21 - Colloque conjoint CIRODD - OBVIA - Chaire TDS : feuille de route intersectorielle pour un numérique québécois responsable, de lécoconception à la sobriété numérique

Mot d’ouverture

Feuilles de routes : une introduction

Table ronde : États des savoirs

Communications orales : États des savoirs

• Communication orale 10 h 45
  Intégration transversale du numérique responsable à l’Université TÉLUQ : vision, initiatives, apprentissages et défis
  Alice Goupilleau (TÉLUQ - Université du Québec)

  En tant que seule université entièrement à distance au Québec, l’Université TÉLUQ a inscrit le numérique responsable (NR) comme priorité dans son plan d’action de développement durable 2025-2028.

  Reconnaissant son caractère transversal, le NR s’inscrit dans les cinq axes d’intervention du plan : enseignement, recherche, engagement et mieux-être des communautés, gestion des opérations et gouvernance.

  Cette démarche s’appuie sur un important travail collectif visant à identifier et à prioriser les enjeux du NR, en l’ancrant dans nos réalités organisationnelles et institutionnelles. La mobilisation d’experts et des parties constitutives favorise l’élaboration d’une vision institutionnelle partagée, inscrite dans une démarche d’amélioration continue, qui a pour objectif à terme d'imprégner l’ensemble de nos pratiques et de nos interventions auprès de notre communauté.

  Depuis la quantification des émissions de GES liées aux activités numériques jusqu’à la mise en œuvre d'initiatives concrètes, l’Université TÉLUQ se consacre à présent à la structuration d’une gouvernance dédiée à l'intégration du numérique responsable.

  Cette communication présentera la démarche d’élaboration de cette vision institutionnelle, les apprentissages et les défis rencontrés, ainsi que des exemples d’initiatives réalisées et planifiées pour progresser vers un numérique plus responsable au Québec.

• Communication orale 11 h 00
  Numérique responsable en France : des prémices au déploiement
  Vincent Courboulay (La Rochelle Université)

  Le numérique responsable est devenu un enjeu majeur dans un contexte où les impacts environnementaux et sociaux des technologies se font de plus en plus visibles. En France, cette prise de conscience a émergé progressivement, portée par des travaux de recherche, des initiatives associatives et des politiques publiques visant à encadrer et orienter les usages numériques vers plus de sobriété et de durabilité.

  Cette communication propose d’explorer l’évolution du numérique responsable, depuis ses prémices jusqu’aux actions concrètes mises en place aujourd’hui. Elle s’appuiera sur les travaux de Vincent Courboulay, enseignant-chercheur HDR à La Rochelle Université et spécialiste du numérique responsable, dont les recherches et engagements ont contribué avec d'autres à structurer cette réflexion en France. Il s’agira d’analyser les défis liés à l’éco-conception, à la gestion des ressources et à la régulation des usages numériques, en mettant en lumière les leviers d’action pour un numérique plus éthique et soutenable.

  À travers cette présentation, il sera question de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et d’ouvrir des perspectives sur l’avenir du numérique responsable en France et au-delà.

• Communication orale 11 h 15
  Observatoire de la pollution numérique Industrie bancaire au Canada
  Sylvain Amoros (HEC Montréal)

  L’Observatoire de la pollution numérique, créé par la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier de HEC Montréal, étudie l’impact environnemental du secteur bancaire canadien, en se concentrant particulièrement sur l'empreinte carbone des sites web et des pratiques d'acquisition de visiteurs sur une période d’un an. L’indicateur clé de cette étude est l’équivalent CO2e, qui reflète l'impact des activités numériques des banques sur le réchauffement climatique.

  Notre analyse porte sur 9 banques canadiennes de tailles différentes. Le cadre méthodologique s’appuie sur l’analyse du cycle de vie des services numériques, en intégrant les meilleures pratiques de l’industrie identifiées dans la littérature

• Communication orale 11 h 45
  Quand (ne pas) l’utiliser ? Un logigramme décisionnel pour guider l’utilisation responsable de l’IA dans les organisations
  Gildas Agbon (Université Laval), Francisco Aralamon Fafolahan (International Institute of Tropical Agriculture), Horold Junior Nguegang Tewamba (Université Laval)

  Alors que l’utilisation de l’IA entraîne un coût socio-écologique important, peu d’organisations sont outillées pour démarquer la ligne entre ses « bons » et ses « mauvais » usages. Dans ce travail en cours, nous développons un modèle nommé « logigramme de sobriété d’usage » (LSU) pour guider les décisions d’utilisation courante de l’IA dans les organisations.

