Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Depuis la publication du rapport Brundtland en 1987, le discours autour du développement durable a connu une diffusion et une influence sans précédent grâce à sa grande plasticité conceptuelle. Dès 1995, des chercheurs recensaient déjà plus de 70 définitions concurrentes de la notion (Kirby et al., 1995), tout à la fois paradigme et concept multidimensionnel, cadre de référence consensuel et… slogan à la mode (Schojan et al., 2023).
Le développement durable constitue donc à son degré zéro un discours puissant. De 2003 à 2023, le nombre d’articles scientifiques qui incluent le mot-clé « sustainable development » a connu une augmentation cumulative de 1300 % (Scopus, 2024). De la même manière, le nombre d’entreprises de l’indice S&P 500 ayant publié un rapport de développement durable approchait le 100 % en 2022 (GA Institute, 2022), une augmentation de 25 % en 10 ans. Il n’est donc pas imprudent de dire que le discours sur le développement durable a marqué les esprits dans les sphères politico-institutionnelle, scientifique et économique. A-t-il cependant sensiblement modifié les pratiques?
À ce sujet, le Global Sustainable Development Report 2023 publié par l’ONU est sans appel : le monde est sur la mauvaise voie (off track), avec des progrès notables dans seulement 2 des 17 objectifs de développement durable (ODD) et, pis encore, une détérioration de la trajectoire pour la grande majorité d’entre eux. Pourquoi cet échec du développement durable? Les raisons sont multiples et documentées, mais force est de constater que l’analyse critique des pratiques des acteurs organisationnels a jusqu’ici largement fait défaut (Bansal et Song, 2017).
L’une des avenues de recherche prometteuses émane de l’appel lancé par l’ONU en faveur des Principes pour l’éducation à la gestion responsable (PRME). Les principes… incorporent un appel à intensifier la recherche afin de mieux comprendre « le rôle, la dynamique et l’impact des entreprises dans la création de valeur sociale, économique et environnementale durable ». L’intérêt majeur de ce champ de recherche en émergence réside dans le déplacement du point focal de l’analyse : déplacement de la sphère du discours vers la sphère des pratiques organisationnelles concrètes, de la justification (« pourquoi? ») à l’action (« comment? »), bref le passage de la parole aux actes.
Ce colloque vise à capitaliser sur les nouvelles avenues de recherche ouvertes par cette approche avec l’objectif d’offrir des perspectives de recherche croisées sur les pratiques de gestion responsable. En ce sens, le colloque s’inscrit en réponse à l’appel à l’action et à la mobilisation des sciences de la gestion pour répondre aux grands défis de société (grand challenges) lancé par le comité éditorial de l’Academy of Management Journal (George et al., 2016).
Remerciements :Les coresponsables remercient les membres du comité scientifique et du comité organisateur, notamment Andrée-Anne Guesthier, Josbert Gahunzire✝, Étienne Fouquet, Chaymae Bennani, Raoul Gebert, Hermann Tegninko, Nadia Bakrim, Paulina Arroyo Pardo et Anne-Laure Saives pour leur collaboration précieuse, de même que l'Université de Sherbrooke et l'École de gestion pour leur soutien financier.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Maxime Plante (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Sofiane Baba (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Anne-Marie Corriveau (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Marie-Michelle Gouin (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Accueil et bienvenue
La matérialisation des pratiques de gestion responsable : le cas de deux secteurs industriels
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Communication orale
Les enjeux de la durabilité dans l’industrie extractive : Entre discours et pratiques de gestion du projet Tilenga - TotalEnergiesAsmaa Ata (Université de Nîmes), Meriem Mengi (UNIVERSITE DE PAU ET DES PAYS DE L ADOUR - IAE Pau Bayonne - Laboratoire LiREM)
Mené par TotalEnergies en Ouganda, le projet Tilenga illustre les tensions entre développement économique, exigences environnementales et attentes sociétales dans l'industrie extractive. Alors que l’entreprise met en avant dans sa communication des engagements RSE (empreinte écologique, mesures de compensation, implication de communautés locales), de nombreuses organisations dénoncent les risques associés (biodiversité du parc national des Murchison Falls, émissions de CO₂ générées par l’exploitation pétrolière, déplacements forcés de populations).
