Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Les violences faites aux filles et aux femmes (VFFF), notamment les violences à caractère sexuel (VACS), constituent un problème social et de santé publique majeur. Beaucoup d’efforts ont été faits pour les dénoncer et tenter de les éradiquer, donnant lieu à une panoplie d’initiatives de sensibilisation, d’intervention, de politiques publiques et d’instances comme les tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et conjugales. En dépit d’avancées notables, les manifestations de VFFF, dont les VACS, subsistent. De même, si des avancées notables sont observées dans l’articulation entre la recherche, l’offre de services appuyée sur ses résultats et les formes de mobilisation de connaissances qui en découlent, notamment avec le développement de recherches appliquées de type recherche-action, recherche partenariale, recherche-création, il reste beaucoup à faire.
C’est ici qu’interviennent le Collectif de recherches et d’actions SAS-Femmes et la Chaire de recherche du Canada – Violence sexuelle, prévention, intervention (CRC-VSPI), qui accordent la priorité à la collaboration entre les univers de la recherche et de la pratique, en travaillant étroitement avec celles et ceux directement touchés par différentes formes de violence, en vue de développer des recherches et des actions contribuant à assurer la sécurité, l’autonomie et la santé des filles et des femmes. Nos recherches sont menées en partenariat avec les milieux d’intervention, permettant de décloisonner les savoirs et de générer des productions théoriques, empiriques et pratiques proches des réalités des personnes concernées.
Ce colloque s’inscrit dans la programmation respective de SAS-Femmes et de la CRC-VSPI. Il rassemblera des personnes chercheuses, étudiantes, intervenantes, militantes féministes et expertes de vécu en vue de faire circuler et dialoguer les connaissances issues des différents milieux, mettant ainsi en valeur tant la recherche que les pratiques informées par celles-ci.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Marie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal)
- Madeline Lamboley (Université de Moncton)
- Marisa Canuto (UdeM - Université de Montréal)
- Anne-Marie Nolet (UdeM - Université de Montréal)
- Sarah Grenier-Millette (Université de Moncton)
Programme
Violences à caractère sexuel : signaler et dénoncer
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Communication orale
Mot de bienvenueMarie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal), Madeline Lamboley (Université de Moncton)
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Communication orale
Hiérarchies, informalité et identités : le terreau des violences à caractère sexuel en culture au QuébecSophie-Anne Morency (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication présente les résultats de l’étude intitulée « 3, 2, 1… Action! Une démarche concertée de lutte contre les violences à caractère sexuel en culture au Québec». Menée en partenariat avec l’Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (Adisq) et l’Association des professionnels de l’industrie de l’humour (APIH), cette recherche avait pour objectif de cerner les différents types de VACS présents dans l’industrie culturelle, d’identifier les facteurs de vulnérabilité qui y sont associés, et de proposer des pistes d’action pour les contrer. L’étude repose sur une analyse approfondie de plus de 700 publications traitant des VACS dans le domaine culturel, en plus de données recueillies à partir de groupes de discussion menés en 2023 lors du Sommet sur les violences et le harcèlement à caractère sexuel en culture.
Les résultats montrent que la structure informelle des industries culturelles, combinée aux dynamiques de pouvoir qu’elle engendre, accroît la vulnérabilité des acteur·trices de ces secteurs. En outre, il a été observé que certains groupes sont davantage touchés par les VACS, notamment les personnes racialisées, les femmes, les personnes appartenant à la diversité sexuelle et de la pluralité des genres. Pour conclure, la conférence propose certaines pistes de solution axées sur la prévention, le signalement et la dénonciation, en vue de transformer les pratiques dans l’industrie culturelle québécoise.
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Communication orale
Les injustices épistémiques comme outil d’invisibilisation : qu’en est-il de l’expérience des femmes grosses ayant vécu des violences à caractère sexuel ?Julie Godin (Université d’Ottawa)
Une lunette féministe intersectionnelle nous permet de rendre compte de la prévalence et des conséquences uniques des survivantes de violence à caractère sexuel (VACS) en fonction d’oppressions spécifiques qui structurent leurs expériences (Armstrong et al., 2018). Toutefois, en fonction de croyances grossophobes et sexistes, le vécu des femmes grosses est peu présent dans les discours concernant les VACS, et ce, même si elles en rapportent un taux plus élevé que les femmes plus minces (Tilley, 2015). Elles sont ciblées par ces violences, entre autres, en raison de leur poids et ces agressions sont liée à leur grosseur, par exemple à travers l’usage d’injures grossophobes (Gailey et Prohaska, 2006).
Cette communication, à visée théorique, a pour objectif d’explorer en quoi la voix et la crédibilité des femmes grosses sont dévalorisées lorsqu’elles dénoncent les VACS qu’elles subissent. Pour ce faire, la notion d’injustices épistémiques (Fricker, 2007) sera mobilisée pour rendre compte des inégalités auxquelles ces femmes font face. Ces inégalités s’opèrent en raison de contraintes de ressources pour exprimer précisément leur expérience et de préjudices associés au manque de crédibilité de leur parole par les groupes dominants. Enfin, l’expérience des VACS et de la grosseur par ces femmes peut contribuer à une lecture critique des discours sociaux qui légitimisent ou discréditent les victimes en fonction de rapports de pouvoir inégaux (Leisering, 2006; Loseke, 2003).
