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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La recherche qualitative est née au début du siècle dernier d’une volonté de pallier les études statistiques insensibles aux réalités multiples et singulières des acteur·trices de terrain et à leur incapacité à expliquer leurs expériences enchevêtrées. Les premiers travaux en anthropologie et en sociologie ont pavé la voie en jetant les bases d’une façon de faire la recherche au plus près des terrains d’enquête (Morrissette et Demazière, 2019). Dans les années 1980, différentes influences ont conduit à un nouveau type de rapprochement, notamment l’appel de Lieberman (1986) invitant à changer la manière de considérer la relation aux participant·es recruté·es pour les recherches : working with, not working on… Dans cette foulée, l’épistémologie de Schön a soutenu de nouveaux rapports entre recherche et pratique avec la parution de son ouvrage Le praticien réflexif (1983), qui a exercé une influence dans différents champs disciplinaires. La « nouvelle épistémologie de la pratique » (Schön, 2011) proposée s’est inscrite en rupture avec le paradigme de la rationalité technique selon laquelle les réponses aux problèmes professionnels se trouvent dans les savoirs issus de la recherche. Avec d’autres propositions, dont le modèle d’« acteur compétent » proposé par Giddens (1987), plusieurs chercheur·ses ont revu leurs pratiques cloisonnées et les ont ouvertes à la collaboration, acceptant le partage du pouvoir entre les acteur·trices d’une communauté. Les recherches collaboratives accordent aux divers acteur·trices le statut de « coconstructeur·trices du savoir » dans les différentes phases emboîtées d’une investigation conjointe (Bednarz, 2013; Desgagné et al., 2001). Mais qu’en est-il de leur implication concrète dans le processus d’analyse de l’objet de préoccupation mutuelle?

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaire :

Programme

Panel / Atelier

Accueil

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
Présidence : Don Durvil Youyou (UdeM - Université de Montréal)

Panel / Atelier

Conférence d’ouverture

Cette conférence introduira le concept d’extractivisme scientifique en interrogeant des pratiques de recherche, participatives notamment, permettant d’en limiter les effets sur les groupes sociaux le plus marginalisés. De manière préliminaire, l’extractivisme scientifique peut-être défini comme un processus de recherche produisant des terrains minés en même temps que des carrières universitaires. Dans une première partie, il s’agira – à partir des travaux sur ce concept forgé dans les Suds et de ma propre expérience de recherche – d’en établir les fondements (subalternisation et assimilation des connaissances, science en circuit fermé) afin d’en proposer une définition. Dans un second temps, il s’agira de présenter des traditions participatives de recherche, inscrites notamment dans les courants décoloniaux et féministes dès les années 1970, qui ont particulièrement dénoncé cet extractivisme et développé des pratiques de recherche ancrées dans la co-production et la réciprocité avec les autres acteur.trices de la recherche.

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
Présidence : Patrick Roy (Haute Ecole Pédagogique Fribourg)

Communications orales

Session de communications 1

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Savoirs professionnels et scientifiques issus d’une recherche participative composant avec le vivant du terrain et la coopération entre enseignant.es et chercheur.es
    Isabelle Claverie (Aix Marseille Université)

    L’objet de notre communication s’inscrit dans le courant des recherches participatives qui invitent à investiguer les actions professionnelles tout en composant avec la co-constitution du sens des données collectées au fil d’un étayage réciproque entre collaborateur∙trices (Vinatier et Morrissette, 2015). Prenant appui sur une étude questionnant les effets de la mise en œuvre d’un programme d’action culturelle – le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma – sur l'activité professorale, nous souhaitons caractériser le processus développemental déclenché par notre intervention-recherche (Bonnemain, 2019) référée à la démarche d’autoconfrontation (Clot et al., 2000). Nous portons attention aux rôles de chaque protagoniste ainsi qu’aux effets de leurs interactions sur la co-construction progressive des résultats professionnels et scientifiques. Nos investigations montrent que le pouvoir transformatif du dispositif de recherche résulte d’une succession d’allers-retours entre une phase d’observation reposant sur la comparaison interindividuelle (Wallon, 1983) entre acteur.trices de terrain et une phases de coopération activée dans une zone interprétative partagée entre acteur.trice.s de terrain et chercheur.e.s (Morrissette, 2013). Les jeux d’alternance entre ces deux phases engagent l’ensemble des participant.es dans un espace réflexif (Bednarz et al., 2012) évolutif assimilable à un work in progress scientifique déclencheur d’une dynamique (trans)formative reconductible.

