Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Les approches traditionnelles en santé mentale, centrées sur les modèles biomédicaux et les traitements pharmacologiques, présentent des limites, notamment en ce qui concerne la stigmatisation et l’inadéquation des soins pour des groupes vulnérables. Face à ces insuffisances, les pratiques communautaires alternatives apparaissent comme des solutions novatrices. Elles offrent une réponse plus humaine et solidaire à la complexité des trajectoires de vie, là où le système de soins fait face à des urgences surchargées, un phénomène de « portes tournantes » et un personnel épuisé.
Bien que les traitements pharmacologiques puissent aider, ils comportent des risques importants, notamment en termes de gestion des dosages et des effets secondaires dans des contextes de vies complexes. En revanche, les pratiques alternatives prônent une approche holistique de la santé mentale, centrée sur l’autonomie, le soutien social, les ressources locales et les droits humains. Cependant, leur reconnaissance et évaluation scientifique restent limitées, freinant leur intégration dans les politiques publiques.
Il est essentiel de comprendre les obstacles financiers, organisationnels et techniques qui ralentissent l’adoption de ces pratiques, tout en évaluant les incidences sur la qualité de vie des usagers et la perception de leur propre santé mentale. Une meilleure exploration de ces approches pourrait enrichir les modèles biomédicaux, et ce, dans une perspective de justice sociale et d’inclusion.
En résumé, cette réflexion appelle à une reconnaissance accrue des pratiques alternatives pour répondre aux défis actuels de la santé mentale, en envisageant des solutions s’appuyant sur une complémentarité technique et sociale plus inclusives et holistiques pour l’avenir.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Gil Labescat (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Elizabeth Tran (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Portrait de l’alternative communautaire en santé mentale
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Communication orale
Défis, enjeux, objectifsJean-Christophe Filosa (Fondation des gardiens virtuels), Marc Lopez (Réseau Alternatif et Communautaire des Organismes (RACOR) en santé mentale)
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Communication orale
Portrait Jeunes et santé mentale: Ensemble pensons le changementSarah DeGrâce (Mouvement Jeunes et santé mentale), Myriam Rémillard (Mouvement Jeunes et Santé Mentale)
Le Mouvement Jeunes et santé mentale viendra vous présenter la démarche qui a mené à la création du Portrait Jeunes et santé mentale, ainsi que les thèmes qui en ont émergé. Le Portrait, c’est une vaste consultation provinciale menée auprès de 850 jeunes de 14 à 35 ans pour parler santé mentale, bien-être psychologique, besoins et solutions collectives. Tout ça, en lien avec leurs identités et leurs parcours de vie.
L’alternative communautaire en santé mentale sous l’angle psychothérapeutique
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Communication orale
À l’écoute clinique d’un "malêtre" contemporainIsabelle Lasvergnas (UQAM - Université du Québec à Montréal)
S’appuyant sur plus de 20 ans de pratique psychothérapique dans le contexte de deux organismes cliniques exclusivement dédiés à des personnes à faibles revenus, dont le Groupe psychanalytique du Mont-Royal (GPMR), l’auteure s’attachera aux nouvelles expressions d’une déroute de la subjectivité et aux modalités d’une souffrance psychique enkystée qui sont de plus en plus fréquemment rencontrées par le clinicien contemporain. On soulignera l’hypothèse soutenue par plusieurs théoriciens, philosophes, sociologues et psychanalystes, d’un malêtre (Kaës, 2012; Green, 1990, 2012; Gauchet, 2009) engendré par les mutations culturelles et sociétales radicales qui ont caractérisé les sociétés occidentales des 6 à 7 dernières décennies, celles-ci ayant produit une forme d’anomie et de désancrage subjectif historiquement inédits jusqu’ici : effritement des liens interindividuels, effritement d’une conscience morale commune et du Surmoi, « culture » de l’agir et de l’acting out, pièges et « exaltation » du narcissisme, effondrement de l’intériorité. Le diagnostic psychopathologique et psychiatrique d’état-limite, particulièrement répandu chez les jeunes générations sera revisité à la lumière de la nouvelle conjonction entre inconscient et culture, dont une clinique, comme celle du GPMR, constitue un observatoire privilégié.