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Communication orale
Travailler vers un sentiment de justice: les trajectoires militantes et les émotions des victimes-survivantes de violences sexuelles qui militent en ligneMartine LeCorff (UdeM - Université de Montréal)
Aujourd'hui, au Canada, seulement 5% des agressions sexuelles autodéclarées sont rapportées à la police; encore moins mènent à une condamnation. Ce faible taux, non méconnu des victimes-survivantes, contribue à leur manque de confiance envers le système de justice. Parallèlement, depuis les années 1990, l’activisme féministe en ligne se développe comme forme de résistance aux violences systémiques liées au système de justice, offrant un espace où trouver du soutien et comprendre que ces expériences font parties d’un problème social plus large.
Cette recherche se penche sur le sentiment de justice des victimes-survivantes de violences sexuelles qui militent en ligne.
La méthodologie est qualitative, féministe et ancrée via des entretiens semi-dirigés et une analyse de contenu thématique. Le cadre théorique s’ancre dans leurs trajectoires militantes et leurs émotions.Les entretiens réalisés permettent de faire ressortir les multiples trajectoires militantes, les divers motifs de (dés)engagement, ainsi que l’impact positif de la collectivisation en ligne des expériences de violence, influencés par l’intersection des divers rapports de pouvoir. La colère a été identifiée comme principale émotion motivant l’engagement; la solidarité et l’amitié permettent de le continuer. L’opinion très négative du système de justice contribue à leur l'engouement vers les réseaux sociaux, perçus par certaines participantes comme une des seules manières de travailler vers un sentiment de justice.
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Communication orale
Incels et culture du viol : discours, pouvoir et victimisationOcéane Corbin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La montée médias sociaux a permis le développement d’une multitude de sous-cultures en ligne, dont les incels (involuntary celibates). En plus de plusieurs tueries commises par des hommes qui se revendiquant de cette communauté, les incels ont attiré une attention particulière en raison de leurs discours misogynes ainsi que leur vocabulaire et imaginaire particulier. En analysant 60 fils de conversation (soit environ 1180 messages) sur un de leurs forums principal, l'objectif de la recherche réalisée était de comprendre les constructions de sens et spécificités langagières qui contribuent au caractère misogyne et violent de leurs discours ainsi que percevoir la façon dont les femmes sont représentées sur le forum. En se basant sur Johnson et Johnson (2021), qui posent que la culture du viol repose sur cinq composantes, les résultats obtenus ont été analysés et comparés à ces catégories. Il est ainsi possible d'affirmer que les incels s’avèrent être des acteurs particulièrement présents dans la (re)production de la culture du viol. Ils font appel à de multiples sortes de stratégies discursives afin de rasseoir leur autorité et domination auprès des femmes, comme les menaces, les arguments naturalistes ou encore les insultes. Les incels vont en effet faire preuve d’une utilisation stratégique de la culture du viol : puisqu’ils se positionnent comme victimes, et qu’ils considèrent les femmes comme inférieures, le viol est « justifié » dans leur idéologie.
Dîner
Violences à caractère sexuel : prévenir et intervenir
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Communication orale
Répondre aux besoins des intervenantes en maison d’hébergement pour mieux soutenir les femmes victimes de violence sexuelle dans les relations : la formation MonarqueGeneviève Brodeur (UQAM - Université du Québec à Montréal), Stéphanie Couture (Université Laval), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Catherine Flynn (Université du Québec à Chicoutimi), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Louise Lafortune (Regroupement des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale)
Bien que reconnues pour leur expertise, les intervenantes membres du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC) ont exprimé le besoin de renforcer leurs pratiques en matière de violences sexuelles en contexte de relations intimes (VSRI). Cependant, le programme de formation continue actuel du RMFVVC ne propose pas de contenu pratique et approfondi spécifiquement sur ce sujet. Une analyse des besoins, menée auprès de 179 informatrices clés (intervenantes, gestionnaires, membres de conseils d’administration), a mis en évidence cinq priorités de formation. Sur cette base, trois modules de formation ont été développés en collaboration avec un comité d’intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement. Le premier module vise à aider les intervenantes à reconnaître et identifier les situations de VSRI. Le second les invite à clarifier leur rôle, à réfléchir à leurs valeurs et à évaluer leurs limites personnelles face à ces enjeux. Enfin, le troisième module présente des pratiques d’intervention adaptées, mettant l’accent sur des approches sensibles aux traumatismes et culturellement pertinentes pour soutenir les survivantes. Cette démarche de recherche interventionnelle, impliquant activement les parties prenantes dans la conception d’une formation sur mesure, permet de discuter des défis et enjeux rencontrés par les intervenantes dans leur travail auprès des survivantes de VSRI.