  • Communication orale
    Processus de circulation des savoirs entre acteurs éducatifs et chercheurs dans une recherche collaborative visant le développement d’écoles apprenantes en France
    Fabrienne Brière (Aix-Marseille Université), Eléonore Mendiela (Aix Marseille Université)

    Notre contribution s’intéresse au développement d’écoles apprenantes (EA) dans le cadre d’une recherche collaborative associant quatre chercheures, six directeurs d’école, un inspecteur de l’éducation nationale et trois formatrices d’une circonscription. La recherche vise à pérenniser à l’échelle locale les modalités bottom-up de formation continue initiées par l’introduction récente du dispositif des constellations en France. La phase de coproblématisation a permis de dégager des objets communs inhérents aux compétences professionnelles et au rôle des différents acteurs, notamment des directeurs dans les EA. La démarche méthodologique associe des outils issus des théories de l’activité et de la théorie de l’action didactique conjointe. L’avancée du travail de coanalyse s’enracine dans l’alternance de temps d’élucidation des tensions et dilemmes vécus par les acteurs, d’apports issus d’une mixité de domaines scientifiques ainsi que d’analyses individuelles et collectives ancrées dans l’expérience. Les premiers résultats montrent l’importance du maillage des savoirs scientifiques, expérientiels et institutionnels pour accompagner la construction de la professionnalité des formateurs et des pilotes. Au-delà, la délimitation du rôle de chacun au sein des EA met en discussion la transposition des savoirs de métier liés à la conduite d’un travail d’analyse de situations concrètes de travail du contexte de formation à celui du pilotage d’une équipe éducative.

  • Communication orale
    La co-analyse de situations professionnelles dans un Espace de Discussion sur le Travail : Partage des rôles et fondements de l’animation
    Josianne Robert (UdeM), Frédéric Yvon (UdeM - Université de Montréal)

    Les Espaces de discussion sur le travail (EDT) sont des dispositifs d’échange utilisés pour réguler des situations de travail que l’on cherche à améliorer (Stimec et al., 2024). Ces espaces reposent sur une activité de co-analyse par des professionnel·le·s et sont également utilisés en clinique de l’activité avec pour visée de transformer l’organisation du travail (Clot et al., 2021; Yvon et Chaiguerova, à paraître). Le fondement commun de ce dispositif, utilisé tant dans les sciences de la gestion (Detchessahar, 2019) que de l’éducation qu’en psychologie du travail, est que ce sont les professionnel·le·s qui sont le mieux placés pour analyser et trouver des pistes de solution aux problèmes qu’ils et elles rencontrent quotidiennement. Toutefois, cet espace doit être organisé et régulé (Mollo et Nascimento, 2013). Notre communication portera sur la comparaison entre deux séances tenues dans une école secondaire. Nous avons retenu ces deux séances, car l’animation de celles-ci s’est avérée très contrastée : dans l’un des cas, les interventions de l’animateur ont pris beaucoup de place pour guider, reformuler et orienter la discussion, au risque d’imposer sa propre analyse aux professionnel·le·s présents. Dans l’autre cas, la parole a été équitablement distribuée, permettant le développement de chacun des points de vue, mais sans déboucher sur des pistes d’action précises. La comparaison de ces deux séances soulève le paradoxe de l’animation des EDT: guider sans orienter.


Dîner

Dîner

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F

Communications orales

Session de communications 2

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Maillage des savoirs par la communication en contexte de recherche collaborative : le cas du LabCom MeetUX
    Iana Antonova (Université Grenoble Alpes), Grégoire Besson (Université Grenoble Alpes), Fabienne Martin-Juchat (Université Grenoble-Alpes)

