Dans le contexte universitaire canadien, les étudiants pour qui l’anglais ou le français est une langue additionnelle sont une réalité indéniable. Cette population s’accroît du fait de l’internationalisation des campus (Anderson, 2015) et de la mobilité croissante des populations dans un monde de plus en plus interconnecté (Hafernick et Wiant, 2012). Cette évolution concerne l’ensemble du campus et stimule des recherches en linguistique appliquée et en éducation afin de mieux comprendre ses répercussions sur la dynamique de l’apprentissage universitaire (Murray et Nallahaya, 2016). Ces recherches soulignent les besoins spécifiques des étudiants étrangers, non seulement des défis langagiers et culturels au sens large, mais également l’acquisition d’une littéracie propre à leur discipline choisie, et une socialisation conséquente. Surtout, pour assurer la préparation de ces étudiants à poursuivre des études dans une langue qui n’est pas la leur et faciliter leur intégration, leur rétention et ultimement la réussite des exigences universitaires, le corps professoral et les administrations universitaires doivent tenir compte de cette problématique (Arkoudis et al., 2012; Murray, 2016). Il est essentiel de prendre en considération l’hétérogénéité des antécédents linguistiques et culturels, des parcours éducatifs et des aspirations formatives et professionnelles des étudiants pour concevoir des cursus réfléchis qui allient des activités d’apprentissage efficaces et innovantes à des tâches d’évaluation appropriées.
Anderson, T. (2015). « Seeking internationalization: The state of Canadian higher education », Canadian Journal of Higher Education, vol. 45, no 4, 2015.
Hafernick, J.J., et F.M. Wiant. (2012). Integrating Multilingual Students into College Classrooms: Practical Advice for Faculty, Multilingual Matters.
Murray, N., et S. Nallaya. (2016). « Embedding academic literacies in university programme curricula: A case study », Studies in Higher Education, vol. 41, no 7, p. 1296‑1312.