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Communication orale
Survivantes en quête de soutien : les trajectoires de dévoilement et les défis du soutien aux survivantes de violence sexuelle au Nouveau-BrunswickMarlie Ardane Brutus (étudiante baccalauréat en criminologie), Marie-Andrée Pelland (Université de Monction), Lise Savoie (Université de Moncton)
Cette présentation permet de comprendre les trajectoires de dévoilement de femmes francophones du Nouveau-Brunswick. Il s’agit d’analyser les effets du dévoilement sur le soutien formel et informel en identifiant les réactions des personnes qui entendent le récit de femmes et leur interprétation. Il est question de voir à partir du récit de violence sexuelle, quelles formes de soutien sera offerte aux femmes. De plus, la réaction de la personne survivante devant l’aide offerte sera également analysée. La démarche méthodologique de ce projet est basée sur une approche féministe et narrative, laquelle permettra de ressortir les trajectoires individuelles et les contextes sociaux dans lesquels les femmes survivent à l’expérience de violence sexuelle. Le récit d’expériences de douze femmes francophones a été colligé. Les résultats permettent de comprendre que les premières personnes qui reçoivent le dévoilement sont l’entourage personnel. La réaction des proches ne peut être divisée en deux catégories bonne ou mauvaise, elle s’ancre plutôt dans un processus de recherche de sens. En outre, pour le soutien formel, les femmes font appel à divers professionnels de la santé. Cependant, les services spécialisés en violence sexuelle sont dispersés et morcelés. Les intervenantes sont très peu formées aux phénomènes de la violence sexuelle, les femmes se retrouvent souvent devant un vide quant au soutien et aux services offerts.
Violences et diversité sexuelle : comprendre les réalités de la communauté 2SLGBTQIA+
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Communication orale
Violences sexuelles ou violences 2SLGBTQIA+phobes ? Enjeux définitionnels des violences sexuelles pour les personnes de la diversité sexuelle et de genreMarie-France Goyer (Université du Québec à Montréal), Bergeron Manon, (Professeure, département de sexologie, Titulaire de la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur), Geneviève Pagé (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L'étude des violences sexuelles envers les membres des communautés 2SLGBTQIA+ soulève plusieurs enjeux théoriques et définitionnels. En particulier, les distinctions et recoupements entre les insultes ou violences 2SLGBTQIA+phobes et les insultes ou violences à caractère sexuel posent des problèmes de compréhension de ces phénomènes. Ces questions ont émergé lors de l’analyse du projet « Alliance 2SLGBTQIA+ : pour une culture de respect, d’égalité et de consentement en milieu collégial » piloté par la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (titulaire : Manon Bergeron). À partir de l’analyse des expériences rapportées par les femmes LGBTQ+ et les personnes non-binaires ayant participé à cette recherche, nous croisons les données quantitatives et qualitatives pour explorer conceptuellement ces distinctions et recoupements. Nous terminerons par des recommandations pour améliorer les clés de compréhension des violences sexuelles chez les personnes de la diversité sexuelle et de genre.
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Communication orale
Cyberharcèlement sexuel : défis, besoins et pistes d’actionLéna Gauthier-Paquette (L'Anonyme), Shanda Jolette (L'Anonyme), Catherine St-Gelais (L'Anonyme)
La présence de comportements violents et haineux dans l’espace virtuel visant les femmes, les personnes 2SLGBTQIA+ et celles qui se trouvent à l’intersection de diverses oppressions n’est plus à prouver. Les efforts de L’Anonyme pour en circonscrire la prévalence ont d’ailleurs déjà été discutés en 2021: le harcèlement sexuel apparaissait comme la forme la plus fréquente de violence sexiste rencontrée par les 12-25 ans (surtout les femmes et les personnes 2SLGBTQIA+) en ligne. Pour mieux comprendre les besoins de prévention et d’intervention liés à cet enjeu, une évaluation a été menée en 2023-2024 par le biais d’un questionnaire (n=45) et d’entrevues (n=9) réalisées avec des témoins de cyberharcèlement sexuel (CHS). Les données récoltées, triangulées avec les échos du terrain et avec la littérature, ont permis de qualifier la nature des situations de CHS et d’exposer les stéréotypes et les rapports de pouvoir genrés qui sont à la base de ces comportements. Les besoins identifiés pointent vers la mise en place d’initiatives éducatives en matière de cybercitoyenneté et de séduction en ligne, l’initiation de recherches visant à identifier les besoins sous-jacents à la perpétration de comportements de CHS pour mieux les prévenir, la création d’espaces privilégiés et accessibles pour dénoncer et obtenir du soutien adapté ainsi que la mise en œuvre de stratégies politiques et médiatiques visant à favoriser la conscientisation et la mobilisation face à ce type de violence sexiste.