    Notre contribution propose un retour d’expériences d’un programme spécifique de recherche collaborative, le Laboratoire Commun MeetUX, financé par l’Agence Nationale de Recherche française. Elle interroge les modalités de circulations entre des savoirs académiques émanant de disciplines qui, traditionnellement, n’échangent pas ou peu avec des savoirs métiers. Dans cette perspective, nous questionnerons la confrontation par la réflexivité des savoirs méthodologiques issus de la recherche à ceux provenant des praticiens en respectant la variété des modes et des formes de justification. Nous proposons ainsi une réflexivité sous trois entrées inter-reliées :
    1. Interroger les controverses autour des différents savoirs disciplinaires et professionnels, et de leur utilité à l’échelle des LabCom. Il sera notamment question de l’intérêt de ce type de projet pour les SHS, qui ne représentent, selon les données de l’ANR, que 3% des Laboratoires Communs en France.
    2. Analyser le processus de collaboration par la communication au sein du Labcom MeetUX, en mettant en lumière les difficultés d’intercompréhension entre des savoirs théoriques et pratiques, lorsqu’ils sont orientés vers un objectif commun.
    3. Questionner la pertinence des recherches partenariales comme les LabCom sur la légitimation, la maturation et l’intégration de nouveaux savoirs, sous forme de méthodologies, dans les pratiques des chercheur.e.s et des acteurs économiques.

  • Communication orale
    Co-analyse et articulation des savoirs scientifiques et expérientiels par l’art
    Lise Dassieu (CIUSSS du Nord de l'île de Montréal), Jacqueline Schneider (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication présente une réflexion sur le rôle de la démarche artistique impliquée dans un processus d’analyse participative des données dans le maillage de différents types de savoirs ainsi que dans la représentation de ce maillage. La recherche mobilisant ce dispositif vise d’une part, à documenter les savoirs générés par des femmes immigrantes ayant vécu des expériences d’accouchement dans un cadre hospitalier à Montréal, et d’autre part, à recueillir leurs points de vue sur les soins reçus.
    Dans un premier temps, nous décrirons la méthodologie d’analyse collective des entrevues individuelles semi-dirigées à réaliser avec les femmes. Celles-ci auront l’occasion de réaliser une analyser thématique (Paillé et Mucchielli, 2012) de ce matériel avec un membre de l’équipe de recherche lors d’une deuxième rencontre individuelle. Dans la même rencontre, les participantes seront invitées à réaliser des illustrations ou des collages pour représenter les sens émergés de cette co-analyse. Nous nous pencherons, dans un deuxième temps, sur les questions suivantes: comment s’articulent au fil de la démarche de co-analyse les théories scientifiques et les savoirs expérientiels que la recherche vise à documenter? Comment la procédure d’analyse collective du matériel empirique produit dans une rencontre formelle d’entrevue met-elle en œuvre cette articulation? Dans quelle mesure la procédure artistique contribue-t-elle à la produire et à la représenter?

  • Communication orale
    Co-analyse et expérience cumulative de la recherche collaborative pour le·la partenaire de terrain : du praticien réflexif au praticien-chercheur
    François Gremion (HEP-Bejune), Maud Lebreton Reinhard (HEP-BEJUNE)

    Toute co-analyse est conditionnée par l’intercompréhension entre le·la chercheur·e et le·la partenaire de terrain, laquelle repose sur des exigences minimales relevant de l’intelligibilité, la vérité, la sincérité, la justesse, la confiance, le partage des connaissances, des savoirs voire des opinions (Habermas, 1976). De cette intersubjectivité va dépendre, au moins temporairement, la création d’un langage commun singulier permettant au Soi et à l’Autre de regarder l’objet étudié. Si le maillage des savoirs théoriques et des savoirs d’action compose en apparence ce langage commun temporaire, la réussite de la co-analyse dans sa visée épistémique dépend de la capacité à contextualiser et décontextualiser les produits de l’analyse en regard de la pratique ordinaire.
    Cette communication s’appuie sur deux recherches collaboratives consécutives menées avec la même partenaire de terrain. Pour la partenaire, l’expérience cumulative de la mise en enquête avec le·la chercheur·e l’inscrit dans un double processus d'acculturation scientifique et de transformation professionnelle qui questionne la visée épistémique du·de la chercheur·e devant garantir l’autonomie interne de la recherche menée (De Bruyne et al., 1974). Dans le passage d’une réflexion synchronique à une réflexion diachronique (de Saint-Martin, 2019), fruit de la co-analyse, la partenaire, praticienne réflexive, se mue en praticienne-chercheure (Kohn, 2001).


