615 - La communication accessible : une responsabilité partagée

Ouverture du colloque

• Communication orale 09 h 10
  L'information à portée de tous : parcours d'une personne sourde pour un média accessible
  Jérôme Bergeron (Radio-Canada)

  Conférence d'ouverture.

Mobilisation des personnes concernées en recherche et innovation

• Communication orale 09 h 40
  Responsabilité partagée : une approche éthique et accessible pour la recherche avec les personnes sourdes
  Laure Abdelmoumeni (Université d'Ottawa), Victoire Bajard (Université du Québec à Montréal), Véronique Leduc (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Historiquement, la recherche sur les sourd-es a été largement menée par des chercheurs entendants (McKee et al, 2013 ; O'Brien et al, 2013). Cette recherche explore les principaux enjeux éthiques en matière de recherche avec les communautés sourdes, afin d'identifier des pratiques respectueuses de la culture sourde et favoriser la participation active des personnes sourdes à chaque étape de la recherche. Basée sur l’approche théorique des études sourdes (Bauman et Murray, 2014) et la méthodologie de la connaissance située (Haraway, 2009), la recherche a permis de réaliser cinq entretiens avec onze participant-es (professeurs, chercheurs, étudiants) en langues des signes américaine, française et internationale. L’analyse thématique a mis en lumière moult enjeux : problèmes d'interprétation, obstacles au financement, défis éthiques et sociaux propres à la recherche sur les sourds, etc. Elle souligne également l’importance d'un modèle de recherche collaborative et de la reconnaissance de l'identité culturelle des sourd-es (Singleton, 2014 ; McKee et al, 2012). En conclusion, la recherche suggère d'élaborer des principes spécifiques pour travailler avec ces communautés, inspirés des lignes directrices pour les peuples autochtones (EPTC 2, 2022). Le rapport recommande d'ajouter un chapitre sur la recherche avec les sourd-es dans les politiques des organismes de financement et de créer un comité au CRSH et au FRQSC pour promouvoir des pratiques inclusives

• Communication orale 10 h 05
  Mots-croisés : La mobilisation de connaissances auprès de personnes vivant avec un trouble de communication
  Carole Anglade (UdeM - Université de Montréal), Alberto Osa Garcia (Université Concordia), Anna Zumbansen (Université d'Ottawa)

  Introduction : En 2022, des journées-conférences ont visé à rendre accessibles aux personnes vivant avec de l’aphasie – un trouble de communication acquis – des recherches ayant précisément porté sur l’aphasie. Cette initiative intitulée « Mots-croisés autour de l’aphasie » a fait l’objet d’un guide proposant une nouvelle méthode de mobilisation de connaissances accessible aux personnes ayant un trouble de communication (PTC).

  Objectif : En cohérence avec le projet, cette communication vise à démontrer par l’exemple la mise en œuvre de cette méthode de mobilisation de connaissance tout en présentant le guide développé.

  Méthodologie et résultats : 9 présentations scientifiques ont eu lieu à l’Association québécoise des personnes aphasiques. Ce projet a réuni en personne plus de 160 participant·e·s, parmi lesquel·le·s 55% de PTC. Malgré leur trouble de communication, les PTC ont posé 48% des questions formulées lors des périodes d´échanges, démontrant un vif intérêt de part de la communauté à s’informer de leur condition et des avancées scientifiques entourant cette dernière.

  Conclusion : Cette expérience a notamment témoigné de l’importance de l’adaptation du contenu scientifique de la part des scientifiques. Le succès des journées-conférences Mots-croisés tient en des éléments clefs pouvant être reproduits dans le cadre d’autres évènements de mobilisation de connaissances scientifiques. Ils sont listés dans le guide et seront abordés lors de la présentation.

• Communication orale 10 h 45
  La technologie au service des personnes malentendantes
  Jeanne Choquette (Audition Québec)

  Cette conférence explore les innovations technologiques destinées à améliorer la communication des personnes malentendantes. L’objectif est d’analyser comment des outils numériques, tels que les applications de transcription instantanée et les appareils auditifs connectés facilitent l’inclusion sociale et professionnelle. La méthodologie repose sur l’essai concret des technologies existantes par des utilisateurs. Les résultats montrent que ces technologies permettent une meilleure compréhension des échanges verbaux, réduisent l’isolement social et favorisent l’autonomie. Les conclusions soulignent l’importance de développer des solutions accessibles et personnalisées, tout en encourageant des collaborations entre chercheurs, ingénieurs et utilisateurs pour répondre efficacement aux besoins des malentendants.