D’un côté, les entreprises du secteur adoptent une stratégie de communication pour améliorer leur image et intégrer les ODD à leurs activités. De l’autre, ONG et institutions internationales (BAD, PNUD, ITIE) dénoncent une approche insuffisante face aux conséquences sociales et environnementales. L’étude de cas (Pettigrew 1987 ; Yin 2003) permet d’analyser comment les acteurs de l’industrie extractive tentent de concilier exploitation des ressources naturelles et développement durable en soulevant la question de la durabilité : est-elle une variable de communication, ou alors se retrouve-t-elle dans les pratiques de gestion ?
Ce cas offre un éclairage pour mieux analyser les défis à travers le regard d’experts (Centre Scientifique de Total, universitaires…) ainsi que de citoyens ; par sa complexité, il met en lumière les enjeux liés à la conciliation des différents points de vue, au-delà de la communication de l’entreprise.
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Communication orale
Responsabilité sociale des entreprises pharmaceutique et accès aux médicaments : de la lettre juridique à la pratique managérialeMélanie Bourassa Forcier (École nationale d'administration publique), Yann Joly (Université McGill), Jeannette Trésor Noubissi Sop (UdeS - Université de Sherbrooke)
Parmi les différents acteurs intervenant dans le cadre de l’accès aux médicaments, l’entreprise pharmaceutique, est fréquemment mise au-devant de la scène. Ce fut notamment le cas durant la pandémie de covid-19, apparaissait au cahier des charges sa conduite non-responsable. Cette mise en parallèle de la question de l’accès aux médicaments et de la responsabilité sociale des entreprises pharmaceutiques étant croissante.
C’est dans cette direction que s’aligne notre communication qui propose une exploration approfondie de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans le secteur pharmaceutique, au travers de la présentation des résultats d’une revue de la littérature scientifique sur le lien entre RSE et accès aux médicaments et une analyse qualitative des rapports de RSE des entreprises membres de Médicaments Novateurs Canada, réalisés dans le cadre d’un projet sur l’accès équitable aux médicaments et vaccins brevetés dans le contexte pandémique, bénéficiant d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).
Suivant la logique du colloque, cette proposition retrace la matérialisation de l’exigence juridiquement consacrée du droit de la santé par le biais d’une application managériale des entreprises pharmaceutiques au travers de leurs stratégies RSE. Permettant ainsi d’enrichir la compréhension des pratiques de RSE dans ce secteur et de contribuer à la réflexion sur les implications de ces engagements en lien avec la réalisation du droit à la santé.
Leviers et obstacles à la durabilité
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Communication orale
Contraintes et valeur environnementale : Quels rôles pour les pratiques de gestion des ressources humaines dédiées à l’environnement ?Pascal Paillé (NEOMA Business School)
Cette communication propose d’aborder sous un angle conceptuel en s’appuyant sur des données probantes comment les pratiques de gestion des ressources humaines dédiées à l’environnement permettent aux organisations de neutraliser les contraintes qui affectent l’efficacité environnementale.
Ce sujet est important. Un regard rétrospectif sur l’état des connaissances indique qu’à ce jour la recherche peine à expliquer les raisons pour lesquelles les initiatives managériales pro-environnementales sont parfois défaillantes, et peut-être plus important n’offre peu de modèle à visée explicative.
Rares sont encore les recherches sur les obstacles qui perturbent la capacité d’une organisation d’atteindre la durabilité environnementale. Leur compilation révèle l’existence de multiples barrières qui s’expriment aux niveaux intra- et inter-individuels, managériales, organisationnels, et institutionnels. Ces obstacles touchent toutes les strates organisationnelles indépendamment de l’emploi des personnes au travail, de leurs fonctions, de leurs compétences, ou de leurs habiletés et savoir-faire.
Ces différents obstacles engendrent des contraintes à différents niveaux et supposent des organisations des réponses adaptées. En ce sens, les pratiques gestion des ressources humaines dédiées à l’environnement offrent les leviers pour surmonter les contraintes en préparant leurs membres à s’engager sereinement dans des conduites responsables sources de valeur environnementale.
