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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Depuis quelques années, le monde de la recherche sur l’apprentissage des langues secondes et le bilinguisme est en pleine ébullition. En plus de recourir de plus en plus fréquemment à des approches multidisciplinaires alliant linguistique, sciences cognitives et neurophysiologie, ce domaine a aussi vu l’apparition de nouveaux axes de recherche soulignant l’importance du contexte socioculturel ou socioécologique dans l’apprentissage des langues. Ainsi, des axes de recherche novateurs développés en collaboration avec des chercheurs en sociologie, en psychologie et en didactique ont permis de raffiner les questions de recherche afin d’obtenir une meilleure compréhension des phénomènes impliqués dans l’acquisition des langues secondes ou étrangères. Par exemple, on ne se demande plus simplement si le niveau d’exposition à une langue seconde peut influencer son apprentissage, mais plutôt quels impacts différents types d’exposition peuvent avoir sur l’apprentissage de celle-ci (interactions actives versus écoute passive, prévisibles ou imprévisibles…). De même, on ne s’intéresse pas seulement aux effets liés à l’âge d’acquisition (petite enfance, adolescence, âge adulte), mais aussi à ses interactions avec diverses variables telles que le type d’enseignement reçu ou l’attitude de l’apprenant. De tels travaux permettent d’isoler les facteurs neurodéveloppementaux des facteurs sociaux associés à l’acquisition linguistique, mais nécessitent la création d’équipes de recherche multidisciplinaires regroupant des chercheurs provenant de domaines parfois peu habitués à travailler ensemble. Il est donc crucial de créer des occasions de rencontre lors de colloques généraux tels que l’Acfas afin de favoriser les maillages interdisciplinaires entre chercheurs qui ne se croiseraient pas ailleurs. Ce colloque réunit des chercheurs de divers horizons afin de faire l’état de la recherche actuelle et de favoriser l’élaboration de projets collaboratifs innovateurs à l’échelle provinciale.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Présentation principale

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    L'inné et l'acquis dans le cerveau bilingue: une perspective de neuroimagerie
    Marc Joanisse (UWO - University of Western Ontario), Emily Nichols (Western University), Cuicui Wang (Beijing Normal University)

    La théorie de la période critique de l'acquisition du langage établit une nette distinction entre le bilinguisme simultané et successif. Selon cette théorie, la compétence dans la seconde langue suit de près l'âge d'acquisition. On s'attend également à ce qu'il y ait peu de variabilité dans la représentation de la seconde langue chez les bilingues simultanés, et plutôt une compétence native des deux langues. Ici, j'expose une perspective différente, selon laquelle les facteurs expérientiels jouent un rôle clé dans l'apprentissage et la représentation d'une seconde langue. Ce travail se concentre sur la neuro-imagerie multimodale, y compris l'IRM fonctionnelle et anatomique ainsi que l'électroencéphalographie, afin d'examiner le rôle que l'âge d'acquisition et la maîtrise de la première langue jouent dans la manière dont les bilingues codent, au niveau neuronal, les caractéristiques phonémiques, lexicales et syntaxiques de leur deuxième langue. Les résultats confirment une vision plutôt nuancée de la représentation du langage chez les bilingues, qui équilibre les rôles des facteurs biologiques et expérientiels.


Communications orales

Cognition et acquisition bilingue / multilingue

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    La mémoire des personnes bilingues pour les conversations
    Shanna Kousaie (Université d'Ottawa), Annick Tanguay (Université d’Ottawa)