• Communication orale 11 h 10
  Enjeux et solutions pour promouvoir l’accessibilité communicationnelle en contexte d’aphasie : Perspectives de personnes aphasiques, proches aidantes et intervenantes de l’AQPA
  Louise Francoeur (Association québécoise des personnes aphasiques), Marie-Christine Hallé (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Françoise Rollin (Association québécoise des personnes aphasiques), Elaine Tang (Association québécoise des personnes aphasiques)

  L’aphasie est un trouble acquis du langage qui peut apparaître soudainement, par exemple à la suite d’un accident vasculaire cérébral, ou graduellement, en contexte d’aphasie primaire progressive, une maladie neurodégénérative. L’aphasie masque les compétences de la personne dont la pleine participation sociale dépend entre autres de la capacité de ses interlocuteurs à révéler cette compétence en conversation. Depuis 1982, l’Association québécoise des personnes aphasiques (AQPA) a pour mission de favoriser l’intégration sociale des personnes aphasiques et d’épauler les proches dans leur rôle de soutien, notamment en sensibilisant la société à la réalité de ces personnes. Cette proposition vise donc à donner la parole à trois groupes d’individus déterminants pour réfléchir à une société plus accessible sur le plan communicationnel, c’est-à-dire les personnes aphasiques, leurs proches, et les intervenantes de l’AQPA. Dans le cadre des activités offertes aux membres de l’AQPA, ces trois groupes d’individus seront questionnés quant aux enjeux d’accessibilité communicationnelle rencontrés par les personnes aphasiques ainsi qu’aux solutions pour améliorer cette accessibilité. Les réponses seront soumises à une analyse qualitative sommaire. Une synthèse des résultats de cette initiative communautaire sera présentée et appuyée par des extraits vidéos pour contribuer à sensibiliser la société aux besoins des personnes touchées par l’aphasie en matière de communication accessible.

• Communication orale 11 h 35
  (Re)penser la communication neuromixte : un cadre réflexif en trois principes pour promouvoir une responsabilité partagée et favoriser l’inclusion
  Isabelle Courcy (Université de Montréal), Marjorie Désormeaux-Moreau (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Contexte: Malgré les discussions croissantes sur l’équité, des efforts sont requis pour créer des environnements inclusifs, notamment en termes de communication. La communication neuromixte (entre personnes au fonctionnement neurocognitif différent) soulèvent des défis souvent attribués aux personnes neurominorisées. Or, la communication effective nécessite la participation de toutes les parties prenantes dans un effort collectif. Objectif: Présenter un cadre réflexif portant sur la responsabilité partagée dans la communication neuromixte.
  Approche: Inspiré·es des études critiques et adoptant une posture épistémologique qui questionne les normes établies, nous nous attardons aux dynamiques de pouvoir et les privilèges sociaux pesant sur le processus de communication. Mobilisant les concepts de neurodiversité et de double problème de l’empathie, nous proposons un cadre en trois principes pour (re)penser la communication neuromixte : 1. Communiquer est un engagement collectif ; 2. Compenser les désavantages générés par les attentes neuronormatives ; 3. S’engager et établir un dialogue. Retombées et conclusion Ce cadre vise à encourager des prises de conscience permettant de reconnaître que, si toutes les formes de communication sont théoriquement légitimes, les pratiques et attentes neuronormatives désavantagent certaines personnes, notamment neurominorisées. Il vise aussi à orienter les actions pour faciliter le changement vers des pratiques de communication plus accessibles.

Dîner libre

Accessibilité communicationnelle dans le milieu de la santé

• Communication orale 13 h 00
  La collaboration interprofessionnelle en partenariat avec le patient et ses proches: un espace épistémologique à construire
  Adriana Enriquez-Rosas (Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Nicolas Fernandez (UdeM - Université de Montréal), Nicolas Gulino (Centre de recherche Institut universitaire de gériatrie de Montréal)

  Contexte : Le partenariat efficace entre professionnels de la santé, patients et proches en réadaptation gériatrique parait illusoire. Le manque de communication freinant le partenariat est attribuable à des postures épistémologiques distinctes : Les professionnels de la santé s’appuient sur des données probantes pour proposer des traitements, tandis que les patients et proches s’appuient sur des apprentissages issus de leur expérience de vie avec la maladie pour prendre des décisions et adhérer aux plans de traitement.

