Le Prix André-Laurendeau ex-aequo 2007 est remis à François-Marc Gagnon, professeur titulaire à la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia.
François-Marc Gagnon est l’un des pionniers de la recherche en histoire de l’art au Québec où il a instauré, dans cette jeune discipline, une tradition de rigueur intellectuelle. Pédagogue, il a formé plusieurs générations à un travail puisant aux sources et à la remise en question des a priori. Comme pour André Laurendeau, on dit de lui qu’il a « de l’attention pour les gens ». Généreux, il partage ses connaissances et la documentation précieuse et inédite qu’il a accumulée au cours d’une carrière de plus de quarante ans. Il est reconnu comme l’historien de l’art le plus important et le plus influent au Québec et au Canada des trente dernières années.
Le chercheur a abordé et approfondi de nombreux corpus, passant de la Nouvelle-France au Québec contemporain, pour finalement couvrir l’ensemble de l’histoire de l’art canadien. La profondeur des enquêtes et des interprétations, nourries des avancées en sciences humaines, caractérise ses travaux. De ce fait, ceux-ci dépassent largement l’univers de l’histoire de l’art.
En 1975, par exemple, il publie La conversion par l’image; un aspect de la mission des Jésuites auprès des Indiens du Canada au XVIIe siècle. Il étudie alors comment les jésuites ont utilisé la fascination de l’image chez les « Indiens » pour faire avancer leur entreprise de conversion.
Autre exemple, en 1978, il publie Paul-Émile Borduas, une biographie critique du peintre. Dix ans plus tard suivra la parution d’un volumineux catalogue de la rétrospective Borduas organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal.
En 1998, Chronique du mouvement automatiste québécois (1941-1954) raconte avec érudition la vie du mouvement artistique automatiste fondé par Borduas. François-Marc Gagnon appréhende alors, dit-on, « d’une manière inégalée en histoire de l’art, non seulement l’histoire d’un mouvement artistique, mais aussi tout le climat intellectuel et culturel d’une époque ».
Son expertise est sollicitée tout autant par le milieu de la recherche que par celui de la diffusion, télévision, musées, maisons de la culture, etc. Son animation passionnée de la série sur l’histoire de l’art du Canal Savoir, qui aura marqué un large public, est un bel exemple de son talent de communicateur.
Aujourd’hui, on le retrouve à la direction de l’Institut de recherche en art canadien Gail et Stephen A. Jarislowsky où il œuvre à la « promotion d’une plus grande appréciation et d’une compréhension plus approfondie de la culture visuelle canadienne, toutes époques confondues ».
texte biographique réalisé en 2007