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Communication orale
Dans les souliers des leaders responsables : Rôles et comportements des dirigeants d’entreprises certifiées B CorpAnne-Marie Corriveau (UdeS - Université de Sherbrooke), Emmanuelle Doré (Université de Sherbrooke), Marilou Fontaine (CIUSSS de l’Estrie – CHUS)
Le leadership responsable (LR) promeut l’interconnexion entre les entreprises et leurs parties prenantes dans la prise en charge des grands défis sociaux et environnementaux1. Il demeure un concept théorique ambigu2-3 dont la mise en pratique est peu traitée. C’est à cette lacune que répond cette étude qui visait à décrire l’exercice du LR à travers l’expérience de leaders d’entreprises certifiées B Corp. Ces dernières ont été ciblées comme des lieux privilégiés d’exercice du LR puisqu’elles répondent aux plus hauts standards de responsabilités sociales et environnementales5-6. Des entretiens avec 12 dirigeants d’entreprises québécoises certifiées B Corp ont permis d’identifier les parties prenantes prioritaires ainsi que les comportements adoptés par les PDG à leur égard.
Les résultats permettent de contraster les modèles de rôles du LR issus de la littérature7-8 à la pratique au sein des B Corp. S’en dégage un nouveau modèle constitué de sept rôles, répartis en deux catégories complémentaires : les rôles de structuration et les rôles de facilitation. Ces rôles se détaillent en comportements distincts selon trois groupes de parties prenantes prioritaires (employés, clients, communauté). En ressort une description plus fine du LR, soutenue par des exemples concrets de comportements de LR. Ces résultats éclairent les leaders responsables pour l’adoption de pratiques qui soutiennent au quotidien leur mission sociale et environnementale.
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Communication orale
Leviers et obstacles dans la formalisation de la gestion du développement durable : étude de cas d’une entreprise d’ingénierie civileDanaël Lambert (UdeS - Université de Sherbrooke), Isabelle Létourneau (Université de l’Ontario français)
Les organisations peuvent, à différents degrés, intégrer le développement durable (DD) dans leur gestion et l’actualiser concrètement par des pratiques et politiques. Une organisation qui progresse dans cette intégration devient plus mature et agit plus durablement. Or, le processus derrière cette évolution demeure incompris. Dans cette idée, le projet de thèse associé à cette présentation vise à amener des éclairages quant aux facteurs pouvant contribuer ou nuire à la progression des organisations dans leur gestion du DD. Une étude de cas, portant sur une organisation de génie civil en structuration et formalisation de sa gestion est présentée. Les résultats préliminaires de ce terrain de recherche permettent de comprendre la réalité de l’entreprise et amènent un éclairage les enjeux d’une organisation de ce niveau de maturité. Des pratiques appuyant l’évolution de l’organisation, comme des démarches de consultation de parties prenantes et des actions ciblées sur les impacts de l’organisation ont été identifiées. À l’inverse, des pistes d’améliorations touchant la structure de gouvernance, la compréhension du DD, l’implication et le développement des différents échelons hiérarchiques ont été relevées. Cette présentation offre un regard sur les leviers et obstacles pouvant influencer le parcours d’une organisation dans l’intégration du DD dans sa gestion et donc dans la mise en place de pratiques durables pertinentes, efficaces et ciblées sur les impacts de ses activités.
Dîner
La gestion responsable, un remède aux tensions et paradoxes organisationnels?
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Communication orale
Zones d’innovation québécoises : paradoxes et stratégies de GRH territoriale pour répondre aux préoccupations d’attraction et de rétention de talentsVéronique Corriveau (UdeS - Université de Sherbrooke), Geneviève Robert-Huot (Université de Sherbrooke)
Avec le déploiement des zones d’innovations (ZI), le gouvernement du Québec cherche à dynamiser durablement son économie en attirant des acteurs de la recherche, de l’entrepreneuriat et des industries. Ce contexte suscite des préoccupations chez les PME déjà établies dans ces territoires qui doivent s’adapter à ce nouvel écosystème tout en contribuant à la création de valeur sociale, économique et environnementale. Des enjeux RH se posent notamment face à la compétition accrue pour attirer et retenir les talents de niveau collégial, professionnel et sans formation spécifique. À cet égard, les ZI occupent un rôle central dans la concertation et le soutien des parties prenantes.
