104 - Iniquités environnementales : défis et solutions pour des communautés en meilleure santé

Histoires à succès de recherche avec les communautés

• Communication orale 09 h 00
  Réseau Communautés rurales et éloignées en santé (CARES)
  Cathy Vaillancourt (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
• Communication orale 09 h 30
  Outils innovants pour la santé, l’environnement et la communauté : Faciliter le dialogue sur les enjeux complexes
  Annika Chiasson (Réseau environnemental du Nouveau-Brunswick), Céline Surette (Université de Moncton)

  Les impacts cumulatifs de l'exploitation des ressources sur l'environnement, la santé et la société combinés aux changements globaux, tels que les changements climatiques, sont complexes, de grande envergure et exigent des réponses intersectorielles en amont. Le Nouveau-Brunswick (NB) est une province rurale dont l’économie est étroitement liée au développement de ses ressources naturelles (p.ex. foresterie, agriculture, pêches, mines, pétrole et gaz). Grâce au collectif pancanadien ECHO (Observatoire de l'environnement, de la communauté et de la santé), le Réseau environnemental du Nouveau-Brunswick et l’Université de Moncton ont développé des outils et des processus qui renforcent la capacité intersectorielle à comprendre et à répondre aux enjeux socio-écologiques complexes qui ont des impacts sanitaires, environnementaux et sociaux et qui sont explicitement destinés à se connecter et à construire des relations avec les autres, dans une dynamique de co-bénéfices mutuels et de réciprocité.

  Nous discuterons de deux outils que nous avons développé : le NB ECHOScreen, et le Calculateur de risques et d’avantages. En organisant des ateliers qui se servent de ces deux outils, nous pouvons identifier les lacunes en terme de recherche, de politique et d’actions. Ces ateliers et ces outils permettent également de bâtir la capacité intersectorielle des intervenants en santé, environnement et sociaux.

Cinquante ans de lutte de la Première Nation Grassy Narrows (Asubpeeschoseewagong Anishinabek) pour la reconnaissance de l’empoisonnement au mercure

• Communication orale 10 h 50
  Cinquante ans de lutte de la Première Nation Grassy Narrows (Asubpeeschoseewagong Anishinabek) pour la reconnaissance de l’empoisonnement au mercure
  Jennifer Lee (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Depuis 1962, Grassy Narrows Première Nation subit les conséquences de l’une des pires catastrophes du Canada. Une usine de pâtes et papier a déversé environ 9000 kg de mercure dans la rivière en amont de leurs terres traditionnelles. Les concentrations de mercure étaient parmi les plus élevées jamais signalées dans les poissons d’eau douce. Le poisson était au centre de l’identité culturelle, des traditions, de l’économie et de l’alimentation de cette communauté. Au cours des 5 dernières décennies, la communauté de Grassy Narrows mène des actions visant reconnaissance des conséquences désastreuses de ce déversement, la remédiation de l’environnement et des soins de santé adéquats et appropriés. Tout au long de leurs luttes, la communauté a su établir des collaborations avec des scientifiques de divers domaines. En 2016, Grassy Narrows nous a invité à collaborer à la première étude épidémiologique sur leur santé en lien avec la consommation de poisson. La communauté a réussi à rapatrier des archives gouvernementales contenant des milliers de mesures de mercure dans le sang, les cheveux, le cordon ombilical et des autopsies, et les a partagés avec nous. Dans cette présentation, nous discuterons notre approche réciproque et collaborative, qui forme la base de nos études reliant l’exposition au mercure à la mortalité précoce et à la santé actuelle des adultes et enfants de Grassy Narrows.

Dîner

Lumière sur les travaux de recherche de la relève

• Communication orale 13 h 00
  La profession : un facteur influençant l’exposition aux perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la santé reproductive?
  Marie-Caroline Daguste (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Les perturbateurs endocriniens (PEs) sont omniprésents dans notre environnement. Cela dit, les niveaux d'exposition aux PEs peuvent varier d'une personne à l'autre. Par exemple, les travailleuses en soins personnels sont probablement plus exposées à un mélange de PEs que la moyenne puisqu'elles utilisent quotidiennement des produits cosmétiques. Des PEs ont été identifiés dans ces produits et ils ont été associés à des problèmes de santé reproductive. Notre étude vise à étudier les effets d'une exposition professionnelle à un mélange de PEs via des produits cosmétiques sur le risque de développer un cancer du sein. 569 femmes travaillant dans les domaines d'intérêt ou dans d'autres domaines (groupe témoin) ont répondu à un questionnaire dont le but était d'établir un profil de leurs caractéristiques socio-économiques et des produits qu'elles utilisent à la maison et au travail. Les résultats préliminaires ont indiqué que l'utilisation de produits cosmétiques varie selon la profession exercée par les participantes. L’utilisation est plus élevée pour le groupe de coiffeuses en comparaison avec le groupe d'esthéticiennes et le groupe témoin. Parmi la cohorte, 32 volontaires ont donner des échantillons d'urine. Ceux-ci font l'objet d'une analyse chimique pour identifier les composés présents dans l'urine. Cette étude permettra d'estimer le risque d'exposition associé à différents facteurs ainsi que l'association entre l'exposition aux PEs et la santé des répondants.