    Il est estimé qu’un anglophone pourrait se rappeler de jusqu’à 20% d’une conversation tenue dans sa langue privilégiée. Qu’en est-il d’une personne bilingue qui se rappelle une conversation tenue dans sa langue dominante, seconde ou dans les deux langues? Dans une première étude écologique sur le sujet, nous examinons l’influence du bilinguisme sur la mémoire des conversations en considérant la langue de la conversation, la langue du rappel et les caractéristiques du bilinguisme. Nous proposons qu’un haut niveau de bilinguisme avantage le rappel de l’information générale au coût du rappel mot-à-mot. On s’attend aussi à un meilleur rappel mot-à-mot dans sa langue dominante et lorsque le rappel se produit dans la même langue que la conversation. Nous recrutons 150 dyades de personnes bilingues (français, anglais), non familières, qui conversent librement pendant 15 minutes en français, en anglais ou dans les deux langues. Chaque dyade est ensuite assignée aléatoirement à effectuer un rappel individuel de la conversation en français ou en anglais, ou dans les deux pour la condition bilingue. Les participants complètent des questionnaires sur leur expérience linguistique, les relations sociales et des tâches verbales dans chacune des langues. Le recrutement est en cours et les résultats préliminaires seront présentés. Les répercussions du bilinguisme sur l’exactitude de la mémoire des conversations sont peu connues, bien que cette mémoire ait de multiples implications.

  • Communication orale
    L’effet du bilinguisme sur la mémoire de travail verbale et non-verbale : une étude multimodale
    Shanna Kousaie (Université d’Ottawa)

    L’hypothèse de l’avantage bilingue stipule que les personnes bilingues ont de meilleures performances lors de tâches mesurant les fonctions exécutives que les personnes unilingues. Cependant, la plupart des études à ce jour ont comparé les gens bilingues aux gens unilingues en ignorant les expériences linguistiques individuelles. De plus, il n'y a pas de recherches qui comparent directement les tâches verbales et non verbales. Dans la présente étude, nous utilisons l’électroencéphalographie (EEG) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour examiner l’influence de l’expérience linguistique sur la mémoire de travail verbale et non verbale. Des participants bilingues français-anglais ont effectué deux versions d’une même tâche, la tâche « n-back », qui ne différaient qu’en termes de stimuli (c’est-à-dire verbaux ou visuospatiaux) durant l’acquisition d’EEG et d’IRMf. De plus, des mesures détaillées de l’expérience linguistique des participants ont été collectées. Les analyses préliminaires des résultats électrophysiologiques démontrent que la mémoire de travail verbale et non verbale est influencée par des facteurs linguistiques spécifiques. De surcroît, les résultats d’IRMf suggèrent que différentes régions cérébrales sont recrutées par la mémoire de travail verbale et non verbale. La collecte de données est toujours en cours et les données multimodales seront mises en relation avec les différences individuelles en termes d’expérience linguistique.

  • Communication orale
    Une nouvelle mesure du contrôle inhibiteur sur écran tactile pour mesurer l’avantage cognitif du bilinguisme chez le très jeune enfant
    Sayde Jennings (Université Concordia), Alexandra Piuze (Université Concordia), Diane Poulin-Dubois (Université Concordia)

    L'hypothèse de l'avantage cognitif du bilinguisme suggère que les enfants bilingues possèdent des fonctions exécutives plus développées, plus particulièrement leur contrôle inhibiteur. Cette étude examine si cet avantage existe chez les bambins. La littérature actuelle suggère un avantage bilingue pour le contrôle inhibiteur vers 24 mois, mais pas au cours de la deuxième année de vie. Cependant, ces résultats restent incertains en raison du manque de tâches adaptées à cet âge. Le test Early childhood inhibitory touchscreen task (ECITT) offre une méthode fiable pour mesurer l'inhibition dès l’âge de 10 mois. Cette tâche minimise les exigences linguistiques tout en captivant les bambins grâce à des animations. Un échantillon de 55 tout-petits (16 à 24 mois) est testé avec une mesure de l’exposition linguistique réalisée sur un continuum à l’aide de l’outil Language Exposure Assessment Tool. Le vocabulaire expressif est évalué à l’aide de l’Inventaire MacArthur-Bates du Développement de la Communication, et les fonctions exécutives sont mesurées via le questionnaire parental Early Executive Functions Questionnaire (EEFQ). Nous prévoyons qu'une plus grande exposition à une ou des langues secondes sera corrélée avec un meilleur contrôle inhibiteur, mais non avec une meilleure flexibilité ou régulation. Les résultats contribueront au débat sur l'avantage bilingue et à orienter les interventions visant à promouvoir la réussite scolaire.

