Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Les mutations du monde du travail s’intensifient avec l’apparition continue de nouvelles technologies, dont l’IA, et de pratiques managériales en recherche constante de flexibilité pour s’adapter aux pressions économiques et à la pénurie de main-d’œuvre. Plaçant la santé et sécurité du travail (SST) à l’arrière-ban, ces approches augmentent la pénibilité du travail, en plus de favoriser l’effacement des frontières entre le travail et la vie personnelle, au détriment de groupes de travailleur·ses plus exposé·es aux risques qui en découlent (femmes, personnes en situation de handicap, emplois du care, travailleur·ses étranger·ères temporaires, etc.).
D’un point de vue systémique, des inégalités proviennent aussi du cadre légal de SST. Au Québec, la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (2021) a ajouté la prévention des risques psychosociaux (RPS), incluant la violence au travail, aux obligations des employeurs. Plusieurs préoccupations demeurent quant à l’effectivité de sa mise en œuvre, en particulier dans les secteurs où sont majoritairement les femmes et les travailleur·ses en situation de vulnérabilité (ex. : à l’emploi d’agences de placement de personnel, petites entreprises, organismes non syndiqués). Des voix communautaires, syndicales, professionnelles et scientifiques s’élèvent pour rappeler la complexité de la prévention des RPS et la nécessité d’outiller les milieux de travail en vue d’actions durables et équitables.
Suivant ces constats, quels angles morts la recherche en SST doit-elle mettre en lumière? Quels contextes, populations, dynamiques organisationnelles et enjeux systémiques demeurent sous-étudiés? Quelles inégalités persistent ou émergent, et comment mieux les documenter, les comprendre?
Ce colloque ouvert à des chercheur·ses et étudiant·es de toutes disciplines suscitera des réflexions sur l’importance de rendre visibles des conditions de travail et d’emploi qui touchent tant la santé physique et mentale que les inégalités sociales et de genre.
Remerciements :Cette activité de l'Équipe SAGE est rendue possible grâce à l'appui financier du FRQSC Soutien aux équipes de recherche (subvention 2025-SE3-343424,2024-2028). Nous tenons à remercier l'ensemble des conférencières et conférenciers ainsi que les personnes présentes pour leur contribution à enrichir nos réflexions collectives. Merci aux membres du comité organisateur pour leur implication inspirée!
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Mélanie Lefrancois (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Jessica Riel (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Rachel Cox (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Valérie Lederer (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Mélanie Trottier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Laurence Tchuindibi (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Alexis Chambel (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Ouverture du colloque
De 8h à 9h30, nous vous invitons à profiter de l'accueil offert par l'ACFAS (service d'inscription, café, thé, etc.)
Notre équipe sera sur place pour échanger informellement avec vous dès 9h15. Le colloque débutera avec un mot d'ouverture à 9h30!
Rendre visible comment certains contextes, dynamiques et enjeux systémiques participent aux inégalités de santé au travail
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Communication orale
Exposition aux principaux facteurs de risque biomécaniques d’usure professionnelle chez les femmes et les hommes dans la cohorte française CONSTANCESJulie Bodin (Université d'Angers), Hanifa Bouziri (Inserm UMS 11), Natacha Fouquet (Santé publique France), Marie-Eve Major (Université Laval), Gwladys Morvan (Université d'Angers), Yves Roquelaure (Université d'Angers)
Contexte : Dans le cadre de la réforme ministérielle des retraites de 2023 en France, un fond pour la prévention de l’usure professionnelle (FIPU) a été créé pour protéger la santé des travailleurs-ses les plus exposé-es à trois facteurs dits « ergonomiques » : les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Notre étude a pour objectif d’identifier les métiers les plus exposés aux trois facteurs identifiés par le FIPU, ainsi qu'à l'ajout d'un facteur de risque biomécanique supplémentaire (répétitivité). Méthodes : Les analyses sont basées sur des données transversales, recueillies à l’inclusion de la cohorte française Constances (2013-2017). Les expositions aux trois facteurs du FIPU (manutentions, postures et vibrations) et celui de la répétitivité ont été étudiés avec une différenciation selon le sexe/genre.
Résultats : Des métiers sont ressortis comme étant plus exposés que d’autres aux facteurs identifiés par le FIPU. L’ajout du facteur répétitivité augmente la proportion d’exposés, notamment chez les femmes, et fait ressortir de nouveaux métiers comparativement à ceux obtenus avec les facteurs du FIPU.