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Communication orale
La psychanalyse, une science du lien…socialMichèle Lafrance (Maison l'Éclaircie de Montréal), Léa Moison (Maison l'Éclaircie de Montréal)
Freud croyait et misait sur la scientificité du dispositif psychanalytique, soit le lien transférentiel, pour rendre intelligible l’inconscient et comme approche thérapeutique. Au fil des années, les sciences dites cognitives, la quantification et la logique statistique se sont imposées. Dans un monde délié où les individus souffrants ne trouvent plus refuge dans nos institutions, la clinique psychanalytique contemporaine ne serait-elle pas alors comme un second souffle pour nous ramener là où Lacan nous amenait déjà, vers une clinique du lien ?
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Communication orale
Dialogue autour de la supervision clinique par et pour le milieu communautaire : une pratique émergenteEmmanuelle Lavoie (Centre St-Pierre), Audrey Racicot (Privé)
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Communication orale
La nutrition au profit de la santé mentale – étude partenariale entre la recherche et le communautaireAlex Chayer (Le Mûrier), Tania Lecomte (Université de Montréal), Benoît Ray (Le Mûrier), Ahmed Jerome Romain (UdeM - Université de Montréal)
Santé mentale numérique
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Communication orale
L'innovation du travail de rue numériqueJean-Christophe Filosa (Fondation des gardiens virtuels), François Savard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Qu'arrive-t-il lorsque les terrains de jeux dans les parcs sont désertés au profit des espaces numériques? On s'adapte!
Dans cette présentation, venez découvrir les dessous d'un programme unique dans le monde; celui des des « Travailleurs de rue numérique » de la Fondation des Gardiens virtuels.
Au menu : historique du projet, les nouvelles réalités de l'intervention en ligne, statistiques, témoignages, apprentissages et leçons apprises, avenir du programme, et plus encore!
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Communication orale
Accompagnement des jeunes gamersFrançois Savard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Il existe maintenant une nouvelle formation à l'Université du Québec à Trois-Rivière nommée « Comment bien accompagner les jeunes gamers ». Elle a pour but de faire découvrir une multitude d’astuces et de conseils pratiques pour encadrer concrètement des activités liées à la pratique du jeu vidéo, qu’elles soient récréatives ou compétitives. Dans cette présentation, nous allons discuter des points centraux de la formation et de comment nous pouvons réfléchir, de manière générale, à l'accompagnement des jeunes adeptes de jeux vidéo.
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Communication orale
Cultures numériques et santé mentale: approche intégrative de recherche et d’interventionVincent Paquin (Université McGill)
L’impact des médias numériques sur la santé mentale des jeunes suscite des inquiétudes courantes. Ces inquiétudes teintent la recherche et les interventions dans le domaine, souvent guidées par une perspective comportementale qui ne reflète pas pleinement le rôle des facteurs socioculturels dans les effets des pratiques numériques. Dans cette présentation, j’analyserai le rôle des facteurs socioculturels à partir d’un examen de la littérature scientifique et de nos études de cohorte récentes au Québec. Un premier constat est que les médias numériques influencent la santé mentale par des mécanismes relativement directs, c’est-à-dire via leur présence dans le quotidien des individus, ainsi que par des mécanismes plus distants qui relèvent du contexte socioculturel. Non seulement le numérique est devenu un lieu privilégié d’acquisition et de diffusion de la culture et des normes sociales, mais la performance d’une certaine présence en ligne est considérée comme incontournable par les pairs. De plus, les sous-cultures du numérique ont des implications distinctes pour les déterminants de la santé mentale, bien au-delà du « temps d’écran ». Des pistes sont suggérées afin d’intégrer les facteurs socioculturels dans les interventions de santé mentale auprès des jeunes.
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Communication orale
La prévention du suicide à l'ère numérique : défis et opportunitésLouis-Philippe Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Plusieurs études ont mis en évidence des risques associés à l’usage d’Internet et des médias sociaux pour les personnes vulnérables au suicide. Parmi ces risques figurent la recherche d’informations sur les méthodes de suicide, l’achat de méthodes de suicide en ligne, la fréquentation de forums pro-suicide, la formation de pactes suicidaires et des phénomènes d’imitation suicidaire. Toutefois, bien que les technologies numériques posent de nouveaux défis pour la prévention du suicide, elles offrent également de nouvelles possibilités d’intervention inédites.
