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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Ce colloque souhaite documenter les pratiques de résistance vouées à mettre au jour et à questionner les relations genrées du milieu de l’éducation, notamment dans l’enseignement postsecondaire universitaire et collégial, face à une culture de domination masculine qui (re)produit les inégalités basées sur des marqueurs identitaires genrés (Walters et al., 2022). Ces inégalités touchent tant les membres du corps professionnel régulier et contractuel (Dutoya et al., 2019) que la population étudiante (Julien et Gosselin, 2015a, 2015b). Par exemple, les femmes s’occupent davantage de tâches « de soin » importantes pour le maintien de la vie universitaire, mais peu reconnues : mentorat, travail administratif, travail de soutien émotif (Gaudet, 2022).

Face à cet état des choses, les pratiques de résistance dans le milieu de l’éducation sont nombreuses et en effervescence depuis les dernières années : publication d’articles provocateurs et de numéros spéciaux confrontant la domination masculine dans certains champs de recherche (Cunliffe, 2022; Aumais, Basque et al., 2018), mise sur pied de campagnes de sensibilisation aux violences sexuelles en milieu universitaire et de collectifs luttant contre les violences sexistes en milieu scolaire (ex. : On s’écoute, La voix des jeunes compte), transformation des pratiques d’enseignement et de publication de la recherche (Aumais et Dorion, 2024), remise en question des normes d’écriture par le mouvement féministe « writing differently » (Gilmore, Harding et Pullen, 2019). Tant à l’échelle internationale que locale, ces quelques exemples mettent en lumière les initiatives qui, si elles ne permettent pas de résoudre définitivement ces enjeux complexes, permettent d’espérer des avancées et des transformations durables du milieu de l’éducation.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaires :

Programme

Communications orales

Résister par les transformation institutionnelles

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Introduction au colloque
    Isabelle Roberge-Maltais (HEC Montréal), Maryse Tremblay (ESG-UQAM)
  • Communication orale
    Plancher collant, plafond de verre… et qu’en est-il du placard gris ? Perspectives féministes intersectionnelles sur le vieillissement du corps professoral
    Eya Benhassine (Université de Montréal), Alexandra Lecours (UQTR), Marie-Pier Bernard Pelletier (TÉLUQ), Jean-Paul Dautel (UQO), Anne-Renée Gravel (TÉLUQ), Valérie Lederer (UQO - Université du Québec en Outaouais), Jessica Riel (ESG-UQAM)

    Le vieillissement du corps professoral soulève des enjeux majeurs d'équité, diversité et inclusion (EDI) et de santé au travail dans les universités québécoises. Si le plafond de verre et le plancher collant des professeures sont bien documentés, les défis du vieillissement restent largement invisibilisés (Bowen, 2024). L’allongement et la féminisation des carrières professorales (StatCan, 2023) accentuent les inégalités genrées en fin de parcours et les mécanismes d’exclusion silencieux, conceptualisés ici comme le placard gris.

    Cette communication présente les résultats d’une recension des écrits scientifiques et syndicaux (SPUQO-SPPTU-SPUQ), dans le cadre d’une étude plus large sur la création d’environnements de travail capacitants. L’analyse adopte une perspective féministe intersectionnelle intégrant les dynamiques de pouvoir, âge, sexe/genre, racisation, parcours migratoires et capacités diverses, ainsi que les stratégies de résistance face à ces dynamiques.

    Elle révèle des défis structurels souvent ignorés, affectant particulièrement les professeures : âgisme, absence de dispositions adaptées aux carrières prolongées et interrompues par les grossesses et responsabilités familiales, défis de proche-aidance et d’éloignement familial, et lacunes en santé au travail, notamment sur la ménopause. Ces constats appellent une mobilisation pour adapter les pratiques, politiques institutionnelles et conventions collectives pour des carrières plus inclusives et durables.