  Objectif : Faire expliciter les connaissances sous-jacentes aux propos et actions entreprises par les membres d’une équipe de soins de courte durée gériatrique incluant le proche et le patient.

  Méthode : Nous avons réalisé des enregistrements vidéo de cliniciens, patients et proches en interaction dans une unité de soins gériatrique. Ces extraits ont été analysés lors d’entretiens de protocole à voix haute; individuels pour chaque membre d’abord, en dyade avec d’autres membres par la suite. Les participants ont ainsi l’occasion d’expliquer à quoi ils pensaient lors de la séance captée par la vidéo aux chercheurs et aux autres membres de l’équipe.

  Résultats escomptés : L’explicitation des connaissances mobilisées permet d’analyser les divergences épistémologiques entre les membres de l’équipe de soins. Ainsi, il est possible d’envisager leur complémentarité ce qui pourra contribuer à renforcer la pratique de partenariat et améliorer la qualité des soins.

• Communication orale 13 h 25
  L’accessibilité des services de réadaptation aux adultes sourds du Québec; la perspective de professionnels de la santé
  Sandie Poulin (CIRRIS), Normand Boucher (Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale), Mathieu Hotton (Université Laval)

  Les personnes sourdes, qui préfèrent communiquer en langue des signes, rencontrent plusieurs embûches lorsqu’ils fréquentent les services de santé en général. Des Sourds expriment être insatisfaits au contact des services de réadaptation offerts dans la province de Québec. Les intervenants se questionnent par ailleurs sur la meilleure façon d’offrir les services à ces usagers, qui présentent des besoins spécifiques. Lors de cette première phase du projet de recherche, la perspective des intervenants de ces programmes de réadaptation a été documentée dans 4 régions administratives du Québec. L’étude vise à 1) décrire la perception des intervenants quant à leur compétence culturelle sourde et à 2) décrire leur perception des barrières et des facilitateurs à la prestation de services de réadaptation optimale aux adultes sourds. Les résultats de l’analyse préliminaire des entrevues semi-dirigées réalisées auprès d’eux seront présentés, en mettant l’accent sur les barrières et facilitateurs liés à la communication.

• Communication orale 13 h 50
  Connaissances et compétence en matière de surdité des intervenants en santé qui procurent des services ou des soins à domicile aux personnes aînées
  Lauriane Bertrand (Université Laval), Mathieu Hotton (Université Laval)

  Objectifs : Ce projet vise à évaluer les connaissances et le sentiment de compétence en matière de surdité des intervenants en santé qui offrent des services ou des soins à domicile aux personnes aînées et à identifier des recommandations visant à renforcer ou maintenir les connaissances et le sentiment de compétence en matière de surdité de ces intervenants.

  
  Méthodologie : Une étude mixte transversale est en cours (sondage en ligne). Les intervenants du CIUSSS Capitale-Nationale offrant des soins ou services à domicile (ex. ASSS, infirmières, ergothérapeutes, etc.) ont été invités à compléter ce sondage. Les questions couvrent quatre principaux thèmes : les connaissances de base sur la perte auditive, les compétences en lien avec les aides auditives et leur manipulation, les compétences en lien avec les stratégies de communication et leur utilisation ainsi que les caractéristiques sociodémographiques des participants. Les données récoltées feront l’objet d’analyses statistiques et d’une analyse de contenu qualitative.

  
  Résultats : La collecte de données se déroulera de février à mars 2025. Les résultats préliminaires seront présentés au colloque.

  
  Conclusions : Ce projet permettra de proposer des activités de formation sur la perte auditive adaptées au contexte des intervenants qui offrent des soins et services à domicile aux personnes aînées. Cela favorisera une meilleure communication avec la clientèle et contribuera à l’amélioration de la qualité des soins et des services.