Cette communication propose un cadre conceptuel permettant d’éclairer les tensions vécues par une ZI et les PME d’un tel écosystème. En jumelant la littérature en gestion territoriale des ressources humaines (Mazzilli et Pichault, 2015) et celle sur les paradoxes organisationnels (Smith et Lewis, 2011) ce cadre permettra d’identifier les stratégies existantes ou à construire afin d’intégrer les enjeux de main-d’œuvre aux impératifs du développement durable et du renforcement des milieux de vie de ces zones.
À terme, une étude de cas approfondie permettra aux acteurs responsables du développement des ZI de mettre en œuvre des initiatives favorisant la résilience des PME tout en renforçant l’attractivité des territoires, un élément essentiel pour garantir la pérennité de cette initiative gouvernementale.
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Communication orale
Se réapproprier nos exigences de performance pour viser des pratiques de gestion responsable : ce que nous pouvons apprendre des Alumni d’un programme de sport d’excellenceSébastien Arcand (HEC Montréal), Adrien Jean-Pierre (HEC Montréal)
Dans un contexte de transition socioécologique, il est impératif d’agir rapidement, en profondeur afin de favoriser un impact important (GIEC, 2023). Pourtant, ces injonctions de performance rappellent celles du néolibéralisme, souvent perçues comme un frein à une transition durable (Hamant, 2023). Pour rendre cet enjeu concret, nous avons étudié le cas d’Alumni du programme de sport d’excellence des Carabins de l’Université de Montréal qui transposent au sein de leurs organisations professionnelles leur précédente quête de performance sportive et académique. Les apprentissages réalisés nous ont permis de répondre à la problématique : Comment les organisations peuvent-elles coconstruire des exigences de performance soutenables tout en favorisant le pouvoir d’agir de leurs membres ? À partir d’une autoethnographie, de 23 doubles entretiens non directifs avec ces Alumni et de 4 entretiens semi-dirigés avec des membres de la direction de ce programme, nous analyserons comment cette organisation gère l’articulation entre les exigences de performance sportive et académique et la réussite personnelle. Nous explorerons ensuite l’internalisation de ces injonctions et leur transformation en pouvoir d’agir individuel et collectif. Enfin, nous proposerons un cadre d’analyse des pratiques managériales favorisant un effort collectif soutenable, contribuant ainsi aux réflexions sur la gestion responsable face aux défis de la transition socioécologique.
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Communication orale
Revue narrative sur les tensions identitaires des dirigeants : Effets sur l'identité, la culture et la santé organisationnelleAnnie Chaumont (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Michelle Gouin (Université de Sherbrooke)
Les dirigeants occupent une position stratégique dans les organisations et sont confrontés à des tensions identitaires complexes. La littérature scientifique montre que ces tensions émergent notamment lorsque leurs valeurs personnelles et professionnelles entrent en contradiction avec les attentes et pressions organisationnelles. La culture organisationnelle agit comme un facteur modulant ces tensions, influençant leurs effets sur l’identité du dirigeant, le climat organisationnel et la santé collective.
Cette recherche, basée sur une revue narrative (n=25), propose une première exploration des effets de ces tensions, notamment sur la santé organisationnelle, tout en apportant des éclairages pour de futures recherches. Inscrite dans la thématique du colloque « Passer de la parole aux actes », elle vise à poser les bases de pratiques managériales adaptées, capables de renforcer la résilience et la cohésion organisationnelle.
Synthèse de la journée
Reprise des activités
Pratiques organisationnelles durables : perspectives croisées
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Communication orale
Comment ça va, patron ? Une étude multiniveau sur les déterminants des compétences managériales en contexte de télétravail et la relation avec le présentéisme des employé.esCaroline Biron (Université Laval), Marie-Hélène Gilbert (Université Laval), Hans Ivers (Université Laval), Sandra Salvoni (Université Laval)
La gestion du télétravail représente un défi, avec peu de connaissances sur les facteurs influençant les compétences des gestionnaires en gestion du stress (SMCs). Cette étude examine les facteurs organisationnels qui favorisent ces compétences, essentielles à une santé organisationnelle durable. En mobilisant le modèle Demandes-Ressources (JD-R), nous postulons que les exigences et ressources professionnelles des gestionnaires influencent leur détresse psychologique et leur engagement, ayant ainsi un impact sur leurs SMCs. Nous suggérons également que la perception des employés des SMCs de leur gestionnaire est liée à la réduction du présentéisme en télétravail.