• Communication orale 13 h 20
  Travailleuses en soins personnels : Une exposition aux perturbateurs endocriniens plus à risque ?
  Roxane Cantin (Université Paris Cité)

  A travers leur métier, les travailleuses en soins personnels sont exposées aux perturbateurs endocriniens (PEs) contenus dans les cosmétiques. Ces molécules peuvent entraîner des troubles de la reproduction, des dysfonctions métaboliques ou des cancers en interagissant avec le système hormonal. Généralement, les PEs sont étudiés seuls ce qui n’est pas représentatif de l’exposition réelle. Il a été démontré que dans certains cas, l’association de différents PEs peut avoir une action additive voir synergique et donc potentiellement avoir des effets nocifs sur la santé.
  L’objectif de cette étude est d’étudier in vitro l’effet de mixtures issues d’échantillons d’urines de femmes travaillant dans les soins personnels afin de caractériser le risque associé à leur exposition au travail.
  Ainsi, 32 de femmes ont accepté de fournir des échantillons d’urine après leurs journées de travail. Ces échantillons seront testés sur les MCF12A, une lignée cellulaire luminale de la glande mammaire, afin d’avoir une meilleure connaissance de la prolifération, de la cytotoxicité et de l’invasion cellulaire induites par les PEs. L’hypothèse est que les mixtures des travailleuses en soin personnel affecteront les fonctions cellulaires pouvant être impliquées dans le développement du cancer du sein contrairement aux mixtures provenant de femmes témoins. Cette étude permettra d’informer ces femmes sur les risques possibles liés à leurs travails et de les orienter vers une pratique plus sécuritaire.

• Communication orale 13 h 40
  Soigner la terre en l’habitant ? Le cas de la géothermie dans la communauté de Fort Simpson.
  Diane Gorcy (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  L’habitabilité fait référence à la capacité des êtres humains à habiter un espace vivable et à (s’) adapter (dans) les conditions qu’ils estiment nécessaires à leur bien-être global, leur santé, voire leur survie1. Depuis plusieurs années, la communauté autochtone de Fort Simpson est traversée par diverses tensions : conséquences du dérèglement climatique (inondations, feux de forêt), augmentation des prix de l'essence, insécurité alimentaire et énergétique, ce qui rend l’habitabilité du territoire de plus en plus complexe. La modernité ne semblant pas apporter de solution durable à ces enjeux, les résidents de Fort Simpson se réinventent à travers des alternatives plus vertes, plus économiques et vectrices d’indépendance. L’une d’elles est porteuse de promesses : la géothermie. Notre projet de recherche se distingue en deux phases : la première phase consiste à interroger la population sur le développement de la géothermie grâce à une étude d'acceptabilité sociale ; la seconde phase cherche à comprendre comment le développement technologique de la géothermie pourrait être un moyen d'améliorer l’habitabilité du territoire pour l'ensemble du vivant et quelles leçons le Sud peut en tirer.

• Communication orale 14 h 00
  Impacts écosystémiques de la contamination historique du territoire autochtone d'Ugpi'ganjig, Baie des Chaleurs
  Maxime Arseneau (Université de Moncton), Émilie LeBlanc (Université de Moncton), Pier Jr Morin (Université de Moncton), Céline Surette (Université de Moncton)

