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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Ce colloque s’inspire de la remise en question de l’injonction à la diffusion dans la sphère universitaire; laquelle est, entre autres, basée sur le principe d’organisation rationnel du travail caractérisant le capitalisme « moderne » (Berger, 2018). Un principe qui, quoique rigoureux dans sa faculté à produire des connaissances « scientifiquement valides », uniformise et normalise les manières de le restituer au sein d’un champ disciplinaire, envisagé comme seul destinataire du savoir produit (Schurmans et coll., 2014). Heureusement, ces formats de diffusion « traditionnels » de la connaissance tendent à être remis en question, et ce, tout particulièrement dans des disciplines récentes qui s’intéressent à la voix des minorités et des marginalisés (ex. : études féministes, genrées et décolonialistes, intersectionnalité, etc.) et à la place du sensible (ex. : la sensibilité éthique, théories de l’affect et esthétique), et qui portent l’intention de sortir le savoir de la seule sphère universitaire (Bell et coll., 2019; Fotaki et coll., 2017; Fotaki et Pullen, 2024; Gilmore et coll., 2019; Gilmore et Kenny, 2015, Katila et coll., 2023; Meier et Wegener, 2017).

Ces visions alternatives font du corps de la chercheuse l’outil premier de toutes collectes ou analyses de données et tentent de « faire vivre » les ressentis physiques ou affectifs des participantes d’une recherche (Fotaki et Pullen, 2024). Elles tentent entre autres de restituer le sensible par l’ethnographie (Plourde, 2023), l’autoethnographie (Maxwell, 2023), la production d’ambiance (Depeau et Feildel, 2016), les perceptions sonores (Battesti, 2016), l’expérience sensorielle et émotionnelle (Audas et coll., 2024). Ce faisant, elles questionnent la validité, l’objectivité et la neutralité de la restitution des savoirs « désincorporés » (Fotaki et coll., 2017). Cette volonté de retourner au sensible, et à la complexité de ce qui sous-tend ce que nous nommons le « social », permet d’éclairer l’hétérogénéité des relations constitutives de la réalité. Dans cette perspective, un nombre grandissant d’éléments se voient acquérir le rôle d’« acteurs » au sein des dynamiques « sociales » à l’étude, des éléments dont les « voix » sont singulières et qui, par conséquent, nécessitent de « singulièrement » les restituer.

Ce colloque se donne ainsi l’objectif de rassembler les multiples voix scientifiques qui se questionnent sur les difficultés de restitution du savoir en suivant des chemins nouveaux, mais aussi inclusifs d’auditoires externes à la sphère universitaire. Il veut offrir un espace où les notions de corps, de sensible et d’affect se présentent à l’articulation de ces questionnements. La « réincorporation » de la recherche n’appelle-t-elle pas, par sa nouveauté, à s’éloigner des formes de restitution conventionnelle? À écrire autrement? À inventer des formes de restitution? À rejoindre un plus grand nombre d’individus apprenants et participants à la recherche?

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Approches de collecte et d’analyse du sensible

Salle : F-3064 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Pour une réflexivité interobjective
    Nicolas Bencherki (TÉLUQ - Université du Québec), Viviane Sergi (ESG-UQAM), Consuelo Vasquez (UQAM)

    La recherche qualitative demande que les chercheuses soient réflexives et lucides quant à la relation es processus de connaissance, les contextes où prennent place ces processus, et leur propre rôle dans ceux-ci. Il faudrait donc que les chercheuses soient conscientes de leur propre impact dans la production de connaissance, alors même que la littérature fait état de la difficulté à garder une distance analytique quand on fait de la recherche proche de sa propre réalité. Comme alternative à cette conception habituelle de la réflexivité, nous soutenons l’idée que la réflexivité devrait révéler ses propres pratiques, outils et dispositifs. En ce sens, en plus de la subjectivité des chercheuses, elle doit révéler tout ce qui fait une différence dans la production de connaissances. Nous empruntons à Bruno Latour sa métaphore spatiale pour rendre compte de ce que tente de faire la recherche : elle tente d’agir à distance pour rapporter du contexte à connaître (B) des savoir dans le contexte de production de la connaissance (A). Ainsi, nous proposons une vision interobjective de la réflexivité, consistant à rendre explicite la manière dont des éléments « venus de loin » interviennent dans le processus de recherche. Le terme « interobjectivité » est aussi un emprunt à Latour, selon qui les artefacts sont des médiateurs de nos relations et bâtissent notre monde commun, tandis que l’objectivité est souvent comprise comme accès « immédiat » à la réalité.