Durant le télétravail obligatoire dû au variant Omicron en 2022, nous avons recueilli des données auprès de 668 employés et 198 gestionnaires d’une organisation publique au Québec. Une analyse multiniveau a comparé les SMCs auto-déclarées des gestionnaires aux perceptions des employés. Les résultats indiquent que seul le soutien social des collègues influence directement la perception des gestionnaires de leurs SMCs, tandis que les autres facteurs de risque sont médiés par leur détresse et leur engagement. En revanche, les perceptions des employés sont principalement affectées par la détresse du gestionnaire.
Cette étude met en lumière des leviers pour renforcer les compétences managériales, favorisant un télétravail équilibré et contribuant à la création de valeur sociale en entreprise.
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Communication orale
Miser sur la confiance pour soutenir le retour au travail: état de la littérature et avenues à explorerMarie-Michelle Gouin (Université de Sherbrooke), Hermann Brice Tegninko Tamokoue (UdeS - Université de Sherbrooke)
Problématique. La confiance serait une clé pour faciliter le retour au travail à la suite d’une incapacité (RaT) (1–3). Concept dont les composantes sont largement documentées dans les sciences sociales et de gestion (4–7), ces dernières restent à être adapter au contexte du RaT (8). Cette revue de la portée vise à identifier les composantes de la confiance lors du RaT.
Méthode. En s’appuyant sur des principes méthodologiques reconnus (9,10), six bases de données sont retenues pour sélectionner les études qui traitent de la confiance et du RaT. La sélection et l’analyse ont été menés par deux examinateurs, à l’aide de Covidence. Une analyse thématique déductive laissant place à l’induction (11) sert à regrouper les composantes de la confiance, soit antécédents, attributs et conséquences de la confiance, dans un tableau.
Résultats. Sur 2795 références, 30 articles ont été sélectionnés, 73 % publiés dans les 10 dernières années. En somme, les composantes sont toutes documentées, principalement dans la relation travailleur - autres parties prenantes (PP). Des caractéristiques d’antécédents reconnus (intégrité, propension à faire confiance, facteurs contextuels) et un attribut (volonté d’agir) restent à documenter. Des conséquences émergeantes sont également documentées.
Conclusion et lien avec le colloque. Les composantes documentées pourront aider à cibler des leviers d’actions efficaces pour améliorer la confiance entre les PP et leur coopération en contexte de RaT.
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Communication orale
La comptabilité à mission® : un outil pour évaluer les efforts fournis par les entreprises pour un monde meilleurSerigne Diop (Université de Ziguinchor)
Le temps où la comptabilité devait juste servir de base objective dans la relation d’agence entre actionnaires et dirigeants est révolu. L’entreprise évolue désormais dans une situation d’agence protéiforme. Ce qui place la comptabilité dans une position privilégiée de source d’information commune à toutes les parties prenantes, et d’une manière plus générale, à toutes les parties intéressées. Ainsi, apparait une nécessaire dynamique évolutive de la comptabilité financière.
Après l’apparition, dans les années 1990-2000, d’une comptabilité qualifiée de verte, de nos jours, les nouvelles préoccupations sociales et surtout sociétales des parties intéressées de l’entreprises nous amènent à théoriser et à vulgariser une nouvelle forme de comptabilité plus inclusive : une comptabilité à mission pour mieux évaluer et suivre les efforts fournis par les entreprises afin de sauver la planète.
Pour mieux asseoir les fondements théoriques de la comptabilité à mission, un cadre théorique formé de la théorie de l’agence et son évolution vers une agence protéiforme et de la théorie de la dépendance envers les ressources (Pfeffer et Salancik, 1978) a été mobilisé.
L’apport des communautés dans la mise en œuvre de stratégies managériales d’adaptation
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Communication orale
Repenser le « prendre soin » en formation initiale et continue : vers une gestion responsable par le dialogue et les communautés de pratique en Santé et Services SociauxJean-Pierre Béland (Université du Québec à Chicoutimi), Louise Carignan (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Les réformes successives et la crise pandémique de la Covid-19 ont profondément impacté le réseau de la Santé et des Services Sociaux au Québec, mettant à l’épreuve les dimensions individuelles, collectives, organisationnelles et politiques du système. Face à la souffrance professionnelle et éthique vécue par les soignants et gestionnaires, il est devenu essentiel de repenser la gestion responsable des pratiques.