Panel / Atelier

Lancement des numéros de la revue RQ + Remise du prix de l’ARQ

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F

Réseautage

Vin d’honneur

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
Présidence : Patrick Roy (Haute Ecole Pédagogique Fribourg)

Panel / Atelier

Accueil

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
Présidence : Don Durvil Youyou (UdeM - Université de Montréal)

Communications orales

Session de communications 3

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Les recherches collaboratives comme stratégie méthodologique novatrice : analyse des tensions intra et inter-rôles parmi les acteurs
    Virginie März (UCLouvain - Université catholique de Louvain), Catherine Van Nieuwenhoven (UCL - Université catholique de Louvain)

    Les paradigmes de recherche traditionnels sont critiqués pour leur éloignement du terrain, limitant leur impact sur les pratiques (Farrell et al., 2021). Les recherches collaboratives permettent de surmonter ce fossé et de proposer des innovations authentiques, en produisant des connaissances nouvelles grâce à la co-construction entre chercheurs et praticiens, impliqués dans toutes les étapes du processus (Coburn et al., 2016 ; Morissette, 2012). Ces partenariats favorisent un engagement continu et des résultats plus démocratiques (Tseng et al., 2018).
    Nous analyserons les recherches du GREFFE comme méthodologie alternative pour explorer des thématiques situées à la frontière de la formation initiale des enseignants et de l’insertion professionnelle. En mobilisant le cadre de Sjölund et al. (2022), nous étudierons les tensions intra et inter-rôles influençant la qualité et l’engagement dans ces recherches. Nous questionnerons les tensions méthodologiques émergentes (connaissances locales vs globales, rapidité des résultats vs lenteur des publications) et discuterons des critères de qualité alternatifs pour rendre compte de la richesse des recherches collaboratives (Welsh, 2021).

  • Communication orale
    Ingénierie didactique coopérative et coenseignement : outils opérationnels du maillage des savoirs
    Hugo Morand (Université Lumière Lyon 2)

    Notre recherche collaborative est portée par un collectif pluricatégoriel (enseignants, conseillers pédagogiques et chercheur) s’est construite autour de la question de la prise en compte de la diversité ethnoculturelle en contexte d’enseignement français à l’étranger dans des écoles françaises relevant de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger et plus particulièrement sur la mise en place d’approches plurielles de l’enseignement-apprentissage.
    Construite sur les modalités d’une recherche « avec » (Pelletier, 2021), la question de l’intrication des registres de savoirs (Wasser & Bresler, 1996) a été prise en compte lors de la conception même de cette recherche. Notre collectif de recherche vise alors à créer des séquences d’enseignement plurilingue, en coenseignement en utilisant les ingénieries didactiques coopératives (Sensevy, 2011).
    Notre communication propose, à travers l’analyse du discours des enseignants et du chercheur lors des phases d’ingénieries didactique coopérative de montrer comment les différentes catégories de savoirs portées par les acteurs.rices se manifestent. De cette manière, à partir des observations menées en salle de classe et d’entretiens d’auto-confrontation, nous tenterons de mettre à jour comment l’articulation entre savoirs théoriques et empiriques naît dans l’action des coenseignant.es et donne naissance à de nouveaux savoirs permettant la poursuite de l’enquête (Dewey, 1938/2006) par le collectif de recherche.

  • Communication orale
    La coproduction du savoir et les enjeux éthiques et épistémologiques en recherche collaborative : cas d’une étude sur la supervision d’enseignant.es formé.es à l’étranger au Québec
    Don Durvil Youyou (UdeM - Université de Montréal)

    La recherche qualitative collaborative repose sur l’idée que les personnes concernées participent activement à la production des savoirs, vision tirée de Schön (1983, 1994), qui affirme que les acteurs sociaux exercent un contrôle réflexif sur leurs actions. Cette approche éthique consiste à mener des recherches « avec » les participant·es, et non « sur » eux. Toutefois, elle soulève des enjeux éthiques et épistémologiques, notamment l’intersubjectivité dans la coproduction du savoir, chaque acteur·trice influençant la collecte et l’interprétation des données par ses vécus et valeurs. Cela nécessite une vigilance constante quant à l’impact de ces subjectivités sur les résultats (Paillé et Mucchielli, 2016). Un défi majeur est que les résultats peuvent amener à poser un regard critique sur les pratiques des acteur·trices de terrain, générant parfois des tensions. Cette communication explore comment ces tensions se manifestent dans une recherche collaborative sur la supervision d'enseignant·es formé·es à l'étranger par des directions d’écoles québécoises en stage probatoire. Ces enseignants·es, parfois sous pression pour s’aligner sur les attentes du système scolaire, y voient une dévalorisation de leur formation et leur bagage expérientiel antérieur. La co-analyse des incidents critiques (Leclerc et al., 2010) est proposée comme une stratégie pour favoriser le développement professionnel des acteur·trices et atténuer les enjeux éthiques et épistémologiques.

