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Auteur et co-auteurs
Gabrielle Riopel
UdeM - Université de Montréal
Claudelle Houde Labrecque, Serge Lecours
Université de Montréal
5a. Résumé

La littérature brosse le portrait du trouble de la personnalité limite - borderline (TPB) autour de l’expérience de dysphorie, mais manque à déterminer en quoi elle consiste, au-delà du constat qu’elle puisse être distincte (par ex. différente de la dépression). Afin d’en clarifier la nature, ou la qualité, il apparaît important de décrire en profondeur l’expérience subjective de la dysphorie.

Sous un angle qualitatif inductif inspiré de la phénoménologie descriptive, l’étude vise à décrire l’expérience de la tristesse telle que vécue et exprimée par des personnes vivant avec un TPB. Des entretiens individuels concernant une expérience typique de tristesse ont été effectués auprès d’un échantillon de 11 individus cliniquement borderline, évalués sur le McLean Screening Instrument for BPD.

Les participantes décrivent la tristesse comme intriquée d’un mélange complexe d’émotions désagréables, difficile à départager de la colère et naissant dans un contexte interpersonnel. Perçue comme honteuse et teintée de culpabilité, elle est fréquemment réprimée ou évitée, notamment, dans un souci de ne pas affecter les proches, provoquant par la suite un contrecoup prenant. Quand la perte est reconnue, la tristesse est décrite comme soudaine et souffrante.

Ces résultats préliminaires suggèrent que la tristesse est perçue par les participantes comme une émotion difficilement tolérable et menaçante. Ils jettent un regard nouveau sur la qualité de la souffrance chez les personnes présentant un TPB.