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22e forum
Édition enligne
Samedi 6 novembre 2021

Depuis maintenant plus de 20 ans, l’Acfas organise un forum réunissant des chercheurs et chercheuses avec des collégiennes et collégiens autour d’enjeux de sciences et société. Cette rencontre est aussi l'occasion d'aiguiser son esprit critique et d'affiner son raisonnement scientifique. Pour cause de pandémie, le forum 2021 a pris une forme hybride. Quelques délégations se sont réunis en présence dans leur établissement. Puis, elles se sont joint à tous les autres participants en visio-conférence. L’activité s'est déployée sur une journée, au lieu de la fin de semaine habituelle.

 

ESPRIT SCEPTIQUE APPLIQUÉ

Selon le philosophe Mario Bunge, le sceptique adopte à la manière de Descartes le doute méthodique. Il se méfie d’entrée de jeu des propositions trop belles, trop extraordinaires. Il veut d’abord éprouver la proposition. La méthode scientifique est alors son alliée parce que sa « nature » est de mettre les idées à l’épreuve. Le ou la scientifique doit convaincre ses pairs, des sceptiques « puissance 10 ». Ainsi fonctionne cette opération collective qu’est la recherche scientifique. Bon, cela dit, dans le quotidien de la vie, comment appliquer cette méthode questionneuse ? Comment peut-elle enrichir nos discussions, nos prises de décisions ? On construit avec les autres un monde toujours à faire, avec des connaissances certes, mais aussi avec des valeurs, des jugements, des risques à estimer, des incertitudes à jauger. On se doit alors d’articuler faits avérés et opinions argumentées, et pour cela, il faut se construire une bonne tête : éthique, poétique, pensante, et consciente des forces comme des limites de son cerveau.

  • Comment se faire une bonne tête pensante avec un cerveau sensible aux biais cognitifs?
  • Comment articuler connaissances et jugements pour aller dans le monde de manière adaptative et éthique?
  • Comment négocier ensemble une signification sur la base des faits?
  • Comment construire avec les autres des discussions qui enrichissent mutuellement notre compréhension du monde?
CHERCHEUSE ET CHERCHEURS
  • Audrey GROLEAU, didactique des sciences, Université du Québec à Trois-Rivières
    • Audrey Groleau est professeure de didactique des sciences et de la technologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle contribue à la formation d’enseignants et d’enseignantes du primaire, du secondaire et en adaptation scolaire, d’une part, et à la formation de chercheurs et de chercheuses en éducation, d’autre part. Ses recherches portent sur les rapports à l’expertise scientifique de futures et futurs enseignants, ingénieurs et scientifiques dans le contexte de controverses sociotechniques actuelles.
  • Jérémie McEWEN, philosophie, Collège Montmorency
    • Jérémie McEwen enseigne la philosophie au Collège Montmorency, où il donne, entre autres, un cours intitulé Philosophie du hip-hop. Il y bâtit des ponts entre la philosophie occidentale traditionnelle et la musique afin de mieux saisir les racines multiples de la culture. Il est aussi chroniqueur philo et musique sur les ondes d’Ici Radio-Canada Première (On dira ce qu’on voudra). Et il a publié chez XYZ, La panse, Philosophie du hip-hop : des origines à Lauren Hill, Avant je criais fort et Pays barbare.
  • Albert MOUKHEIBER, neurosciences et psychologie, Université Paris 8
    • Albert Moukheiber est chercheur en neurosciences et psychologue clinicien. Il a travaillé pendant 10 ans à l’hôpital Pitié-Salpêtrière autour des troubles anxieux et de la résilience. Il est aujourd’hui enseignant à l’Université Paris 8 en psychologie clinique et en psychopathologie. En parallèle, il a fondé Chiasma avec des collègues chercheurs, une organisation qui s’intéresse au raisonnement critique et à la flexibilité mentale, et notamment à la manière dont nous formons nos opinions et à leurs impacts sur nos prises de décisions. Il est l’auteur de Votre Cerveau vous joue des tours, publié aux Éditions Allary Editions.

 

VERT URBAIN

 La vie sur Terre se déploie à partir de l’énergie lumineuse du Soleil. Grâce à la photosynthèse, les végétaux transforment cette énergie et deviennent indispensables à notre vie animale. Pour cette raison et pour bien d’autres, on doit trouver des manières de « peindre en vert » ces villes où nous sommes désormais largement rassemblés. Les végétaux sont aussi des alliés incontournables pour affronter les changements climatiques et contrer la pollution de l’air ou les îlots de chaleur. Des pratiques existent déjà – toits verts, agriculture urbaine ou phytoremédiation – et il n'en tient qu'à nous de laisser aller notre imagination pour faire du milieu urbain une véritable « forêt habitée », pour le bien-être de toutes les populations, les humaines et les autres.