Conclusion : Cette étude apporte un enrichissement en fournissant des données quantitatives précises et actuelles sur l’exposition aux facteurs de risque biomécaniques en France, avec une différentiation selon le sexe. En ce sens, elle permet de mieux orienter les facteurs à considérer pour la prévention de l’usure professionnelle.
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Communication orale
La face cachée des risques psycho-sociaux dans une entreprise adaptée : un impensé du management ?Bénédicte Berthe (Université Bretagne Sud), Sylvie Codo (Université de Bretagne Occidentale), Marc Dumas (Université Bretagne Sud)
Contexte : En France, l’étude des risques psycho-sociaux (RPS) dans les entreprises adaptées (EA) a très peu retenu l’attention des chercheurs. Les EA emploient à minima 55 % de travailleurs en situation de handicap (TSH). Elles promeuvent un environnement économique et inclusif favorable à ces personnes.
Cette contribution a pour objectif de comprendre le rôle des relations interpersonnelles dans l’émergence de RPS en contexte d’EA. La typologie des comportements déviants de Robinson et Bennett (1995) et les approches de l’injustice interpersonnelle (Rodrigue & al., 2019) servent de cadres théoriques pour explorer la réalité et les enjeux des conflits interpersonnels.
Méthodes : Issus d’une étude sur la qualité de vie au travail initiée par une EA, 32 entretiens semi-directifs individuels et 2 entretiens de groupe menés auprès de TSH et de leurs managers, ont fait l’objet d’une analyse thématique.
Résultats : Malgré leur satisfaction des conditions matérielles de travail reconnues comme étant particulièrement adaptées à leur état de santé, des TSH déclarent subir, au sein de leur équipe, des conflits interpersonnels que leurs managers régulent peu. 3 formes de déviance ont émergé de l’analyse de ces conflits : l’agression personnelle, la déviance politique et la déviance de production.
Discussion : Des actions de sensibilisation et de formation visant à développer des stratégies individuelles et collectives d’ajustement face aux conflits interpersonnels sont proposées.
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Communication orale
On s’entraide mais c’est lourd parfois… Déterminants de la collaboration au sein du personnel de soutien scolaire, secteur à prédominance féminineAnnick Gosselin (Centrale des Syndicats du Québec), Marie Laberge (Université de Montréal), Jean-François Labonté (Syndicat des employées professionnelles et de bureau du Québec), Charles-Étienne Lavoie (Université du Québec à Montréal), Jacinthe Leduc (Confédération des syndicats nationaux), Mélanie Lefrançois (Université du Québec à Montréal), Isabelle Mahar (Syndicat canadien de la fonction publique), Marie-Eve Major (Université Laval), Karen Messing (Université du Québec à Montréal), Julie Raby (Université du Québec à Montréal), Hélène Sultan-Taïeb (Université du Québec à Montréal), Laurence Tchuindibi (UQAM - Université du Québec à Montréal), Annie Vallières (Université Laval)
Contexte : Les défis d’attraction et de rétention du personnel de soutien scolaire en service direct aux élèves (PSSDE) du réseau d’éducation québécois pourraient être atténués par des pratiques collaboratives en milieu de travail.
Objectifs : Cette étude vise à identifier les déterminants organisationnels et individuels de la collaboration liée au travail et à la planification des horaires de PSSDE.
Méthodologie : Dans le cadre d’une recherche-action partenariale, 3510 PSSDE (94% de femmes) ont complété un questionnaire en octobre-novembre 2024. Des régressions multivariées ont testé l’influence de variables de contexte organisationnel (taille d’école, niveau de défavorisation, climat de sécurité psychosociale, justice organisationnelle, soutien social) sur la collaboration (perception de collaboration, type de pratiques) en contrôlant pour des caractéristiques des PSSDE (ancienneté, âge, catégorie d’emploi).
Résultats et discussion : La perception générale de collaboration atteint un score moyen-élevé de 2,6 sur 5 (é.-t. 0,97) et des pratiques ont été identifiées (ex. 3% partagent des tâches selon les préférences ou l’état de santé ; 9% ont une réflexion collective sur la planification des horaires). Ces résultats seront un point de départ au développement d’outils favorisant l’émergence de pratiques collaboratives en milieu scolaire. Ils permettront aussi d’amorcer une réflexion critique sur les déterminants de ces pratiques en contexte d’emploi à prédominance féminine.