• Communication orale 14 h 15
  Améliorer la communication dans les soins de santé : Supports pour les interactions entre les adultes malentendants et les prestataires de soins de santé
  Ali Arabi (Université de Montréal), Claire Croteau (Université de Montréal), Adriana Lacerda (Université de Montréal), Ana Carla Oliveira Garcia (UdeM - Université de Montréal)

  La communication entre un prestataire de soins de santé et un adulte malentendant peut s'avérer difficile et contribuer potentiellement aux résultats en matière de santé. Pour relever ce défi, cette étude exploratoire examine la littérature existante sur les supports à la communication qui peut être apportée aux adultes malentendants lors de leurs interactions avec les professionnels de la santé. Une recherche en ligne a été effectuée sur EMBASE, MEDLINE, CINAHL et PsycINFO. Toutes les études ont été importées dans la plateforme Covidence pour être analysées. Les études incluses dans cette analyse ont été publiées en anglais entre 2013 et 2024. Douze articles ont été inclus dans cette analyse et sept thèmes ont été identifiés : stratégies non verbales de soutien, stratégies verbales de soutien, soutien humain, adaptations environnementales et physiques, soutien technologique, éducation et formation, et soutien psychologique et conseil. Lorsqu'ils communiquent avec un prestataire de soins de santé, les adultes malentendants peuvent être aidés par des supports de communication.

Accessibilité communicationnelle dans les lieux publics

• Communication orale 14 h 55
  À l’écoute de voyageurs vivant de problèmes de communication : promouvoir le dialogue dans les aéroports internationaux canadiens
  Ahmed Hadj Hassen (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris)), David Gotti (Université Laval), Ernesto Morales (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris)), François Routhier (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris)), Simon Tremblay-Turcotte (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris))

  Introduction. Les personnes ayant une ou plusieurs incapacités (PAI) constituent une part significative des communautés mondiales. Leur inclusion dans les aéroports est devenue cruciale pour leur participation sociale. Ces lieux complexes nécessitent des interactions souvent fondées sur la présupposition que les voyageurs peuvent exprimer aisément leurs besoins, ce qui n'est pas le cas pour de nombreux PAI.

  Objectif. Le projet « Aéroports inclusifs » vise à explorer et promouvoir l'inclusion des PAI dans les aéroports canadiens.

  Méthode. Des parcours commentés ont été menés dans trois aéroports internationaux canadiens (n=72 PAI, dont sensorielles et communicationnelle). Les participants ont simulé toutes les étapes du voyage (entrée, enregistrement, sécurité, embarquement, douanes et sortie) et ont partagé leur avis sur les obstacles, facilitateurs et solutions potentielles. Ils travailleront ensuite avec l'équipe de recherche pour développer des solutions créatives lors de sessions de co-conception.

  Résultats. Peu de mesures d’accessibilité soutiennent la communication entre les passagers et le personnel. La peur de ne pas entendre les informations sonores, répéter constamment les besoins pour établir une communication minimale, de rater le vol par manque d'informations, ne sont que quelques exemples des graves enjeux de communication rapportés. Des solutions d’accessibilité communicationnelles issues des sessions de co-conception seront présentées.

• Communication orale 15 h 20
  L’accessibilité communicationnelle : un incontournable pour des transports collectifs inclusifs
  Philippe Archambault (Université McGill), Normand Boucher (Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale), Claire Croteau (Université de Montréal), Diane Morin (Université du Québec à Montréal), Alexandra Tessier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  Les transports collectifs jouent un rôle clé dans l’inclusion sociale en permettant de maintenir des relations, d’accéder à des services essentiels et de favoriser l’emploi. Or, l’accessibilité communicationnelle est indispensable pour garantir leur utilisation par toustes, notamment les personnes en situation de handicap. Cette présentation, en trois volets, explore les enjeux et solutions liés à l’accessibilité communicationnelle dans les transports. Le premier volet présente une revue des écrits scientifiques sur le sujet. Le second volet partage des résultats tirés d’un projet de recherche sur l’impact des transports sur l’employabilité des personnes en situation de handicap. Ces résultats proviennent d’une revue de la portée et d’une étude qualitative basée sur 29 entrevues individuelles réalisées avec des personnes en situation de handicap, des employeur(e)s, des agentes d’intégration et des représentant(e)s des services de transport. Le troisième volet présente les effets de la formation « Pour une communication inclusive dans les transports publics ». Développée et évaluée dans une thèse (Tessier, 2021), cette intervention, offerte à 13 chauffeur(e)s de transport adapté, a amélioré leur interaction et leur utilisation de gestes auprès des personnes usagères vivant des situations de handicap communicationnel. Ainsi, cette présentation met en lumière des enjeux et des solutions concrètes pour améliorer l’accessibilité communicationnelle dans les transports collectifs.

