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LAOP et LASP: des plateformes innovatrices de développement et de partage d’algorithmes d’apprentissage profond
Clément Bisaillon (Collège de Maisonneuve), Léonard Oest O'Leary (Collège de Maisonneuve)
Depuis quelques années, les chercheurs en intelligence artificielle se servent d’algorithmes d’apprentissage profond qui s’inspirent du cerveau humain pour résoudre des tâches qui étaient, auparavant, impossibles à réaliser avec l’ordinateur. Au départ, notre recherche portait sur la mise au point d’algorithmes d’apprentissage profond pour les voitures autonomes. En développant ces algorithmes, nous avons constaté que les chercheurs disposaient de peu d’outils informatiques pour élaborer, comparer et partager efficacement les nombreux algorithmes de ce type. Nous avons alors décidé de créer deux outils open source leur permettant d’améliorer et de partager leurs algorithmes d’apprentissage profond. Le premier outil, appelé Learning Algorithm Optimization Platform (LAOP), est un programme qui sert au développement, à l’analyse et à la comparaison d’algorithmes d’apprentissage profond. Le second outil, que nous avons nommé Learning Algorithm Sharing Platform (LASP), est une plateforme en ligne au moyen de laquelle les chercheurs peuvent facilement partager leurs algorithmes. LAOP vient avec deux algorithmes que nous avons développés et comparés dans le cadre de notre recherche sur les voitures autonomes : FUlly COnnected Neural Network (FUCONN) et Mimicking HUman Behaviour (MHUB). Ces résultats seront présentés cet été à l’occasion de congrès en Turquie et au Maroc.
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Une démarche de développement durable guidant la mise œuvre d’un pôle régional en enseignement supérieur : le cas du Saguenay–Lac-Saint-Jean
Martin Bourbonnais (Cégep de Jonquière), David Tremblay
(chaire TERRE affiliée au cégep de Jonquière), Benjamin Gobeil-Jobin
(chaire TERRE affiliée au cégep de Jonquière)
Après l’Est-du-Québec et la Capitale-Nationale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) est la troisième région à former un pôle à saveur régionale financé par le gouvernement du Québec. Le projet mobilisateur spécifique au SLSJ consiste à implanter une station de recherche et d’enseignement sur le territoire d’une pourvoirie au 50e parallèle, en partenariat avec les cégeps de cette région et l’Université du Québec à Chicoutimi. Il repose sur la cohabitation de la pourvoirie actuelle et d’une future « forêt d’enseignement et de recherche ». L’un des chantiers vise à élaborer une démarche de développement durable (DD) afin de concerter les partenaires et les communautés sur les objectifs à poursuivre et les actions à réaliser. La structure de partenariat et le site du projet posent plusieurs défis en matière de DD : structure organisationnelle, leadership, mobilisation, partenariat, gestion des coûts, viabilité économique, sécurité des utilisateurs, utilisation du territoire, respect de l’environnement et lutte aux changements climatiques. L’adaptation d’une grille d’analyse de DD existante ainsi que la mobilisation des acteurs régionaux et des partenaires ont conduit à dresser un portrait de l’état actuel du projet et à élaborer un plan d’action. Il en résulte la concertation d’un grand nombre d’acteurs pour la mise en place et le suivi périodique du développement du pôle régional.
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Effets comparatifs de deux fertilisants commerciaux et de deux types de biosolides sur la croissance du basilic génois (Ocimum basilicum L.)
Des biosolides issus du traitement des eaux usées sont utilisés comme engrais d’épandage. Leurs effets positifs sont connus, mais peu d'études ont comparé ces effets selon les types de biosolides et d’engrais commerciaux. Ce projet vise à comparer l’effet fertilisant de deux types de biosolides (E3 et E4) et d'engrais chimique (CHM) et biologique (BIO) sur la croissance du basilic génois (Ocimum basilicum L.). Hypothèses : les plants avec E4 auront une hauteur (HT) similaire à celle des plants avec CHM et ceux-ci seront plus hauts que les plants avec E3 ou BIO, la surface foliaire (SF) présentera les mêmes tendances à la fin de l’expérience, et les témoins négatifs auront des résultats inférieurs à ceux des quatre autres traitements. Dix réplicats par traitement (n=50) ont été testés. La SF a été mesurée au début et à la fin du traitement, et la HT, chaque semaine. Après 5 semaines, les plants avec E3 et E4 affichaient une HT supérieure à celle des témoins (77,9 mm, 76,7 mm et 64,5 mm), mais inférieure à celle des plants avec CHM et BIO (122,6 mm, 157,3 mm). La SF des plants avec BIO était la plus élevée (19 813,3 mm2), suivie de celle des plants avec CHM (7 349,5 mm2). La SF des plants avec E3 (6 011,6 mm2) était plus élevée que celle des plants avec E4 (5 706,9 mm2) et des témoins. Les hypothèses sont donc nulles, sauf en ce qui concerne les témoins, et les effets positifs des deux types de biosolides sur la croissance du basilic génois sont bien présents, surtout pour E3.