Enjeux et impacts liés aux dynamiques organisationnelles comme mécanismes de (re)production d’inégalités en santé au travail
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Communication orale
Les processus formels de (dé)qualification des préposées aux bénéficiaires (PAB) au Québec : impacts sur les travailleuses et les collectifs de travailCorynne Laurence-Ruel (UdeM - Université de Montréal)
Au Québec, la baisse des exigences d’embauche et de qualification dans les métiers du care, historiquement féminisés et sous-valorisés, s’accentue. Chez les PAB en soins de longue durée, la pandémie a accéléré une déqualification marquée par des formations accélérées. Ce phénomène renforce les inégalités de genre et de classe notamment en lien avec la santé au travail, touchant surtout les femmes immigrantes et racisées, surreprésentées dans ces emplois précaires.
Adoptant une perspective féministe du travail (Kergoat, 1978, 1982 ; Daune-Richard, 2003) tenant compte des rapports de racisation (Glenn, 1992 ; Scrinzi, 2008), cette communication examine les processus d’acquisition formels de la qualification des PAB et leur rôle dans les dynamiques de hiérarchisation de l’organisation du travail. L’analyse qualitative repose sur 25 entretiens semi-dirigés, 300 articles de presse et une étude des offres d’emploi.
Les résultats préliminaires révèlent plusieurs vecteurs de déqualification : absence de sanction ministérielle des formations accélérées, perte de mobilité professionnelle, non-reconnaissance des formations, diminution des exigences pédagogiques et non-reconnaissance des diplômes étrangers. Ces dynamiques génèrent un sentiment d’insécurité, des tensions dans les collectifs de travail et un renforcement des dynamiques de hiérarchisation du travail, en fragilisant encore davantage les conditions de travail et en limitant les perspectives professionnelles des travailleuses.
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Communication orale
Être formatrice, travailleuse ou conseillère SST dans un milieu majoritairement masculin : quelles sont les dynamiques de genre en jeu dans une intervention ergonomique ?Denys Denis (UQAM), Émilie Desjardins (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie Laberge (UdeM), Hélène Sultan-Taïeb (ESG UQAM)
L’intervention, implantée dans des milieux majoritairement masculins, est la Stratégie Intégrée de Prévention en Manutention (SIPM) visant à réduire les troubles musculosquelettiques. L’objectif est d’analyser les dynamiques de genre (DG) liées aux rapports de pouvoir entre les travailleurs hommes et la formatrice ergonome, la conseillère SST et les travailleuses femmes.
Dans les quatre cas étudiés, les données ont été collectées par entretiens semi-dirigés auprès de la formatrice, de manutentionnaires formé.es, de superviseur.es et du.de la conseiller.ère SST (260 minutes d’entretien par cas). Sur 37 entretiens, 23 ont été réalisés avec des femmes. Le codage est basé sur une analyse thématique visant à identifier la nature des facteurs en jeu dans les DG.
Les résultats montrent que les DG déterminent les stratégies employées par les femmes face aux défis rencontrés dans les milieux étudiés. Par exemple, la culture masculine qui valorise l’usage de la force lors des manutentions demande un effort de sensibilisation supplémentaire à la formatrice pour favoriser l’adoption de comportements de prévention. Autre exemple, deux approches distinctes d’encadrement semblent adoptées par les conseillères SST : une approche autoritaire, ou à l’inverse, une approche souple et amicale.
Les résultats contribuent à identifier les sources d’inégalité de genre et pourraient permettre d’outiller les femmes par rapport aux stratégies à mettre en œuvre dans le cadre d’interventions de ce type.
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Communication orale
La non-reconnaissance de l’épuisement professionnel comme maladie professionnelle: quels acteurs, arguments et rapports sociaux de pouvoir derrière la récente réforme législative ?Valérie Janssen (Université Laval), Laurie Kirouac (Université Laval)
Contexte Au Québec, alors qu’il touche une grande proportion de travailleur.ses, l’épuisement professionnel continue de bénéficier d’une très faible reconnaissance institutionnelle, ne figurant pas parmi les maladies professionnelles qui bénéficient d’une présomption en vertu de la LATMP. Cette situation est responsable d’importantes inégalités sociales de santé entre les travailleur.ses inaptes.
Objectif Cette communication présentera les résultats d’une analyse des rapports sociaux de pouvoir, débats et points de vue des acteurs entourant la question de la reconnaissance de l’épuisement professionnel.
Méthodologie Ancrée dans l’approche constructiviste, notre étude analyse les stratégies argumentaires des acteurs qui ont déposé un mémoire (N=80) à l’occasion des travaux parlementaires ayant mené à la récente réforme du régime public de SST.
Résultats L’analyse a fait ressortir trois régimes d’argumentation entourant la reconnaissance de l’épuisement professionnel comme maladie professionnelle, qui s’appuient, de manière différenciée et inégale, sur des constats économiques et épidémiologiques ainsi que sur des principes juridiques et d’équité.
