Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :La santé des citoyens et des collectivités est un enjeu crucial où l’innovation joue un rôle central. Plusieurs instances sanitaires soutiennent que cette innovation nécessite une participation active et concrète des citoyens (Gouvernement du Canada, 1986; Gouvernement du Québec, 2024; Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2022; Organisation mondiale de la santé, 2022). Que ce soit en santé publique pour la prévention, la promotion de la santé ou l’amélioration du bien-être, les approches dites du « co » sont au cœur des initiatives (Gouvernement du Québec, 2024; Lebel, 2020). Ces approches telles que la coconstruction, la cocréation, le codesign, le coapprentissage et le copartenariat mobilisent des pratiques collaboratives (Eylwyn et coll., 2020; Cox et coll., 2022) qui réunissent différentes formes d’expertise : le savoir expérientiel des citoyens, le savoir pratique des professionnels et le savoir théorique des chercheurs (de Laat et coll., 2014; Loignon et coll., 2018). Ces approches transforment les rapports en les rendant plus égalitaires et aboutissent à la création d’un savoir collectif, renforçant ainsi les capacités individuelles et collectives (Grindell et coll., 2022; Masterson et coll., 2022). Cependant, les systèmes de soins, souvent médicocentrés, compliquent leur application. Le colloque entend offrir des pistes de réflexion pour relever ces défis, en répondant aux besoins des citoyens de s’engager, de tisser des relations et de contribuer au mieux-être collectif (Boivin et coll., 2022; L’Espérance, 2023).
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Galaad Lefay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Catherine Briand (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Programme
Le “co” au centre de l’innovation en santé et de l’apprentissage citoyen.
Ce symposium explore les approches collaboratives (« co ») comme leviers d’innovation pour la santé des individus et des collectivités. En intégrant des pratiques telles que la co-construction, la co-création et le co-apprentissage, ces approches permettent de mobiliser les savoirs citoyens, cliniques et académiques pour répondre aux besoins en santé publique. En mettant l’accent sur la participation active des citoyens, elles favorisent l’émergence de rapports égalitaires et d’un savoir collectif, tout en renforçant les capacités individuelles et collectives.
À travers des présentations, des ateliers et des discussions réflexives, ce symposium vise à démontrer comment ces modèles alternatifs transforment la relation aux soins, décloisonnent les systèmes de santé et contribuent au mieux-vivre ensemble. Concrètement, il sera question d’initiatives telles que le Recovery College, où apprentissage citoyen et rétablissement se conjuguent pour créer un impact tangible sur la santé mentale.
Cet événement d’une demi-journée allie conférences, partage d’expériences et débats pour réfléchir aux défis et aux bénéfices des approches « co ». En réunissant chercheurs, citoyens et professionnels de santé, ce colloque propose un espace d’échange pour inspirer de nouvelles pratiques innovantes, réplicables dans divers contextes, où les citoyens reprennent du pouvoir d’agir sur leur santé.
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Communication orale
Le “co” pour l’innovation en santé: Une introduction collaborativeAnick Sauvageau (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Joanie Thériault (Université Mount)
Dans le contexte social actuel, marqué par des défis croissants et des besoins en constante évolution, il est essentiel d'innover pour promouvoir la santé des citoyens et des collectivités. L’innovation requiert la participation active des citoyens et la collaboration intersectorielle par la mobilisation de pratiques collaboratives. Pour plusieurs bailleurs de fonds, cette collaboration intersectorielle et citoyenne fait désormais partie des critères d’évaluation des projets et des initiatives subventionnées. Il est toutefois possible de faire un constat à l’effet que ce « co » prend de multiples formes. Nous proposons un atelier introductif qui a pour objectif d’explorer les concepts clés associés aux pratiques collaboratives dans le domaine de l’innovations en santé, tels que la co-construction, le co-partenariat, la co-création ou le co-design. Inspiré par le modèle des formations offertes par le Centre d’apprentissage santé et rétablissement, cet atelier adopte une approche collaborative visant à co-construire une vision commune des concepts abordés lors du symposium. Les participants seront invités à discuter, à échanger et à mettre de l’avant leurs savoirs théoriques, pratiques et expérientiels afin de cocréer un savoir partagé. Cet atelier se veut un espace de dialogue et de réflexion, où chaque contribution enrichit la compréhension collective et favorise l'émergence de solutions innovantes pour la santé.