  • Communication orale
    Négocier l’égalité? Avenues prometteuses et écueils à éviter
    Émilie Genin (UdeM - Université de Montréal), Dalia Gesualdi-Fecteau (Université de Montréal), Mélanie Laroche (Université de Montréal)

    Historiquement, les syndicats constituent d’importants vecteurs de promotion de l'égalité en milieu de travail. Les études montrent en effet qu’ils font la promotion à la fois de la transformation sociale et de l’intégration institutionnelle de l’égalité, ce qui permet notamment de donner aux femmes les moyens d’agir collectivement. Les syndicats élargissent leur champ d’action pour inclure, par exemple, des questions liées à la conciliation travail-vie personnelle, à l’élimination de la discrimination ou d’autres sujets en rapport avec les préoccupations de leurs membres, même si du travail reste encore à faire à ce chapitre. Quelles sont les mesures qui peuvent être négociées dans les conventions collectives pour permettre une meilleure prise en compte des intérêts des femmes dans les milieux universitaires ? En se basant sur une récession des clauses de conventions collectives au Québec et d’entrevues réalisées auprès de syndicats québécois, cette communication propose une analyse des avenues les plus prometteuses pour négocier l’égalité professionnelle et recesse les écueils à éviter. Il apparait en effet que les clauses d’égalité professionnelle ne permettent de véritables transformations que si les employeurs et les partenaires sociaux s'engagent au plus haut niveau et conduisent des changements structurels au système d'emploi. Faute de quoi, plusieurs de ces mesures risquent de demeurer purement cosmétiques.

  • Communication orale
    La confidentialité comme obstacle à l’égalité? Les contrats de silence entourant le dévoilement de violences à caractère sexuel à l’université
    Ariane Gibeau (UdeM - Université de Montréal)

    Dans les dernières années, dans la foulée de #MoiAussi et de l’instauration d’une loi provinciale pour prévenir les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement post-secondaire, les universités ont pris des mesures pour rendre leurs campus plus sécuritaires : implantation ou révision de politiques institutionnelles, création d’un guichet unique pour dévoiler des situations d’abus, etc. Malgré ces avancées, souvent obtenues de haute lutte par des groupes féministes, les politiques institutionnelles destinées à traiter les dossiers demeurent assorties de sévères clauses de confidentialité qui dépassent largement le cadre des enquêtes internes. Certaines plaintes, lorsque reconnues fondées, se concluent par un règlement entre la personne plaignante et l’université, et s’accompagnent d’accords de non-divulgation (NDA) contraignants.
    Ces contrats de silence empêchent-ils l’égalité de genre promise par les établissements? La communication proposée, théorique, fera dans un premier temps appel à différents travaux féministes sur la culture de la confidentialité en milieu d’études et de travail pour réfléchir à la nécessité d’une voix pour les survivantes. Elle interrogera dans un deuxième temps les résistances possibles à travers le recours à des formes de justice alternatives.

  • Communication orale
    La lenteur dans le milieu académique, une utopie? Réflexions féministes sur la culture de la performance à l’université et pratiques de résistance
    Jessica Riel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Façonnée par des logiques capitalistes et patriarcales, la culture de la performance académique, axée sur la productivité et la rapidité, entre en contradiction avec le temps long nécessaire à la réflexion critique. Cette pression constante entraîne une surcharge de travail normalisée, voire banalisée, souvent exacerbée pour certains groupes dont les femmes en raison des rapports sociaux et leur imbrication. Plus nombreuses à assumer des tâches peu valorisées impliquant du care, elles font ainsi face à des exigences accrues. Dans ce contexte, mener une carrière académique impose des compromis, souvent au détriment de la santé et du bien-être personnel, familial, social et professionnel. Comment trouver un équilibre sans compromettre sa carrière ? À travers une approche féministe et intersectionnelle inspirée des réflexions de Berg et Seeber (2016), cette communication interroge les tensions entre lenteur et productivité et vise à réfléchir collectivement à des solutions permettant de repenser la culture de la performance. À cet effet, deux questions seront abordées : Comment repenser le rapport au temps face aux exigences institutionnelles ? Quelles pratiques de résistance permettent de réhabiliter la lenteur comme mode d’engagement intellectuel ? Les participant·es sont invité·es à réfléchir à ces enjeux en amont afin d’alimenter la discussion.