  • Quelles recherches font place au « vert » pour contrer la pollution et les dérèglements climatiques?
  • Comment l’agriculture met-elle en symbiose le végétal et les communautés animales dont la communauté humaine?
  • Comment concilier verdissement, développement durable et bien-être des citadins?
CHERCHEUSE ET CHERCHEUR
  • Louise BOURDEAU-LEPAGE, géographie humaine, Université Lyon 3
    • Lise Bourdeau-Lepage, est professeur de géographie à l’université Jean Moulin - Lyon 3, docteure en économie et chercheuse à l’UMR Environnement, ville, société. Ses travaux, dans une optique pluridisciplinaire, portent sur la place de la nature en ville, la mesure du bien-être des individus, l’attractivité territoriale et les inégalités sociospatiales. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la nature en ville dont le dernier s’intitule Nature en ville : désir et controverses (2017), mais aussi Évaluer le bien-être sur un territoire en 2020, et Nature en ville : attentes sociales et actions publiques. Elle est présidente de l’association de science régionale de langue française, éditrice associée à la Revue d’économie régionale et urbaine et à Géographie, Économie et Société.
  • Éric DUCHEMIN, agriculture urbaine, Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU)
    • Éric Duchemin est directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) et du Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU). Depuis plus de 10 ans, il mène des recherches interdisciplinaires sur les enjeux autour de l’agriculture urbaine, afin de documenter ce mouvement social. Il coordonne, entre autres, le projet de recherche Évaluation de l’agriculture urbaine comme infrastructure verte de résilience individuelle et collective face aux changements climatiques et sociaux. Spécialiste reconnu internationalement, il participe à divers projets d'interventions, particulièrement en France, en Belgique et aux États-Unis.
  • Michel LABRECQUE, biologie végétale, Université de Montréal
    • Michel Labrecque est conservateur et chef de division recherche et développement scientifique du Jardin botanique de Montréal depuis 1997. Il est aussi professeur associé au Département de Sciences biologiques de l’Université de Montréal. Depuis plus de 20 ans, il dirige un laboratoire de recherche qui s’intéresse au formidable potentiel des végétaux pour solutionner des problèmes environnementaux. Ici pour restaurer les sols contaminés des friches industrielles, là pour traiter les lixiviats de sites d’enfouissement ou des eaux usées de petites municipalités. Il est cofondateur de la Société québécoise de phytotechnologies.

 

CULTURE NUMÉRIQUE ET ALGORITHMES

Il y a révolution numérique. Des milliards d’humains branchés en temps réel échangeant des « comment ça va », des informations et des connaissances. Ce n’est pas rien. Révolution cognitive à l’image de l’invention de l’imprimerie, disent certains. Un changement majeur où notre vision du monde et notre vie sociale et politique sont largement remodelées. Dans les rouages de cette culture, on y retrouve, entre autres, les mathématiques appliquées que sont les algorithmes. Mais avant que les calculs se mettent à rouler, des humains les conçoivent. Les algorithmes sont « cultivés », ils sont des constructions collectives, politiques, imparfaites, sans cesse transformées, réorientées. Bref, le numérique est une transformation majeure dont il importe de saisir les rouages. Car, si nous fabriquons le numérique, il nous fabrique aussi.

  • Que devrait être une bonne culture numérique ?
  • Quels sont les algorithmes et l’intelligence artificielle, et quels sont leurs impacts sociaux?
  • Quelles sont les avancées en intelligence artificielles et comment les orienter pour le bénéfice de tous?
CHERCHEURS et CHERCHEUSE
  • Dominique CARDON, sociologie et culture numérique, Institut d'études politiques de Paris
    • Dominique Cardon est professeur de sociologie à Sciences Po, à Paris. Ses travaux ont d’abord porté sur les formes ordinaires d’expression dans les médias traditionnels dont la télévision. Il s’est ensuite consacré à l’étude des usages des technologies de communication dont les outils coopératifs et le télétravail. Au début des années 2000, ses recherches portent sur les usages d’internet, dont la gouvernance de Wikipédia et les pratiques des réseaux sociaux en ligne, etc. Depuis 2010, il conduit une analyse sociologique des algorithmes du web et des big data, mais aussi plus largement, il vise à penser la culture numérique dans une perspective dans son ensemble.
  • Marie-Jean MEURS, intelligence artificielle, Université du Québec à Montréal
    • Marie-Jean Meurs est professeure au Département d’informatique de la Faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ses travaux de recherche portent sur l’intelligence artificielle et notamment sur l’apprentissage automatique pour le traitement du langage naturel et l’analyse des données massives. Spécialiste de l’analyse de sentiment appliquée à la santé, elle est également membre fondatrice et coordonnatrice d’HumanIA, groupe de recherche en sciences et humanités sur l’intelligence artificielle, affilié au CIRST.
  • Sébastien PAQUET, collaborations numériques, Service Now, Montréal
    • Sébastien Paquet est gestionnaire des affaires scientifiques au sein du groupe de recherche de ServiceNow (auparavant Element AI) à Montréal. Avant de se joindre à Element AI, il a occupé des postes de chercheur et de professeur, et a été impliqué dans plusieurs jeunes pousses technologiques. Il s'intéresse de près à la collaboration (en particulier entre scientifiques), à l'impact des médias sociaux sur l'évolution des connaissances, et à la culture des organisations. Il détient un Ph.D. en informatique de l'Université de Montréal.