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Communication orale
Le Centre d'apprentissage Santé et Rétablissement (CASR): application du « co » dans un modèle novateur d'éducation, de promotion et de prévention en santé mentaleCatherine Briand (Université du Québec à Trois-Rivières), Myreille Bédard (CÉRRIS - CR-IUSMM), Kathy Dahl (CIUSSS de l'Est de l'ile de Montreal), Agnès Mottier (Centre d'apprentissage Santé et Rétablissement), Julie Paquet (Centre d'apprentissage Santé et Rétablissement)
Le Centre d’apprentissage Santé et Rétablissement (CASR) est le premier et unique Recovery Collegefrancophone en Amérique du Nord. Il s’agit d’un modèle novateur de promotion, de prévention et d’intervention en santé mentale, rétablissement et mieux-être (Perkins et al., 2012, 2017). Depuis 2019, le CASR offre des formations gratuites et ouvertes à tous sur des thèmes liés à la santé mentale. Le CASR est un centre multipartenaire et multisectoriel entre les milieux de la santé, de l’éducation et communautaires. Le savoir expérientiel est placé au cœur des apprentissages en complémentarité aux savoirs cliniques et théoriques. En créant des espaces d’interaction égalitaires et inclusifs entre des apprenants d’horizons variés, le CASR favorise le bien-être et le rétablissement des personnes, la pratique réflexive des intervenants ainsi que l’amélioration des pratiques et la lutte à la stigmatisation.
Le CASR constitue une application concrète du « co » dans le domaine de la pédagogie, de la promotion et de la prévention en santé mentale. Le «co» est intégré à tous les plans : dans l’offre de formation et les principes sur lesquels il s’appuie, de même qu’au sein de sa gouvernance et de sa coordination. Cette présentation mettra en lumière les composantes du CASR permettant l’actualisation du « co » de même que ses retombées sur les individus, les services de santé et les collectivités. Enfin, les défis liés au « co » et les stratégies mises en place au CASR seront abordées.
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Communication orale
Penser le "co" en formation : exploration des principes et mécanismes du modèle d’apprentissage Recovery CollegeCatherine Briand (Université du Québec à Trois-Rivières), Galaad Lefay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Anick Sauvageau (Université du Québec à Trois-Rivières), Brigitte Vachon (Université de Montréal)
Dans un contexte où l’innovation en santé et l’apprentissage citoyen s’imposent comme des leviers essentiels, les approches collaboratives offrent des perspectives prometteuses pour repenser l’éducation en santé. Le modèle Recovery College se distingue par son approche innovante, inclusive et collaborative, qui s’exprime tant dans son mode de gouvernance que dans le codéveloppement des formations et la valorisation de tous types de savoirs, qu’ils soient théoriques, cliniques ou expérientiels.
Cette présentation vise à étudier les fondements conceptuels du Recovery College en identifiant et en caractérisant les mécanismes, principes et valeurs qui le sous-tendent. Elle met en lumière comment la coproduction du savoir, la personnalisation de l’apprentissage et le coapprentissage favorisent la transformation personnelle et contribuent à la réduction des rapports de pouvoir traditionnels. À travers une analyse de la littérature, il s’agira de dégager les éléments structurants de cette approche.
En définitive, cette présentation invite à un échange sur les composantes clés d’une approche collaborative en formation en santé, en envisageant ses implications pour la redéfinition des pratiques éducatives et professionnelles afin de mieux répondre aux enjeux contemporains.
