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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Le grand public, tout comme les professionnel·les de nombreuses disciplines, ont aujourd’hui de plus en plus accès à des dispositifs numériques promettant de communiquer de manière « autonome », « intelligente » ou « générative ». Ces derniers, en recourant à des processus algorithmiques et utilisant dans la plupart des cas l’apprentissage automatique (machine learning) sur base de grands ensembles de données (textes, images, audios ou vidéos), sont annoncés par les industriels comme étant dotés de capacités révolutionnaires, susceptibles d’avoir des effets massifs sur l’environnement informationnel et médiatique contemporain. Ces dispositifs et leurs effets sont aujourd’hui une question clé débattue dans l’espace public, bien qu’il semble parfois difficile de sortir des discours simplistes, exagérément enthousiastes ou, à l’inverse, alarmistes. La rhétorique de la « disruption » mise en place par leurs concepteurs ainsi que la haute technicité de ces artéfacts compliquent le développement d’un regard distancié, réflexif, voire critique à leur égard. Ce colloque souhaite contribuer à cette entreprise critique en interrogeant la dimension médiatique de ces innovations.

Anderson et Meyer (1988) définissent un média comme une « activité humaine distincte qui organise la réalité en textes lisibles en vue de l’action ». Plus qu’un simple support sémiotique, un média est également une performance interprétative dont la réussite est concomitante à l’environnement social dans lequel elle s’intègre. Les systèmes de recommandations et, plus récemment, les agents conversationnels sont des exemples parmi d’autres d’automates organisant des systèmes symboliques. L’intervention humaine, loin d’être supprimée, est alors délocalisée autour de ces dispositifs, dans des tâches de configuration, pilotage ou maintenance de flux informationnels. Est-ce que l’automatisation de cette organisation du réel est toutefois productrice de « textes lisibles » (au sens d’Anderson et Meyer)? Quelles formes d’actions sociales pourraient alors être soutenues par ces textes? Peut-on, dès lors, parler de « médias automatisés »? En retour, quelles sont les conséquences pour notre compréhension de ce qu’est un média ? L’ambition de ce colloque est de réunir des personnes intéressées à contribuer à ce questionnement, en partageant leurs réflexions théoriques ou méthodologiques, ou leurs résultats de recherche. Il vise à la mise en commun d’expertises complémentaires pour aborder la question de l’influence des systèmes artificiels intelligents (Andler, 2023) et des processus qui les sous-tendent (algorithmes, machine learning, big data, etc.). L’objectif est par la mise en commun des expertises de contribuer à la construction d’une analyse critique des questions informationnelles, communicationnelles et médiatiques posées par ces innovations.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaires :

Programme

Communications orales

Session thématique 1

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    L’interface comme espace d’opération : repenser l’éducation critique à l’ère des médias automatisés
    Caroline Robbeets (UCLouvain)

    Dans le contexte des médias automatisés, interroger le rôle des interfaces est essentiel. Composées de petites formes standardisées (Souchier, 2019), les interfaces naturalisent la collecte de données et du consentement des utilisateurs. C’est le cas sur les réseaux sociaux, où elles structurent l’expérience pour alimenter les algorithmes de « l’économie de l’attention », à travers des automatismes comme le scroll infini ou le like, qui prolongent la navigation et favorisent la production de données.

    Cependant, les interfaces ne se limitent pas à façonner l’utilisation : ce sont aussi des espaces de manipulation et d’opération, permettant aux utilisateurs d’agir sur le contenu, les données récoltées et l’algorithme. Cette double dynamique – ce que l’interface fait à l’utilisateur et inversement – invite à un questionnement critique sur leur rôle en tant que structure affordante où le pouvoir se négocie (Davis, 2020) et en tant qu’architexte (Souchier, 2019).

    Cette contribution s’appuie sur une recherche en éducation critique aux interfaces des réseaux sociaux. Conçue sans focalisation explicite sur l’automatisation, l’activité pédagogique développée révèle toutefois des pistes pour intégrer ces enjeux d’interfaces dans l’éducation aux médias (automatisés).

    Davis, J. L. (2020). How Artifacts Afford: The Power and Politics of Everyday Things. MIT Press.

    Souchier, E., Candel, É., & Gomez-Mejia, G. (2019). Le numérique comme écriture. Théories et méthodes d’analyse. Armand Colin.

