Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Depuis les années 1980, de nombreux critiques se sont appuyés sur le concept d’« infodivertissement » — un style de communication qui présente des informations politiques en utilisant des caractéristiques et des formats divertissants — pour donner un sens aux tendances sensationnelles dans la couverture politique des journaux, des nouvelles télévisées et des émissions de variétés. Cependant, l’utilisation du concept est restée relativement statique depuis, et n’a pas souvent été appliquée aux nombreux contextes des « nouveaux médias » qui façonnent notre écosystème médiatique au 21e siècle.
Aujourd’hui, les communications politiques sont profondément structurées par les réseaux sociaux et des pratiques alternatives de consommation, de partage et de modification de l’information politique, comme le mème ou le balado. Avec l’essor de l’intelligence artificielle générative, ces changements sont eux-mêmes perturbés par un flot de contenu synthétique, ce qui a déjà fait des vagues en raison de son impact sur la réputation de certains politiciens.
Ces nombreux changements sont dus, en partie, à l’influence profonde de l’économie de l’attention et à la difficulté croissante avec laquelle les partis politiques doivent se battre pour attirer les regards des citoyens. Il n’est donc pas surprenant que les commentateurs s’inquiètent d’un discours politique sensationnel et de faible qualité résultant de cette course pour attirer et engager constamment les publics.
Pourtant, cette inquiétude n’est pas nouvelle. Ce qui diffère aujourd’hui, c’est que les élites politiques passent d’apparitions dans des émissions divertissantes à un engagement plus direct en ligne et dans les cultures mémétiques — nécessitant ainsi des styles de communication adaptés. Il est donc peut-être temps de poser à nouveau la question de l’« infodivertissement ».
Dans nos environnements médiatiques contemporains, où contenus personnels et politiques s’entremêlent, où pouvons-nous tracer la ligne de démarcation entre l’information politique « sérieuse » et le divertissement « sensationnel »? Est-il judicieux de parler des mèmes comme d’un « infodivertissement »? Qu’en est-il des vidéos des politiciens générées par l’IA? L’infodivertissement est-il devenu le principal moyen par lequel les citoyens consomment du contenu politique? Quels défis et quelles solutions cela peut-il poser à notre système démocratique et à son idéal habermassien d’une sphère publique « rationnelle »?
Ce colloque propose un engagement renouvelé avec le concept et les définitions de l’infodivertissement, adapté au 21e siècle, dans le but de mieux comprendre ces nouvelles réalités et nous permettre de débattre de leurs impacts sur la démocratie canadienne à partir d’un cadre conceptuel commun.
Remerciements :Nous tenons à remercier les panélistes pour leurs contributions. Nous remercions également l’équipe de l’AcFas pour leurs efforts de coordination.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Fenwick Mckelvey (Université Concordia)
- Colleen Mccool (Université Concordia)
- Robert Marinov (Université Concordia)
Programme
L’infodivertissement à l’ère numérique : comprendre les transformations de la communication politique
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Communication orale
« 3, 2, 1, tout le monde sourit! » - Une analyse du contenu visuel publié sur Instagram par les cinq principaux partis politiques et leurs chefs lors de l’élection provinciale québCamille Arteau-Leclerc (Université Laval)
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Communication orale
Diffusion en continu, jeux vidéo et mobilisation politiqueFrancis Leveille (Université Concordia)
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Communication orale
Quand la haine devient jeu : penser la gamification de l’extrémisme violent au XXIe siècleKhaoula El Khalil (Université McGill)
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Communication orale
La logique médiatique à l'ère des algorithmes : perspectives politiques et journalistiquesRobert Marinov (Université Concordia), Colleen McCool (Université Concordia)