Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Globalement, la santé mentale représente un état de bien-être complet qui permet de jouir de la vie et de gérer les défis du quotidien (Doré et Caron, 2017). La santé mentale est un enjeu mondial et sociétal, individuel, mais aussi collectif puisque son influence s’étend à la communauté générale. C’est aussi une ressource primordiale pour maintenir une bonne santé en général. Il n’y a pas longtemps, les problèmes en santé mentale étaient essentiellement attribués à des facteurs personnels tels que l’hérédité, les difficultés personnelles, les antécédents familiaux et les habitudes de vie malsaines (Morin, 2010). Selon l’Institut national de santé publique du Québec (2024), les facteurs influençant la santé mentale sont nombreux. À part ceux biologiques, ils peuvent être sociaux, comme les facteurs qui dépendent du contexte général et des systèmes, ainsi que des milieux de vie dans lesquels l’individu vit (milieu familial, de travail, d’enseignement, etc.), et individuels, tels que la santé physique et les comportements des personnes. La santé mentale retient l’intérêt des intervenant·es et des décideur·ses de différents milieux de vie, entre autres les services communautaires et de santé, les établissements d’éducation et les milieux de travail. L’une des pistes prometteuses et novatrices pour la favoriser est l’autogestion, qui comprend « toutes les actions qu’une personne met en place pour prendre du pouvoir sur sa santé par l’adoption de comportements qui diminuent les symptômes, contribuent à la prévention des rechutes et améliorent le bien-être au quotidien » (Houle et al., 2015). Peu d’études et d’initiatives se sont penchées sur le pouvoir d’agir des personnes à travers l’autogestion (Coulombe et al., 2022). Ainsi, le colloque a pour but de présenter différents travaux sur l’autogestion de la santé mentale, de documenter différentes stratégies et initiatives mises en œuvre par les personnes pour se sentir bien et d’animer la discussion sur la question.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :Programme
Accueil et introduction du colloque
La santé mentale et l’autogestion dans divers contextes
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Communication orale
Exploration d’un projet de co-design basé sur l’expérience résultant en un service d’accompagnement à l’autogestion en santé mentale : une collaboration entre recherche et ReliefAnnie Beaudin (Relief- Le chemin de la santé mentale), Simon Coulombe (Université Laval), Marc-Simon Drouin (Université du Québec à Montréal), Mélanie Mercuri (Université du Québec à Montréal), Jean-Rémy Provost (Relief-Le chemin de la santé mentale), Christine Sauvé (Université du Québec en Outaouais), Aude Villatte (Université du Québec en Outaouais)
Selon la Commission de la santé mentale du Canada (n.d.), les services de santé mentale de haute qualité doivent adopter une approche axée sur le rétablissement. Ces services doivent répondre aux besoins individuels des usager.ères plutôt que de s’inscrire dans des modèles normatifs et préconçus basés sur des stéréotypes. Ils doivent être collaboratifs et habilitants, c’est-à-dire donner aux usager.ères un rôle actif et leur permettre de reprendre le contrôle sur leur vie (Sowers, 2012). Malgré des progrès significatifs, l’implication directe des usager.ères dans la planification des services en santé mentale demeure insuffisante (Larivière et al., 2020). Le co-design basé sur l’expérience (CBDE) se positionne comme une approche innovante en favorisant une collaboration active entre les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale et les professionnel.le.s. En intégrant le savoir d’expérience, le CBDE cherche à concevoir des services optimisés et mieux adaptés aux besoins réels des usager.ères (Gardien, 2017). Cette initiative met en évidence la création d’un service d’autogestion de la santé mentale au Québec qui repose sur l’approche du CBDE. Ce projet a impliqué des entrevues et des groupes de discussion auxquels ont participé 12 personnes vivant avec de l’anxiété, de la dépression ou un trouble bipolaire. L’objectif de cette communication est de partager les étapes de création, d’implantation ainsi que les résultats ressortis de cette initiative.
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Communication orale
Mieux dormir pour améliorer sa santé mentale : essai contrôlé randomisé d’une thérapie brève en ligne pour l’insomnie des policier.ère.s et pompier.ère.sSimon Coulombe (Université Laval), Joël Gagnon (Université Laval), Maude Villeneuve (Université Laval)
L’autogestion de la santé mentale pourrait notamment passer par l’amélioration des habitudes de sommeil, un élément essentiel au bien-être. Toutefois, certain.e.s travailleur.se.s, comme les policier.ère.s et pompier.ère.s, font face à des défis particuliers en raison de leurs horaires atypiques. Cette étude visait à évaluer l’efficacité d’une approche brève en ligne, basée sur la thérapie cognitive comportementale (TCC), pour faciliter l’autogestion du sommeil, une solution prometteuse mais encore peu étudiée dans cette population.