  Située en amont de la Baie des Chaleurs, la communauté Mi'kmaq d'Ugpiganjig subit encore les effets d'inégalités environnementales liées à la contamination par des éléments-traces métalliques et métalloïdes issus d'anciennes industries lourdes. Ces contaminants persistants s'accumulent dans les espèces marines essentielles aux pratiques culturelles et alimentaires de cette communauté, entraînant la fermeture d'une zone de pêche et soulevant des préoccupations quant à leurs effets sur l'écosystème aquatique et la santé des membres d'Ugpi'ganjig. Cependant, la biodisponibilité des métaux et leurs impacts écosystémiques restent peu documentés. Cette étude vise à mieux comprendre les risques écotoxicologiques en analysant la modulation moléculaire de l'exposition des crustacés aux contaminants. L'échantillonnage d'espèces aquatiques en amont de la Baie des Chaleurs sera complété en 2025. Les analyses par ICP-MS révèlent une accumulation métallique variable selon les tissus de homard. En parallèle, la conception d'amorces spécifiques ciblant des gènes de défense antioxydante permettra, par qPCR, d'évaluer l'impact des contaminants sur la réponse moléculaire des organismes. En intégrant des approches chimiques et biochimiques, cette recherche éclaire les effets des contaminants sur les ressources halieutiques et les communautés qui en dépendent. Les données obtenues contribueront à la gestion et à la préservation des ressources essentielles à la santé communautaire d'Ugpi'ganjig.

• Communication orale 14 h 20
  Violence environnementale industrielle à Rouyn-Noranda au Québec
  Evelyne Corriveau (Université Laval)

  Entre 2018 et 2020, la publication de deux études quantifiant certains contaminants présents sous les ongles de résidents de la ville de Rouyn-Noranda au Québec secoua à nouveau la population locale. On constata des taux d’arsenic, de plomb et de cadmium dépassant les taux maximums recommandés. Une mobilisation citoyenne impressionnante s’observa ainsi qu’une certaine polarisation des idées favorisant la santé versus des intérêts économiques. Cette communication vise la présentation de certains résultats d’une recherche effectuée dans le cadre de mon mémoire de maîtrise où je recueillie l’expérience vécue de quinze citoyens résidant à Rouyn-Noranda à l’été 2023. Elle vise le partage de constats et de recommandations émis par les personnes rencontrées, qui partagèrent subir des répercussions notables sur leur santé physique ou sur celle de leurs proches ; être assujettis à des contraintes invraisemblables et à un stress perpétuel, résultant en une dégradation de leur bien-être (ou santé mentale). On exprime un besoin d’être écouté et entendu, considéré et impliqué dans les prises de décision concernant sa santé et la préservation de son environnement. On réclame aussi des changements de pratiques afin d’éliminer ces violences structurelles et la scission sociale en découlant.

Table ronde : Iniquités environnementales en régions rurales et éloignées

Réseautage

Histoires à succès de recherche avec les communautés

• Communication orale 09 h 00
  Centre intersectoriel d'analyse des perturbateurs endocriniens
  Isabelle Plante (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
• Communication orale 09 h 30
  Urgences sanitaires et environnementales : la contamination méconnue de l’amiante et de l’arsenic à Bel-Air (Sénégal)
  Kokou Hometowou Hounogbe (Institut Supérieur de Développement Local), Pierre Colin Soblog (Eiffage Énergie Systèmes)

  L’arsenic et l’amiante sont des substances dont la toxicité, reconnue pour la santé humaine et l’environnement, demeure souvent méconnue. Cette étude, menée à Bel Air (Dakar), analyse les stratégies de gestion des sols contaminés, avec une approche observationnelle pour l’arsenic et une attention particulière portée aux plaques en fibrociment pour l’amiante.
  Des prélèvements réalisés à différentes profondeurs (0-30 cm et 30-60 cm) pour l’arsenic ont été soumis à une minéralisation à l’acide nitrique et à une lecture par ICP-OES, suivant les normes NEN-EN-ISO 54321 et 11885. Pour l’amiante, cinq conduits en fibrociment ont été analysés selon la norme HSG 248 (appendice 2) avec lecture par MOLP.
  Les résultats révèlent une contamination hétérogène et des risques accrus de cancers liés à des expositions chroniques. Le manque de technologies adaptées, l’absence d’un cadre réglementaire spécifique et le déficit d’information au sein des populations rurales renforcent ces menaces.
  Grâce à une démarche participative, la communauté locale a été sensibilisée aux risques de l’arsenic et de l’amiante, et a mis en place des mesures préventives. Cette initiative démontre l’importance d’un engagement collectif pour réduire les iniquités environnementales et peut servir de modèle reproductible pour d’autres régions exposées.
  Mots clés : amiante, arsenic, milieux contaminés, santé environnementale, réglementation

Table ronde : Iniquités environnementales face aux expositions de produits chimiques