  Notre démarche est la suivante. Sur la base d’une littérature bien établie en gestion, nous avons identifié quatre (4) enjeux typiques d’utilisation de l’IA dans les organisations : économique, social, normatif et écologique. Pour chaque enjeu, nous avons défini et pondéré les conditions théoriques d’utilisation et de renonciation à l’IA, en tenant compte des contraintes de chacun des trois autres enjeux. Nous avons ensuite consolidé ces conditions dans un logigramme décisionnel à trois scénarios d’usage : un scénario sécuritaire (plus de conditions positives que négatives), un scénario à risque (plus de conditions négatives que positives), et un scénario délibératif (autant de conditions positives que négatives). Pour ce dernier cas, nous proposons des pistes de délibération contingente pour guider la prise de décision.

  En plus de contribuer à la littérature sur l’éthique organisationnelle de l’IA, l’article fournit aux organisations, un outil pratique pour mettre en œuvre la sobriété numérique.

Dîner

Communications orales : Outils pour un numérique responsable

• Communication orale 13 h 00
  Innovation pédagogique : un Serious Game pour intégrer l’écoconception numérique en design et développement
  Fraud Tristan (Agence Linéale)

  Je souhaite partager le concept d’un serious game innovant destiné à sensibiliser et former les professionnels du numérique aux principes de l’écoconception. S’appuyant sur les Web Sustainability Guidelines, cet outil pédagogique interactif vise à favoriser l’adoption de pratiques durables en intégrant les notions de sobriété numérique, accessibilité et optimisation des performances dès la phase de conception.

  Le jeu repose sur une approche immersive et scénarisée, où les participants incarnent des acteurs du numérique confrontés à des problématiques concrètes de conception responsable. À travers des missions contextualisées, des prises de décision stratégiques et des évaluations interactives, les joueurs expérimentent l’impact de leurs choix sur les ressources informatiques et l’expérience utilisateur.

  En mobilisant des mécaniques d’apprentissage ludifiées telles que les feedbacks dynamiques, les tests utilisateurs et les études de cas ancrées dans le contexte québécois, ce projet vise à renforcer l’engagement et la rétention des connaissances. Cette approche permet d’intégrer progressivement les principes d’écoconception et de favoriser leur application dans les environnements professionnels.

  Ce serious game constitue ainsi une innovation pédagogique visant à accompagner la transition vers un numérique plus durable, tout en développant les compétences des acteurs.

• Communication orale 13 h 15
  Transformation numérique et gestion durable des PME en régions : vers un cadre intégrateur alliant maturité numérique et pratiques écoresponsables
  Stefanie Vallée (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

  La quatrième révolution industrielle (Schwartz, 2017) amène son lot de défis pour les PME en région : ces entreprises peinent à répondre aux exigences de l’industrie 4.0 (Piccarozzi et al., 2018) en raison de leur connaissance limitée des possibilités du 4.0 (Vallée, 2024), de la qualification et de la maîtrise des technologies par leurs employés (Seok et al., 2023), de l'absence de stratégie pratique pour les applications et de compétences IT insuffisantes (Brozzi et al., 2019). En parallèle, elles sont souvent mal préparées pour intégrer l’économie circulaire et le développement durable (Cantele et al., 2020).

  Cette recherche-action vise à comprendre les points d’arrimage entre la maturité numérique des PME en région et la mesure des pratiques de gestion durable, en développant un cadre intégrateur adapté aux PME de tous secteurs d’activité en région. Un outil d’auto-audit nommé PME 5.0 émergera de la recherche, développé à partir de sa version précédente (PME 4.0) structurée en quatre composantes clés : le cœur du virage numérique, le baromètre de maturité numérique, l’indice de littératie numérique et l’indice de gestion durable.

  La contribution majeure de cette étude sera l’intégration de l’indice de gestion durable dans le baromètre de la maturité numérique, arrimant ainsi potentiellement de nouvelles possibilités de transformation numérique durable (Fors, 2024; Goethals & Ziegelmayer, 2024).

• Communication orale 13 h 30
  Le Numérique Responsable appliqué au domaine du jeu vidéo
  Adélaïde ALBOUY-KISSI (Université Clermont Auvergne)

  Le jeu vidéo est la première industrie numérique culturelle en France. Comme tout secteur, se pose les enjeux de transition écologique. Nous présenterons ici les outils méthodes et méthodologies employées dans l'industrie et la formation au service d'un numérique responsable dans le secteur du jeu vidéo.

Communications orales : Futurs souhaitables

• Communication orale 13 h 45
  Vers un numérique québécois sobre et souverain: les communs comme modèle de transition
  Martin Deron (UdeM - Université de Montréal)

  L'expansion en apparence sans limites de l'univers numérique repose sur des dynamiques déjà nuisibles et insoutenables: destruction des écosystèmes, raréfaction des ressources, hausse continue de la demande énergétique, intensification du stress hydrique, précarisation des travailleur.euses du clic, polarisation de l'opinion, interférences démocratiques, renforcement de l'impérialisme. Si l'on pouvait autrefois espérer une convergence entre la transformation numérique de nos sociétés et la transition socio-écologique, il est désormais évident que rompre avec ces tendances exige une redirection majeure de la place et de la forme du numérique dans nos sociétés.