  • Communication orale
    Atelier de réflexion sur la lenteur comme pratique de résistance
    Jessica Riel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les participant.e.s sont invité.e.s à réfléchir collectivement suite à la présentation de Jessica Riel.


Dîner

Dîner de réseautage pour les participant·es

Lunch offert par l'Université TÉLUQ

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Communications orales

Résister par la pédagogie

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Transformer les représentations liées au genre du personnel enseignant de mathématiques au secondaire en formation initiale
    Pauline Champagne (UdeS - Université de Sherbrooke), Jo Anni Joncas (Université de Sherbooke), Claire Moreau (Université de Sherbooke)

    Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 2022), d’importants efforts pour promouvoir l'égalité des genres dans les programmes scolaires et les pratiques d'enseignement et pour favoriser une meilleure représentation des filles dans les domaines des sciences et technologies auraient été réalisés dans les pays de l’OCDE. Néanmoins, il semblerait que l’écart de performance se soit creusé en mathématiques entre les filles et les garçons et que les choix d’orientation des élèves continuent d’être stéréotypés (OCDE, 2019, 2023). Le personnel enseignant, par ses représentations, semble exercer une influence sur la reproduction de stéréotypes de genre à l’école (Duru-Bellat, 1995). Pourtant, si l'école a bien une mission d'égalité entre toutes et tous, la formation initiale du personnel enseignant quant aux questions d’égalité des genres reste insuffisante (Collet, 2016). En nous intéressant à la formation initiale du personnel enseignant de mathématiques au secondaire, nous souhaitons, d’une part, présenter les résultats d’une recension de la littérature sur les représentations sociales (Abric, 2003) liées au genre dans la formation initiale du personnel enseignant de mathématiques au secondaire, et, d’autre part, articuler ces résultats avec la Toile de l’égalité de Collet et al. (2024). Cet outil vise à sensibiliser le personnel enseignant aux questions de genre afin de construire un environnement pédagogique égalitaire.

  • Communication orale
    Table ronde sur la pédagogie féministe
    Bianca  B. Lamoureux (TELUQ), Djemila Carron (UQAM), Rosemarie Fournier-Guillemette (UQAM), Caroline Lambert (HEC Montréal), Claire Moreau (Université Sherbrooke), Maryse Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Claire Moreau, Maryse Tremblay et leurs invitées Caroline Lambert, professeure à HEC Montréal, département de comptabilité; Bianca B. Lamoureux, professeure en gestion scolaire à l’Université TÉLUQ; Rosemarie Fournier-Guillemette, chargée de cours à l’UQAM, à l’IREF et au Département d’études littéraires; et Djemila Carron, professeure au département des sciences juridiques de l'UQAM et directeurice de la clinique de justice sociale de l’UQAM; parlent des manières de transformer les pratiques pédagogiques en intégrant des principes féministes, pour un enseignement plus égalitaire et inclusif.


Panel / Atelier

4 à 5 offert par le Rifdoc et la TÉLUQ

Les participant.e.s sont invité.e.s à partager autour d'un verre.

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Communications orales

Résister en reprenant sa voix face aux inégalités

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Latéralité queer : coécrire en dépit, au-delà et en résistance à l’autorité des positionnalités au sein de l’institution universitaire
    Jade-Léon Préfontaine (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dinaïg Stall (UQAM)

    Écrire avec quelqu’un·e dont le statut dans l’institution est différent pose des questions. Les rapports de pouvoir existent dans l’université. Vouloir les déconstruire est une belle idée, mais elle amène trop souvent à en nier la réalité matérielle, ce qui constitue une autre forme de violence. Comment tenter des formes de complicité queer qui travaillent non seulement à établir d’autres façons d’entrer en relation, mais aussi à ébranler l’autorité accordée à la parole de chacun·e?

    Inspiré·es par Wittig et ses explorations littéraires, nous choisissons un mode de rédaction et d’adresse qui évite, à la lecture, que les propos puissent être réattribués à l’un·e ou l’autre. Améthodologiques et résolument inscrites dans une perspective féministe queer, nos réflexions se construisent dans ce dialogue et nous observons en retour la façon dont il transforme jusqu’à notre réception des œuvres.