L’intersectionnalité comme outil d’analyse des violences systémiques : comprendre les expériences multiples
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Communication orale
Colonisation, patriarcat et représentations sociales : double surreprésentation des femmes autochtones entre trafic humain et système carcéralSavannah Roy-Hamel (Université d’Ottawa), Cyndy Wylde (Université d’Ottawa)
Cette communication examine les effets croisés du patriarcat, de l’héritage colonial et des représentations sociales sur la double surreprésentation des femmes autochtones au Canada, à la fois comme victimes de la traite des personnes et dans le système carcéral. Bien qu’elles représentent moins de 5% de la population totale, ces femmes constituent plus de 50% des victimes identifiées de la traite et des détenues dans les pénitenciers fédéraux. Ces chiffres reflètent des dynamiques structurelles et des stéréotypes issus de l’histoire coloniale, qui continuent de modeler les perceptions sociales et d’alimenter des pratiques discriminatoires. La présentation se divise en deux volets complémentaires : une introduction qui explore comment les représentations sociales, façonnées par le patriarcat et le colonialisme, influencent les trajectoires des femmes autochtones, suivie d’une analyse des résultats d’un mémoire de maîtrise sur la traite des femmes autochtones. En adoptant une approche intersectionnelle, cette communication mettra en lumière les continuités entre les stéréotypes historiques, les politiques coloniales et les réalités contemporaines des femmes autochtones. L’objectif est de susciter une réflexion critique sur le rôle des représentations sociales dans le maintien des violences systémiques à leur égard.
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Communication orale
Injustices épistémiques et violences systémiques vécues par les femmes victimes de violence ayant reçu un diagnostic de TPL issues de thèse en travail socialCatherine Robert (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Nombre de recherches et témoignages démontrent la difficulté pour les femmes victimes de violences d’être crues et entendues lorsqu’elles dénoncent ces violences et le contrôle vécus. Du mythe de la victime parfaite aux biais genrés, ces femmes peinent à se faire entendre et ainsi à recevoir l’écoute, la crédibilité et l’aide dont elles ont besoin et auxquelles elles ont droit. Lorsque ces femmes sont aussi étiquetées comme étant «TPL», les enjeux de crédibilité et le risque de subir d’autres violences augmentent dû notamment aux préjugés grandement négatifs associés à ce diagnostic. Vues comme colériques, instables, menteuses et théâtrales, qualificatifs qui s’éloignent d’ailleurs grandement de la réalité diagnostic de ce trouble, ces femmes sont considérées comme étant à l’opposée des exigences du genre féminin et aussi à l’opposé de ce que serait une victime parfaite. Et cela dérange. Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse à la construction sociale de ce diagnostic de TPL pour les femmes ainsi qu’aux répercussions d’être étiquetée comme telle sur le processus d’aide de ces femmes victimes. En quoi cette «double étiquette» (victime/TPL) mène-t-elle à des injustices épistémiques et des violences systémiques ? Comment soutenir ces femmes qui sont en fait dans une situation de «double souffrance» ? Dans le cadre de ma présentation, l'auditoire est convié à prendre part à mes réflexions et recherches préliminaires qui s’inscrivent dans le champ du travail social féministe.
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Communication orale
Violences basées sur le genre durant la trajectoire migratoire : réflexions pour des pratiques adaptées en travail socialLaurette Wissler (UdeM - Université de Montréal)
Chaque année, des millions de femmes fuient leur pays en raison de violences ou de violation de leurs droits humains (UNHCR, 2024). Cette présentation s’intéresse aux femmes haïtiennes en situation de migration forcée au Mexique qui ont, pour la plupart quitté Haïti après l’accroissement de l’instabilité économique et politique et des violences multiples (Priya Morley et al., 2021). Certaines ont trouvé refuge en Amérique du Sud, avant de fuir de nouveau vers le nord, traversant parfois 8 à 10 pays. Elles ont mis leur vie en péril avant de se voir imposer une attente «en transit» à la frontière sud du Mexique, dans des conditions de grande précarité (Priya Morley et al., 2021). Le «transit» les expose à de multiples violences basées sur le genre incluant trafic humain et exploitation économique et sexuelle (INMUJERES, 2023). Mobilisant un cadre théorique féministe intersectionnel (Collins et Bilge, 2020) et décolonial (Vergès, 2019), ce projet de maîtrise s’est intéressé aux stratégies de «coping» déployées par ces femmes «en transit» à Tapachula au Mexique. Une méthodologie qualitative a été déployée (entretiens semi-dirigés, observations participantes (Arborio et Fournier, 2021) et autoethnographie (Chang, 2008)) permettant la capture de multiples perspectives et le développement d’une compréhension nuancée. Enfin, nous fournirons des pistes d’intervention pour favoriser le développement de pratiques tenant compte de leurs réalités et du contexte de leurs trajectoires.
