410 - Travaux de la relève en transfert et mobilisation de connaissances

Ouverture du colloque

De la théorie à la pratique : l’adoption de pratiques et programmes fondés sur les données probantes

• Communication orale 09 h 15
  Vers des Campus Plus Sûrs : Analyse des Processus de Mise en œuvre du Programme BERA pour Prévenir la Violence Sexuelle dans Sept Universités Francophones
  Christian Dagenais (Université de Montréal), Isabelle Daigneault (Université de Montréal), Aurélie Hot (Université de Montréal), Lina Krichene (UdeM - Université de Montréal)

  Malgré la disponibilité d’interventions fondées sur des données probantes pour prévenir les Violences à caractères sexuel -VACS-, leur adoption en contexte réel demeure problématique. Cette étude a examiné les processus de mise en œuvre de BERA, un programme de prévention des VACS, non adopté par cinq universités francophones au Canada. L’objectif était d’identifier les enjeux qui ont entravé et qui auraient pu faciliter sa mise en œuvre en contexte universitaire. Des entretiens semi-directifs ont été menés auprès d’acteurs clés impliqués dans l’implantation (8 formatrices et 7 représentant.e.s d’associations étudiantes). Le Consolidated Framework for Implementation Research (CFIR) a servi de cadre d’analyse à postériori pour l’analyse thématique des données. Les participant.e.s ont souligné que les lois et politiques, la reconnaissance des besoins en prévention, la préparation à la mise en œuvre, le climat d’implantation, les connaissances et croyances relatives à l’intervention ainsi que la qualité de présentation du programme ont été des éléments déterminants dans la décision de mise en œuvre de BERA. Cette étude est l’une des premières à documenter un échec dans la mise en œuvre d’une intervention préventive des VACS. Elle met en lumière l’importance de considérer les conditions optimales avant d’implanter de telles interventions basées sur des données probantes.

• Communication orale 09 h 30
  Le transfert des connaissances pour optimiser l’adoption de la réduction des méfaits associée à l’usage de cannabis auprès des jeunes
  Laurence D'Arcy (Institut universitaire sur les dépendances), Christian Dagenais (Université de Montréal), Jean-Sébastien Fallu (Université de Montréal), Mathieu-Joël Gervais (Université de Montréal), Roula Haddad (UdeM - Université de Montréal), Christophe Huỳnh (Université de Montréal), Yuan Song (Université de Montréal)

  Contexte. Divers obstacles limitent l'adoption de la réduction des méfaits liés à l’usage du cannabis (RDM-C) auprès des jeunes. L'élaboration d’un plan de transfert des connaissances (TC) adapté à cette réalité peut contribuer à optimiser son applicabilité. L’étude consiste à 1) identifier les attitudes des intervenant.e.s de la santé travaillant auprès des jeunes au Québec envers la RDM-C, et 2) élaborer, mettre en œuvre et évaluer un plan de TC conçu pour favoriser son adoption. Méthodes. L’étude a été guidée par le Knowledge-To-Action model et le Consolidated Framework for Implementation Research. Une méthode d'échantillonnage non probabiliste a été utilisée pour recruter des gestionnaires et des intervenant.e.s travaillant auprès de jeunes au Québec. Une méthode d’évaluation mixte a permis d’évaluer la mise en œuvre du plan de TC et des stratégies prévues. Les données qualitatives ont fait l'objet d'une analyse thématique et les données quantitatives ont été analysées à l'aide de statistiques descriptives et inférentielles. Résultats. Les participant.e.s présentent des attitudes positives à l'égard de la RDM-C et négatives envers les traitements fondés sur l’abstinence. Le plan de TC mis en œuvre regroupait des notes de politique et des ateliers délibératifs, et s’alignait avec leurs besoins et leur contexte. Conclusion. Le plan de TC mis en œuvre a favorisé des attitudes positives envers la RDM-C et présente un potentiel pour favoriser son adoption.

Qui sont les parties prenantes du transfert et de la mobilisation des connaissances?

