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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La difficulté́ de concilier le travail et la famille est un défi bien ancré pour les familles canadiennes. Or, ce défi, plus élevé́ parmi les parents, semble profondément genré. De même, l’interface travail-famille semble un vecteur majeur d’inégalités de santé dont les mécanismes opératoires mettent en relief des différences suivant le genre. Ces mécanismes peuvent s’expliquer par des différences entre les hommes et les femmes en termes d’exposition, de vulnérabilité ou d’expression. Or, peu d’études récentes ont pu lier la construction du genre aux inégalités de santé à travers l’interface travail-famille. Il paraît donc important de mieux comprendre les relations entre le genre, l’interface travail-famille et la santé.

Il ressort du bilan des études récentes sur le sujet que si l’interface travail-famille est reconnue comme un vecteur majeur d’inégalités de genre, son implication dans les inégalités en santé demande davantage d’éclaircissement à l’échelle du Canada. Au regard de la littérature existante sur le sujet, on fait le constat que, en dépit d’une nécessité accrue de documenter cette problématique à l’échelle du Canada, les connaissances relatives à l’interface travail-famille et son apport aux inégalités en santé demeurent largement sous-développés à bien des égards. En effet, il n’existe actuellement pas de données récentes à l’échelle canadienne permettant d’explorer les répercussions de l’interface travail-famille et de ses antécédents sur un ensemble de problèmes de santé, dont la dépression, les troubles musculosquelettiques, les maladies cardiovasculaires ou l’usage de substances psychoactives multiples (p. ex., médicaments psychotropes, cannabis, alcool).

Ce colloque permettra de diffuser des résultats de recherches fondées sur des données collectées à l’échelle nationale sur la problématique de l’interface travail-famille et ses répercussions sur la santé dans une perspective genrée.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Modèles genrés et contextes spécifiques

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Genre, télétravail et responsabilités parentales : l’interface travail-famille genrée en contexte de travail à domicile
    Nancy Beauregard (UdeM - Université de Montréal), Jaunathan Bilodeau (Université McGill), Victor Haines III (UdeM - Université de Montréal), Christiane KAMMOGNE (Université McGill), Amélie Quesnel Vallée (Université McGill)

    La recherche portant sur le genre et l’interface travail-famille, qui s’est développée dans un contexte de séparation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, s’arrime difficilement à la réalité du télétravail à domicile. De transposer les résultats des études sur le conflit ou sur l’enrichissement travail-famille à un contexte de télétravail à domicile demeure une entreprise périlleuse. Notre étude a validé en contexte de télétravail à domicile un modèle impliquant le genre, l’interface travail-famille et la santé mentale auto-déclarée. L'analyse a porté sur les réponses de 9,721 adultes en emploi. Au sein de cet échantillon représentatif, 2,170 répondants ont été considérés en situation de télétravail à domicile. Les analyses avec stratification selon la situation de télétravail et le statut parental indiquent que les femmes en situation de télétravail à domicile avec responsabilités parentales ressentent plus de conflit travail-famille. Il est à noter aussi que l'enrichissement travail-famille plus élevé rapporté par les mères en situation de travail traditionnel (sur le site de l’employeur) semble se perdre en situation de télétravail à domicile. À la lumière des associations de ces variables avec la santé mentale, les résultats confirment l’importance de prendre en considération tant le contexte de travail que le contexte familial pour mieux élucider l’influence du genre sur l’interface travail-famille.

  • Communication orale
    Interface travail-famille et inégalités en santé mentale entre femmes et hommes : un modèle d'exposition genré à travers les provinces canadiennes.
    Jaunathan Bilodeau (Université McGill), Nancy Beauregard (UdeM - Université de Montréal), Victor Haines (UdeM - Université de Montréal), Amélie Quesnel Vallée (Université McGill)

    Les femmes rapportent plus de troubles mentaux courants que les hommes, une association largement attribuée à leur plus grande exposition au stress. Cependant, les études testant l'hypothèse d'exposition au sein de la population active prennent rarement en compte l'interface travail-famille et négligent le contexte macrosocial dans la construction du genre.

    Cette étude examine un modèle d'exposition genré, stratifié par province canadienne, dans lequel les différences entre les femmes et les hommes en termes de conditions de travail et familiales, de conflit travail-famille et d'enrichissement travail-famille sont liées aux inégalités en santé mentale. Des analyses de trajectoire ont été menées pour l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Québec et l'Ontario à l'aide de données provenant de 6 786 répondants employés de l'Enquête canadienne sur la santé communautaire 2022.

    Au Québec, les femmes rapportent un niveau de stress professionnel plus élevé, ce qui est indirectement lié à une moins bonne santé mentale en raison d'un conflit travail-famille accru. En Alberta, les femmes rapportent un stress professionnel plus important, associé à une moins bonne santé mentale. Les femmes travaillent également moins d'heures que les hommes, un facteur lié à une moins bonne santé mentale au Québec et en Ontario.