  • Communication orale
    Automatisation et marchandisation des relations sociales en Chine : enjeux et tactiques de contournements des joueurs sur mobile
    Wen Cai (Université Grenoble Alpes)

    Les jeux vidéo intègrent des dispositifs automatisés (matchmaking algorithmique, bots intelligents, etc.) pour réguler la consommation du contenu des joueurs. Opaques et imprévisibles, ces dispositifs incitent les joueurs à adopter des stratégies alternatives pour contourner leur usage prescrit, comme jouer avec des amis ou forger des alliances en jeu (Consalvo, 2007; Kitchin, 2017). S’inscrivant dans l’axe 1 du colloque, notre communication interroge cette tension dans le jeu mobile chinois Honor of Kings, révélant les enjeux de l’automatisation dans la régulation des pratiques vidéoludiques, dans le cadre de la théorie des industries culturelles et de l’économie politique de la communication (Bouquillon et al., 2013). L’étude repose sur 26 entretiens semi-directifs (16 professionnels, 10 joueurs), une analyse techno-sémiotique des interfaces (Souchier et al., 2019) et une observation participante. Les premiers résultats montrent qu’en Chine, ces dispositifs favorisent l’émergence de nouvelles sociabilités (Casilli, 2010), comme des binômes stratégiques ou des couples « virtuels », ainsi que des pratiques payantes d’accompagnement. Ils accélèrent la marchandisation des relations sociales, illustrant un « capitalisme cannibale »[1] (Fraser, 2022) de la communication.

  • Communication orale
    Penser les modes d'existence des médias automatisés. Quand les pratiques médiatiques mettent en lumière les médiations matérielles et culturelles des traitements computationnels
    Alessandro Cierro (UCLouvain), Sarah Labelle (Université de Montpellier Paul-Valéry)

    La communication s'appuie sur un projet européen qui vise la production de ressources pour la formation de formateurs en ÉMI. Ce projet pose la question de l'évolution de l'ÉMI dans le contexte de généralisation des IA génératives (IAG). Il s'agit de discuter la dimension médiatique des IAG (Fastrez) et leur explicabilité, la diversité des pratiques quotidiennes et professionnelles et la nécessité des approches critiques.

    La communication interrogera la manière dont la notion de "médias informatisés" (Jeanneret) permet d'envisager les IAG comme "médias automatisés". Cette désignation souligne la dimension médiatique de l'interface conversationnelle et celle computationnelle de la production d'écrits. Ceci rejoint Collins (1990) qui met en tension le social et l'automatisation dans la transformation du rapport aux savoirs. Notre problématique porte sur l'enjeu éducatif de la confiance dans ces médias en interrogeant les médiations et l'automatisation par l'angle des pratiques.

    La démarche méthodologique vise à partir des pratiques en réception à mettre à jour la diversité des enjeux techniques et socio-économiques des IAG. Pour renforcer la réflexion critique, le projet propose notamment la création de répertoires d'usages et d'exemples (images, textes, situations, émotions) afin d'analyser les formes visibles et invisibles des textes des IAG et les types d'activités qu'ils engagent.


Communications orales

Session thématique 2

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Se former pour former aux IA dans le domaine des médias et de l’information : enjeux et adaptations pédagogiques
    Héloïse Boudon (Université Paul-Valéry Montpellier 3), Marie-Caroline Heïd (Université de Montpellier Paul Valéry), Sarah Labelle (Université de Montpellier Paul-Valéry), Céline Paganelli (Université de Montpellier Paul-Valéry)

    Cette proposition s’intéresse aux enjeux de la formation dans le domaine des médias et de l’information au moment où se déploient de nombreuses intelligences artificielles. Dans le cadre d’un projet européen de recherche-action en cours qui vise la conception de dispositifs de formation pour les formateurs, notre question principale concerne l’intégration des problématiques et enjeux liés aux IA dans l’éducation aux médias et à l’information. Dans cette contribution, nous cherchons à comprendre comment ces formateurs pensent l’évolution de leurs compétences et leurs besoins en lien avec le développement des IAG.