Cette communication présente les résultats d’un séminaire multidisciplinaire de dialogue, organisé à l’Université du Québec à Chicoutimi. Ce séminaire, réunissant une vingtaine de professionnels (médecins, infirmières, travailleurs sociaux, gestionnaires, etc.), visait à explorer les stratégies organisationnelles permettant d’atténuer la souffrance éthique dans le contexte postpandémique. Elle présente également les résultats d’un questionnaire semi-directif mené auprès d’une cinquantaine d’intervenants sociaux (agents de relations humaines, éducateurs spécialisés, assistantes sociales, etc.) ayant au moins cinq ans d’expérience dans le réseau. Ces résultats visent à faire connaître l’angle mort vécu chez les soignants et les gestionnaires dans la prestation des services de santé et des services sociaux. Ils soulignent également la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des soignants, afin de favoriser l’expression de leurs souffrances et d'encourager un dialogue constructif sur le sens du « prendre soin » dans leur pratique professionnelle.
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Communication orale
De la perception aux stratégies d’adaptation : pratique de gestion locale du changement climatique en Nouvelle-Calédonie et VanuatuSamson Jean Marie (Institut de recherche pour le développement (IRD))
Les perturbations climatiques constituent un défi majeur pour les sociétés insulaires du Pacifique (Crook et Rudiak-Gould, 2018), particulièrement exposés aux événement extrêmes et aux transformation environnementales. Si les discours internationaux sur le changement climatique mettent en avant l’urgence d’agir, la mise en œuvre effective des stratégies d’adaptation reste inégale et dépend fortement des contextes locaux. Le défi consiste aujourd’hui à insuffler la volonté politique pour « passer de la parole aux actes ». Cette communication propose d’examiner les pratiques de gestion responsable mises en place par les agriculteurs de la Nouvelle-Calédonie et Vanuatu face aux exigences climatiques et environnementales.
En mobilisant une approche interdisciplinaire alliant anthropologie, géographie et climatologie, notre analyse repose sur des enquêtes de terrain menées auprès d’agriculteurs et acteurs locaux confrontés à des événements majeurs, tels que le cyclone Pam au Vanuatu et les périodes de la Niña en Nouvelle-Calédonie. Nous nous intéressons à la manière dont ces communautés perçoivent les impacts du changement climatique et développement des savoirs et savoir-faire locaux pour y répondre, en intégrant les discours scientifiques sur le climat dans les décisions et actions de terrain.
Retour réflexif sur nos usages conceptuels
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Communication orale
La durabilité dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail : sait-on vraiment ce que cela signifie ?A. Aubert-Simard (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST)), Bénédicte Calvet (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), M. Comeau (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST)), D. Denis (Université du Québec à Montréal (UQAM)), Q. N. Hong (Université de Montréal), E. Ledoux (Université du Québec à Montréal (UQAM))
Les systèmes de gestion de la santé et de la sécurité du travail (SGSST) font partie intégrante des pratiques de gestion responsable souhaitable dans les entreprises. Ils couvrent à la fois des valeurs sociales, économiques et environnementales portées par les trois piliers du développement durable (DD). Même si les SGSST sont bien structurés, sait-on vraiment ce que la « durabilité » signifie dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail (SST) ?
Nous avons effectué une revue systématique de la littérature basée sur l’analyse de concept de Walker et Avant (2011). La recherche bibliographique a été effectuée dans neuf bases de données à partir de l’année 2000. Les définitions de « durabilité » ont été codés dans NVivo.
Une grande variété d'utilisations du concept de durabilité a été identifiée : durabilité de l'entreprise, travail durable, employabilité durable, santé durable, prévention durable, programme ou intervention durable. L’intégration des volets économique et environnemental dans les définitions se fait rare. La durabilité représente davantage des aspects sociaux tels que le maintien de la santé des travailleurs tout au long de leur carrière, la promotion de la qualité de vie et de l'inclusion sociale, ou encore l'implication des travailleurs dans l'élaboration des politiques de développement durable de l'entreprise. Ainsi, des efforts restent à faire pour intégrer les trois volets du DD dans la théorie en SST, avant de passer de la parole aux actes.
Dîner
Conférence de clôture
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Communication orale
La responsabilité… au-delà des beaux discoursAllison Marchildon (UdeS - Université de Sherbrooke)