 

MODES DE VIE : faire mieux avec moins

Résilience, transition, durabilité, sobriété; voilà des idées qui sollicitent notre pouvoir d’imagination aux fins d’une transformation de nos manières de vivre. Pour chaque « objet » à produire, poser la question de sa capacité à durer, de sa robustesse, de sa réparabilité, de sa consommation d’énergie, de son utilisation des matières premières. Et si les premières ressources étaient celles qu’on l’on n’utilise pas ou que l’on utilise moins ? Et si l’on repensait radicalement le travail et la production? Dans le milieu de la recherche circulent des concepts et des pratiques telles que l’économie circulaire, les stratégies low-tech, l’écologie industrielle, la transition écologique, la décroissance, etc. Pour relever ce stimulant défi du « faire plus et mieux avec moins », il faut aussi prendre en compte ce que nous sommes, une extraordinaire et très instable combinaison d’émotions et de raison. Il faut donc à la fois œuvrer sur des solutions très pratiques, applicables, et se raconter un récit du monde désirable et soutenable.

  • Quelles sont les pratiques de low-tech et comment peuvent-elles se multiplier?
  • Qu’en est-il des nouveaux lieux de fabrication partagés, les fab labs, les laboratoires vivants?
  • Comment faire circuler un nouveau récit du monde pour contrer celui de la croissance et de la consommation infinies?
CHERCHEURS
  • Yves-Marie ABRAHAM, sociologie de l'économie et décroissance, HEC Montréal
    • Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’économie et mène des recherches sur le thème de la décroissance. Il a codirigé la publication de Décroissance versus développement durable : débats pour la suite du monde (2011) et de Creuser jusqu’où? Extractivisme et limites à la croissance (2015). Puis, en 2019 chez Écosociété, il publie une synthèse personnelle sur la décroissance, intitulée Guérir du mal de l’infini. Il est par ailleurs coresponsable de la spécialisation en gestion de l’innovation sociale au sein de la maîtrise à HEC Montréal, où il offre un cours sur la « décroissance soutenable » depuis 2013. Yves-Marie Abraham est également membre du collectif indépendant de recherche  « Polémos décroissance ».
  • Thibaut FAUCON, innovations low-tech, Agence de la transition écologique (ADEME)
    • Thibaut Faucon est ingénieur à l’Agence de la transition écologique (ADEME). Il est responsable du dispositif d’accompagnement expérimental à l’approche systémique pour les collectivités et les entreprises « Transition systémique » (https://transitionsystemique.fr/). Dans ce cadre, il coordonne l’appel à projets « Stratégies d’innovation systémique low-tech » qui vise à réduire l’intensité et la complexité sociotechniques ainsi que la taille des systèmes économiques pour les réinscrire dans les limites planétaires et les rendre plus résilients aux instabilités des prochaines décennies.
  • Michel LACASSE, éducation et fabrications partagés, Université Laval
    • Michel Lacasse est doctorant en administration et politiques de l’éducation à l’Université Laval. Ses recherches et interventions actuelles portent sur les relations entre les technologies numériques et les pratiques de gestion en contexte éducatif. Il porte une vision des nouveaux lieux de fabrications partagés, qu’il considère être des espaces de mobilisation citoyenne susceptibles de contribuer à résoudre des enjeux sociétaux complexes. Michel Lacasse contribue également au réseau universitaire du Québec, à titre de responsable des services de soutien et de développement pédagogiques de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et comme membre de la Commission de l’enseignement et de la recherche universitaires (CERU) du Conseil supérieur de l’éducation.