    Dans cet objectif, nous avons mené une série de huit entretiens auprès de formateurs dans le domaine des bibliothèques, du journalisme et de l’éducation aux médias. En parallèle, nous avons organisé cinq ateliers entre octobre 2024 et février 2025 réunissant des acteurs de la formation et de l’innovation autour d’activités collaboratives permettant de recenser leurs pratiques, ressources et besoins. Nos données mettent en évidence une capacité à l’auto-formation due à une culture numérique aguerrie et prenant appui sur des ressources diversifiées et une pratique intensive de tests des IA. Ensuite, elles soulignent la volonté d’adapter les scénarios pédagogiques existants (en EMI, en journalisme) en maintenant une approche critique, ce qui est d’autant plus difficile dans le paysage mouvant et évolutif de ces médias automatisés.

  • Communication orale
    Des tâches de littératie informationnelle dans les écoles francophones du Québec? Conception et validation d’un questionnaire documentant les pratiques enseignantes au primaire
    Anne-Michè Delobbe (Université du Québec à Rimouski), Chantale Laliberté (Université du Québec à Rimouski), Joannie Pleau (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Alors que les apprenant.es, dès le primaire, mobilisent les algorithmes des moteurs de recherche et des intelligences artificielles génératives (IAG) pour développer leurs connaissances, le besoin d’une actualisation des pratiques enseignantes se fait criant. Or, dans une conception post-numérique de l’éducation où les frontières du réel et de l’imaginaire se redéfinissent (Pleau et Boutin, sous presse; Steinhoff, 2023) et en l’absence d’orientations claires pouvant soutenir l’intervention didactique en littératie informationnelle (LI), l’initiative enseignante est essentielle.

    La présente communication décrit une recherche visant la validation empirique d’un questionnaire conçu pour documenter les tâches en LI qu’intègrent les enseignant.es du primaire dans leur pratique. À l’heure de l’IAG, cette recherche offre un portrait initial des tâches en LI et offre des données essentielles à l’analyse critique du questionnaire en vue de son utilisation prochaine dans le cadre d’une enquête panquébécoise.

    Références :

    Pleau, J. et Boutin, J.-F. (sous presse). Littératie informationnelle et sémiotisation de l’information par des internautes québécois du primaire. AIRDF, 17. PUN.

    Steinhoff, T. (2023). « Littératie papier » ou « littératie numérique » ? Les deux ! – Réflexions sur une didactique post-numérique de la langue première par rapport à la lecture et l’écriture, dans le contexte particulier de l’intelligence artificielle. Forum.ch, 3. https://doi.org/10.58098/lffl/2023/3/800

  • Communication orale
    La construction sociale de l’intelligence générative par le mythe sociotechnologique de l’immortalité numérique
    Fanny Georges (Sorbonne Nouvelle Université Paris)

    La responsabilité sociale, éthique et énonciative particulière des productions scientifiques en SHS dans la transition numérique transformations numériques et à leurs implications sociétales est sous-évaluée, ce qui accroît leur contribution à une idéologie dont elles développent paradoxalement souvent une approche critique.

    Pour mettre en évidence ce phénomène, cette communication présente une modélisation par théorisation du processus de construction sociale des mythes sociotechnologiques liés à l’IA générative, mettant en évidence le rôle des sciences humaines et sociales dans l’édification des mythes et des imaginaires sociotechnologiques. Le cas d’étude est l’ « immortalité numérique », syntagme sociotechnologique référant à la création d’avatars autonomes par l’IA générative dans des métavers, fondée sur l’apprentissage des données personnelles et des traces numériques issues des réseaux sociaux ainsi que des conversations avec des assistants vocaux.

    Les mythes sociotechnologiques émergent au sein des productions discursives technoscientifiques, se réifient dans les projets de développement informatique avant de se naturaliser au sein de la société. L’étude de ce cas met en lumière diachroniquement le processus de légitimation des mythes de la société numérique, soulevant des questions sur les procédés mythopoïétiques d’humanisation de l’IA dans la société.


Dîner

Pause de midi

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Communications orales

Session thématique 3

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Réflexion sur le potentiel de la pédagogie dialogique pour une interprétation holistique des impacts de l’IA en éducation
    Lepage Alexandre (Université Concordia), Florent Michelot (Université Concordia)