• Communication orale 10 h 05
  Quand la science fait-elle autorité ? Mesurer la crédibilité des organisations de santé publique dans les médias canadiens
  Antoine Lemor (UdeM - Université de Montréal)

  La crédibilité scientifique exerce une influence déterminante sur les décideurs politiques et le grand public. Les médias, en diffusant des informations sur les organisations scientifiques, contribuent à attribuer cette crédibilité, mais la façon dont ils l’attribuent reste peu étudiée. Notre projet propose un cadre méthodologique reproductible pour mesurer la crédibilité accordée à quatre organisations de santé publique (INSPQ, INESSS, ASPC, OMS) dans les médias canadiens. À partir de plus de 100 000 articles, nous appliquons des techniques de Traitement automatique du langage naturel (TALN) pour identifier et quantifier différents indices de crédibilité, regroupés en quatre catégories : positives (rigueur, transparence), négatives (conflits d’intérêts, erreurs méthodologiques, etc.) polarisantes (positions controversées ou politiques, etc.) et ambiguës. À partir de ces catégories, un processus d’annotation manuelle est mis en place afin d’entrainer des modèles d’apprentissage automatique capables de repérer ces indices et de calculer un score de crédibilité pour chaque organisation. L’approche proposée, rigoureuse et reproductible, offre une meilleure compréhension des mécanismes de légitimité scientifique et de l’influence du conseil scientifique. Elle permet également de mesurer la crédibilité selon différents paramètres (sujets, périodes, médias), afin de cerner précisément les conditions qui la façonnent et améliorer ainsi la communication du conseil scientifique.

• Communication orale 10 h 20
  Aller-retour entre théorie et action : la boussole de la justice épistémique, un outil au service de la coconstruction des savoirs
  Mathilde Manon (UQAM - Université du Québec à Montréal), Parole d’excluEs (Organisme de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale, Montréal)

  La mobilisation des connaissances en milieux de pratique repose de plus en plus sur la reconnaissance des savoirs expérientiels et sur la coconstruction des savoirs Cela s’inscrit dans une perspective de justice épistémique et de lutte contre les inégalités sociales et dans un mouvement de démocratisation des savoirs visant à donner de la crédibilité aux savoirs marginalisées. Pourtant des défis persistent quant à l’intégration effective de ces savoirs dans l’action collective et la transformation sociale. Au cours d’un stage de recherche, j’ai documenté les pratiques mises en œuvre en ce sens par un organisme de lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale. Dans un deuxième temps, j’ai accompagné la cocréation d’un outil, la boussole de la justice épistémique, qui vise à renforcer les pratiques existantes en renforçant la réflexion des acteurs sur ces enjeux. Cet outil repose sur un aller-retour entre la théorie et l’action, en offrant un cadre accessible pour rendre opérationnels les concepts et théories complexes de la justice épistémique. À travers mon expérience de terrain, je souhaite présenter comment cet outil soutient l’appropriation des connaissances par les acteurs non-universitaires et favoriser la mise en œuvre dans des contextes variés de pratiques de justice épistémique, tout en contribuant à la démocratisation des savoirs en milieu de pratique.

Entretien – Utilisation des podcasts pour vulgariser la recherche

• Communication orale 11 h 10
  Les podcasts pour vulgariser la recherche : Présentation et partage d’expérience du balado « Être et Liberté », un balado visant à favoriser la santé mentale étudiante
  Rachelle Abou Sleiman (Université de Montréal), Yu-Jade Adam-Pâquet (Université de Sherbrooke), Sophie Labossière (Université Laval), Julie Lane (Université de Sherbrooke), Laurence Magnan-Tremblay (Université de Sherbrooke), Evan Marchand (Université de Sherbrooke), Audrey-Anne Marcotte (Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur), Rémi Paré-Beauchemin (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Chaque année, d'importantes connaissances scientifiques sur la santé mentale étudiante sont produites, mais leur diffusion et utilisation auprès des publics concernés demeurent un défi. Parmi les stratégies existantes, les balados apparaissent être un outil pertinent pour rejoindre les personnes étudiantes en enseignement supérieur puisqu’ils sont aisément accessibles, populaires, permettent une écoute anonyme et se partagent facilement sur les réseaux sociaux. Cette présentation a pour but d’introduire brièvement ce que sont les balados de vulgarisation scientifique et ce que la recherche rapporte quant à leurs retombées. Ensuite, l’expérience avec le balado « Être et Liberté : Un balado pour être Soi-Même » sera partagée. Ce balado par et pour les personnes étudiantes vise à favoriser la santé mentale étudiante. Il est financé par le Fonds de recherche du Québec et s’inscrit au cœur de l’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur. Ce balado sera présenté sous le format d’un plan de mobilisation des connaissances (Pourquoi? Quoi? Qui? Comment? Quand?), incluant sa stratégie derrière l’utilisation des réseaux sociaux. Quelques recommandations et pistes de réflexion pratiques, ainsi que des pistes de recherche future clôtureront le tout. Cette présentation s’adresse à toute personne qui souhaite découvrir un moyen novateur pour vulgariser les connaissances scientifiques.