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Communication orale
Flexibilité méthodologique et inclusion dans les processus de co-design : enjeux et réflexionsSana Boudhraâ (Université du Québec à Montréal), Joanie Thériault (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans la perspective du « CO » où la mise en commun et l’inclusion des expertises sont centrales, des questions sur l’apport du co-design se posent : pourquoi et comment l’appliquer ? Le co-design vise à inclure tous les points de vue pour favoriser l'engagement et le sentiment d'appartenance des participant.e.s afin d’augmenter l'appropriation des solutions coconçues et leur efficacité. En santé, cette approche est particulièrement pertinente pour les populations vulnérables, car elle valorise l'expérience vécue, ce qui peut agir comme un vecteur d’empouvoirement. Toutefois, les processus de co-design rencontrent divers enjeux et défis : les conflits hiérarchiques; les écarts entre l'expérience vécue et l'expérience professionnelle ou clinique; les clivages résultant des distinctions méthodologiques et conceptuelles des disciplines; le choix d’outils et méthodes accessibles à tous, indépendamment des compétences et contextes; et le maintien de l’engagement des organisations et des personnes tout le long d’un processus lent, alors que des résultats rapidement applicables sont attendus. À l’aide d’exemples, nous ouvrirons des réflexions et identifierons des stratégies de mitigation soutenant les pratiques de co-design. Nous mettrons en lumière comment le co-design permet de transformer les obstacles en opportunités, de créer des espaces sûrs et inclusifs, de renforcer la cohésion sociale et l'innovation afin de contribuer à façonner un avenir plus équitable et collaboratif.
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Communication orale
Le codéveloppement d’outils soutenant l’apprentissage et la participation sociale de personnes vivant avec un trouble neurocognitifChantal Viscogliosi (UdeS - Université de Sherbrooke)
Problématique. L’utilisation des stratégies cognitives, telles que l’apprentissage sans erreur, la récupération espacée et l’estompage, favorisent l’apprentissage des personnes vivant avec un trouble neurocognitif (TNC) pour maintenir leur participation sociale. Toutefois, ces stratégies cognitives ne sont pas implantées dans les services. Leur adaptation aux situations rencontrées par les personnes vivant avec un TNC représente un défi. Contribution. Cette recherche-action participative a permis d’élaborer des mécanismes de collaboration favorisant la balance de pouvoir. Méthodologie. S’appuyant sur des principes d’éducation personnalisée, de maintien de l’espoir, de reconnaissance des différents types de connaissances, un comité de pilotage impliquant des personnes vivant avec un TNC, proches aidantes et intervenantes a codéveloppé des outils de mobilisation des connaissances pour les stratégies cognitives. Des questionnaires sur l’acceptabilité, l’applicabilité et l’utilité des outils ont été utilisés. Résultats. Des outils tels que des capsules vidéo, des fiches d’exemples pour des situations spécifiques ainsi que des ateliers synchrones ont été codéveloppés. Ces outils expliquent les stratégies cognitives, les principes qui les sous-tendent, les fonctions cognitives atteintes et préservées ainsi que la façon d’adapter les stratégies cognitives aux situations rencontrées en prenant en compte les facilitateurs et les obstacles à l’implantation.
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Communication orale
Présentation d’une expérience de co-construction entre une équipe pluridisciplinaire et des enfants dans le champ de la promotion de la santéClara Boutet (Université de Strasbourg)
Une enquête quantitative portant sur les attentes des enfants en matière de santé a montré que les pollutions constituent une préoccupation centrale pour cette population. Compte tenu des limites des campagnes de prévention habituelles et pour en optimiser l’efficacité, une équipe composée de deux médecins, d’une sociologue qualitativiste, d’une designer et d’une journaliste scientifique a entrepris de co-concevoir un programme de sensibilisation en y associant ses destinataires (des enfants de 9 à 11 ans et leurs médiateurs adultes).
À partir des enjeux d’une méthode ajustée, déployée selon un protocole itératif voulu « scientifique » par les médecins à l’origine du projet, cette présentation discutera des obstacles rencontrés par le collectif de conception.
Cette communication vise d’une part, à retracer l’itinéraire méthodologique de ce projet, de la préfiguration du programme à l’aboutissement du kit pédagogique et, d’autre part, à mettre en lumière les exigences du processus de co-construction. Des ateliers menés avec des enfants en territoires urbain, suburbain et rural ont notamment rendu possible l’accès aux représentations de ceux-ci sur les différents types de pollution. Ces informations ont permis de développer un programme susceptible de fournir aux enfants les savoirs nécessaires et de les mobiliser en vertu d’une forme d’éco-responsabilisation, ce qui interroge les modalités de participation dans l’élaboration des contenus du programme.