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Communication orale
Violences épistémiques et femmes issues de l’immigration : le point de vue d’infirmières en obstétriqueBaptiste Godrie (Université de Sherbrooke), Jacqueline Schneider (UdeM - Université de Montréal)
À partir d’une recherche qualitative et collaborative, ce texte documente les points de vue d’infirmières en obstétrique sur les façons différentielles dont certaines femmes issues de l’immigration sont considérées et traitées dans un contexte hospitalier à Montréal. Les analyses réalisées par les infirmières trouvent une expression dans la notion de violence épistémique (Dotson, 2011). Ce concept permet d’appréhender les pratiques de silenciation auxquelles des personnes sont confrontées lorsqu’elles tentent de témoigner de leurs réalités depuis des positions opprimées dans la société. Nous avons identifié trois pratiques de silenciation de femmes immigrantes dans les récits des infirmières. Premièrement, ces dernières rapportent une écoute différentielle et un discrédit de la parole à cause de préjugés persistants ancrés dans des assignations identitaires culturalistes. Ensuite, elles témoignent de l’existence de propos irrespectueux en présence des femmes lorsqu’il y a une barrière linguistique. Enfin, les infirmières racontent l’exercice d’un plus grand contrôle sur les corps des femmes les plus marginalisées, ceci exprimant leur plus grand assujettissement au processus de «colonisation épistémique» caractéristique de l’appropriation des expériences d’accouchement par la biomédecine (Chadwick, 2019). Nous soulevons également le rôle joué par les rapports de pouvoir entre les médecins et les infirmières dans la production de ces violences et leur réflexivité à cet égard.
Dîner
Violences obstétricales et prévalence des formes de violences subies par les femmes
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Communication orale
Estimer sans stigmatiser : leçons apprises d’une analyse d’estimations de prévalence concernant les femmes vivant avec une mutilation génitale féminine dans les pays d’immigrationVictoria Delisle (Université de Montréal), Romy Labranche (Université de Montréal), Laurie Martin (Université de Montréal), Bilkis Vissandjee (UdeM - Université de Montréal)
Une analyse qualitative de 38 rapports, incluant des pays européens, l’Australie, les États-Unis et le Canada, met en évidence des défis méthodologiques, éthiques et sociaux inhérents à la collecte et à la diffusion de données sensibles. Une tendance prédominante relevée dans la majorité des rapports est le recours à une méthode indirecte pour estimer la prévalence, basée sur l’appariement entre des données de recensement des pays d’immigration et des données internationales publiées par des organisations telles que l’UNICEF et l’OMS. Cette méthode, bien qu’utile pour obtenir des estimations, soulève des questions. Notamment, les rapports abordent rarement les implications de la définition de l’OMS, les dynamiques transnationales ou les expériences d’intégration des femmes dans un nouveau pays. De plus, une perspective sensible au trauma, à des réalités vécues par les filles et les femmes issues de régions où l’estimation de prévalence des mutilations génitales féminines est documentée, demeure largement sous-utilisée à travers les rapports. En mettant en exergue la considération des dynamiques transnationales, une terminologie sensible aux enjeux éthiques liés à la production, à l’analyse et à l’utilisation des estimations de prévalence ainsi que des pratiques collaboratives avec les communautés concernées, les interventions seront inclusives et éthiques tant dans les milieux cliniques, de la recherche que des programmes, dans le respect des droits humains.
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Communication orale
Quand les violences obstétricales forcent le recours aux grossesses-accouchements sans assistance professionnelle : une protection radicale face à un système perçu comme oppressifAudrey Bujold (UQO - Université du Québec en Outaouais), Gervais Christine (Université du Québec en Outaouais), Pierre Pariseau-Legault (Université du Québec en Outaouais)
Dans un contexte où l’obstétrique est marquée par des violences systémiques et genrées, certaines femmes québécoises se tournent vers des grossesses et accouchements sans aucune assistance professionnelle (GANA), c’est-à-dire sans médecin ni sage-femme, pour reprendre le contrôle de leur expérience reproductive. Cette communication orale, basée sur une analyse qualitative d’entretiens individuels menés auprès de 23 femmes et personnes ayant vécu des GANA, explore comment les violences obstétricales – dénoncées pour leur caractère intrusif, humiliant ou coercitif – constituent un point de rupture menant vers ces trajectoires alternatives. En effet, la majorité des participantes ont rapporté des violences obstétricales, telles que des pratiques médicales non consenties, des interventions imposées ou des commentaires dénigrants. Les GANA apparaissent alors comme une mesure de protection radicale, permettant à ces participantes de s’affranchir d’un système perçu comme hostile et de réinvestir leur autonomie. Ce choix s’affirme également comme une contestation explicite de la médicalisation et des dynamiques de pouvoir en obstétrique. En privilégiant les GANA, ces personnes concernées aspirent à une expérience de naissance sécuritaire sur les plans émotionnel et physique. Leur décision traduit une volonté de se réapproprier leur corps, leur maternité et leur pouvoir décisionnel, tout en dénonçant la persistance des violences obstétricales au sein du système de santé.