  • Communication orale
    Défis initiaux pour le maillage des savoirs en recherche collaborative : le cas d’un projet avec un organisme de logement social et un bailleur de fonds en santé
    Catherine Bélanger Sabourin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Valérie Larouche (Mères avec pouvoir), Mélissa Roy (UQAM)

    Le maillage des registres de savoirs, inhérent aux démarches de « recherche collaborative » (Desgagné, 2001), invite les chercheuses à anticiper le processus d’analyse dès les débuts d’un projet. Cette communication explore les défis liés à ce maillage dans le cadre d’une recherche en travail social avec Mères avec Pouvoir (MAP), un organisme de logement social à Montréal, et un bailleur de fonds en santé. Comme ce projet a une double visée de soutien professionnel et de coproduction de savoirs, les défis anticipés concernent, d’abord, l’explicitation et la négociation des postures épistémiques entre les partenaires, ensuite, partant des besoins professionnels à MAP, celui du passage d’un objet méthodologique à un objet théorique dont le sens sera partagé. La réappropriation collective de concepts parfois galvaudés est ici préalable au processus d’analyse et à la coproduction de savoirs à partir d’entretiens individuels et collectifs avec les intervenantes de MAP.


Dîner

Dîner

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F

Communications orales

Session de communications 4

Salle : F-3016 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Apports de l’analyse thématique réflexive dans une recherche collaborative : le cas de l’évaluation évolutive en contexte de laboratoire vivant
    Jean-François Lévesque (ENAP - École nationale d'administration publique)

    Peu valorisée en administration publique, la recherche collaborative (RC) contribue pourtant à générer des retombées de divers ordres (méthodologiques, analytiques et scientifiques). L’analyse thématique réflexive (ATR) est un exemple de la collaboration qui se joue entre chercheurs et praticiens pendant la collecte et la co-analyse en contexte de RC. La question qui se pose est : quels sont les apports de l’ATR pour la coproduction des connaissances et l’explicitation des pratiques ?
    L’étude de l’évaluation évolutive dans Le Laboratoire en innovation ouverte a permis de mettre en lumière les phases de co-situation-coopération-coproduction renforcées par la triangulation et l’aspect dialogique. Plusieurs méthodes et outils numériques ont soutenu la collaboration lors des activités réflexives au cours desquelles le chercheur a joué les rôles de facilitateur, d’accompagnateur et de formateur, alors que des praticiens chargés de projet ont collaboré à la co-collecte et à la co-analyse. Cette dynamique a encouragé l’explicitation de l’évaluation évolutive, la construction d’une communauté de pratique, le développement des capacités en évaluation, puis la production d’une carte thématique utile à la réflexion et à la conceptualisation. Enfin, certains critères de scientificité mobilisés dans ce contexte de RC ont cadré l’ATR et seront approfondis. Par exemple, la réflexivité du chercheur, la co-observation et la réflexion des membres.

  • Communication orale
    La coproduction de savoirs sur la collaboration intersectorielle : un levier de reconnaissance mutuelle et un moteur pour la mobilisation des connaissances
    Annie Fontaine (Université Laval)

    Cette communication exposera le processus et les retombées d’une recherche-action menée en partenariat par la DSMDI du CIUSSS-CN et deux regroupements régionaux d’organismes communautaires (RAIIQ et AGIR) visant à éclairer les enjeux de la collaboration intersectorielle dans l’intervention auprès des personnes désaffiliées.