47 policier.ère.s et pompier.ère.s vivant avec l’insomnie ont été réparti.e.s aléatoirement en 2 groupes : 1) expérimental (recevant la thérapie en ligne, soit 5 à 6 sessions hebdomadaires et l’accès à une application mobile, offerte par la compagnie Haélo); 2) contrôle (ayant accès à du matériel psychoéducatif). 42 ont complété les évaluations pré- et post-intervention à l’aide de questionnaires validés.
Les résultats montrent une amélioration plus marquée de la sévérité de l’insomnie et des symptômes dépressifs dans le groupe expérimental que dans le groupe contrôle. De plus, les résultats suggèrent des bénéfices indirects en matière d’anxiété, indiquant que l’amélioration de l’insomnie était associée à une réduction de l’anxiété.
L’étude met en évidence l’efficacité d’approches brèves basées sur la TCC pour aider les travailleur.se.s à mieux gérer leur sommeil. Elle souligne aussi l’importance du sommeil comme levier d’autogestion.
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Communication orale
Le rôle des activités axées sur le patrimoine dans l'autogestion du bien-être psychologique et de la santé mentale : une étude de cas du Monastère des Augustines à QuébecSimon Coulombe (Université Laval), Émilie Dionne (Université Laval), Émilie Gervais (Université Laval), Yan Leblond (VITAM-Centre de recherche en santé durable)
Malgré les liens connus entre patrimoine et bien-être, les études sur le potentiel de programmes misant sur le patrimoine pour soutenir l’autogestion restent limitées. L'étude examine si et comment le patrimoine matériel et immatériel au Monastère des Augustines, incluant aussi les programmes offerts dans cet espace, favorise l'autogestion de la santé mentale.
Cette étude a utilisé une approche mixte, comprenant des observations, des entretiens qualitatifs (n=34) avec des intervenant.e.s et des questionnaires (n=344) distribués aux invité.e.s du Monastère.
Les résultats ont révélé que l'architecture et les artefacts favorisent l'introspection. Les participant.e.s ont rapporté une augmentation de leur sentiment de calme et de sérénité. Les informations qualitatives mettent l’accent sur le rôle du patrimoine dans la promotion de la réflexion personnelle sur « le prendre soin de soi ». Le Monastère est perçu comme un lieu soutenant le développement de sens et de compétences d'autogestion grâce à son ambiance et sa signification symbolique.
Les résultats suggèrent que les activités patrimoniales peuvent s’avérer utiles pour renforcer les compétences d'autogestion. Les activités en lien avec le patrimoine ont le potentiel de favoriser des stratégies d'autogestion diverses (réflexion, sens, gestion du stress). Cela souligne l'importance d'intégrer des environnements culturels aux programmes de soutien de l'autogestion de la santé mentale.
Dîner libre
La santé mentale et l’autogestion aux études
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Communication orale
La santé mentale des étudiant.e.s aux cycles supérieurs membres d’un institut de recherche : Une approche systémique pour favoriser le bien-être et la réussiteSimon Coulombe (Université Laval), Audrey Dupuis (Université de Moncton), Anne Gomez Juan (Université de Sherbrooke), Zina Kharchi (Université du Québec à Trois-Rivières), Karl Thibault (Université de Sherbrooke)
Le bien-être est un facteur déterminant de la réussite universitaire (El Ansari et Stock, 2010), elle-même ingrédient clé du bien-être étudiant. Les étudiants universitaires sont vulnérables à des problèmes de santé mentale (Hamel et al., 2021), et ce, pour multiples raisons comme la pression liée aux études et l’endettement (Turgeon et al., 2021). Être aux cycles supérieurs (impliquant par exemple la rédaction scientifique) induit également un stress supplémentaire. Ces exigences sont susceptibles d’affecter les relations sociales, le bien-être, la santé mentale de ces étudiants, et par ricochet, leur réussite. Faire de la recherche aux cycles supérieurs implique aussi généralement de s’affilier à des centres de recherche, qui d’après De Jongh et al. (2023) pourraient s’investir à favoriser des contextes favorables au bien-être étudiant. Avec le soutien financier de l’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur, notre équipe mène une recherche-action (en collaboration avec un comité d’étudiant.e.s) à l’Institut Quantique de U. Sherbrooke dans le but de déterminer, dans une perspective socioécologique (Commission de la santé mentale du Canada, 2020), les facteurs contribuant au bien-être et à la santé mentale des étudiant.e.s de l’IQ, en considérant les facteurs individuels, organisationnels et institutionnels. Au cours de cette présentation, des résultats préliminaires concernant ces facteurs seront présentés.