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CoSQM : capteur multi-spectral pour la détection de la pollution lumineuse
Mia Caron (UdeS - Université de Sherbrooke)
Nous avons conçu et développé le Color Sky Quality Meter (CoSQM), un nouvel appareil portable visant à échantillonner les propriétés multispectrales de la lumière artificielle diffusée par l’atmosphère. Nous nous attendons à ce qu’il devienne un outil d’influence pour estimer la pollution lumineuse et son impact sur l’environnement. Le CoSQM est un instrument de forme cylindrique composé d’une roue à filtre avec cinq différentes transmittances spectrales dans le domaine visible (clair, rouge, bleu, vert et jaune), qui repose sur un moteur pas-à-pas disposé devant un Sky Quality Meter (SQM). Le dispositif comprend un ordinateur Raspberry Pi Open source Linux afin qu’il puisse être reproduit par n’importe qui librement. Il comprend également un module GPS et une caméra. Il peut être utilisé à distance via le protocole ssh et l’accès aux données se fait à partir d’un serveur web intégré. Nous prévoyons que ce nouvel appareil démontrera mieux comment l’humanité peut influer sur son environnement nocturne. La capacité de détection des couleurs constitue une amélioration importante par rapport à celle des détecteurs non-imageurs existants, notamment dans le contexte du changement radical de la couleur de la pollution lumineuse provoqué par la transition vers la technologie des diodes électroluminescentes (DEL).
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Apprendre des erreurs des autres : la rétroaction offerte à des pairs
Elizabeth Charles (Collège Dawson), Kevin Lenton (cégep Vanier), Nathaniel Lasry (collège John Abbott), Michael Dugdale (collège John Abbott), Chris Whittaker (collège Dawson), Rhys Adams (cégep Vanier), Phoebe Jackson (collège John Abbott)
La réception de rétroactions est essentielle à l'apprentissage. Elle permet de développer des compétences d'autorégulation et d'apprendre à évaluer ses connaissances. Cependant, l'impact de rétroactions données (plutôt que reçues) à des pairs a été moins documenté ; une tâche complexe et potentiellement utile qui appelle à apprendre à évaluer le travail des autres. Nous examinons la rétroaction fournie à des pairs en concevant une série de « problèmes de détection d'erreur » dans un cours d'introduction à la physique. Utilisant un modèle quasi expérimental déployé dans l’environnement numérique myDALITE, nous avons demandé à un groupe d’élèves de fournir des commentaires à propos d’erreurs commises par un pair (Pat) et d’expliquer à cette personne comment les corriger. Quatre problèmes de détection d'erreur ont été soumis à des élèves (N = 31) dans myDALITE à quatre moments différents. Le groupe contrôle (N = 19) a suivi la même séquence de sujets et un calendrier similaire, mais sans problème à résoudre. Ensuite, les deux groupes ont reçu une version papier de la tâche et ont été invités à détecter une erreur dans un autre problème prétendument résolu par Pat. Les étudiante et étudiants ont ensuite été invités à faire part de leurs commentaires à Pat. Nos résultats montrent que comparativement au groupe témoin, les étudiantes et étudiants du groupe expérimental obtiennent plus de réponses correctes et ont un engagement social accru avec Pat.
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Une « mauvaise herbe » pour lutter contre le cancer? Étude des propriétés cytotoxiques du latex d'asclépiade de Syrie
Les asclépiades regroupent une centaine de variétés de plantes connues pour la diversité des molécules qu’elles produisent, particulièrement les cardénolides. Des effets inhibiteurs sur la prolifération cellulaire in vitro ont été observés pour une grande variété de lignées cellulaires et de cardénolides. Sachant que l’asclépiade de Syrie est cultivée au Québec (et donc facilement accessible), une purification bio-guidée d’extraits de cette plante est en cours pour y caractériser d’éventuels composés anticancéreux. Un premier fractionnement du latex de la plante par coagulation/précipitation, puis extraction liquide/liquide a révélé que la phase organique inhibe la prolifération des trois lignées testées in vitro (PC-3 [cancer de la prostate], U87-MG [glioblastome] et MDA231 [cancer du sein]), à des doses inférieures à 500 ng/mL. La phase organique a été sous-fractionnée sur colonne de gel de silice. Après regroupement des fractions au profil chromatographique similaire, neuf fractions ont été testées in vitro. Deux fractions sont actives à faible dose et deux le sont à forte dose. L’analyse comparative des fractions actives et inactives par chromatographie liquide-spectrométrie de masse a permis de cibler 13 composés potentiellement cytotoxiques qui sont en cours de purification par chromatographie liquide semi-préparative. Ces composés seront testés in vitro, et les molécules actives seront caractérisées structurellement ainsi que pour leurs propriétés pharmacologiques.