    Cette étude souligne l'importance d'intégrer l'interface travail-famille pour documenter l'influence structurante du genre sur les inégalités en santé mentale.


Communications orales

Conciliation travail-famille, santé mentale et facteurs d’influence

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Santé mentale globale chez les jeunes adultes : quel rôle pour la conciliation travail-famille?
    Nancy Beauregard (UdeM - Université de Montréal), Jaunathan Bilodeau (Université McGill), Véronique Dupéréc (École de psychoéducation, Université de Montréal), Victor Haines (UdeM - Université de Montréal), CHRISTIANE KAMMOGNE (Université McGill), Amélie Quesnel-Vallée (Université McGill)

    Objectifs. En 2022, l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de Statistique Canada introduisait pour la première fois une série d’indicateurs permettant de mesurer la nature et l’ampleur des enjeux de conciliation travail-famille chez la population canadienne. Malgré son importance comme déterminant de santé, peu d’études se sont attardées à documenter spécifiquement le rôle de la conciliation travail-famille à l’étape charnière de la transition à l’âge adulte. Cette étude vise donc à examiner l’impact du conflit travail-famille (CTF) et de l’enrichissement travail-famille (ETF) et la santé mentale globale des jeunes 18-30 ans en emploi.

    Méthodologie. Les données proviennent du module de réponse rapide 2023 de l’ESCC, une étude populationnelle transversale portant sur les déterminants sociaux de la santé, ce cycle d’enquête captant une pluralité de liens en emploi chez les jeunes âgés de 18 à 30 ans (p.ex. : en emploi à temps plein, aux études et en emploi). L’échelle de mesure du CTF provient de Netemeyer et al. (1996) et celle de l’ETF de Kacmar et al. (2014). Un item unique mesure la santé mentale générale. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’évaluer l’association entre le CTF et l’ETF et la santé mentale générale des jeunes adultes, après ajustement pour des covariables (p.ex. : âge, catégories de sexe).

    Contribution. Cette étude apporte un éclairage inédit sur la santé mentale globale des jeunes adultes au Canada.

  • Communication orale
    Quel lien entre l'intersection des identités de genre et de statut d’immigration, l’interface travail-famille et la santé mentale?
    Nancy Beauregard (UdeM - Université de Montréal), Jaunathan Bilodeau (Université McGill), Victor Haines (UdeM - Université de Montréal), CHRISTIANE KAMMOGNE (Université McGill), Amélie Quesnel Vallée (Université McGill)

    Objectif : basée sur le modèle genré de l’interface travail-famille, cette étude vise à combler les lacunes des recherches existantes exposant l’importance que pourraient jouer les facteurs individuels dans l’enrichissement de la compréhension du rôle de l'interface travail-famille sur la santé mentale. À cet effet, cette recherche vise à examiner si le statut d'immigration et le genre s'entrecroisent pour expliquer l'interface travail-famille et les résultats en matière de santé mentale, avec l'interface travail-famille comme variable de médiation. Nous intégrons dans nos modèles les deux directions du conflit (conflit travail vers la famille - WFI, conflit famille vers le travail - FWI) et de l'enrichissement (enrichissement travail vers la famille - WFE, enrichissement famille vers le travail - FWE).

    Méthodes : L'analyse est basée sur un échantillon de 9 721 travailleurs canadiens âgés de 18 ans et plus, issus de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2022 menée par Statistique Canada. La variable d'intersectionnalité comprend quatre catégories classées suivant le genre et statut d'immigration (femmes immigrantes, hommes immigrants, femmes nées au pays et hommes nés au pays). Des équations structurelles avec le logiciel Mplus Version 7.11 ont été estimées.

    Résultats : Les deux directions du conflit (WFI/FWI) sont significativement et négativement associées à une meilleure santé mentale, tandis que les deux directions de l'enrichissement (WFE/FWE) sont significativement et positivement associées à une meilleure santé mentale. Comparés aux hommes nés au Canada, les hommes immigrants présentent une meilleure santé mentale ; tandis que les femmes nées au Canada ont une moins bonne santé mentale. Comparées aux hommes canadiens de naissance, toutes les autres catégories expérimentent plus de WFE ; tandis que les femmes immigrantes expérimentent davantage de FWE, et les hommes immigrants plus de FWI. Chez les femmes immigrantes, l’enrichissement dans les deux directions (WFE /FWE) semble jouer un rôle de médiation, tandis que le FWI et le WFE sont des médiateurs pour les hommes immigrants, et seul le WFE représenterait un médiateur pour les femmes canadiennes de naissance.

    Conclusion : Nos résultats valident le modèle genré de l'interface travail-famille, en incorporant l’intersection du genre et du statut d'immigration. Cela met en évidence l'importance de prendre en compte les réalités liées à la fois au genre et au statut d'immigration lors de l'élaboration de stratégies visant à réduire le conflit ou à améliorer l'enrichissement résultant de l'interaction des rôles liés au travail et à la famille, car ces stratégies semblent s’associer à une meilleure santé mentale.