Dîner

Lumière sur les travaux de recherche de la relève

• Communication orale 13 h 00
  Les lignées cellulaires, des outils pour étudier le danger des perturbateurs endocriniens associé au cancer du sein chez les populations exposées.
  Madeleine Lépine (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Chaque année, les femmes sont exposées à des milliers de nouvelles molécules relarguées dans l’environnement, dont les perturbateurs endocriniens (PE). L’évaluation de la toxicité de ceux-ci, faite en général sur des animaux, est lente et coûteuse. Le développement de la glande mammaire, orchestré par des hormones, rend cet organe vulnérable aux PE dont certains sont associés à un risque accru de cancer du sein. Notre objectif est de comprendre les processus biologiques associés à une exposition aux PE à l’aide de modèles cellulaires 2D et des tumeurs artificielles 3D afin de prédire les risques pour les femmes. Les modèles 3D ayant été principalement utilisés dans le domaine thérapeutique, nous avons développé des essais à l’aide de lignées cellulaires pour l’étude des PE. Nos résultats en 2D montrent une perturbation des capacités de prolifération et de migration des cellules exposées aux PBDE, des retardateurs de flammes soupçonnés d’être des PE. Une diminution significative de l’expression de protéines impliquées le développement de la glande mammaire a également été observée. Enfin, nos résultats préliminaires montrent que les structures 3D de cellules non cancéreuses semblent plus sensibles aux PBDE que les cellules cancéreuses. L'identification plus efficace de molécules cancérigènes permettra une sensibilisation plus ciblée chez les populations exposées ce qui aidera celles-ci à modifier leurs habitudes de consommation pour se protéger de molécules dangereuses.

• Communication orale 13 h 20
  Étude des effets des PBDE sur la capacité d’invasion, un comportement associé au développement du cancer du sein.
  Rebecca Sreih (UdeM - Université de Montréal)

  La présence de PBDE dans notre environnement augmente notre risque d’exposition à ces perturbateurs endocriniens qui touchent particulièrement les femmes. Effectivement, ceux-ci seraient associés à un risque plus élevé du cancer du sein. Ils pourraient aussi avoir un effet sur la capacité d’invasion des cellules cancéreuses. Les cellules pourraient donc migrer vers d’autres parties du corps et créer des métastases qui sont associées à un cancer plus agressif. Le but de cette étude est d’évaluer la capacité d’invasion à l’aide d’un modèle de culture cellulaire exposé à des PBDE. La capacité d’invasion sera mesurée en temps réel à l’aide du xCelligence DP et de plaque contenant des inserts. Ceux-ci seront supplémenté d’une matrice extracellulaire afin de créer un essai d’invasion. Les cellules ayant traversé la matrice seront détectées par des capteurs en temps réel. Notre hypothèse est que l’exposition des cellules cancéreuses augmentera leur capacité d’invasion. L’expérience étant en cours, cette hypothèse sera validée au cours des prochaines semaines. Les résultats de cette étude permettront de mettre en garde les femmes contre les effets nocifs des PBDE. D’ailleurs, ces produits touchent plus particulièrement les pompières qui ont un plus grand risque d’exposition aux retardateurs de flammes comme les PBDE. Être informées de ces risques leur permettront donc de demander des moyens de protection contre ces produits toxiques.

• Communication orale 13 h 40
  Les phosphatases acides racinaires et le phosphore de la biomasse microbienne induisent la tolérance au Cd et l'acquisition du P dans le blé inoculé avec des bactéries solubilisant
  Ibn Yasser Ammar (Université Mohammed 6 Polytechnique), Abdellatif Barakat (University of Montpellier), Adnane Bargaz (Mohammed 6 Polytechnic University), Abdellatif Elghali (Mohammed 6 Polytechnic University), Wissal Elhaissoufi (Mohammed 6 Polytechnic University), Rachid Ghani (Mohammed 6 Polytechnic University), Meryem Haddine (Mohammed 6 Polytechnic University), Said Khourchi (Mohammed 6 Polytechnic University), Abdallah Oukarroum (Mohammed 6 Polytechnic University), Rym Saidi (Mohammed 6 Polytechnic University)