  • Communication orale
    Les défis et opportunités uniques du trilinguisme chez l’enfant : une étude à méthodes mixtes à Montréal
    Krista Byers-Heinlein (Université Concordia), Miranda Gómez Díaz (Université Concordia), Ruth Kircher (European Centre for Minority Issues), Erin Quirk (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les recherches sur le développement multilingue se sont concentrées sur les enfants bilingues. Nous présentons un projet qui met en lumière l'environnement et le développement des enfants trilingues dans leur propre rite. Les participants étaient 44 enfants trilingues (âgés de 30 à 48 mois) et leurs familles vivant à Montréal. Les enfants apprenaient le français, l'anglais et une troisième langue (n = 30 enfants apprenant l’espagnol). Les préoccupations des parents concernant le développement langagier de leurs enfants, évaluées à l'aide d'un questionnaire, ont été plus fortes et distinctes que celles signalées par les parents d’enfants bilingues dans le même contexte social (Quirk et al., 2024). Plus précisément, les parents s'inquiétaient davantage de l'exposition de leurs enfants à leurs langues et de leur maîtrise de celles-ci. Ils ont également exprimé des préoccupations spécifiquement liées au trilinguisme. Dans une deuxième partie de l'étude, nous avons examiné un avantage potentiel dans l'apprentissage de certains types de mots, à savoir, la capacité de ces enfants à tirer parti des mots apparentés. Cet avantage a été observé à la fois dans une tâche d’eye-tracking et dans les connaissances lexicales rapportées par les parents, mais à différents degrés selon l'ordre de dominance des langues. Ces résultats mettent en évidence à la fois les défis et les opportunités spécifiques aux enfants qui grandissent avec trois langues et à leurs familles.


Dîner

Pause repas

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Bilinguisme / multilinguisme : défis et opportunités

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Multilinguisme et psychose : une revue de portée préenregistrée
    Chaimaa El Mouslih (Université McGill), Vegas Hodgins (Université McGill), Hani Rukh-E-Qamar (Université McGill), Debra Titone (Université McGill)

    La schizophrénie a un impact sur plusieurs systèmes cognitifs, dont le langage. Vu l’importance du langage dans le processus de diagnostic et de traitement de cette condition, il est crucial de comprendre les symptômes linguistiques associés à la schizophrénie. Cependant, à ce jour, la littérature sur le sujet est largement basée sur des recherches auprès de participants monolingues. Considérant que la cognition linguistique peut être affectée par le multilingue, on peut se demander quel impact le multilinguisme pourrait avoir sur les symptômes linguistiques de la schizophrénie. Pour répondre à cette question, nous avons procédé à une recension de la littérature afin de déterminer les thèmes les plus étudiés et identifier les besoins de recherche future. Cette recension nous a permis d’identifier trois thèmes principaux, soit : (1) le besoin d'options de traitement multilingues (2) les différences de symptomatologie entre la langue maternelle et la langue seconde, et (3) l'impact des facteurs culturels sur le fonctionnement linguistique. Ainsi, plusieurs pistes de recherche en lien avec le multilinguisme pourraient permettre d'améliorer les résultats linguistiques et sociaux dans la schizophrénie.

  • Communication orale
    Quand il faut sauver plus qu’une langue : les enjeux de la recherche auprès de la population clinique en contexte multilingue
    Alberto Osa García (Université Concordia)

    On estime qu’à notre époque, la proportion de personnes multilingues surpassera celle des personnes monolingues à l’échelle mondiale. Parallèlement, de nouveaux défis émergent face à l’augmentation de la population touchée ou à risque de maladies neurocognitives (telles que les séquelles d’accidents vasculaires cérébraux ou les maladies neurodégénératives). Par exemple, la répartition des ressources pour l’évaluation et l’intervention, ainsi que la diversité des profils linguistiques et culturels, constituent des enjeux majeurs qui obligent souvent à s’occuper d’une seule des langues parlées par la personne.