    Proposer aujourd’hui cette communication, c’est continuer la conversation, retracer le processus de coécriture et tenter de mesurer comment dont il a transformé nos façons de collaborer – y compris lors de la suite du processus d’accompagnement à la maîtrise en théâtre.

  • Communication orale
    Dynamiques de pouvoir, travail émotionnel et stratégies de résistance des femmes doctorantes dans les relations académiques
    Margaux Morel (HEC Montréal), Isabelle Roberge-Maltais (HEC Montréal)

    Ce projet de recherche examine les structures et dynamiques de pouvoir à l'œuvre au sein de l'université, en particulier les dynamiques de genre en adoptant perspective féministe matérialiste et féministe intersectionnelle. Les relations de supervision sont particulièrement soumises à ces dynamiques de pouvoir, notamment lorsque le superviseur est socialisé en tant qu'homme. En reprenant les concepts de travail gratuit et notamment de travail émotionnel, nous explorons comment les doctorantes naviguent ces relations de supervision et quelles stratégies de résistance elles mettent en place. Le travail émotionnel – soit l’identification ou l’anticipation des émotions d’autrui en vue d’adapter de manière appropriée sa propre expression émotionnelle – est une forme de travail hautement féminisée, invisible, produit d'une socialisation de genre qui poussent de nombreuses de femmes à composer avec des relations inégales. Il peut être la source d’épuisement psychologique, de stress et d'anxiété. Le travail émotionnel est davantage réalisé par les femmes mais aussi attendu de leur part, du fait de leur socialisation genrée. Elles s'exposent donc à une sanction sociale si elles ne le performent pas. Les femmes sont sous-représentées au niveau des études doctorales mais aussi dans les structures de pouvoir de l’université. Cela a des conséquences sur la manière dont les doctorantes tissent des réseaux de solidarité ou sont capables de mobiliser des soutiens en position hiérarchique.

  • Communication orale
    Réflexions et résistances intersectionnelles : expériences étudiantes de discriminations genrées dans la formation doctorale en travail social
    Marie-Ève Carpentier (UdeM - Université de Montréal), Josianne Perpétue Nga (Université de Montréal)

    La présente proposition vise à nourrir notre démarche réflexive en lien avec notre expérience vécue dans un séminaire doctoral à l’Université de Montréal où des dynamiques de sexisme, de racisme et de colonialisme ont marginalisé nos voix, témoigné d’injustices épistémiques et discriminé nos identités de femmes et de femmes racisées (Fricker, 2008). D’abord banalisées, les situations vécues en classe ont été associées, grâce à nos échanges réflexifs entre étudiantes à travers lesquels nous nous sommes inspirés de l’autoethnographie collaborative, à des pratiques discriminatoires (Carlton et MacDonald, 2021). Nous avons analysé ces discriminations à travers les perspectives féministes intersectionnelle (Bilge et Hill Collins, 2023) et décoloniale (Vergès, 2019), ce qui nous a permis de rendre compte de la complexité des rapports de pouvoir et de leurs impacts sur notre réussite académique et notre bien-être. Nous avons choisi d'effectuer un signalement institutionnel collectif pour lequel nous avons obtenu peu de soutien, ce qui a renforcé notre perception d’une culture académique masculine et blanche. Nous souhaitons maintenant réfléchir, proposer et documenter de nouvelles pratiques de résistance collectives comme la création de réseaux de solidarité et l’utilisation de plateformes alternatives (forums de discussion, baladodiffusion, etc.) pour rendre audibles les voix marginalisées, sans compromettre notre réussite académique ni adopter une stratégie de retrait.