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Un indice thermique de croissance potentielle pour le saumon atlantique juvénile
Anik Daigle (Cégep Garneau), Normand Bergeron
(INRS-ETE), André St-Hilaire
(INRS-ETE)
Le saumon atlantique revêt une grande valeur patrimoniale, culturelle et économique, et la diminution radicale de sa population à la fin des années 1980 a mobilisé les scientifiques et gestionnaires pour sa conservation. Au Québec, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs fait notamment usage d’un indice de qualité d’habitat (IQH) permettant d’évaluer la disponibilité d’habitats de reproduction et de croissance. Or, l’IQH actuel présente deux limitations dans sa prise en compte de la température de l’eau : la température utilisée pour son calcul n’est pas celle de l’eau mais celle de l’air, et il ne pénalise pas les températures dépassant les limites tolérées par le poisson. Nous proposons un indice thermique de croissance potentielle (ITCP) qui se fonde sur la température de l’eau et sur la courbe de préférence thermique du saumon juvénile, pondérant son potentiel de croissance en fonction de ses limites de tolérance. À l’aide de mesures de la température de l’eau en plusieurs dizaines de sites sur deux rivières (une froide et une très chaude), il a été possible d’y calculer l’ITCP pour les années 2014 à 2017. L’indice a permis (1) de contraster les potentiels de croissance de sites présentant des régimes thermiques différents (avec des différences maximales de ~30 jours de croissance par année) et (2) de quantifier l’effet de la variabilité interannuelle de la température (différence de 11 jours de croissance entre 2014 et 2017, pour les deux rivières).
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Intelligence artificielle et chimie numérique : pour régler son cas à la lignine
Mathieu Germain (Cégep de Trois-Rivières)
La lignine, un coproduit de l’industrie papetière, est le deuxième biopolymère le plus abondant sur Terre après la cellulose. Actuellement, cette lignine résiduelle est majoritairement brûlée pour produire de la chaleur. On peut donc espérer une meilleure valorisation de la lignine, mais cette amélioration passe par la connaissance de sa structure moléculaire. Comme il s’agit d’un polymère désordonné, formé d’un grand nombre d’unités fondamentales assemblées de façon combinatoire, l’intelligence artificielle (IA) aiderait à élucider le problème, et ce, à l’image de l’industrie pharmaceutique, qui a déjà recours à ces techniques pour la recherche sur de nouveaux médicaments. Pour déterminer la structure moléculaire d’une lignine à partir d’un ou de plusieurs résultats expérimentaux, il est proposé de créer numériquement une multitude de lignines potentielles et de calculer théoriquement les propriétés physiques de chacune. Cette banque de lignines alimentera ensuite un procédé d’IA qui pourra, par interpolation, produire une structure moléculaire émulant des résultats expérimentaux qu'on lui aura fournis. Déjà, de nouveaux outils ont été créés pour fabriquer des lignines numériques semblables aux lignines naturelles. L’implantation d’outils de calculs de propriétés moléculaires est en cours et le matériel permettant les calculs d’intelligence artificielle est en place. Ici comme dans bien des domaines, l'IA semble être un outil prometteur pour l’avancement des connaissances.