  Les communs numériques offrent une alternative aux modèles dominants en permettant d'envisager des relations aux technologies numériques qui échappent à la logique de marchandisation. Plus qu'un numérique convivial et accessible, ils proposent un cadre compatibles avec le respect des limites planétaires et offrent des leviers tangibles pour mieux contrôler nos systèmes et infrastructures.

  Après un état des lieux, cette communication mettra en lumière l’intérêt des communs numériques pour bâtir un numérique québécois plus responsable, sobre, résilient, inclusif et souverain.

• Communication orale 14 h 00
  L’utilisation de l’IA générative en éducation environnementale : est-ce durable ?
  Hela Zahar (Université de l'Ontario français)

  Les pratiques numériques et plus particulièrement celles associées au développement et à l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) entraînent une forte contribution à l’épuisement des ressources naturelles rares et à l’augmentation continue de la consommation électrique mondiale (Luccioni et all. 2024). Pourtant, ces nouveaux médias numériques, interactifs, immersifs et conversationnels contribuent aussi à la prise de conscience de la crise environnementale et peuvent offrir des opportunités pour accélérer la transition vers un monde plus juste et plus durable (Moser 2016; Jackson et Jackson 2024). Dans cette perspective, ces écomédias (Ziser 2016) suscitent à la fois scepticisme et emballement, les uns espérant un impact média, source de transformation des pratiques sociales, les autres s’inquiétant du poids environnemental de ces technologies et de leur inefficacité.

  Comment envisager dans ce contexte l’émergence d’une IA générative ‘responsable’ pour s’éduquer sur la crise environnementale? Peut-on considérer ChatGPT comme un écomédia qui permet à la fois de participer à l’éducation sur la crise environnementale et à l’évaluation du coût environnemental de son utilisation? Au Médialab, nous essayons de développer un kit pédagogique pour l’utilisation de l’IA générative à des fins d’éducation environnementale.

• Communication orale 14 h 15
  DIGIPACTE : Évaluer l'impact numérique des organisations pour un développement durable au Québec
  Guillaume Bourgeois (ÉTS - École de technologie supérieure)

  À l’ère du numérique omniprésent, les technologies digitales influencent profondément les dynamiques économiques, sociales et environnementales. Toutefois, derrière cette révolution technologique se dissimulent des enjeux bien réels : une consommation énergétique croissante, une accumulation de déchets électroniques et l’exploitation intensive des ressources naturelles. Face à ces défis, évaluer l’empreinte environnementale du numérique devient une nécessité pour orienter les décisions vers des pratiques plus durables.

  Dans cette optique, nous présentons DIGIPACTE, un outil conçu pour mesurer l’impact environnemental des systèmes d’information des organisations. Initialement développé sous le nom de WeNR, à la suite d’une recherche doctorale menée à l’Université de La Rochelle, ce projet a vu le jour grâce à la collaboration entre plusieurs partenaires et le Réseau des Instituts du Numérique Responsable (INR) en Europe. Adapté au contexte québécois grâce à un partenariat avec le CIRODD, DIGIPACTE offre une approche contextualisée pour mieux appréhender l’empreinte numérique des organisations.

  Nous mettrons en avant les particularités de DIGIPACTE et les pistes d’amélioration envisagées pour renforcer son efficacité. Par ailleurs, nous explorerons les défis liés à l’évaluation de l’empreinte numérique au Québec et les leviers permettant de promouvoir un numérique plus responsable.

Atelier prospectif : Visions 2050

Cet atelier vise à explorer et définir des visions ambitieuses pour un numérique responsable 2050. L’objectif est de co-construire des visions souhaitables qui répondent aux besoins spécifiques du Québec, notamment en matière d’innovation technologique, de souveraineté numérique et de transition énergétique.

Atelier feuille de route : Trajectoires 2025-2050

À partir des visions élaborées lors de l'atelier précédent, cette session se concentre sur la définition de trajectoires concrètes pour atteindre un numérique responsable d’ici 2050. Riche d'une synthèse des réflexions menées tout au long du colloque, une approche collaborative permettra de maximiser l'impact de cette feuille de route sur les politiques futures assurant un consensus sur les priorités stratégiques pour le numérique durable.

5@7 Parcours développement durable

Le mercredi 7 mai, cette activité de réseautage réunira les participant.es et invité.es des colloques 21, 22, 24, 220, 437, 443, 633, 642 et 643!