    Dans cette présentation, nous parlerons des approches utilisées en recherche clinique pour faire face aux difficultés liées à l’évaluation des individus multilingues au cours des dernières années. Nous discuterons aussi des caractéristiques neurocognitives et sociolinguistiques essentielles à la prise en charge des personnes multilingues.

  • Communication orale
    Mieux comprendre la relation entre les mécanismes cognitifs et le traitement langagier en langue seconde au moyen des facteurs affectifs : exemple de regard multidisciplinaire
    Daphnée Simard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’étude de la relation entre le cognitif et le langagier permet de mettre en relief les mécanismes sous-jacents au traitement de l’information nécessaire, notamment, pour la production orale en langue seconde (voir Kormos, 2006; Segalowitz, 2010). Toutefois, cette mise en relation n’offre pas nécessairement un portrait entier du phénomène. En effet, comme dans certains cas ce lien n’est pas direct, c’est plutôt sous le prisme des facteurs affectifs que les relations entre le cognitif et le langagier se révèlent (p. ex., Simard, Zuniga et Hameau, 2025; Zuniga et Simard, 2022). À l’aide de résultats de différentes études récentes, j’explorerai de quelle manière les aspects cognitifs et linguistiques interagissent entre eux, et avec les états émotionnels des locuteurs, lors de leurs productions orales en langue seconde. Je tenterai une explication de ces interactions au moyen d’un regard théorique, entre autres, à l’aide de la théorie d’expansion-construction de Fredrickson (p. ex., 2001, 2013), en prédisant des effets distincts des émotions positives et négatives sur le déploiement des ressources cognitives nécessaires à la réalisation de tâches telles que la production orale. Je terminerai en présentant des implications possibles de ce regard multidisciplinaire dans l’étude des relations qui existent entre le cognitif, l’affectif et le langagier dans le contexte des productions orales en langue seconde.

  • Communication orale
    Traitement bilingue du langage : la nécessité d'une approche multiméthodologique et collaborative
    Laura Sabourin (Université d’Ottawa)

    L’hétérogénéité de l’expérience bilingue signifie que l’étude du traitement bilingue ou de langue seconde est une entreprise complexe qui nécessite la prise en compte de multiples variables et des techniques expérimentales innovantes. Je présenterai certaines des approches issues du laboratoire PÉLing de l’Université d’Ottawa, où nous recueillons des données sur le temps de réaction et l’électrophysiologie à partir de paradigmes expérimentaux conçus pour refléter une utilisation et une interaction linguistiques plus naturelles. Certaines données préliminaires seront présentées pour soutenir l’importance non seulement d’une approche multiméthodologique, mais aussi l’importance de la collaboration entre différents laboratoires et équipes de recherche. Nous cherchons à déterminer comment le fait d’avoir deux ou plusieurs langues affecte le système de traitement du langage, y compris le contrôle inhibiteur, la mémoire de travail et la flexibilité cognitive, et à déterminer comment les différences individuelles dans l’expérience linguistique affectent à la fois le fonctionnement exécutif général et le fonctionnement exécutif spécifique au langage. L’importance de la collaboration scientifique se manifeste dans la nécessité d’étudier différents types de populations bilingues afin de distinguer les nombreux facteurs qui interviennent dans le traitement du langage multilingue.



