la capacité des individus à détecter l’absence de consentement lors d’une interaction sexuelle. Un échantillon de 130 personnes a participé à une étude en deux étapes : 1) complétion de mesures validées d’attitudes; 2) visionnement d’une vidéo montrant une interaction sociale entre une étudiante et son professeur, évoluant vers une interaction sexuelle non consentie. La vidéo présentait sept indices de non-consentement, devenant progressivement plus explicites. Les participant.es devaient se placer dans le rôle du professeur et appuyer sur une touche dès qu’ils percevaient que l’étudiante souhaitait mettre fin à l’interaction. Les résultats suggèrent que le nombre moyen d’indices requis avant d’arrêter l’interaction était équivalent pour les femmes (M = 4,67; ÉT = 2,33) et les hommes (M = 4,50; ÉT = 2,33; t = 0,403; p = 0,687) et que 22,2 % des femmes (n = 14) et 18,8 % des hommes (n = 12) n’ont détecté aucun indice de non-consentement. Les analyses de régression multiple indiquent qu’un modèle composé de l’adhésion aux normes de genre, au sexisme et aux scripts sexuels prédit significativement le nombre d’indices nécessaires pour mettre un terme à l’interaction non-consentie (F = 16,31, p < 0,001) et permet d’expliquer 35 % ( = 0,35) de la variance observée. Ces résultats seront discutés en fonction de leur implication pour la prévention des violences sexuelles.


Communications orales

Bloc C – Repenser le consentement au-delà des normes dominantes pour mieux prévenir les violences sexuelles

Salle : D-3018 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Les angles morts des stratégies de prévention centrées sur le consentement sexuel
    Manon Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-France Goyer (Université du Québec à Montréal)

    Les stratégies de prévention des violences sexuelles fondées sur la notion de consentement sexuel se concentrent le plus souvent sur la communication (externe) du consentement sexuel plutôt que sur la volonté (interne) de s’engager (ou non) dans activités sexuelles. Parallèlement, les activités sexuelles ont tendance à être interprétées dans une logique binaire opposant les activités sexuelles consensuelles et non consensuelles. Ensemble, ces limites conduisent à l’invisibilisation d’un éventail d’expériences sexuelles plus complexes marquées par des dynamiques interpersonnelles et des facteurs socioculturels. À partir des données du projet (Dé)construire le scénario : Agir ensemble mené auprès de jeunes de 15 à 25 ans, cette présentation explore les raisons qui conduisent parfois les jeunes à s’engager dans des activités sexuelles non désirées. Les résultats, ventilés selon le genre, permettront de réfléchir aux angles morts de la notion de consentement sexuel dans son acception habituelle.

  • Communication orale
    Vers des campagnes de prévention plus représentatives de la diversité
    Rose Fronteau (Université de Lille)

    Les campagnes de prévention et de sensibilisation sont essentielles à la lutte contre toutes formes de violences sexistes et sexuelles. Pourtant, ces dernières s’appuient majoritairement sur des représentations hétérocisnormatives, occultant de nombreuses réalités et limitant l’impact de leurs messages. Or, le consentement ne se construit pas de manière isolée : il est dépendant des rapports de pouvoir et des normes sociales. Cette conférence propose d’interroger la manière dont une meilleure représentativité peut renforcer l’efficacité des actions de prévention. En questionnant les limites des approches actuelles, nous discuterons de pistes visant le développement d’outils plus inclusifs et représentatifs de la diversité des situations de violences à caractère sexuel.