• Communication orale 15 h 45
  Accessibilité Communicationnelle des Commerces pour une Équité des Services (ACCES): Co-construction d’un projet d’innovation et de responsabilité sociale
  Monica Lavoie (Université Laval), Annie Légaré (Université Laval), Sarah Bérubé-Lalancette (Université Laval), Joëlle Duchesne (ARTÈRE), Laura Monetta (Université Laval)

  Objectif : Ce projet vise à offrir une solution concrète pour améliorer l’accessibilité communicationnelle des commerces de proximité.

  Méthodologie : Le projet comportait quatre étapes : 1) une étude de besoins auprès de personnes vivant avec une aphasie (PVA ; n=5) et d’employés/gestionnaires de commerces de restauration avec service au comptoir (n=8) ; 2) le développement d’une formation en ligne de 30 minutes sur l’aphasie, les stratégies de communication et leur application en contexte de restauration ; 3) la conception d’une grille d’adaptations environnementales ; 4) la validation de la grille auprès de PVA (n=3) et de commis ayant suivi la formation ACCES (n=5) dans un commerce de restauration (mises en situation et questions avec échelle de Likert : 1=Totalement en accord, 4=Totalement en désaccord).

  Résultats : 1) Étude de besoins : Les PVA ont souligné l’importance d’une meilleure adaptation des employés et d’un environnement plus accessible. Tous les employés et gestionnaires ont rapporté avoir peu ou pas de connaissances sur l’aphasie. 2) Validation : Tous les commis se sont sentis à l’aise (M=1) et mieux outillés (M=1,3). Toutes les PVA ont rapporté que les commis facilitaient la communication (M=1) et que l’environnement était aidant (M=1,4).

  Conclusions : Lancé au printemps 2022, le projet ACCES poursuit son développement pour améliorer l’accessibilité des commerces de proximité.

• Communication orale 16 h 10
  Vers une communication réussie et conviviale en bibliothèque entre personnes aînées et membres du personnel
  Sophie Chesneau (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie D. Martel (École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, Université de Montréal), Marie-Christine Hallé (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Guylaine Le Dorze (École d’orthophonie et d’audiologie, Université de Montréal), Caroline Malo (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

  Contexte : Avec le vieillissement, plusieurs changements (ex. : perte auditive) peuvent influencer la communication. Il importe que différentes institutions dont les bibliothèques adaptent leur fonctionnement pour faciliter la communication entre les personnes employées et les personnes aînées.

  
  Objectif : Pour soutenir l’amélioration des services aux personnes aînées en bibliothèque, l’étude présentée visait à comprendre les besoins du personnel et des personnes aînées en lien avec leur communication mutuelle en bibliothèque.

  
  Méthodologie : Une étude qualitative par entrevues individuelles et de groupes a été menée auprès de 10 personnes employées de bibliothèque et de 19 personnes aînées. À partir d’une analyse qualitative inductive, un modèle théorique représentant l’interaction en bibliothèque a été développé.

  
  Résultats : Le modèle théorique élaboré sera brièvement présenté pour illustrer comment l’interaction est influencée par des facteurs relatifs aux personnes aînées (ex. : besoin d’interaction) et employées (ex. : stratégies de communication), à l’environnement (ex. : achalandage), et à la modalité de communication (ex. : téléphone). Des recommandations découlant de ces facteurs seront proposées.

  
  Conclusion : L’identification des facteurs déterminants dans l’interaction entre la personne aînée et le personnel de bibliothèque pourra soutenir ces institutions dans l’adaptation de leur fonctionnement de manière à promouvoir la participation sociale des personnes aînées.

Lancement de livre – Entre participation sociale, inclusion et littératie

Ouverture de la 2e journée du colloque

Accessibilité communicationnelle dans les lieux publics

• Communication orale 09 h 05
  Accessibilité de la communication dans les espaces physiques : une revue de la portée
  Marylène Dionne (UdeM - Université de Montréal), Stefano Rezzonico (Université de Montréal)

  Pour favoriser la recherche participative, il est essentiel de considérer l’accessibilité de l’espace physique sur les plans de la communication et de la cognition en plus des aspects de mobilité.

  Objectif : L’objectif est de recenser, par une revue de la portée (scoping review), les solutions pour rendre les espaces physiques publics plus accessibles aux personnes ayant des difficultés de communication ou de cognition.