À titre d’exemple, en 2017, le gouvernement du Québec a confié à l’Association Québécoise de Prévention du Suicide le mandat de développer une Stratégie Numérique de Prévention du Suicide. Ce mandat a mené à la création de Suicide.ca, une plateforme offrant des services d’intervention par clavardage et texto, des outils d’autogestion en santé mentale et des ressources d’information sur la santé mentale et les idées suicidaires.
Cette présentation abordera les défis et opportunités de la prévention du suicide à l’ère numérique. L’exemple de Suicide.ca illustrera comment les technologies permettent d’informer, de repérer les personnes vulnérables au suicide en ligne et d’intervenir auprès de personnes peu enclines à utiliser les services traditionnels.
La recherche partenariale au service du soutien aux milieux d’intervention communautaire
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Communication orale
La recherche partenariale au service du soutien aux milieux d’intervention communautaireÉlise Bourgeois-Guérin (TÉLUQ), Mylène Demarbre (Médecins du Monde), Sophie Gilbert (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les milieux d’intervention communautaires qui desservent les populations désaffiliées (souvent qualifiées d’itinérantes) soutiennent des personnes qui cumulent différentes problématiques, dont des troubles importants et souvent chroniques de santé mentale. L’intervention offerte comporte son lot de défis, à la mesure de la complexité et de l’intersection des sources (psychologiques, socioéconomiques, etc.) de la détresse de ces populations. Souvent méconnues, les recherches dites partenariales s’efforcent de répondre aux demandes de ces milieux, notamment en mettant en lumière les pratiques originales qui y sont développées. Une recherche récemment menée par des chercheures de l’UQAM et de la TÉLUQ en partenariat avec l’organisme Médecins du monde (MdM) constitue un exemple éloquent de la valeur heuristique de cette modalité de collaboration entre chercheures universitaires et milieux d’intervention communautaire. Puisque MdM offre un soutien psychologique aux intervenant.es communautaires œuvrant auprès des populations désaffiliées, cette recherche a pu mettre en évidence l’essentialité de ce soutien et les différentes sources de la souffrance qui plane sur ces travailleuses et travailleurs communautaires. En découle une réflexion incontournable sur les risques de précarisation associés aux milieux d’intervention communautaires, pourtant fondamentaux pour les populations fragilisées sur le plan de la santé mentale.
4 @ 7
Le RACOR en santé mentale invite ses membres et toute personne chercheuse intéressée à se joindre à notre 4 @ 7 informel, alimenté par quelques brise-glaces, afin de stimuler notre imaginaire collectif pour des collaborations potentielles. Bienvenue à tout le monde!
Science, recherche participative inclusive et comment vivre avec un enjeu de santé mentale
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Communication orale
La place du communautaire dans les politiques actuelles de santé mentale et dépendanceMorgane Gabet (UdeM - Université de Montréal)
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Communication orale
Pourquoi ce qui « fonctionne » ne fonctionne pas toujours : l’utilisation des données probantes dans un contexte de santéMathieu Dostie (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Depuis plus de deux décennies, l’utilisation des données dites probantes s’impose comme nouveau paradigme en santé – santé mentale – dans l’organisation et l’évaluation de ce qui est maintenant courant d’appeler les « bonnes pratiques » de soin. Données issues de recherches scientifiques, généralement quantitatives, elles sont reconnues comme étant fiables et validées auprès de la communauté scientifique. Ces données auraient également une valeur décisionnelle au niveau clinique et organisationnel, mais également politique. Toutefois, peut-on envisager que de telles données soient produites ou intégrées dans le milieu communautaire ? Si leur utilité est indéniable, certaines limites doivent être soulignées. Elles tendent à hiérarchiser les savoirs, à réduire la complexité humaine à des indicateurs mesurables, et à revendiquer une rationalité prétendument neutre, orientée vers un idéal de bien commun souvent normatif. De ce fait, elle minimise les savoirs pluriels (subjectifs et expérientiels) et inclusifs (aller chercher et tenir en compte les cas isolés), valorise le jugement d’expert au détriment du jugement clinique et intuitif. Le milieu communautaire valorise une recherche collaborative et flexible au profit de la transformation sociale. Ainsi les organismes communautaires s’engagent à titre passerelle entre le milieu de la recherche et les populations vulnérables, voire exclues.