Conclusion En choisissant de ne pas appliquer la présomption à l’épuisement professionnel, le législateur a accordé plus de poids aux arguments économiques qu’à ceux fondés sur les données scientifiques et les principes de cohérence législative et d’équité. Un statu quo qui contribue à perpétuer des inégalités sociales de santé.
Dîner (libre)
Cadre régulatoire en santé au travail et inégalités sociales et de genre. Quels enjeux? Quels mécanismes?
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Communication orale
Une analyse historique comparative de la Loi modernisant le régime SST au Québec en vertu des normes internationales du travail de l’OIT: laxisme normatif et double lacuneJeffrey Hilgert (Université de Montréal), Astrid Mercier (UdeM - Université de Montréal)
En 2021, le gouvernement québécois a adopté le projet de loi 59 réformant le régime de santé et sécurité au travail (SST). Si la réforme a permis des progrès en matière de prévention, des syndicats et groupes de travailleurs ont exprimé leur dépit devant le nouveau régime d’indemnisation, lequel pénalise surtout les travailleuses. À l’aide d’une étude de cas historico-comparative, nous examinons la réforme du régime québécois d’indemnisation en vertu des normes internationales du travail. La sécurité sociale est un droit universel reconnu par l’Organisation internationale du Travail. Or, la modernisation au Québec complique l’accès des travailleuses à l’indemnisation à bien des égards. Les nouvelles maladies professionnelles reconnues sont typiquement associées à des emplois à prédominance masculine. Ces inégalités s’éloignent de la notion de sécurité sociale universelle défendue par la conception internationale. Nos conclusions présentent une double lacune : une lacune située à l’échelle nationale et une autre à l’échelle internationale. Les normes internationales ont été affaiblies par des politiques néolibérales qui rendent la régulation sociale plus souple. Les politiques nationales tendent aussi à être créées à l’intérieur d’un prisme national qui ignore la normativité internationale. Ces facteurs ont permis l’institution d’un régime québécois qui risque de perpétuer les inégalités sociales. L'efficacité du droit international du travail peut être remise en question.
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Communication orale
Quand l'État ne protège pas : analyse de la jurisprudence en lien avec le Programme Maternité sans danger (PMSD) dans le secteur de la constructionAlexis Chambel (ESG-UQAM), Aline De Azambuja Viana (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne-Renée Gravel (TÉLUQ), Jessica Riel (Université du Québec à Montréal)
L’industrie de la construction se caractérise par une main d’œuvre principalement masculine et par des conditions de travail marquées par le recours aux contrats saisonniers, la précarité et par une protection des droits insuffisante et peu adapté au type d’emploi que nous retrouvons dans ce secteur. L’objectif de la communication est d’analyser les défis spécifiques rencontrés par les femmes dans le cadre du PMSD.
L'étude s’appuie sur l’analyse de contenu de 14 cas de jurisprudence impliquant 10 travailleuses ayant demandé un retrait préventif dans le cadre du PMSD entre 2002 et 2024. Elles ont été considérées comme non admissibles au PMSD en raison d'une perte du lien d'emploi (et donc de l’exposition aux dangers/risques) liées, soit à un congédiement illégal (2); la finalisation du contrat de travail (7) ou les vacances collectives (1). Parmi elles, cinq ont vu leur requête rejetée.
Cette analyse met en évidence les lacunes du droit du travail sur les conditions d’emploi de ces travailleuses et propose des pistes d'amélioration pour contester l'affirmation selon laquelle lorsqu'il n'y a pas de travail, il n'y a pas de danger. Elle préconise d'approfondir l'analyse de l'éligibilité en examinant l’historique professionnel, et de renforcer les mécanismes juridiques assurant la stabilité de l’emploi des travailleuses enceintes. Ainsi, des initiatives éducatives sont suggérées afin de sensibiliser les employeurs et de lutter contre les préjugés à l’égard des femmes au travail.