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Le cinéma québécois dans l’environnement collégial : les perspectives éducatives possibles
Marianne Gravel (Cégep Garneau), Christian Poirier
(INRS), Laurent Pelletier
(cégep Garneau)
Une équipe s’est intéressée au rapport que les populations étudiante et enseignante du cégep Garneau entretiennent avec le cinéma québécois. Deux questions structurent l’ensemble de cette recherche financée par le Programme d'aide à la recherche sur l'enseignement et l'apprentissage : Quels liens peut-on établir entre l’intérêt des jeunes pour le cinéma québécois et leurs connaissances à son sujet, notamment en étant exposés aux films? Dans un environnement collégial, quelles leçons pédagogiques peut-on en tirer? À l’automne 2018, des données ont été récoltées par questionnaire auprès de 424 élèves et de 178 enseignantes et enseignants. Dans un laboratoire de visionnement de films québécois, couplé à des groupes de discussion, on a étudié les réactions de 26 élèves. Des groupes de discussion ont été menés avec 22 enseignantes et enseignants afin de nourrir une réflexion sur l’utilisation potentielle de films québécois dans leurs pratiques. Chez les élèves, les résultats préliminaires montrent une augmentation constante de leur intérêt pour le cinéma au fur et à mesure de l’expérience. Du côté de la population enseignante, le recours aux films québécois en classe est accueilli positivement. La recherche a notamment permis de relever que les connaissances peu approfondies des jeunes en matière de cinéma québécois ne constituent pas un frein à la valorisation du potentiel éducatif de cet objet en milieu collégial, et ce, peu importe le secteur d’études et de formation
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Développement d'un modèle in vitro de la barrière hémato-encéphalique
Marie-Eve Janelle (Cégep Lévis-Lauzon), Benoît Mailhot
(Université Laval), Steve Lacroix
(Université Laval)
Les maladies neurodégénératives se distinguent par une détérioration des cellules du cerveau et un dysfonctionnement progressif du système nerveux. Il en résulte des problèmes très importants en termes d’invalidité. Au Canada, environ 75 000 personnes seraient atteintes de sclérose en plaques (SP), une maladie inflammatoire du système nerveux central (SNC) caractérisée par une infiltration de cellules mononucléaires à la suite de la fragilisation de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Pour étudier les mécanismes impliqués dans la SP et mettre au point des approches thérapeutiques efficaces, on doit utiliser des modèles pertinents et représentatifs de la maladie. Notre étude a conduit au développement d’un modèle in vitro de la BHE au moyen de cellules en culture. Afin de mimer le plus exactement possible la structure de la BHE in vivo, nous avons conçu un modèle présentant les trois types de cellules constituant la BHE, soit les cellules endothéliales, les péricytes et les astrocytes. Ce modèle nous permet de simplifier l’étude des interactions entre divers types cellulaires présents dans la BHE et de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le développement de la SP dans l'espoir d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Il pourra également être modifié et adapté pour l’étude d’autres désordres dégénératifs.
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L’intégration des étudiantes-athlètes et des étudiants-athlètes au collégial, une partie gagnée d’avance?
Les chercheurs s’entendent aujourd’hui sur le fait que l’intégration au cégep demeure un élément fondamental de la réussite. Or, nous savons, par des études américaines, que le sport interscolaire (SIS) serait un moteur d’intégration à certains égards, mais qu’il comporterait aussi des aspects négatifs quant à l’adaptation. L’intégration sous l'angle de la participation à un SIS n’a jamais été étudiée dans le contexte des cégeps. Nous y avons consacré une recherche descriptive, employant les méthodes quantitatives et qualitatives et portant sur les quatre dimensions de l’intégration (scolaire, sociale, institutionnelle, vocationnelle) des étudiantes-athlètes et étudiants-athlètes dans quatre cégeps de la région métropolitaine de Québec. Nos résultats démontrent que ceux et celles du réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) présentent parfois des différences significatives sur le plan de l’intégration (en première session) comparativement à leurs collègues « non-athlètes ». Ils s’intègrent notamment plus facilement sur le plan institutionnel. Par ailleurs, à la lumière des indicateurs étudiés, il appert que l’intégration scolaire est plus facile pour les filles, alors que les garçons se distinguent sur le plan de l'intégration institutionnelle. Notre recherche souligne enfin d’autres différences, notamment en ce qui concerne l’influence de la division sportive à laquelle appartient la fille ou le garçon (division 1-2-3) sur son intégration au collégial.