    Encadrée par un comité aviseur, cette recherche qualitative s’est amorcée par une démarche de type ethnographique (observation participante et informateurs-clés). Une série de quatre groupes de discussion homogènes (intervenant·es et gestionnaires du secteur communautaire et du réseau public) a permis aux participant·es de s’exprimer librement; par la suite, un groupe de discussion hétérogène a servi à discuter des convergences et divergences entre les points de vue de ces quatre catégories d’acteurs. Un processus itératif et intersubjectif d’analyse de données et de coproduction de savoirs a ensuite été déployé par le biais d’ateliers de co-interprétation des résultats et de co-élaboration de pistes d’action ainsi que d’un forum régional. Cette communication montrera comment l’approche participative, la posture compréhensive et la perspective interactionniste adoptées auront permis aux acteur·trices d’accroitre la reconnaissance mutuelle de leurs contributions et de leurs contraintes respectives. Elle mettra en lumière comment leur implication aura permis de produire des résultats auxquels ils peuvent s’identifier et qu’ils peuvent mobiliser.

  • Communication orale
    Saisir la visée transformatrice de la co-analyse dans la restitution de l’expérience de la co-production de savoirs scientifiques
    François Gremion (HEP-BEJUNE - Haute école pédagodique de Suisse romande), Maud Lebreton Reinhard (HEP-Bejune)

    Les auteur·e·s de cette communication coordonnent un numéro spécial intitulé « Propos libres sur la recherche dans les Hautes Écoles Pédagogiques et institutions apparentées » d’une revue scientifique suisse. A leur demande, les acteur.trices qui ont participé, à divers degrés et formes d’implication (étudiant·e, chargées de recherche, formateur chercheur) à leurs projets de recherches collaboratives (Desgagné, 1997), ont accepté de témoigner de leur expérience de la co-analyse et la coproduction.
    Entre la visée épistémique du·de la chercheur·e et la visée praxéologique du·de la partenaire, l’analyse sémiologique des verbatims permet de faire émerger dans les témoignages des variables de la transformation professionnelle (Wittorski, 2007). Ces dernières ne peuvent néanmoins servir la visée transformatrice que si elles sont mises au service de leur réflexivité (Schön, 1994). Dès lors, c’est l’utilisation de cette resignification de l’expérience par la restitution verbale qui devient un matériau empirique de la visée transformatrice (Perrin, 2010). Cette nouvelle coproduction de savoirs touche le soi professionnel, la pratique ordinaire et le contexte professionnel autant que les représentations, les croyances et par conséquent les attentes des partenaires envers la recherche. La publication envisagée porte ainsi le délivrable qui témoigne des retombées des recherches collaboratives relevant à la fois du développement professionnel et du savoir scientifique.

  • Communication orale
    L’autoconfrontation croisée pour coconstruire des savoirs de métier sur l’enseignement du vivant dans le cadre d’une communauté discursive de pratiques professionnelles
    Corinne Marlot (HEP VD), Patrick Roy (Haute Ecole Pédagogique Fribourg)

    Une Communauté Discursive de Pratiques Professionnelles (Marlot et Roy, 2020) a été mise en place à Fribourg afin d’engager 2 chercheurs didacticiens et 6 enseignants dans le traitement de problèmes d’enseignement-apprentissage sur le vivant au cycle 1 du primaire. Il s’agit de mettre en œuvre un processus de problématisation de la pratique en mobilisant, pour soutenir les interactions, un système d’objets bifaces (OB) (Marlot et al., 2017). Ces objets permettent d’acter la coopération en favorisant la construction d’un arrière-plan partagé nécessaire à l’émergence de savoirs de métier (Brière et Simonet, 2021). Nous nous focalisons sur la phase de coanalyse où un débat d’experts de 2 heures est mené par les chercheurs auprès des enseignants sous la forme d’un entretien d’autoconfrontation croisée. Celui-ci s’appuie sur un film de classe structuré autour d’épisodes emblématiques d’enseignement. Sur la base d’un cadre théorico-méthodologique articulant une triple approche (interactionniste, historico-culturelle et énonciative), les interactions discursives ont été analysées à une échelle mésoscopique afin de faire émerger les savoirs de métier coconstruits en appui sur le système d’OB et à une échelle microscopique afin de caractériser les objets et les sujets de discours relatifs à enseignement du vivant dans le cadre d’une démarche scientifique. Ces analyses montrent que la CDPP a permis une secondarisation des discours chez les enseignants (Jaubert et Rebière, 2021).