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Communication orale
Précarité des travailleuses dans le secteur de soutien et de soins à domicile au Québec : quelle structuration par le droit du travail?Stéphanie Bernstein (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Verville (UQO)
Nous proposons de regarder comment le droit du travail appuie la structuration du secteur de soutien et de soins à domicile, par l’offre d’une protection moindre aux personnes qui y travaillent, en très grande majorité des femmes, très souvent issues de l’(im)migration et racisées. Pour ce faire, nous présentons : une analyse des principales lois du travail, en regardant les travaux parlementaires ayant mené à l’adoption de dispositions spécifiques sur le travail d’aide à domicile et l’évolution de cet encadrement légal; une recension des enjeux soulevés dans les décisions des tribunaux interprétant ces dispositions; et, en arrière-plan, les politiques de soutien à domicile et les caractéristiques de la main-d’œuvre dans le secteur. Ce portrait révèle la tension constante entre, d’une part, la volonté de l’État d’assurer des services adéquats de soutien et de soins à domicile à la population, et, d’autre part, le manque de moyens qu’il est prêt à consacrer pour y arriver. Nous constatons notamment des disparités de traitement induites par le cadre juridique entre travailleuses au sein du secteur selon plusieurs critères, dont l’identité de leur employeur (un particulier vs un autre) et la source du paiement de leur salaire (chèque emploi-service vs de gré à gré, etc.). Cette étude démontre comment l’encadrement juridique perpétue une privation des droits au travail en comparaison avec d’autres secteurs, tout en encourageant une privatisation accrue des services.
Panel : Conditions de travail sous pression, risques invisibles? Inspirer des pratiques de GRH durables et équitables pour une diversité de personnes et de contextes
Un panel interdisciplinaire (GRH, SST, ergonomie, relations industrielles) présentera quatre études terrain reposant sur des méthodologies mixtes, dont des recherches-actions partenariales, pour susciter des réflexions quant aux conséquences de ces nouvelles formes de travail dans différents contextes et pour différents groupes de travailleurs.ses. Deux partenaires discuteront de ces questions : Quels leviers pour rendre visibles les inégalités émergentes en contexte de diversification de la main-d’œuvre et de transformations du travail? Comment soutenir des activités RH réflexives et inclusives? Comment les ordres professionnels et les syndicats peuvent-ils être des ressources dans ces démarches?
Ce panel soulignera 1) les importants effets de ces transformations sur la SST et les rapports sociaux au travail; 2) le potentiel de cristalliser des inégalités sociales et de genre en SST; 3) des pratiques gagnantes pour intégrer des groupes à risque d’exclusion et valoriser le travail invisible. L’apport des partenaires sur des enjeux émergents liés aux transformations rapides et soutenues du monde du travail permettra de réfléchir au rôle de diverses parties prenantes (employeurs, syndicats, ordres professionnels) pour une GRH durable et équitable.
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Communication orale
L’IA et la transformation du travail des conseillers.ères d’orientation: enjeux et réflexions quant aux implications RHAimy Andraos (Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec), Mélanie Trottier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
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Communication orale
Enseignement postsecondaire transformé par la pandémie : fragmentation accélérée, inégalités à surveillerMélanie Lefrançois (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mélanie Trottier (ESG UQAM)
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Communication orale
Rendre le travail visible par l’élaboration des référentiels de compétencesNathalie Ebnoether (Syndicat des tuteurs et tutrices de l’Université TELUQ), Anne-Renée Gravel (TÉLUQ - Université du Québec), Béatrice, Pudelko (TELUQ)
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Communication orale
Fragmentation, hybridation et inclusion: Quels modèles d’insertion pour soutenir l’emploi durable chez les personnes à risque d’exclusion?Isabelle Berger (Centre de recherche du CHU Sainte-Justine), Isabelle Feillou (Université Laval), Sami Fettah (École de réadaptation, Université de Montréal, Centre de recherche du CHU Sainte-Justine), Marie Laberge (UdeM - Université de Montréal), Savanah Laurence (Université Laval), Aline Lechaume (Université Laval)
Conférence de clôture
Réjouissances, réseautage et lancements : cocktail pour les 10 ans de l’équipe SAGE
Ce moment festif sera l’occasion de lancer les festivités pour célébrer le 10ème anniversaire de l’Équipe SAGE à travers le lancement de deux réalisations de membres de l’équipe.
- Lancement du livre “Grossesse en milieu de travail. Défis de santé et de justice au travail” co-écrit par Anne-Renée Gravel, Isabelle Probst, Jessica Riel et Alessia Abderhalden-Zellweger, à paraître dans la Collection Organisations, ressources humaines et relations de travail, Presses de l’Université du Québec.
- Lancement du site internet de l’équipe GESTE pour le partage des connaissances (Genre-Équité-Travail-Environnement) “Intégrer le sexe/genre en recherche intervention participative : Comment faire?” qui est le fruit d'un travail partenarial et collectif pour construire répertoire de stratégies et d’outils pour faire face à des défis liés à la prise en compte du sexe/genre qui sont fréquemment rencontrés dans les projets de recherche-intervention partenariale en santé au travail et en santé environnementale.
Nous profiterons également de ce rassemblement pour remettre les bourses Katherine-Lippel aux deux présentations étudiantes “coup de coeur” du colloque SAGE.