  La biorestauration microbienne s'est révélée prometteuse pour améliorer la tolérance des cultures au cadmium (Cd). En outre, la tolérance au Cd et l'acquisition de phosphate dans les plantes sont positivement corrélées à l'inoculation de bactéries solubilisant le P, mais il n'existe aucune preuve de l'existence de mécanismes spécifiques influençant la tolérance au Cd et l'acquisition de P par les plantes. La présente étude évalue la tolérance au Cd du blé dur amendé au P de roche en réponse à l'inoculation de bactéries solubilisant le P (PSB) [trois isolats individuels Bacillus siamensis, Rahnella aceris, Bacillus cereus et leur consortium (PSB_Cs)] et révèle par conséquent des mécanismes rhizosphériques clés impliqués à la fois dans la tolérance au Cd et dans l'efficacité de l'utilisation du P. Les résultats montrent que l'inoculation a globalement amélioré la croissance des plantes, les paramètres rhizosphériques et l'absorption des nutriments (P, N, K) sous des concentrations croissantes de Cd [8 (Cd₈) et 16 (Cd₁₆) ppm Cd²⁺]. L’ensemble des résultats élucident le rôle clé de l'inoculation bactérienne qui a vraisemblablement déclenché la tolérance au Cd et le P en surface grâce à l'augmentation des ratios (P disponible dans la rhizosphère / MBP) et (APase racine / rhizosphère) dans le blé inoculé par PSB.

• Communication orale 14 h 00
  Exposition périnatale à l’acide perfluoroundécanoïque (PFUdA) : un retard dans le développement de la glande mammaire ?
  Anne Marie Ganon (Santé Canada), Julie Morin-Genest (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Isabelle Plante (INRS)

  Les substances per- et polyfluoroalkylées (SPFA) suscitent des préoccupations croissantes en raison de leurs effets sur la santé. Ces composés persistent considérablement dans l’environnement et s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Les populations nordiques du Québec, ayant comme source première de nourriture les animaux marins, se retrouvent alors plus vulnérables à ces perturbateurs endocriniens en raison de la contamination environnementale accrue. Le composé à l’étude, le PFUdA, peut traverser la barrière placentaire et se retrouver dans le lait maternel, exposant particulièrement les femmes enceintes et les jeunes enfants à des risques. Il a déjà été démontré qu’une exposition prénatale à des SPFA peut causer des retards développementaux et affecter la reproduction. Ce projet explore alors l’hypothèse qu’une exposition périnatale au PFUdA retarde le développement des glandes mammaires. L’objectif est d’évaluer les effets de l’exposition maternelle au PFUdA sur le développement de la glande mammaire chez les souriceaux, Notre projet s’appuie sur une méthodologie combinant des analyses in vivo et in vitro pour identifier les mécanismes d’action du PFUdA. Nos résultats préliminaires montrent une réduction significative du nombre de bourgeons terminaux chez les femelles à la prépuberté et à la péripuberté, suggérant un retard dans le développement. Ces données pourraient contribuer à une réglementation plus juste des SPFA et à la protection des populations vulnérables

Milieu de vie et environnement de travail : lorsque la santé est en jeu (l’exemple du cancer de la prostate)

• Communication orale 14 h 45
  Milieu de vie et environnement de travail : lorsque la santé est en jeu ― l’exemple du cancer de la prostate
  Marie-Elise Parent (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Nous n’avons pas toujours entièrement le choix de l’endroit où nous résidons ou de notre milieu de travail. Ces derniers peuvent être associés à des expositions environnementales nocives ou bénéfiques pour la santé. Nous verrons certains résultats de recherche en lien avec la survenue de cancer de la prostate, tirés d’une étude épidémiologique menée auprès de 4000 hommes montréalais. Nous aborderons d’abord des expositions environnementales autour du lieu de résidence. Le dioxyde d’azote est un indicateur de la pollution de l’air provenant du trafic routier. Pour chaque augmentation de 5 parties par million de dioxyde d’azote dans l’air autour de la résidence, le risque de cancer de la prostate augmentait de 30%. Une forte intensité de pollution lumineuse nocturne près de la résidence augmentait aussi le risque de cancer de la prostate agressif de l’ordre de 50%. À l’inverse, une augmentation de la proportion d’espaces verts (verdure, parcs, boisés, etc.) autour de la résidence était associée à un risque réduit de ce cancer. Concernant les agents chimiques retrouvés en milieu de travail, nous avons observé que les hommes exposés plus de 25 ans à du chrome hexavalent ou à du nickel avaient des augmentations de 40% et 125%, respectivement, du risque de cancer de la prostate agressif, comparativement à des hommes non exposés. Ces résultats suggèrent que les iniquités environnementales sont en lien avec des issues de santé, notamment le risque de certains cancers.

Remises de prix et clôture