  Méthodologie : La revue suit les lignes directrices PRISMA. La recherche documentaire a été menée en septembre 2024 en collaboration avec une bibliothécaire spécialisée. Les bases de données bibliographiques Medline, All EBM Reviews, EMBASE et PsycINFO ont été interrogées à l’aide de mots-clés tenant compte des concepts de Architecture et design et de Troubles cognitifs, sensoriels et du langage. Les résultats ont été limités aux documents publiés après 2000.

  Résultats attendus : La stratégie de recherche a permis de repérer 1621 références (après retrait des doublons) qui sont en cours d’évaluation. L’équipe travaille à identifier les références éligibles qui permettront d’identifier les thèmes associés aux recommandations et solutions proposés dans la littérature jusqu’à présent.

  Conclusion : À plus long terme, cette revue de la portée vise à formuler des recommandations pour la conception d’espaces physiques plus accessibles afin de favoriser la participation à la recherche des personnes en situation de handicap communicatif ou cognitif.
  

• Communication orale 09 h 30
  Où aller et comment y parvenir ? Vers une accessibilité physique et communicationnelle dans les aéroports canadiens
  David Gotti (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris)), Ahmed Hadj Hassen (Université Laval), Ernesto Morales (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale (Cirris))

  L’accessibilité physique est essentielle pour l’autonomie et la participation sociale des personnes ayant des incapacités (PAI), notamment dans des espaces complexes comme les aéroports. Cependant, elle ne se limite pas aux aménagements physiques ; des facteurs communicationnels influencent aussi la navigation, la compréhension des consignes et l’accès aux services (Fougeyrollas et al., 1998). Une infrastructure accessible sans dispositifs communicationnels adaptés peut ainsi créer de nouvelles barrières (González et al., 2021). Cette étude examine l’accessibilité physique des aéroports pour les PAI tout en soulignant l’importance des facteurs communicationnels. Des parcours commentés ont été réalisés dans trois aéroports canadiens (72 participants, n = 24 par site), permettant d’analyser en temps réel les obstacles rencontrés. Des sessions de co-conception suivront avec des PAI et des acteurs aéroportuaires pour développer des solutions intégrant accessibilité architecturale et communicationnelle. Les résultats préliminaires révèlent des obstacles physiques (signalisation insuffisante, aménagements inadaptés) et communicationnels (signalétique déficiente, accès limité aux informations numériques, communication inefficace avec le personnel). Ces constats soulignent la nécessité d’une approche intégrée pour garantir une accessibilité aéroportuaire véritablement inclusive.

• Communication orale 09 h 55
  Accessibilité communicationnelle des institutions financières pour les personnes vivant avec une aphasie : Barrières et solutions
  Sarah Bérubé-Lalancette (Université Laval), Joëlle Duchesne (ARTÈRE), Marie-Ève Lamontagne (Université Laval), Monica Lavoie (Université Laval), Laura Monetta (Université Laval), Sarah-Ève Poirier (Université Laval), Valérie Poulin (Université du Québec à Trois-Rivières)

  Contexte : L'aphasie est un trouble acquis de la communication qui affecte la capacité des personnes à comprendre, parler, lire ou écrire. Cela entraine souvent un isolement social et une diminution de la qualité de vie. En tant que services essentiels pour la communauté, les institutions financières (IF) présentent de nombreux obstacles à la communication pour les personnes vivant avec l'aphasie (PVA).

  Objectif : Cette étude vise à identifier les obstacles et les facilitateurs à l'accessibilité communicationnelle des IF et à discuter des solutions permettant d'optimiser cette accessibilité.

  Méthodes : Recherche qualitative descriptive, incluant des entretiens semi-structurés avec des PVA et des questionnaires remplis par des employés d'IF.

  Résultats : Les PVA ont identifié 13 types d'obstacles (physiques, attitudinaux et sociétaux) et 40 facilitateurs (liés aux attitudes conversationnelles et aux politiques de service). Les employés des IF ont souligné la nécessité d’une meilleure formation et sensibilisation à l’aphasie ainsi qu’aux stratégies de communication adaptées.

  Conclusion : L'étude met en évidence les principaux obstacles auxquels les PVA sont confrontées dans les IF, ainsi que les facilitateurs potentiels qui pourraient améliorer l'accessibilité communicationnelle. Des programmes de formation ciblés et la normalisation des politiques d'accessibilité permettraient d’améliorer l'accès aux services pour les PVA.