Quand la vieillesse n’arrête pas le danger : les femmes aînées face aux violences de genre
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Communication orale
Les femmes aînées qui subissent des violences à caractère sexuel dans leurs relations intimes : une portée des connaissancesMarie-Lou Blanchard (Université de Moncton), Marie-Marthe Cousineau (Université de Montréal), Kim Dubé (Université de Moncton), Isabelle Marchand (Université du Québec en Outaouais)
Les violences à caractère sexuel (VACS) dans les relations intimes sont souvent présentes dès le début d’une relation à long terme et se poursuivent dans l’avancée en âge (Band-Winterstein et Avieli, 2022 ; Stöckl et Penhale, 2015). Toutefois, les VACS entre partenaires intimes (VPI) demeurent néanmoins une problématique sous-étudiée (Band-Winterstein et Avieli, 2022 ; Bow, 2018; Yon et al., 2017), et dont les données sont peu accessibles en français. Les VACS dans l’avancée en âge restent taboues. Il est encore commun d’accoler une étiquette d’asexualité et de personnes « non-désirables » aux femmes aînées (Wallach et al., 2024). Rappelons aussi que plusieurs femmes aînées ont grandi à une époque où on ne discutait pas ouvertement de sexualité, et où les VACS entre partenaires intimes n’étaient pas criminalisées (Band-Winterstein et Avieli, 2022). Par conséquent, les femmes aînées ont moins tendance à dévoiler les VACS à leur réseau informel et encore moins à déposer une plainte officielle (Sanz-Barbero et al., 2022). Il apparait ainsi primordial de se pencher sur la problématique spécifique des VACS subies par les femmes aînées dans leur relation intime. Pour entamer cette réflexion, un examen de la portée a été réalisé afin de tracer le portrait des connaissances disponibles au sujet des VACS dans les relations intimes chez les femmes aînées. La communication vise ainsi à partager les résultats de cet état des connaissances.
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Communication orale
La violence extrême contre les femmes : féminicide et « géronto-féminicide » en ItaliePina Lalli (Université de Bologne (Italie))
Dans le cadre d’une recherche sur le féminicide en Italie, on découvre des variables intersectionnelles qui révèlent une vulnérabilité majeure des femmes face à des carences en termes de politique sociale et sanitaire. Dans ce contexte, je propose de me concentrer en particulier sur le féminicide des femmes âgées, qui est en Italie une problématique moins discutée dans les politiques publiques et les médias, bien qu'elle représente une part significative des cas de violences de genre (elle représente même un taux par classe d’âge plus élevé que les autres). Cette catégorie de féminicide met en lumière des dynamiques souvent liées à des facteurs structurels, culturels, et sociaux, comme le manque d’acceptabilité sociale du rôle d’aidant chez les hommes et les carences des politiques sociales d’assistance aux couples âgés, particulièrement lorsque la femme est malade ou dépendante. Ces éléments contribuent à des tensions et des conflits qui peuvent, dans certains cas, conduire à des violences graves, y compris au féminicide. Le « géronticide » des femmes ne peut être compris sans prendre en compte ces facteurs. En reconnaissant ces dynamiques et en mettant en œuvre des politiques sociales adaptées, il est possible de réduire les tensions et de prévenir les violences graves. Une approche intégrée, combinant des réformes culturelles, sociales et économiques, est nécessaire pour protéger les femmes âgées vulnérables et promouvoir une gestion équitable des responsabilités de soin.
Accès à la justice pour toutes les femmes victimes de contrôle coercitif : dispositifs pour une meilleure reconnaissance
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Communication orale
Comprendre le contrôle coercitif pour améliorer la réponse de la police dans les situations de violence entre partenaires intimesCarmen Gill (UNB - University of New Brunswick)
Au Canada, bien que le droit pénal soit fédéral, l'application et la mise en œuvre relèvent généralement de la responsabilité des provinces/territoires (tribunaux) ou des municipalités (services de police), ce qui se traduit par une variété de politiques et de programmes à travers le pays. En 2024, le projet de loi C-332, Loi modifiant le Code criminel (contrôle coercitif d'un partenaire intime) au Canada, a été adopté par la Chambre des communes et fait actuellement l'objet d'un examen par le Sénat. Parallèlement, le Cadre national sur l’intervention policière en matière de contrôle coercitif dans un contexte de relations entre partenaires intimes a été élaboré par le « Comité sur la prévention du crime, la sécurité communautaire et le bien-être » de l'Association canadienne des chefs de police (ACCP), en collaboration avec des universitaires, des décideurs et des organismes communautaires. Le point de vue des policiers sur la manière dont ils doivent intervenir dans les situations de VPI, sur ce qu'ils considèrent comme approprié et sur ce qui est attendu d'eux par leur organisation varie considérablement. Il importe de bien comprendre la complexité de la violence dans les relations intimes et l'impact du contrôle coercitif sur les victimes. Dans cette présentation, nous présenterons le cadre national, les développements en matière d'évaluation du contrôle coercitif dans les situations de VPI et identifier les manifestations du contrôle coercitif.