Communications par affiches

Session d’affiches et cocktail

16h00 - 16h15 Installation des affiches et du traiteur

16h15 - 17h Présentateurs présents à leur affiche

17h - 17h30 Réseautage

Affiches :

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication par affiche
    Effets de l'exposition précoce au langage sur l'apprentissage des catégories phonologiques
    Shari R. Baum (Université McGill), Bharath Chandrasekaran (Northwestern University), Jen-Kai Chen (Institut et hôpital neurologiques de Montréal), Stephanie Deschamps (Université McGill), Denise Klein (Institut et hôpital neurologiques de Montréal), Casey L. Roark (University of New Hampshire), Kevin R. Sitek (Northwestern University)

    L'acquisition de catégories phonologiques à l'âge adulte nécessite un apprentissage supervisé avec rétroaction qui, selon de précédentes études, est traitée par un réseau cérébral étendu (fronto-pariétal, le striatum et le cingulaire antérieur). Les adoptés internationaux (IA) sont souvent exposés de manière précoce, mais discontinue à leur langue maternelle avant d'être adoptés dans un milieu linguistique différent. Des recherches antérieures ont montré que cette exposition précoce peut entraîner le maintien de traces phonologiques dans le cerveau. Notre étude explore l’influence de ces traces sur le (ré)apprentissage de catégories phoniques perdues et la modulation des mécanismes neuronaux associés au traitement de la rétroaction.

    Deux groupes d’adultes ont été recrutés pour une tâche d’apprentissage de tons lexicaux avec IRM : 1) des AI originaires de Chine, qui ont été exposés aux tons lexicaux du mandarin avant d'être adoptés par des familles francophones, et 2) des francophones sans exposition aux tons mandarins.

    Bien que les deux groupes aient eu des performances similaires durant la tâche d'apprentissage des tons, leurs schémas d'activation cérébrale durant le traitement de la rétroaction ont révélé des différences en lien avec leurs performances. Les résultats comportementaux et d'activation neuronale sont discutés dans le contexte des théories de l'apprentissage basé sur le feedback, de l'hypothèse de la période critique et de la neuroplasticité.

  • Communication par affiche
    Perception du /h/ anglais par des locuteurs natifs et de langue seconde : une étude électroencéphalographique.
    Shari R. Baum (Université McGill), Louis Friedland-Yust (Université McGill), Annie C. Gilbert (Université McGill), Cassandra Sorin (Université Condordia)

    L’acquisition des sons d’une langue seconde peut s’avérer ardue. Par exemple, les locuteurs francophones ont généralement beaucoup de difficulté à percevoir le son [h] utilisé en anglais (fricative glottale sourde). De précédents travaux ont même démontré que ces derniers semblaient être en mesure de percevoir la présence du [h] dans le signal acoustique, mais que seuls les locuteurs ayant un très haut niveau de compétence en anglais langue seconde semblaient en mesure d’utiliser le son perçu pour identifier les mots entendus (différencier « hand » de « and » par exemple).

    La présente étude vise donc à étudier le traitement du [h] par les locuteurs bilingues français-anglais ayant différents profils d’expérience linguistique (langue maternelle, milieu linguistique…). Pour ce faire, nous avons développé un paradigme électroencéphalographique où une syllabe contenant un [h] initial (« heem »; stimulus discordant, angl. oddball) est présentée de façon aléatoire parmi une suite de syllabe sans [h] (« eem »).À ce jour, 50 locuteurs ont complété la tâche. Des analyses préliminaires suggèrent que les stimuli discordants ont suscité une composante P3a traditionnellement associée à la détection de stimuli nouveau ou inattendu chez l’ensemble des locuteurs. Les analyses finales tiendront compte de l’expérience linguistique des participants afin de déterminer quelles variables permettent de prédire l’habilité à percevoir et traiter le son [h] chez les locuteurs français-anglais.