    L’intelligence artificielle (IA) en éducation, domaine de recherche vieux de 50 ans (Self, 2016) et fortement en croissance depuis la sortie des IA génératives, s’est traditionnellement préoccupé de l’acquisition de connaissances par les apprenants le plus souvent en adoptant une perspective béhavioriste axée sur la transmission de connaissances (Ouyang et Jiao, 2021). Le déploiement massif dans les salles de classe auquel nous assistons depuis plus de deux ans pose désormais la question du contexte pédagogique : dans quels environnements physiques, culturels et contextuels sont déployés les usages de l’IA ? En s’appuyant sur les travaux de Freire (2005) et de Matusov (2009), la classe ne peut être considérée comme un environnement neutre, elle est porteuse de valeurs et d’implicites qui peuvent entrer en conflit avec les valeurs qui sous-tendent l’utilisation de l’IA (p. ex. accélération et productivité). Pour étudier de manière holistique les impacts des usages de l’IA dans la classe, au-delà des aspects didactiques, cette communication a pour objectif d’explorer le potentiel du champ de la pédagogie dialogique. En pédagogie dialogique, la classe est considérée comme un espace inévitablement dialogique où entrent en tensions une sphère didactique (un curriculum, des objectifs, des attentes sociales envers l’école) et une sphère ontologique (le contexte immédiat, les événements de la journée, les relations dans la classe, les aspirations individuelles).

  • Communication orale
    Vers une éducation aux chatbots : développement d’un cadre de compétences autour de l’interaction automatisée
    Laura Zander (UCLouvain)

    Les chatbots, à travers un échange textuel ou vocal, scripté ou généré, sont devenus des objets d’interaction et de conversation quotidiens autant qu’ils sont des vecteurs de représentations et de modifications de comportements (Andler, 2023; Davis, 2023). Ces effets et activités, combinés à la composante technique derrière ces dispositifs, invitent à les considérer sous le concept de « média automatisé » ; cette proposition visera d’abord à commenter cette perspective. Par ailleurs, postulant la nécessité de développer une pensée critique et des savoirs-faires autour des chatbots afin de répondre aux enjeux de pouvoir et de représentation qui entourent ces dispositifs, une présentation du cadre de compétences retenu pour développer une éducation critique aux chatbots sera proposée, au départ de cadres proposés en littératie médiatique (notamment Fastrez, 2010). Dans un même temps, cette contribution explorera les possibilités de transfert de ce cadre de compétence retravaillé vers d’autres dispositifs de médias automatisés.

    Andler, D. (2023). Intelligence artificielle, intelligence humaine : La double énigme. Éditions Gallimard.

    Davis, J. L. (2023). ‘Affordances’ for Machine Learning. 2023 ACM Conference on Fairness, Accountability, and Transparency, 324‑332.

    Fastrez, P. (2010). Quelles compétences le concept de littératie médiatique englobe-t-il ? Une proposition de définition matricielle. Recherches en Communication, 33.

  • Communication orale
    Médias automatisés et pensée critique : vers une littératie augmentée
    Ivano Argondizzo (Université Concordia), Amanda Dunbar (Université Concordia), Florent Michelot (Université Concordia)

    L’essor de l’IA transforme les dynamiques de production et de diffusion de l’information, intensifiant les défis liés à la désinformation. Cette communication s’inscrit dans l’axe 2 et 3 du colloque et permettra d’explorer les stratégies de pensée critique et de littératie informationnelle que les étudiant·es mobilisent pour évaluer la crédibilité des contenus en ligne générés par l’IA. Cette présentation reposera sur une revue de littérature critique (Grant et Booth, 2009) visant à présenter, analyser et synthétiser les travaux référencés dans les bases de données en anglais et en français. Près de 300 références ont ainsi été relevées et catégorisées selon la méthode PRISMA (Page et al., 2021); celles-ci permettent d’explorer comment la littératie de l’IA, la littératie informationnelle et la pensée critique peuvent se renforcer réciproquement dans un contexte de formation postsecondaire. Parmi les résultats préliminaires, on note que l’utilisation de médias automatisés afin d’identifier la crédibilité des sources améliorerait la capacité à évaluer l’information (p. ex. Chiang et al., 2022). De même, l’usage d’agents conversationnels améliorerait la confiance en la capacité de poser des questions critiques et d’analyser l’information (p. ex. Guo et Lee, 2023).


Communications orales

Session thématique 4

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Automatiser le journalisme d'investigation local - Quels enjeux médiatiques?
    Arnaud Claes (UCLouvain), Antonin Descampe (UCLouvain), Cédric Heuchenne (ULiège), Antoine Soetewey (ULiège)

    Au cours des dernières décennies, le journalisme a été fortement marqué par plusieurs évolutions technologiques et sociales. Si les médias nationaux sont en difficulté, ces défis sont encore plus prononcés pour les médias locaux, qui sont généralement confrontés aux mêmes problèmes, mais avec des ressources encore plus limitées (Nielsen, 2015). Face à cette précarisation du secteur, le recours à l'intelligence artificielle générative est envisagé pour réduire les coûts et assurer des fonctions qui ne sont plus ou pas réalisables avec les ressources disponibles (Graefe, 2016).