• Communication orale 10 h 35
  Mieux comprendre les besoins des personnes vivant avec une aphasie et des orthophonistes pour améliorer les interactions avec des personnes non familières
  Carole Anglade (Université de Montréal), Emna Fakhfakh (UdeM - Université de Montréal), Esther Kagayano (Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation - Institut universitaire de réadaptation en déficience physique de Montréal)

  Introduction : Aphasie post-AVC entraîne des défis communicationnels qui limitent la participation sociale des personnes touchées. Malgré les interventions orthophoniques, des lacunes dans les services reçus sont perçues par plusieurs personnes vivant avec une aphasie (PVA), notamment en ce qui concerne la préparation aux interactions avec des personnes non familières. De leur côté, les orthophonistes relèvent plusieurs obstacles qui limitent leur capacité à répondre aux besoins des PVA, dont le manque de temps et de ressources.

  Objectif : Mieux comprendre les besoins des PVA et des orthophonistes concernant les façons de cibler la participation sociale, notamment les interactions avec les personnes non familières en réadaptation orthophonique.

  Méthodologie et résultats : Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été menées auprès de 4 orthophonistes et 5 PVA. L’analyse qualitative a permis d’identifier les défis spécifiques aux interactions avec des personnes non familières, les obstacles perçus par les PVA et les limites des approches actuelles. Les résultats mettent également en lumière les outils jugés nécessaires ou sous-utilisés par les orthophonistes pour mieux préparer les PVA aux interactions de service du quotidien.

  Conclusion :
  En identifiant des besoins concrets, cette étude ouvre la voie à des approches mieux adaptées pour soutenir les PVA dans la reprise des interactions de service et améliorer leur qualité de vie à long terme.

• Communication orale 11 h 00
  Soutien à la communication et bonnes pratiques pour que les préposés aux bénéficiaires travaillant en CHSLD puissent interagir efficacement avec la clientèle malentendante
  Jean-Pierre Gagné (Université de Montréal), Ana Carla Garcia (Université de Montréal), Mathieu Hotton (Université Laval et Centre interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale), Adriana Lacerda (UdeM - Université de Montréal)

  Les études démontrent que la perte auditive est très fréquente avec l’âge et fait partie intégrante du processus de vieillissement. Bien qu’elle évolue lentement, ses conséquences sur la vie des personnes âgées restent lourdes et handicapantes. Plusieurs aînés malentendants résidant en CHLSD, n’utilisent pas d’aides auditives ou possèdent des appareils non fonctionnels. Par conséquent, la communication avec les préposés au bénéficiaire (PAB) peut être ardue et frustrante. Il est important qu’ils puissent aider les aînés à utiliser leurs aides auditives et adoptent des supports de communication efficaces lorsqu’ils s’adressent à cette clientèle. Cette conférence vise à présenter un programme d’auto formation, sous forme de capsules vidéo, complété individuellement par les PAB, dont l’objectif est d’améliorer l’accessibilité et la qualité de la communication. Les capsules portent sur les problèmes auditifs chez les aînés, les stratégies de communication, les aides auditives et les systèmes d’amplification personnels. Les participants ont complété une batterie d’épreuves pré- et post-formation pour évaluer leurs connaissances, leurs habiletés et leur efficacité personnelle. Les résultats ont démontré une amélioration des compétences évaluées ainsi qu’une satisfaction quant au contenu du programme et à l'approche éducative utilisée pour la transmission des informations. Ce programme serait donc utile pour améliorer la qualité des services offerts à la clientèle malentendante.

• Communication orale 11 h 25
  Perceptions des aînés ayant une perte auditive liée à l’âge sur la qualité de vie et sur la participation sociale: Une étude qualitative
  Jean-Pierre Gagné (Université de Montréal), Adriana Lacerda (Université de Montréal et Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal), Anaïs Lessard (UdeM - Université de Montréal), Lydia Redjah (Laboratoire en audition et vieillissement du CRIUGM, Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal et CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal)