  • Communication par affiche
    Dans le labo ≠ hors du labo: L'importance de la validité écologique pour l'étude du bilinguisme
    Leah Gosselin (Université d’Ottawa), Laura Sabourin (Université d'Ottawa)

    En psycholinguistique, l'étude du bilinguisme s’effectue souvent dans des conditions restreintes et inflexibles. Afin de créer un paradigme rigoureux, les participants traitent presque toujours des stimuli créés en laboratoire, plutôt que des stimuli qui ont été recueillis auprès de la population étudiée. Cette approche est de plus en plus critiquée à mesure que le concept de validité écologique gagne du terrain: si les protocoles expérimentaux ne correspondent pas à l'usage linguistique de tous les jours, pouvons-nous en tirer des conclusions généralisables? Dans une série de travaux, nous avons tenté de récréer en laboratoire des situations de communication naturelles afin d'explorer la cognition et le traitement bilingue. D'abord, dix-neuf dyades ont complété des activités d'élicitation de la parole dans une salle privée. Les dyades étaient des personnes bilingues ayant des relations personnelles. Les productions des dyades ont été transcrites dans un corpus (French-English Bilingual Loved Ones Corpus, ou FEBLOC) qui sera bientôt accessible au public. Quarante extraits du corpus ont été choisis comme stimuli pour une étude subséquente. Dans cette expérience pilote, nous avons mesuré les oscillations neurales de dix participants bilingues pendant qu’ils écoutaient les extraits auditifs. Les résultats préliminaires se distinguent d'études précédentes, soutenant l'importance de la validité écologique. Nous recueillons présentement des donnés pour un échantillon final.

  • Communication par affiche
    Langage et cognition dans la maladie de Parkinson : une comparaison entre francophones et anglophones
    Shari R. Baum (Université McGill), Denise Klein (Institut et hôpital neurologiques de Montréal), Dominique Louër (Université McGill)

    Ce projet examine les réponses produites par des patient.es atteint.es de la maladie de Parkinson (MP) et des contrôles lors de la description de l’image classique du voleur de biscuits. L’étude se base sur des données linguistiques et cognitives collectées auprès de participant.es francophones et anglophones, offrant ainsi une perspective bilingue sur les aspects verbaux de la maladie. En analysant les descriptions, nous mettons en évidence des différences notables dans la fluidité verbale, la richesse lexicale et la structure syntaxique entre les groupes. L’objectif est de mieux comprendre l’impact de la MP sur la production du langage et d’évaluer si ces réponses peuvent offrir des indices diagnostiques utiles. Les résultats préliminaires suggèrent que les patient.es atteint.es de la MP montrent une tendance à utiliser un vocabulaire plus restreint et à faire preuve de plus de difficultés dans la formulation de phrases complexes par rapport aux contrôles. Les différences observées sont également influencées par la langue, ce qui pourrait indiquer des effets linguistiques sur la manifestation de la maladie. Cette étude pourrait enrichir notre compréhension des troubles du langage dans la MP et des méthodologies utilisées pour évaluer la langue chez des populations bilingues.

  • Communication par affiche
    Variabilité de la complexité lexicale de la parole dirigée vers les bébés apprenant deux langues - Présentation Annulée
    Marcos E. Domínguez-Arriola (Université McGill), Nicola Phillips (Université McGill), Linda Polka (Université McGill), Jillian Rodin (Université McGill)

    Dans la littérature anglophone sur le développement lexical des nourrissons, deux résultats apparaissent fréquemment : la parole dirigée vers l’enfant par les adultes (1) tend à varier dans sa complexité selon le locuteur ou locatrice (mère, père, autres adultes) et (2) elle devient de plus en plus complexe avec la croissance du vocabulaire réceptif et productif du bébé. Cependant, à notre connaissance, il n’y a qu’une seule étude qui a examiné la variabilité dans la complexité lexicale chez les mères et les pères bilingues (Ferjan Ramírez et al. 2022) et il n’y en a aucune qui l’a explorée de façon longitudinale. Nous tenons à combler cet écart en analysant un corpus d’enregistrements audio longue durée réalisé à Montréal (le corpus Montreal Bilingual Infant). Ces enregistrements de 16 heures ont été faits dans les foyers d’enfants apprenant le français et l’anglais de manière simultanée, une première fois à 10 mois et une deuxième fois à 18 mois. Nous présentons ici les résultats préliminaires d’une analyse de la complexité lexicale de la parole des parents pendant les interactions dyadiques avec leurs bébés. Bien que nos analyses de la variabilité de la complexité lexicale selon le contexte linguistique soient de nature exploratoire, nous anticipons néanmoins une variabilité selon le locuteur ou la locutrice, ainsi qu'une augmentation de la complexité entre 10 et 18 mois.