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Communication orale
Contrôle coercitif : perceptions, compréhensions et besoins exprimés par les femmes immigrantes en contexte de violences conjugales au QuébecChristelle Dao Tilognime (UdeM - Université de Montréal)
Le contrôle coercitif, bien qu’en voie de criminalisation, demeure un concept hautement théorique, souvent bien compris par les professionnels. Mais qu’en est-il des victimes ? Si les institutions travaillent à l’intégrer dans les cadres législatifs au Canada (Aspinall & Gill, 2023), peu de recherches s’intéressent à la manière dont ce concept est perçu et compris par les femmes victimes de violence conjugale, en particulier celles issues de l’immigration. Cette lacune soulève des enjeux majeurs quant à l’accessibilité et à l’appropriation de cette notion par les principales concernées, ce qui pourrait limiter l’effectivité des mesures de protection et d’intervention mises en place. En mobilisant l’approche intersectionnelle, cette présentation vise à analyser les interactions entre les différentes dimensions de l’identité sociale (genre, statut migratoire, religion, race, classe sociale) et les structures normatives, notamment les normes culturelles, les rôles de genre et les dynamiques de pouvoir (Corbeil et al., 2018) qui façonnent la manière dont le contrôle coercitif est perçu chez les femmes immigrantes. Inscrite dans une visée théorique, notre réflexion s’attachera à mettre en lumière les implications liées à la reconnaissance du contrôle coercitif qui peuvent être mises à profit pour orienter les interventions auprès des femmes victimes, posant les bases d’une projet de doctorat dont nous présenterons les principales composantes.
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Communication orale
Quand la justice devient un outil de contrôle : la violence judiciaire vécue par les femmes en maisons d’hébergementMarilyn Coupienne (Université d’Ottawa), Nora Hocianat (Fédération des maisons d’hébergement pour femmes), Élisabeth Viens-Brouillard (Fédération des maisons d'hébergement pour femmes)
Le Québec, avec l’ajout de l’article 51.1 Cpc du code criminel du Canada, ouvre la voie à la reconnaissance de la « violence judiciaire » en matière familiale. Cette avancée dans l’accès à la justice plus équitable et pérenne pour les personnes victimes de violences sexospécifiques expose que les auteurs de violence poursuivent leur contrôle sur leurs victimes à travers les tribunaux. Les maisons d’hébergement constatent que, même lorsque les femmes victimes entreprennent des démarches judiciaires, la violence ne s’arrête pas aux portes du tribunal. Au contraire, les auteurs de violence développent de nouvelles stratégies de contrôle et de domination, exposant certaines failles du droit et du système de justice, pour poursuivre l’emprise et la violence sur leur victime. Sous le couvert du droit de faire valoir leurs droits devant les tribunaux, certains auteurs multiplient les procédures à l’encontre de la victime afin de neutraliser son pouvoir d’agir et sa liberté. Les femmes victimes peuvent être prises au piège lorsque l’agresseur décide d’instrumentaliser à outrance le processus judiciaire et les multiples instances existantes. À partir d’une méthode d’analyse qualitative basée sur des entretiens auprès de femmes et d’intervenantes en maisons d’hébergement, nous souhaitons mettre en lumière la violence judiciaire exercée contre les femmes lorsque les auteurs de violence instrumentalisent les dispositifs judiciaires et en font un levier de contrôle sur celles-ci.
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Communication orale
Les femmes en situation de violence conjugale, elles ont comme une côte de plus : Le genre, porte-à-faux des programmes québécois de logement social ?Élisabeth Arsenault (UdeM - Université de Montréal)
À partir d’une recherche portant sur les trajectoires de vie de locataires de logement social au Québec et d’un séminaire axé sur les enjeux de l’assistance, je me suis intéressée aux effets des programmes de logement social sur les violences et inégalités de genre (VIG). Comment ces programmes entrent-ils en relation avec les multiples axes d’inégalités qui s’enchevêtrent dans la vie des femmes bénéficiaires? S’appuyant sur une analyse intersectionnelle et du continuum de violence (Kelly 1989) tout en interrogeant le dilemme redistribution/reconnaissance de Fraser (2011), ma présentation vise à mettre en lumière comment les VIG qui mènent majoritairement les femmes à demander et obtenir un logement social se prolongent au-delà de l'obtention de celui-ci. Cinq récits de vie coconstruits avec des femmes locataires ont été sélectionnés et analysés pour cerner les contextes et les VIG ayant mené ces femmes en situation de pauvreté et d’instabilité résidentielle, puis saisir dans le temps court et long l’influence du logement social, selon qu’il s’agisse d’un HLM ou d’un PSL privé. En me concentrant sur quatre périodes décisives de leur vie, transversales par effet d’intersectionnalité, je montre comment ces programmes transforment la texture de l’expérience des VIG en raison d’une négligence des besoins genrés changeants et d’une valorisation de logiques néolibérales et patriarcales qui limitent l’émancipation des locataires et alimentent un cercle vicieux de vulnérabilités.