  • Communication orale
    Restituer le sensible du travail à distance: La filature comme méthode ethnographique incarnée
    Claire Estagnasié (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication interroge la filature (Czarniawska, 2007) comme méthode de restitution sensible des savoirs coproduits entre chercheuse et personnes participantes. Mobilisant une ethnographie affective (Gherardi, 2019, 2023), je propose une réflexion sur le rôle du corps dans la filature, à la fois contrainte et ressource. En suivant huit nomades corporatifs durant 22 jours d’observation répartis sur un an, dans différents lieux et différents pays, j’ai développé une approche réflexive qui fait de la présence sensible de la chercheuse un instrument central d’analyse. Loin d’être neutre, le corps engagé capte des dynamiques affectives invisibilisées dans les récits organisationnels classiques. Par une « filature disloquée », intégrant journal de bord et observation numérique, je montre comment le sensible s’inscrit dans les interstices du travail à distance. Cette approche permet ainsi de redéfinir la filature non plus comme simple technique, mais comme un mode d’être-enquête qui tisse les savoirs à même les affects.


  • Communication orale
    Les vignettes : un moyen puissant de restituer les savoirs sensibles
    Nancy Aumais (ESG-UQAM), Viviane Sergi (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    Les vignettes, en tant qu'illustrations empiriques courtes, offrent un potentiel évocateur riche pour restituer les savoirs sensibles. Cette communication explore les formes que peuvent prendre les vignettes et les défis liés à la représentation des expériences vécues. Bien que leur usage en recherche qualitative soit établi (Jarzabkowski et al., 2014; Van Maanen, 2011), leur complexité reste sous-explorée, notamment face à l'attente de volume de données empiriques. En mobilisant une vignette issue d'une étude ethnographique sur les transitions identitaires genrées, cette présentation examine comment les affects et l'incorporation peuvent être capturés et communiqués avec force. Inspirée de l'ethnographie affective (Gherardi, 2019), elle montre également comment le processus de création des vignettes est génératif mais complexe, permettant de prolonger les intuitions de l'enquête. Mots-clés : affect, incarnation, vignette, écriture, restitution.

  • Communication orale
    Restituer les savoirs : écrire autrement en sciences sociales ? Un exemple de thèse de doctorat en communication
    Isabelle Farmer-Dandurand (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    L’objectif premier de cette communication est d’illustrer les nouvelles formes que peuvent prendre les recherches en sciences sociales en prenant l’exemple de ma thèse de doctorat dont le titre est : Changement émergent et présence attentive dans une organisation éveillée. Récit autoethnographique d’un processus de transformation par la présence attentive et la création artistique.

    En présentant d’abord des exemples de formes d’écriture (écritures poétiques, narratives, réflexives; ancrages conceptuels et métathéoriques; récits de pratiques individuelles et collectives), cette présentation vise à montrer une façon différente de structurer une thèse de doctorat. Cette écriture protéiforme soulève inéluctablement la question des rapports de pouvoir entre les postures impliquées, et ce, en évitant de hiérarchiser les savoirs scientifiques au-dessus des autres formes de savoirs pratiques, expérientiels, esthétiques et spirituels. Le second objectif est de discuter de l’art comme approche de recherche (Bochner et Ellis, 2016; Lévy, 2020) ainsi que de l’écriture comme pratique afin de favoriser d’autres façons de produire des connaissances en sciences sociales. Ce choix décisif remet en question l’idéologie économique comme fondement de notre société (Brunat et Fontenel, 2021) et est en contradiction avec les attentes de productivité et de rationalité scientifique (Berger, 2018). Pour conclure, une discussion portera sur les impacts concrets de ce choix et les nouvelles pistes de création afin de participer à agrandir ce champ des possibles.