  • Communication orale
    La résistance créative des femmes dans le milieu académique par le travail identitaire
    Joëlle Basque (TÉLUQ - Université du Québec), Geneviève Boivin (Université de Sherbrooke), Gabrielle Fortier (Université de Montréal), Coline Sénac (TÉLUQ)

    Avec ce projet nous explorons le travail identitaire des femmes dans le monde universitaire en le considérant comme un phénomène communicationnel réalisé en réaction à des obstacles structurels et/ou culturels liés aux inégalités entre les sexes (Blithe & Elliott, 2020), à des attentes différentes en matière de soins (à la fois au travail et dans la vie privée) (Gaudet et al., 2022), ainsi qu'à des expériences d'injustice épistémique (Fricker, 2009) propres au milieu académique. Nous soutenons que ce travail identitaire peut être considéré comme un acte créatif de résistance (Del Fa et al., 2022). Ce faisant nous ancrons notre travail dans une perspective CCO et une ontologie relationnelle (Cooren, 2020), en proposant que les femmes résistent aux inégalités genrées du monde universitaire articulant leurs identités multiples par la communication, ce qui a le potentiel de (re)définir leur environnement de travail.

    Notre recherche adopte une approche autoethnographique collective en plusieurs étapes. Cela nous permet d'étudier les inégalités auxquelles les femmes sont confrontées dans le monde universitaire et les stratégies de résistance qu'elles mettent en œuvre, à partir d’un travail réflexif et narratif élaboré de façon incrémental par la mise en commun des récits et des interprétations (Kozlowski et al., 2013).

  • Communication orale
    Discussion réflexive sur les pratiques de résistance créative permettant de visibiliser les enjeux genrés
    Joëlle Basque (TÉLUQ - Université du Québec)

    Les participant.e.s sont invité.e.s à avoir une discussion collective suite aux présentations du matin.


Dîner

Dîner en groupe

Lunch sur le site de l'Acfas, chaque personne achète son repas.

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Communications orales

Résister par les initiatives collectives

Salle : E-4025 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
Présidence : Claire Moreau (UdeS - Université de Sherbrooke)
Discutant·e·s : Léa Clermont-Dion (Université Concordia), Maïka Sondarjee (Université d’Ottawa), Kharoll-Ann Souffrant (Université d’Ottawa)
  • Communication orale
    Résister et "prendre soin" de nous: le mentorat universitaire féminin
    Stéphanie Gaudet (Université d’Ottawa), Mariejan Rishwain-Brassard (Université d'Ottawa)

    La culture organisationnelle des universités impose des trajectoires de carrière qui suivent une norme supposée universelle - mais masculine - d'un scientifique libre et mobile et d'un professeur pleinement engagé et passionné (Dubois-Shaik & Fusulier, 2017). Évidemment, ce modèle organisationnel ne correspond pas à la réalité de certains hommes et de la plupart des personnes qui s’identifient comme femmes (Blithe & Elliott, 2020; Drew & Canavan, 2020). Ces normes impliquent des inégalités de genre qui s’observent par un manque de parité dans la représentation du corps professoral, l’accès inégal à des postes permanents, l’iniquité salariale, le partage inégal de la tâche, les violences à caractère sexuel ainsi que l’accès différencié à des ressources symboliques, c’est-à-dire des réseaux, des conférences, du soutien (Gaudet et al., 2022). Les moyens les plus efficaces pour atteindre l’égalité et l’inclusion sont les politiques nationales et organisationnelles dans les processus d’embauche, les politiques de congé parental et de conciliation entre le travail et la vie personnelle (Clavero & Galligan, 2021; Rosa & Clavero, 2022; Sümer et al., 2020). Une façon de résister et de contrer ces inégalités est la création de groupe de mentorat (Ehrich, 2020). Dans cette communication, nous présenterons une réflexion sur les avenues possibles du mentorat en milieu universitaire à partir d’une revue de la littérature thématique.