  L'objectif de l’étude est d'explorer la perception de la qualité de vie et la participation sociale des personnes âgées ayant une perte auditive liée à l’âge (PALA). Des entretiens individuels ont été menés au Québec en vue d’une analyse du contenu auprès de 80 participants (x̄ = 74,4 ans; 15 % hommes, 85 % femmes) répartis en cinq groupes : 1a) normo-entendants (n = 25); 1b) normo-entendants avec perception d’une PALA (n = 4); 2a) PALA non appareillée (n = 20); 2b) PALA non appareillée sans perception de problème auditif (n = 19) et 3) PALA utilisant 1 ou 2 aides auditives (n = 12). L’analyse des verbatims a identifié 4 thèmes et 8 sous-thèmes pour leur perception de la participation sociale ainsi que 8 thèmes et 10 sous-thèmes pour leur perception de la qualité de vie, avec de nombreux chevauchements entre les deux. L’analyse des impacts de la PALA sur celles-ci a permis d’identifier 7 thèmes et 14 sous-thèmes, incluant notamment les obstacles communicationnels, les émotions négatives, les difficultés relationnelles et les limites des appareils auditifs. Les aînés ont décrit en détail leur perception de la qualité de vie et de la participation sociale et ont fait état des défis persistants liés à la PALA, illustrant la complexité de leurs expériences vécues. Ces résultats pourront servir de base à des stratégies de réadaptation efficaces et empathiques et orienteront les interventions visant une meilleure accessibilité de la participation sociale et la qualité de vie.

Dîner libre

Communication et participation sociale

• Communication orale 13 h 00
  Trouble développemental du langage et participation sociale: enjeux sociétaux et individuels
  François Gosselin (François et son TDL), Stefano Rezzonico (Université de Montréal)

  S’inscrivant dans une perspective de santé durable, cette communication présentera les caractéristiques et les profils des personnes avec un Trouble Développemental du Langage (TDL). Une attention particulière sera portée aux caractéristiques de la participation sociale des personnes avec un TDL (éducation, travail, justice, logement, etc.). Tout au long de la présentation, des données issues de la recherche scientifique et du savoir expérientiel de l’un des conférenciers seront présentées afin de permettre aux participants d’avoir une vision d’ensemble intégrant une perspective interne et externe du TDL. Dans cette approche collaborative et intégrative, des stratégies sociétales et individuelles pouvant favoriser la participation sociale des personnes avec un TDL seront présentées et discutées.

• Communication orale 13 h 25
  Surdité et accessibilité au secondaire : quelles mesures pour favoriser l’accès à la communication et aux apprentissages ?
  Claire Croteau (Université de Montréal), Louise Duchesne (Université du Québec à Trois-Rivières), Maude Gagnon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  Les politiques gouvernementales d’inclusion prévoient divers moyens pour réduire les obstacles rencontrés par les élèves ayant une surdité en classe, comme la présence d’interprètes, la transcription en temps réel et les systèmes de modulation de fréquence (Cawthon et al., 2015). Toutefois, la mise en œuvre de ces politiques varie d’une école à l’autre (Inclusive Education Canada) et, sans mesures adéquates, ces élèves n’ont malheureusement pas un accès complet aux informations transmises en classe (Colin et al., 2021). Afin de documenter les besoins à considérer pour soutenir la réussite sociale et scolaire de ces élèves au secondaire, deux études qualitatives ont été menées impliquant : 1) cinq groupes de discussion focalisés avec 20 intervenantes spécialisées en surdité et 2) six entrevues semi-dirigées auprès d’élèves de 13 à 15 ans ayant une surdité. Une analyse thématique inductive a été effectuée (Braun et Clarke, 2022). Les résultats révèlent, entre autres, que les élèves et les intervenantes perçoivent que certaines mesures d’accessibilité, telles que la présence d’interprète orale, le sous-titrage des vidéos et l’accès à un environnement peu bruyant, sont mises en place de manière inconstante. Sur la base des résultats, des recommandations seront formulées pour favoriser l’inclusion et la réussite sociale et scolaire des élèves ayant une surdité.

Exercice de priorisation sur les mesures d’accessibilité communicationnelle : une invitation à participer à un projet de recherche

Cet atelier est également un projet de recherche qui vise à prioriser les mesures d’accessibilité communicationnelle. Pour plus de détails sur le projet de recherche et votre potentielle participation, vous pouvez consulter le formulaire d’information et de consentement en copiant ce lien :

https://www.acfas.ca/sites/default/files/2025-04/finale_fic_projetacfas.pdf

Ce projet de recherche est approuvé par le Comité d’éthique de la recherche avec des êtres humains de l’Université du Québec à Trois-Rivières (#CER-25-318-07.22).