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Communication orale
Les étudiants internationaux aux cycles supérieurs au Québec: approfondir les connaissances sur leur bien-êtreZina Kharchi (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Nadia Rousseau (Université du Québec à Trois-Rivières)
Le Québec accueille une proportion importante des étudiants internationaux qui choisissent le Canada. De nombreux défis entourant leur expérience de mobilité internationale sont identifiés dans la documentation scientifique, notamment, les défis financiers, les défis liés à la langue et ceux liés aux apprentissages (Alharbi et Smith, 2018; Gagnon, 2018). Ces défis viennent perturber leur bien-être, un concept qui ne semble ne pas faire consensus dans la documentation scientifique en termes de définitions, ni faire consensus pour les étudiants internationaux en termes de moments où se sentir bien dans l’expérience d’études à l’étranger. Généralement, un niveau élevé de bien-être affecte positivement différents aspects de la vie, par exemple: avoir une bonne condition physique dans la vie générale et de meilleures performances académiques aux études (Koci et Donaldson, 2023). Dans cette veine, le projet de recherche sur lequel s’appuie cette communication, visait à approfondir les connaissances sur le bien-être des étudiants internationaux à partir de récits d’adaptation. Trois objectifs étaient visés: 1) Documenter des défis auxquels ils sont confrontés; 2) Documenter ce qu’ils font pour se sentir bien et 3) Documenter leurs définitions du bien-être. Cette communication permettra de présenter un survol des résultats de l’étude en regard de ces trois objectifs.
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Communication orale
La Station SME : Un site web pour soutenir la santé mentale étudianteAnnie Levesque (UQ - Université du Québec)
Les résultats de l’enquête « Sous ta façade » de l’Union étudiante du Québec menée en 2018 sont venus appuyer la prise de conscience et la mobilisation collective en lien avec la santé mentale étudiante en enseignement supérieur. En témoigne la diffusion du Plan d’action en santé mentale étudiante (PASMÉ) du Gouvernement du Québec, à l’origine de plusieurs mesures dont la mise en ligne de la Station SME en mars 2024 (mesure 2.4 du PASMÉ). Cette présentation vise à présenter ce site web dont l’objectif est notamment de contribuer au développement de la littératie en santé mentale des personnes étudiantes dans les cégeps et universités au Québec. Ce site met en valeur du contenu crédible sur la santé mentale et offre un accès simplifié à des connaissances et outils d’autogestion varié et adapté aux besoins de cette population. Son processus de construction en continu, un survol de son contenu ainsi que les différents défis rencontrés dans son implantation seront présentés.
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Communication orale
Comprendre et intervenir sur la procrastination scolaire avec l’approche d’acceptation et d’engagement (ACT)Frédérick Dionne (Université du Québec à Trois-Rivières), Joël Gagnon (Université Laval)
La procrastination scolaire constitue un enjeu majeur. Les recherches rapportent que 50 à 95 % des personnes étudiantes postsecondaires reporteraient régulièrement leurs tâches, et 50 % jugent ce comportement problématique (Steel, 2007). La procrastination peut entraîner une baisse du rendement scolaire (Kim & Seo, 2015), une augmentation du stress ainsi qu’une diminution de la qualité de vie et de l’estime de soi (Blunt & Pychyl, 2000; Ferra & Díaz-Morales, 2014). Il existe également une corrélation entre la procrastination et une utilisation excessive d’Internet, ce qui peut aggraver les effets négatifs sur la santé mentale et le bien-être (Reinecke et al., 2018).
L’approche d’acceptation et d’engagement (ACT) offre une perspective pertinente pour expliquer les mécanismes sous-jacents à la procrastination (Dionne et al., 2020). Des recherches soulignent l’efficacité de l’ACT pour réduire la procrastination et favoriser la persévérance scolaire (p. ex., Dionne et al., 2016; Gagnon et al., 2018; Glick et al., 2015; Scent & Boes, 2014; Wang et al., 2017). Cette présentation poursuit deux objectifs. Dans un premier temps, la procrastination sera définie et ses mécanismes sous-jacents seront présentés du point de vue de l’ACT. Dans un second temps, différentes méthodes d’autogestion basées sur l’ACT seront proposées afin de réduire les comportements de procrastination, mieux gérer le stress et encourager l’engagement, contribuant ainsi à la persévérance scolaire.