Les stratégies mobilisées par les femmes travailleuses du sexe afin d’assurer leur sécurité au niveau physique, psychologique et sexuel dans le cadre de leur travail
Le travail du sexe, soit l’échange de services sexuels contre des biens matériels ou de l’argent, fait l’objet de nombreux débats sociaux et juridiques. Alors que la position abolitionniste considère les femmes travailleuses du sexe comme des victimes d’exploitation sexuelle, la position optant pour la décriminalisation met de l’avant que celles-ci détiennent un pouvoir d'action et peuvent donner leur consentement libre et éclairé à pratiquer ce métier. Dans la foulée de ces positions polarisées, l’objectif de cette communication est de présenter les stratégies mobilisées par les femmes travailleuses du sexe afin d’assurer leur sécurité au niveau physique, psychologique et sexuel. Les données recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés sont tirées d’une étude qualitative qui visait à documenter l’agentivité sexuelle des femmes travailleuses du sexe, soit la capacité de celles-ci à faire des choix pour leur bien-être, et à identifier, communiquer et négocier leurs limites sexuelles avec leurs clients. Malgré le fait que cette notion se trouve au cœur des débats sur le travail du sexe, elle est très peu documentée dans les écrits scientifiques. Outre le fait que nos résultats questionnent les positions féministes concernant le pouvoir d’action des femmes dans la pratique du travail du sexe, ils permettent aussi une critique des politiques actuelles entourant ce métier, tout en proposant des pistes d’intervention concrètes afin de les outiller dans l’exercice de leur travail.