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Auteur et co-auteurs
Marie-Ève Brunet
Université Laval
5a. Résumé

Situé au croisement du politique et du social, le milieu communautaire a subi de profondes transformations au cours des dernières années. Austérité et néolibéralisme ont amené au foisonnement d’une logique comptable – où tout doit être statistiquement appuyé – reléguant le travail qualitatif au second plan. Ces transformations s’arriment aussi avec le développement des pratiques d’accompagnement. Avec elles, un nouveau paradigme de l’intervention sociale se dessine, soutenu par des injonctions balisant la posture professionnelle des intervenant·e·s.

Cette présentation sera l’occasion de discuter des résultats d’une enquête réalisée auprès de trois organismes communautaires ayant adopté ces pratiques. À partir de l’expérience du sentiment d’impuissance, je rends compte des moyens utilisés par les intervenant·e·s afin d’y faire face et de répondre aux nouvelles exigences de l’accompagnement. Inspirée des travaux de Hochschild (1983) et de Fernandez (2014) sur le travail émotionnel et le travail moral, je relève les mécanismes de gestion émotionnelle et de gestion morale que l’intervenant·e effectue sur lui-même, sur les usager·e·s et auprès de ses collègues afin de maintenir une posture professionnelle dans un emploi émotionnellement exigeant. Ces mécanismes n’opèrent pas de la même façon selon qu’il agit sur une émotion ou sur une valeur, laissant entrevoir que des économies émotionnelles et morales, œuvrant en parallèle, peuvent être dégagées de l’accompagnement.