Dîner
Femmes en situation de handicap physique : regard croisé entre vulnérabilité, défis et résilience
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Communication orale
Regard intersectionnel sur les actions préventives développées par les femmes en situation de handicap physique en matière de violences à caractère sexuelVéronique Gauthier (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Sachant qu'au Canada, 40% des femmes ayant un handicap subiront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie, tandis que celles ayant un handicap sévère (handicap ayant des impacts importants sur leur niveau d'autonomie) seraient quatre fois plus à risque de subir ce type d’agression, la diffusion des connaissances sur les résultats de cette recherche réalisée auprès de 22 femmes semble à la fois essentielle et urgente. Porter un regard intersectionnel sur les actions préventives qu’elles ont développées en matière de violences à caractère sexuel permet de produire des pistes de réflexions importantes pour lutter contre les violences à caractère sexuel chez cette population. Le cadre théorique pour cette présentation est féministe avec une perspective intersectionnelle. La méthodologie de recherche a été de type qualitatif. Une méthode d’analyse inductive thématique a été choisie pendant la réalisation de la thèse, car cette méthode permet de mettre de l’avant le vécu des personnes concernées en axant sur leurs voix, leurs savoirs. Socialement, la voix des femmes en situation de handicap physique occupe une place minoritaire et la recherche qualitative est une méthode qui permet de redonner le pouvoir à ces femmes en créant de nouvelles connaissances à partir de leurs savoirs.
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Communication orale
Intersection entre le handicap et la violence conjugale : expériences de femmes canadiennes en situation de handicap qui ont survécu à la violence conjugaleMarjorie Aunos (chercheuse indépendante et militante), David McConnell (professeur, University of Alberta), Coralie Mercerat (TÉLUQ - Université du Québec), Laura Pacheco (professeure, Memorial Universit), Shannon Phelan (professeur, Dhalousie University)
Au cours de leur vie, plus de 50 % des femmes en situation de handicap ont subi des violences de la part d'un partenaire intime. En outre, les femmes en situation de handicap sont confrontées à des obstacles dans l'accès aux services, pouvant augmenter le risque de re-victimisation. L'objectif principal de ce projet était la cocréation, avec des femmes en situation de handicap et des organisations communautaires, d'un cadre pour le développement de soutien et de services adaptés, inclusifs et sensibles aux traumas pour les survivantes de violences conjugales. Dans cette présentation, nous partagerons les premiers résultats d'entrevues individuelles menées avec 10 femmes en situation de handicap qui ont vécu des violences conjugales. Les thèmes suivants y sont abordés : définitions de la violence conjugale ; effets de ces violences sur la vie des femmes ; barrières à l'accès aux services de soutien ; vécu d'identités diverses. Les récits des femmes soulignent l'importance de centrer leurs expériences dans le co-développement d'un cadre de pratiques et de politiques inclusives, tenant compte des traumatismes et basées sur la communauté. Les participantes ont également souligné l'importance de promouvoir une forme d'autonomie relationnelle des femmes en situation de handicap survivantes de violences conjugales, mettant l’accent sur les environnements sociaux qui favorisent le soutien mutuel, le choix et l'action.
Violence entre partenaires intimes chez les jeunes femmes : comprendre les dynamiques et les impacts
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Communication orale
Prévalence des violences subies par les femmes de 15 à 24 ans de la part de leur partenaire intime : Analyse intersectionnelle des facteurs de risque et stratégies de préventionLéa Delambre (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette présentation s’intéresse à la prévalence élevée des violences envers les jeunes femmes de 15 à 24 ans par leur partenaire intime au Canada (Conroy et Cotter, 2017 ; Cotter et Savage, 2019). Cette surreprésentation appelle à une analyse approfondie des facteurs contributifs et à l'exploration de stratégies de prévention efficaces. Dans un premier temps, une approche intersectionnelle sera adoptée pour comprendre les facteurs de risque expliquant cette prévalence. On y abordera les facteurs individuels tels que l'inexpérience relationnelle (Kirkman et al., 2020), les facteurs relationnels comme les dynamiques de pouvoir et les normes patriarcales (Dobash et al., 1998 ; Conroy et al., 2021), ainsi que les facteurs structurels, incluant les inégalités de genre persistantes (Perreault, 2014). Il sera également question des piste de prévention prometteuses, notamment l'importance de l'éducation sur les relations saines et le consentement (UNESCO, 2024), le développement de programmes de prévention ciblés en milieu scolaire et universitaire, et les initiatives sensibilisant les jeunes hommes aux masculinités positives (Hébert et al., 2019 ; Aquilas, 2024). En étudiant les facteurs de risque et les solutions potentielles, l'objectif est de contribuer au développement de stratégies d'intervention adaptées aux réalités de cette tranche d'âge, ouvrant ainsi la discussion sur l'élaboration de politiques et programmes efficaces pour réduire la prévalence de ces violences.
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Communication orale
SYNTHÈSEMarie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal), Madeline Lamboley (Université de Moncton)