Communications orales

Nouvelles modalités de diffusion et réception

Salle : F-3064 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    L’expérience esthétique : production, diffusion et visibilité des savoirs
    Brassier-Rodriguez Cécilia (Université Clermont Auvergne)

    Avec ce travail, je propose d’examiner comment l’expérience esthétique peut être mobilisée comme forme sensible de production et de restitution du savoir. Pour cela, je prendrai appui sur les résultats de deux projets culturels et scientifiques réalisés grâce à la participation de personnes réfugiées : coLAB qui a donné lieu à la réalisation d’un film documentaire ; Partage de Cultures qui a conduit à la réalisation de 99 vidéos. Grâce aux activités liées à ces deux productions, les personnes réfugiées participantes se sont engagées dans une expérience esthétique qui a abouti à la création d’une œuvre. Produit comme un contre-récit, cet objet est devenu un objet médiateur qui a contribué à les rendre plus visibles dans l’espace public. Il a également fait vivre au public, constitué par les membres de la société d’accueil, une expérience esthétique. Ce faisant, cette expérience ne permet pas seulement au processus de réalisation d’une œuvre de prendre place, elle exprime aussi pleinement le processus de transformation qui s’opère chez les participants et le public, conduisant à des formes originales de production et de diffusion des savoirs.

  • Communication orale
    Bodyography de mon parcours doctoral : l’interaction entre mon corps, le leur, le vôtre
    Tasha Sarrazin-Audras (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    Le corps n’est pas assez académique (The bodies collective, 2023), ce qui fait en sorte qu’il est souvent mis de côté en recherche, il en va de même pour le corps du / de la cherchereuse qui semble exclu des études en sciences sociales. (Fotaki et al., 2017). Pourtant, le corps est un élément central à la recherche et à la performance. Je vous invite donc à mettre le corps au centre de notre exploration à l’aide d’une méthodologie “bodyographique” axée sur la recherche faites avec, à travers, dans et entre les corps et reconnaissant qu’aucun mode de production du savoir ne se produit sans celui-ci (The bodies collective, 2023). Nous explorerons ensemble la construction de mon lien à la performance et sa solidification à travers mon parcours académique. Plus, particulièrement comment mon corps, celui de mes collègues, celui de mes participant.es, le vôtre ainsi que les interactions entre ceux-ci influencent mon parcours doctoral. Finalement, il sera question de la façon dont j’utilise le corps afin de naviguer dans l’écosystème académique favorisant l’objectivité et la performance dans un monde de « Publish or Perish » (Frey, 2003) et effriter ce lien précédemment construit grâce à des méthodologies et de façons de restituer le savoir qui résonnent avec moi et mon projet de thèse. Bref, il sera question de corps, de performance, la mienne, la leur… peut-être même la vôtre, de méthodes, de problématiques et d’enjeux sensibles.

  • Communication orale
    Multimodalité de la diffusion de la recherche en arts vivants en contexte académique: au coeur des sens et des savoirs du corps
    Johanna Bienaise (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Professeure au Département de danse de l’UQAM, je m’intéresse aux savoirs du corps ancrés dans les pratiques somatiques (Hanna, 2017) et aux savoirs d’action (Masciotra, 2023) des artistes et des praticien.ne.s qui oeuvrent dans des milieux situés (Puig de La Bellacasa, 2014). Choisir le mode de restitution des données sensibles produites à partir de vécus expérientiels demande de se questionner sur les modalités de réception de la recherche. Comment alors repenser nos modes de partage en y intégrant la corporéité, aussi bien des chercheur.eu.se.s que des personnes recevant l’information? C’est ce que la recherche-création en arts interroge entre autres, provoquant « un certain bouleversement des formes de diffusion de la recherche universitaire » (Provost, 2016, p.27). Dans le cadre de cette communication, je présenterai trois expériences de diffusion qui valorisent la reconnaissance d’autres manières de parler de et de faire parler la recherche : un article diffusé en ligne incluant des ballados, un atelier pratique présenté dans le cadre d’un colloque et la co-organisation de journées d’études théorico-pratiques mêlant conférence-discussion, lecture-performance, ateliers et synthèse créative. Il sera alors question de réfléchir à la valeur que nous pouvons donner, dans un contexte académique, à ces démarches de partage « multimodales » et « hybrides » (Provost, 2016) proposées par la recherche en art, souhaitant faire entendre, faire sentir et faire vivre la recherche.