Le transfert des connaissances dans le domaine de l’éducation : approches, enjeux et leviers

• Communication orale 11 h 30
  Développement d'un outil de sensibilisation : Analyse d'une démarche de recherche-développement pour optimiser le transfert de connaissances en milieux scolaires
  Geneviève Carpentier (Université de Montréal), Normand Roy (Université de Montréal), Catherine Tardif (UdeM - Université de Montréal)

  Amener un changement en éducation peut être complexe en raison de la réticence au changement ou de l’absence de ressources. L’écart entre la recherche et les besoins des milieux, souvent influencé par des facteurs idéologiques, psychosociaux ou cognitifs, peut aussi freiner l’adoption de nouvelles pratiques. Pour surmonter ces enjeux, un projet doctoral visant à codévelopper un outil de sensibilisation à la violence éducative ordinaire en milieu scolaire a été réalisé.
  L’outil a été codéveloppé en collaboration avec des praticien·ne·s selon la démarche de recherche-développement en cinq phases. À la fin du projet, des entrevues semi-dirigées ont été conduites auprès de participantes (n = 8) afin d’identifier les caractéristiques de la démarche de développement de l’outil qui contribuent à le rendre adapté et utilisable pour amorcer un changement.
  Cette communication présente les résultats de l’analyse de contenu dirigé de ces entrevues. Elle met en lumière la nature de l’implication des participantes, l’impact de leur implication sur le développement et l’utilisation de l’outil ainsi que les freins et les facilitateurs à leur participation. Les résultats suggèrent des pistes d’action quant aux approches qui peuvent répondre à la fois aux besoins pratiques et scientifiques, tout en soutenant le transfert et la mobilisation des connaissances.

• Communication orale 11 h 45
  De la tête aux pieds : l’utilisation des connaissances sur les mécanismes neurocognitifs liés à l’apprentissage par des enseignantes de danse en milieu scolaire
  Elisabeth Hould (UQAM - Université du Québec à Montréal), Steve Masson (Université du Québec à Montréal), Caroline Raymond (Université du Québec à Montréal)

  Au cours des vingt dernières années, les recherches sur les mécanismes neurocognitifs liés à l’apprentissage se sont multipliées et la diffusion de leurs résultats, auprès du personnel enseignant, s’est intensifiée. Elles suscitent l’intérêt de bon nombre d’enseignant.e.s, qui y voient un moyen de mieux comprendre le processus d’apprentissage afin de mieux le soutenir. Cependant, on en sait encore peu sur les façons dont les enseignant.e.s mobilisent les connaissances issues de ces recherches dans leurs pratiques, en particulier dans le domaine des arts. C’est pourquoi, au cours de l’année scolaire 2024-2025, nous avons piloté une enquête qualitative avec 5 enseignantes de danse en milieu scolaire. Cette recherche poursuivait deux objectifs : décrire le processus des enseignantes, de la réception à la mobilisation de connaissances sur les mécanismes neurocognitifs liés à l’apprentissage, et décrire les utilisations qu’elles font de ces connaissances. Une analyse préliminaire des données recueillies lors de discussions de groupe, d’entretiens d’explicitation ainsi qu’à l’aide de questionnaires met en lumière des aspects convergents et divergents de leurs expériences de mobilisation de connaissances, que nous présentons pour ensuite discuter des implications pour la diffusion et le soutien à la mobilisation des connaissances sur les mécanismes neurocognitifs liés à l’apprentissage par le personnel enseignant, en danse comme dans d’autres disciplines.