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Communication orale
Le trouble d’accumulation compulsive (TAC) : s’y intéresser afin de prévenir la crise et les risques d’itinéranceEric Latimer (Institut universitaire en santé mentale Douglas), Anne-Julie Roy (La Maison grise de Montréal), Alex Schurr (Université McGill)
Le TAC est un trouble de santé mentale largement méconnu et sous-diagnostiqué. Bien que sa prévalence soit significative, affectant entre 1,7 % et 3,6 % de la population générale et entre 5% et 7% des personnes âgées de 55 ans et plus, les services disponibles et les recherches restent limités. Le TAC et l’encombrement d’objets perturbent le fonctionnement des personnes, qui sont stigmatisées, et augmentent les risques d’évictions. Notons également qu'entre 18,5 % et 22 % des individus en situation d’itinérance en seraient touchés. En raison du manque de sensibilisation, les consultations pour le TAC restent rares, ce qui conduit à des interventions souvent tardives et d’urgence.
Cette présentation abordera les enjeux liés au TAC, la réalité actuelle sur le terrain et les différentes pistes de solutions à envisager. Nous présenterons les résultats d’une revue de la littérature sur les interventions pour le TAC visant à prévenir le passage en itinérance, quelques initiatives communautaires et intersectorielles ainsi que des recommandations préliminaires. Une occasion unique d’explorer les pistes concrètes pour améliorer le soutien, prévenir l’itinérance et mieux accompagner les personnes vivant avec ce trouble grave de santé mentale.
Science, recherche participative inclusive et comment vivre avec un enjeu de santé mentale
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Communication orale
Étude participative explorant la pair-aidance dans l’accompagnement vers la vie active et l’emploi pour les personnes vivant avec la schizophrénie et les psychoses apparentéesChad Chouinard (Société québécoise de schizophrénie), Tania Leduc (RACOR en santé mentale), Simon Longpré (Société québécoise de schizophrénie), Genevieve Sauve (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Introduction:
Ce projet a été instigué par la Société Québécoise de la Schizophrénie et des psychoses apparentées (SQS) pour répondre à leur besoin d’évaluer scientifiquement leur nouveau programme d'accompagnement vers la vie active et l’emploi par la pair-aidance. Cette approche est reconnue dans le rétablissement clinique, mais a peu été évaluée en contexte d’employabilité québécois. Seule une faible proportion de personnes vivant avec la schizophrénie ou des psychoses apparentées (environ 20%) réussit à maintenir un emploi, bien que la majorité soit capable et désire travailler, attestant du besoin urgent d’évaluer des approches novatrices centrées sur la personne.
Méthodologie:
Nous avons utilisé une approche de recherche participative de co-création en étroite collaboration avec des personnes possédant une expertise expérientielle. Une méthodologie qualitative utilisant des groupes de discussion focalisés a été sélectionnée afin d’explorer les processus sous-jacents de l’accompagnement vers la vie active et l’emploi par la pair-aidance. L’élaboration des guides d’entretien ainsi que l’animation des groupes de discussion ont été effectués de manière collaborative avec des personnes possédant une expertise expérientielle. L’analyse thématique des données utilisera la technique de vérification par les membres et se sera fera également en collaboration avec les personnes possédant une expertise expérientielle.
Résultats attendus:
Nous anticipons que les résultats de ce projet permettront de documenter et mieux démontrer la plus-value de la pair-aidance dans sa capacité à faire un travail de liaison entre les personnes vivant avec la schizophrénie et les psychoses apparentées et les services d’employabilité disponibles dans la communauté.
Discussion: Les résultats de ce projet permettront de contribuer à la sensibilisation du pouvoir social des employeurs et de la nécessité d’intégrer les pairs-aidants dans les processus de réinsertion professionnelle.
Atelier de coconstruction : comment améliorer le travail en partenariat dans la recherche en santé mentale
Défis de la recherche et de l’intervention en santé mentale à l’ère des technologies numériques ?
En 2 parties, cet atelier de coconstruction et de cocréation est ouvert à tout le monde.