  • Communication par affiche
    L'utilisation de l'analyse SALT du langage des enseignants en immersion française pour concevoir une intervention de développement professionnel
    Nairy Kazandjian (Université de Montréal), Gigi Luk (Université McGill), Lauren Schellenberg (Université McGill)

    En immersion française (IF), le langage de l’enseignant est une source importante d’input pour les élèves. Cependant, des études sur le langage des enseignants en IF montrent peu de variété dans l'utilisation du temps, du mode, et de l'aspect.

    Pour concevoir une intervention de développement professionnel ciblant la complexité du langage des enseignants en IF, des échantillons de langage de 12 enseignants en IF non-francophones ont été analysés concernant l'utilisation du temps, du mode, et de l'aspect et ce à l'aide de codes personnalisés du logiciel d’analyse systémique de transcriptions de langage. Des codes SALT standard mesurant la diversité lexicale, la complexité morphosyntaxique et la complexité des phrases ont également été utilisés. Ensuite, des entretiens semi-directifs ciblant les connaissances déclaratives des participants sur les notions grammaticales cibles ont été menés. Enfin, les participants ont répondu à l'échelle d'anxiété de l'enseignement des langues étrangères, ainsi qu’à un questionnaire portant sur leur acquisition du français et leurs expériences de l'enseignement.

    Les résultats de cette analyse seront utilisés pour concevoir la structure préliminaire d'une intervention de recherche orientée par la conception pour les enseignants en IF. La nature multimodale des données exploratoires contribuera à soutenir une approche holistique du développement professionnel qui respecte la charge cognitive et émotionnelle d’enseigner dans sa deuxième langue.

  • Communication par affiche
    Rôle de l’expérience linguistique sur le traitement des insertions lexicales par les bilingues français-anglais : une étude électroencéphalographique.
    Shari R. Baum (Université McGill), Louis Friedland-Yust (Université McGill), Annie Gilbert (Université McGill), Cassandra Sorin (Université McGill)

    Anecdotiquement, on remarque que certains locuteurs bilingues n’ont aucune difficulté à traiter des énoncés qui alternent d’une langue à l’autre, alors que d’autres n’y arrivent que difficilement. Cependant, peu d’études se sont penchées sur les variables qui influencent le traitement de ces alternances codiques. L’objectif de la présente étude est donc d’observer les mécanismes neuronaux impliqués dans le traitement des alternances codiques à l’aide d’un paradigme électroencéphalographique. Plus ce faire, 116 paires d'énoncés (58 paires par langue, français / anglais) ont été créées autour de mots cibles soit dans la même langue que le reste de l’énoncé, soit dans l’autre langue (insertion lexicale).

    À ce jour, 72 participants avec différents profils d’expérience linguistique ont été recrutés. Des analyses préliminaires suggèrent que la langue de l’énoncé et le profil linguistique du participant peuvent prédire le traitement des insertions lexicales. Ainsi, un mot cible anglais dans un énoncé en français ne déclenche pas les mêmes composantes qu’un mot cible français dans un énoncé en anglais. Qui plus est, l’amplitude des composantes observées semble aussi varier en fonction des compétences linguistiques des participants et de leur attitude face à l’alternance codique. Les résultats finaux seront examinés en tenant compte des effets spécifiques à la langue utilisée (anglais/français), de même que l’ordre d’acquisition des langues et du niveau de compétence des participants.


Réseautage

Session d’affiches et cocktail – suite

Salle : D-3007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D