Dîner

Synthétiser les preuves : revues systématiques sur le transfert des connaissances pour améliorer les pratiques en santé

• Communication orale 13 h 30
  Les pratiques prometteuses de transfert des connaissances en santé publique en contextes autochtones
  Gabrielle Désilets (Institut national de santé publique du Québec), Caroline Tessier (Institut national de santé publique du Québec), Julie Tremblay-Devirieux (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Le transfert des connaissances (TC) est essentiel à la recherche en santé, mais aussi aux actions de santé publique afin d’augmenter l’impact des résultats de la recherche sur l’état de santé des populations. Or en santé autochtone, le TC continue de contribuer à marginaliser les savoirs et les peuples autochtones, et l’effet des nouvelles connaissances sur l’amélioration de la santé reste mitigé. L’objectif est de synthétiser les connaissances sur les pratiques prometteuses de TC en santé publique en contextes autochtones pour outiller les professionnels œuvrant avec des organisations de santé publique autochtones. Une revue narrative systématisée rapide de la littérature scientifique et grise de 2013 à 2024 dans les pays du CANZUS a été effectuée. Les documents satisfaisant aux critères d’inclusion et respectant l’éthique de la recherche autochtone ont été sélectionnés par un processus interjuge. Le corpus a fait l’objet d’une analyse thématique. Un modèle pratique a été élaboré et résumé par des fiches. Cette synthèse rapide et les produits de TC réalisés répondent à un manque pour guider les actions de TC visant l’amélioration des déterminants de la santé, la réduction des inégalités sociales de santé et la prévention des maladies en contextes autochtones au Québec.

• Communication orale 13 h 45
  Revue de portée sur les évaluations des infrastructures de mobilisation des connaissances :définitions, méthodologies, évaluations, impacts, recommandations pour leur développement
  Julie Lane (Université de Sherbrooke), Ollvier Prigent (UdeS - Université de Sherbrooke), Saliha Ziam (Université TÉLUQ)

  Le développement de la mobilisation des connaissances (MC) est essentiel pour assurer des soins et services sociaux de qualité fondés sur les meilleures pratiques. Dans ce contexte, les infrastructures de mobilisation des connaissances (IMC) émergent comme des organisations clés pour renforcer les capacités en MC et favoriser la collaboration entre acteurs. Toutefois, leur nouveauté explique le manque de synthèses sur leurs définitions, évaluations et conditions de succès, limitant ainsi leur mise en œuvre efficace. Cette étude vise à combler ce vide en réalisant une scoping review selon le cadre d’Arksey et O’Malley. Une recherche documentaire approfondie a été menée dans trois bases de données scientifiques, complétée par une stratégie « boule de neige » et une exploration de la littérature grise, sans restriction temporelle. Sur 514 articles recensés, 40 ont été retenus pour analyse. Les résultats identifient 28 recommandations pour favoriser le développement des IMC, réparties en gouvernance (n=1), affiliation institutionnelle (n=2), stratégie (n=9), ressources (n=2), leadership (n=1), collaboration (n=7), réseautage (n=3) et offre de services (n=3). L’étude propose une définition plus inclusive des IMC et insiste sur l’importance d’un cadre analytique intégrant les dimensions contextuelles et organisationnelles, afin de mieux comprendre leur rôle, leurs défis et leurs leviers d’action pour maximiser leur impact.

• Communication orale 14 h 00
  Stratégies et programmes d’intervention pour soutenir les parents d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme : une revue de portée
  Christian Dagenais (Université de Montréal), Thérèse Farah (UdeM - Université de Montréal)

  Les recherches sur l’autisme relèvent principalement des neurosciences, de la génétique et des comorbidités tandis que les études sur les programmes d’intervention destinés aux parents sont rares. Pourtant, un diagnostic de TSA bouleverse profondément la vie des parents, générant une charge psychologique et physique importante. Les parents se retrouvent souvent démunis face aux défis quotidiens, à l’incertitude et au manque de ressources adaptées à leur besoin. Ce projet vise à recenser les écrits sur l’efficacité des programmes mis en œuvre destinés aux parents, à montrer les lacunes des études existantes et à proposer des pistes de développement de programmes futurs mieux adaptés.
  La méthodologie de revue de portée avec ses étapes définies permet d’atteindre ces objectifs. Nous sommes partis de presque 4000 articles pour finalement retenir 36 à inclure. Les résultats sont en cours d’analyse et d’élaboration. En offrant une recension claire des meilleures pratiques, l’étude contribuera d’une part à éclairer le travail des professionnels de santé en orientant leur pratique pour fournir des services mieux adaptés aux besoins des parents et ainsi réduire l’écart présent entre la pratique et la recherche. Et d’autre part, comme deuxième étape du projet, et en collaborant avec des organismes spécialisés dans l’autisme, des activités destinées aux parents pourront avoir lieu afin de leur partager les résultats d’une manière vulgarisée, compréhensible et accessible.