    Cet exposé présentera un projet de recherche en cours visant à mettre au point une application web qui automatise l'analyse d'ensembles de données multimodales. Cette approche vise à optimiser l'utilisation de ressources journalistiques limitées en mettant en évidence des pistes d'investigation et en améliorant la faisabilité d'enquêtes opportunes (Diakopoulos, 2019). Le projet s'appuie sur deux sources de données principales : (1) les rapports textuels officiels des assemblées parlementaires, du niveau régional au niveau national, ainsi que les transcriptions des réunions municipales, et (2) les données statistiques des institutions publiques couvrant des sujets clés tels que la santé, les finances et la démographie.

  • Communication orale
    CSI(A) : traquer l’infox par les médias automatisés. Une revue littérature critique sur les algorithmes de détection
    Ivano Argondizzo (Université Concordia), Amanda Dunbar (Université Concordia), Florent Michelot (Université Concordia)

    Alors que les médias d’information subissent des restrictions sur les plateformes de Meta, 85 % des étudiant·es du postsecondaire continuent d’utiliser régulièrement les réseaux sociaux comme source d’information (Michelot et al., 2023 ; Collard et al., 2021), tandis que les fausses nouvelles créées par l’IA générative (IAg) prolifèrent (Chavalarias et al., 2023 ; Kornieiev et al., 2022 ; Maddock, 2020 ; Alnabhan et Branco, 2024). L’avènement de modèles d’IAg a marqué un tournant dans la désinformation, en accroissant leur sophistication linguistique et compositionnelle, rendant ainsi obsolètes plusieurs modèles de détection (Park et Chai, 2023).

    Dans ce contexte, cette communication s’inscrit dans un projet plus large sur la réceptivité à la désinformation des jeunes francophones au Québec et au Nouveau-Brunswick, dont l’objectif est d’évaluer et d’adapter des outils de détection afin de renforcer la pensée critique et les littératies informationnelles et en IA. L’un des axes centraux consiste à adapter et analyser un algorithme de détection (AD) des fausses nouvelles entraîné sur une base de données en français.

    Pour ce faire, nous présenterons une revue critique de la littérature sur l’adaptation et l’évaluation des ADs, en suivant la méthode PRISMA (Page et al., 2021) et en examinant des études publiées après la diffusion de ChatGPT.


  • Communication orale
    Les enjeux de la traduction journalistique effectuée à l’aide de l’intelligence artificielle : une approche lexicométrique
    Téana Averbeck (Université d'Ottawa), Kyle Conway (Université d’Ottawa), Antoine Fontaine (Université d'Ottawa), Julie Alice Gramaccia (Université d’Ottawa), Nikita Scholz (Université d'Ottawa)

    Plus les logiciels de traduction basés sur l’IA se développent, plus les journalistes les mobilisent dans l’exercice de leur métier. Or, leur utilisation de ces logiciels reste peu explorée. Notre communication se propose d’aborder cette lacune. Dans un premier temps, nous avons procédé à une revue systématique bilingue de la littérature portant sur l’usage de l’IA dans le journalisme. Dans un second temps, nous avons élaboré une méthode de fouille de textes adaptée à l’analyse de corpus parallèles d’articles traduits. Deux défis se posent. Les chercheurs en traductologie comparent habituellement des corpus de textes traduits et non traduits dans une même langue pour identifier leurs différences. Or, les études comparant des textes originaux et traduits sont rares, surtout en journalisme. En outre, en lexicométrie, les outils de mesure des distances entre textes se limitent généralement aux corpus monolingues.. Nous proposons donc une approche qui consiste à établir une liste de substitution permettant de comparer des corpus en anglais et français et à mesurer le taux de chevauchement (l’indice Jaccard) et la distance euclidienne entre des textes vectorisés. Nous appliquons cette approche à deux corpus parallèles composés de 400 articles publiés sur la plateforme SwissInfo en anglais et français et traduits à l’aide du logiciel DeepL, qui se sert de l’IA générative.


Réseautage

Activité de réseautage convivial (à préciser)

Salle : B-3414 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B