Communications orales

Production et restitution de savoirs sensibles

Salle : F-3064 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
  • Communication orale
    Parler en rivières. Cartographie sensorielle et transformations territoriales
    Nicolas Cadieux (Université d'Ottawa), Manuel Charette (Université d'Ottawa)

    Dans le cadre d’un projet de recherche mandaté par Canot Kayak Québec, les auteurs ont été
    chargés d’enrichir la cartographie de la Route Bleue — un réseau récréotouristique de parcours
    pagayables au Québec. Lors de deux expéditions en canot menées sur les rivières Noire et
    Coulonge, ils ont documenté les traces des draveurs et les vestiges de l’industrie du bois aux 19e
    et 20e siècles pour les intégrer aux cartes utilisées par les canoteurs.
    Ces expéditions ont fait émerger l’idée d’une « ethnographie embarquée » : il a fallu apprendre à
    manier le canot, vivre au rythme de la rivière, percevoir autrement le territoire. Le canot devient
    un médium sensoriel et technique, modulant notre relation au paysage. Inspirés par l’« écologie
    des lignes » (Ingold, 2015), nous explorons comment l’apprentissage de la navigation révèle un
    réseau de lignes qui traversent chercheurs et territoire. Naviguer devient un geste d’inscription,
    un tissage d’attachements : mémoire du balancement, pauses sur les rives, feu, mouches, froid,
    peur des rapides.
    Comment cette expérience, entre technique et sensorialité, reconfigure-t-elle la cartographie en
    tant que méthode ? Plutôt qu’un savoir figé, nous proposons un (contre)récit de voyage sensoriel,
    retraçant à la fois notre itinéraire et nos transformations internes. En détournant les codes du récit
    d’exploration, nous souhaitons produire le récit d’une rencontre riveraine, un acte de partage
    orienté vers la réciprocité avec nos guides, humains ou non.
    Mots-clés: Ethnographie embarquée, Cartographie sensorielle, (Contre)récit de voyage, Écologie des lignes, Attachements.

  • Communication orale
    Entre deux mondes : Journal d’un surfeur québécois
    Grégoire Moron-Garreau (Université Laval)

    Par l'entremise d'un narratif prenant pour point de départ la photographie comme forme de restitution des savoirs, cette recherche interroge comment le sensible structure l'attachement des surfeurs québécois à leur pratique. En m'inspirant des récits phénoménologiques, laissant l'autre s'exprimer à travers moi si bien que parler de l'autre revient à parler de soi, je raconte comment ces pratiquants vivent et donnent sens à leur engagement dans un sport marginal sur les rives du Saint-Laurent.

    Ce narratif est la mise en récit d'entretiens réalisés auprès de vingt surfeurs sur la Côte-Nord, aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie. Le surf constitue un prisme analytique pertinent par sa capacité à redéfinir les relations à l'océan et à transformer les représentations des espaces maritimes. La vague représente à la fois un lieu tangible et un espace existentiel, où la transformation du « lieu-vague » en « espace-vague » s'opère par l'engagement corporel du surfeur qui sacralise cet espace par sa gestuelle.

    Cette mise en récit du vécu océanique, soutenue par des photos prises par les surfeurs eux-mêmes, raconte l'expérience du surf hivernal et interroge le paradoxe de sa démocratisation. Alors que l'essence de la pratique repose sur sa marginalité et un rapport intime à la nature, sa démocratisation menace ces caractéristiques fondatrices.

  • Communication orale
    Sensibiliser aux sciences sociales en sensibilisant les sciences sociales ? Une enquête sur les bandes dessinées de SHS
    Thomas Alam (Université de Lille), Nicolas Bué (CERAPS, Université d’Artois)

    La BD est devenue le dernier chic des sciences sociales. Le medium et son langage sont en effet parés de nombreuses vertus tant par les institutions académiques qui encouragent la médiation scientifique que par les universitaires impliqués. Plus que la prose, la BD faciliterait la restitution des aspects incarnés et émotionnels de l’enquête ethnographique. Mise en récit, meilleure prise en compte des dimensions sensibles et recours à l’empathie permettraient d’élargir le lectorat des SHS. Aussi, notre communication interroge ces présupposés à travers les enjeux de traduction et d’écriture rencontrés par les acteurs concernés. L'adaptation imagée de fastidieux travaux scientifiques semble a priori une gageure. Elle suppose de concilier les exigences de deux mondes pour offrir des produits hybrides dans lesquels la simplification du discours et le recours à l’image contrastent avec la nuance des travaux académiques. Notre enquête de réception indique que la vulgarisation attendue est partielle, tant du point de vue quantitatif (chiffres de vente, d’emprunt en bibliothèque) que qualitatif (élargissement sociologique limité du lectorat). Si la mise en BD permet de supprimer certaines barrières inhérentes aux publications académiques, elle en crée d’autres, spécifiques à la BD (difficile théorisation conceptuelle, montée en généralité incertaine, contribution active du lecteur, etc.), au point que le statut épistémique de ces hybrides croisant science et art invisible est ambigu.