Entretien – Former en transfert et mobilisation des connaissances

Enjeux éthiques et valeurs sociopolitiques : des choix à examiner

• Communication orale 15 h 15
  Enjeux éthiques de la contribution des chercheurs aux politiques publiques : proposition d'une grille réflexive
  Alex Paquette Guay (UdeS - Université de Sherbrooke)

  1) Les chercheurs(-ses) sont de plus en plus encouragés à explorer la sphère politique afin d’accroître l’impact social de leurs travaux. Cependant, l’exercice de ce rôle comporte des défis éthiques, personnels et pratiques concernant leur choix de contribuer et les méthodes à employer. 2) Cette communication a pour objectif d’explorer les enjeux éthiques auxquels les chercheurs(-ses) sont confrontés lorsqu’ils choisissent de contribuer aux politiques publiques. 3) Cette recherche doctorale repose sur une étude de cas multiples centrée sur les chercheurs(-ses) œuvrant dans le domaine des technologies en soutien au vieillissement. Elle inclut une analyse documentaire des politiques publiques québécoises pertinentes et des entrevues semi-dirigées menées auprès d’acteurs scientifiques et politiques. 4) Les résultats révèlent une hétérogénéité dans la manière de contribuer aux politiques publiques. Certains choisissent un engagement direct dans les débats publics et la collaboration avec les responsables politiques, tandis que d'autres préfèrent une approche indirecte par l’enseignement ou le mentorat. Cette diversité découle de facteurs personnels (motivation, valeurs, personnalité), mais aussi de contraintes professionnelles et institutionnelles. 5) Nous proposons enfin une grille d’analyse réflexive destinée à aider chercheurs(-ses) à se positionner de manière réflexive par rapport à leur relation avec l’espace politique.

• Communication orale 15 h 30
  L’épistémologie du transfert de connaissances : qu’en est-il des valeurs sociopolitiques ?
  Gabriel Saso-Baudaux (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Le transfert des connaissances implique une multitude de choix quant au contenu des connaissances transférés : un contenu simplifié sera généralement plus facile à transmettre et plus susceptible d’être compris, alors qu’un contenu complexe reflétera plus fidèlement les connaissances ; des connaissances sur un phénomène qui sont vraies de façon générale, par ex. que les changements climatiques créent des ouragans plus dévastateurs, pourraient ne pas s’appliquer à certains cas spécifiques de ce même phénomène, par ex. lorsqu’on impute les dommages causés par un ouragan x aux changements climatiques (alors que d’autres facteurs seraient en cause). On pourrait croire que ces choix sont purement épistémiques : ils sont motivés par la nature, le type ou le contenu des connaissances qu’on veut transmettre. Or, plusieurs chercheurs ont argumenté que ces choix sont souvent, si ce n’est toujours, aussi influencés par les valeurs et facteurs sociopolitiques propres aux personnes qui les effectuent et au contexte les surplombant. J’explique d’abord comment, au niveau conceptuel, ces valeurs peuvent influencer les choix épistémiques du transfert de connaissances. Puis, je présente diverses façons dont cette influence peut s’exercer en exposant les tensions qui peuvent émerger entre une série de valeurs sociopolitiques et de potentiels choix épistémiques. Enfin, j’illustre ces tensions et leurs implications à travers des exemples concrets tirés de la pratique du conseil scientifique.

Table ronde – Ce que disent les personnes expertes

Thématiques à explorer avec les personnes expertes : Comment peut-on optimiser l’intégration des travaux de recherche des étudiant·e·s dans les pratiques professionnelles? Comment peut-on favoriser l’engagement des étudiant·e·s-chercheur·se·s en TC? Comment les étudiant·e·s contribuent-ils à l’avancement des connaissances sur le TMC?

Séance de clôture

Réseautage