  • Communication orale
    Alliance solidaire et résistance collective pour soutenir la pratique professionnelle des personnes chercheuses et praticiennes minorisées de la relève dans le milieu de recherche
    Nina Thomas (Université Laval), Eya Benhassine (UdeM - Université de Montréal), Khaoula Boulaamane (CIUSSS CSMLT), Marilou Charron (Centre de recherche pour l’inclusion des personnes en situation de handicap (CRISPESH)), Julie-Christine Cotton (Université de Sherbrooke), Bianca Lamoureux (TÉLUQ), Ulrich Lekomo (UQTR), Roberta Soares (Université d'Ottawa)

    Dans le milieu de la recherche postsecondaire québécois, les dynamiques de pouvoir asymétriques (élitisme, méritocratie, hiérarchies) affectent le bien-être des personnes chercheuses minorisées, en particulier celles de la relève. Ces défis incluent iniquités systémiques, microagressions, précarité financière, isolement social et surcharges liées au care, engendrant stress, anxiété et épuisement (p. ex., B-Lamoureux, 2024 ; Universités Canada, 2019). Contrairement à d’autres contextes provinciaux ou internationaux, ces enjeux au Québec sont rarement abordés sous l’angle des discriminations systémiques, d’où la nécessité d’une approche holistique et émancipatrice du bien-être (Douwes et al., 2023 ; Memon et al., 2021). Cette communication présente une programmation de recherche visant à soutenir les personnes chercheuses minorisées via un Groupe virtuel de soutien et d’analyse de la pratique professionnelle basé sur le coaccompagnement. Ce groupe s’inscrit dans une initiative de regroupement pour le bien-être intersectionnel et la justice transformative en recherche postsecondaire. Inspirée d’approches antioppressives et intersectionnelles, notre programmation explore : les expériences vécues ; les stratégies d’adaptation et de résistance collective ; et des pratiques bienveillantes et inclusives. Par une recherche-développement et accompagnement (B-Lamoureux, 2024), les méthodes mobilisées sont la revue de la portée et le questionnement analytique.

  • Communication orale
    Le sexisme ordinaire, pas notre genre ! : Exemple d’une mobilisation visant à mettre en lumière le sexisme ordinaire en milieu académique et lutter contre ses manifestations
    Eve Bernet (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Mathilde Broquière (INRS), Hermine Counil (INRS), Jessica Dozois (INRS), Léa Maude Gobeille-Paré (INRS), Apolline Maurin (INRS), Linsey Yvette Mouatcho (INRS)

    Contexte : L’initiative « Le sexisme ordinaire, pas notre genre ! », vise à mettre en évidence le sexisme ordinaire à l’INRS et à faire cesser ses manifestations qui contribuent à créer un environnement hostile à l’égard des femmes et des minorités de genre. Un groupe d’étudiantes a développé ce projet pour répondre à deux objectifs : briser l’isolement des personnes vivant du sexisme ordinaire et ouvrir un espace de discussion sur le sujet. Méthode : 1) organisation de rencontres de partage d’expériences entre étudiantes ; 2) création d’affiches sous formes de BD inspirées des témoignages recueillis ; 3) tenue de 2 conférences sur les inégalités de genre dans le milieu scientifique avec Farah Alibay (ingénieure aérospatiale, conférencière et autrice) et Stéphanie Gaudet (Professeure à l’Université d’Ottawa). Retombées : Les affiches ont permis aux perspectives féministes d’occuper les murs de l’Université, une institution traditionnellement dominée par les hommes. Les personnes ayant participé aux rencontres d’échange ont unanimement rapporté que les discussions ont eu un effet positif sur elles. À la suite des conférences, entre 70 % et 95 % des participant·es ont rapporté avoir acquis de nouvelles connaissances sur les inégalités de genre. Plusieurs équipes ont placé des affiches dans leurs laboratoires. Les outils développés sont disponibles sur le site de l'INRS afin d'élargir l'impact de la campagne et d’initier des actions similaires dans d'autres universités.

  • Communication orale
    Table ronde « Académie et activisme » avec Léa Clermont-Dion, Kharoll-Ann Souffrant et Maïka Sondarjee
    Joëlle Basque (TÉLUQ - Université du Québec)

    Joëlle Basque reçoit des invitées qui sont à la fois chercheuses et militantes féministes: Léa Clermont-Dion, Kharoll-Ann Souffrant et Maïka Sondarjee. Ayant chacune publié un essai marquant, bénéficiant de nombreuses tribunes et s'exprimant dans les médias, nos invitées expliquent comment la résistance prend forme à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du monde acaémique, tout en s'appuyant sur la recherche scientifique.