  • Communication orale
    Collages poétiques : une alterethnographie créative comme restitution polyvocale et sensible des savoirs
    Vincent Pouliot (Cégep Édouard-Montpetit)

    Notre expérience du monde, notamment parce qu’elle passe par le corps, excède le formulable (Hert, 2014). L’utopique située comme posture permet de rester au plus près des expériences et du social en train de se faire (Duchesneau, 2021). Rendre compte de ces vécus sans les trahir, sans en gommer les singularités par une superposition de savoirs scientifiques universalisants et généralisateurs demeure toutefois un défi.

    Dans le cadre d’une recherche explorant le silence comme mode d’attention, j’ai organisé des ateliers réunissant des personnes issues des arts vivants. Pour faire une restitution sensible de nos expériences individuelles et collectives lors de ces ateliers, j’ai opté pour une écriture polyvocale (Paquin, 2019) proche de la multivoiced autoethnography (Ellis et al., 2018) permettant à la fois d’inclure diverses voix et divers niveaux d’écriture.

    Je présenterai donc la méthode que j’ai élaborée, une alterethnographie (Ericsson & Kostera, 2020) que je qualifie de créative. J’exposerai les niveaux d’écriture (listes, collages poétiques polyvocaux, écriture réflexive) que j’ai mobilisés en convoquant les multiples altérités ayant contribué au terrain de recherche et participé à la construction du co-savoir de la recherche pour être dans une restitution aussi experience-near (Ellis et al., 2018) que possible. Ce récit de pratique sera l’occasion de partager une tentative de restitution alternative et sensible des savoirs d’une recherche qualitative.

  • Communication orale
    La physicalisation et la visualisation critique de données comme modes de restitution sensible des savoirs
    Gabrielle Simard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En tant qu'images hautement diffusées à la base de la construction de connaissances scientifiques, les visualisations de données offrent un point d'entrée prometteur pour contester les discours dominants entourant la science des données. En expérimentant avec des modalités esthétiques, la pratique artistique peut aller à l'encontre de l'approche minimaliste prépondérante dans l'encodage visuel des données et donc remettre en question la prétention des visualisations de données à l'objectivité. Les données peuvent être encodées par des modalités au-delà de la vision, telles que le son, l'odeur, le goût, le toucher physique et même le comportement, impliquant une plus grande partie de l'expérience humaine dans la découverte d’information, créant ainsi de puissants narratifs autour des ensembles de données. Dans cette contribution, je m’intéresserai aux méthodologies critiques de visualisation de données et aux pratiques de physicalisation de données comme formes alternatives de restitution sensibles des savoirs. À partir de projets tirés de ma pratique et de celle de praticien.ne.s du milieu, je me questionnerai sur comment les dimensions matérielles et esthétiques de ces types de représentations de données peuvent inciter à la contemplation, à la pensée critique et à la spéculation.

  • Communication orale
    Prin portaluri deschise ajung la tine: liminalité immigrante performative d’une humaine et son espèce-compagne
    Iulia Nastase (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communion entre les agents des différentes espèces corrobore vers des moyens artistiques-scientifiques pour narrer des histoires d’identités multiples dans des endroits-temps immigrants liminaux. Je dirais d’emblée que l’un de mes intérêts dans la recherche est d’imaginer un entrelien par l’art et la science entre la matière humaine et non humaine qui convoque l’expression du vague des appartenances « d’ailleurs » et de « nulle part ». Dans mon acception la liminalité immigrante constitue une transition entre deux stades d’évolution personnelle qui se déroule sur un chevauchement des territoires qui implique le développement d’une identité composée de multiplicités. Cette communication est constituée d’une vidéo et d’une discussion sur la manière de circulation des savoirs dans la recherche postqualitative (Haraway, Spry, MacLure, Pelias, Richardson) que j’envisage dans ma thèse doctorale, la vidéo étant un exemple de ce genre de transmission postqualitative.


Panel / Atelier

Atelier d’intégration des apprentissages

Salle : F-3064 — Bâtiment : ETS- Bâtiment F
Présidence : Compo X (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)