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L’intrigante illusion McGurk
Eri Kajita (Collège Dawson), Dianne Alea
(collège Dawson), Ali Arshad
(collège Dawson), Francesca Baldassarre
(collège Dawson), Parastoo Gol Mohammadi
(collège Dawson), Alexander Ngo
(collège Dawson), Angely Te
(collège Dawson), Shania Marie Que
(collège Dawson), Gabriele Zambito
(collège Dawson), Rajesh Malik
(collège Dawson)
Découverte en 1976 par Henry McGurk et John McDonald, cette illusion audiovisuelle démontre que nos systèmes sensoriels peuvent entrer en compétition. Par exemple, si nous regardons une vidéo d’une personne prononçant la syllabe ba où le son a été changé pour la syllabe ga, nous croyons entendre le son da. Pour mieux comprendre le phénomène, nous avons étudié les effets de l’âge du sujet, du développement de son oreille musicale et de la voyelle de la syllabe sur la probabilité qu’il y ait illusion. Nos hypothèses : l’illusion sera plus courante chez les aînées et aînés que chez les plus jeunes, moins courante chez les musiciennes ou musiciens que chez les non-musiciennes ou non-musiciens, et plus évidente avec bi/gi que ba/ga. Trois groupes ont été testés : 19 individus de plus de 65 ans, et 77 jeunes âgés de 16 à 35 ans divisés en musiciennes, musiciens (28) et non-musiciennes, non-musiciens (49). Chaque sujet a été soumis à une série de stimuli audiovisuels où il y avait incongruence entre le son émis et le mouvement des lèvres. Les effets observés allaient tous dans le sens de nos hypothèses, mais nous n’avons trouvé de différences significatives que dans deux cas : 1) les aînées et aînés étaient plus sujets à l’effet McGurk que les jeunes quand les voyelles employées étaient i : bi/gi, 2) la combinaison audio ba + visuel ga produisait plus d’illusion da que audio ga + visuel ba. La même expérience menée à plus grande échelle appuierait-elle toutes nos hypothèses?
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Poursuivre des études collégiales quand on est adulte : points de vue de la population étudiante adulte et du personnel enseignant
Au cours de la dernière décennie, la population étudiante adulte inscrite à la formation régulière dans le réseau collégial a augmenté de 39 %. Ses réalités et ses besoins, distincts de ceux des plus jeunes, tout comme les réalités et besoins de leurs enseignantes et enseignants, ont rarement fait l’objet d’études. Deux recherches qualitatives, l’une réalisée auprès de 21 étudiantes et étudiants adultes et la seconde auprès de 19 enseignantes et enseignants, provenant tous de collèges de la région de la ville de Québec, permettent d’actualiser les connaissances dans ce domaine. L’analyse des données provenant d’entretiens semi-dirigés, réalisés sur une base volontaire, révèle que le manque de temps pour concilier travail, études, famille, les difficultés financières et les différences de motivation et de maturité entre adultes et plus jeunes sont les principaux problèmes évoqués par cette population étudiante. Quant au personnel enseignant, celui-ci observe plusieurs avantages (apport des expériences des étudiantes et étudiants adultes, ajout à la dynamique de groupe, etc.), des difficultés (surplus de tâches de gestion, travaux d’équipes, stages, etc.) et certains besoins, en lien avec la présence d’adultes en classe. Pour faire écho à ces deux recherches, des propositions sont formulées à l’égard du personnel enseignant, des départements et des collèges afin de mieux répondre aux réalités de la population étudiante et du corps enseignant.
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Exopolysaccharides et puce d’isolement : gluant, mais innovant!
Katy Leduc (Centre national en électrochimie et en technologies environnementales), Nanouk Abonnenc
(Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE), affilié au collège Shawinigan), Patrik Quessy
(CNETE, affilié au collège Shawinigan), Jean-François Lemay
(CNETE, affilié au collège Shawinigan)
Les exopolysaccharides (EPS) sont des polymères de sucres sécrétés par les bactéries, régulièrement utilisés dans l’industrie cosmétique et alimentaire en tant qu’agents émulsifiants ou gélifiants. La recherche de producteurs bactériens d’EPS se fait croissante afin de découvrir des biopolymères aux propriétés nouvelles et mieux adaptées à certaines applications. L’objectif de notre projet est de trouver de nouveaux producteurs d’EPS en isolant des bactéries dites non cultivables retrouvées dans des échantillons environnementaux. Pour ce faire, des puces d'isolement ont été employées. Ces dispositifs miniatures contiennent des chambres de culture refermées par des membranes semi-perméables permettant aux microorganismes de croître en étant en contact avec leur environnement. Cette stratégie a pour effet d’augmenter la proportion des microorganismes pouvant s’adapter à la culture sur des milieux synthétiques. À ce jour, plus de 200 bactéries ont été isolées au moyen des puces d’isolement. Certaines semblent prometteuses en raison de leur aspect mucoïde et de leur réponse à un test de criblage. Le séquençage d’une région de leur ADN permettra leur identification, et des analyses visant la description de la composition et des propriétés des EPS seront poursuivies. Il est possible d’envisager que l’utilisation des puces d’isolement conduise à l’identification de producteurs d’EPS aux propriétés inédites pouvant être utilisés pour développer des bioproduits novateurs.
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Comment donner un coup de pouce aux futures générations de chercheurs?
Alex Lussier (Cégep André-Laurendeau),
Catherine Fichten (Collège Dawson), Laura King
(Cégep André-Laurendeau), Mary Jorgensen
(Cégep André-Laurendeau), Alice Havel
(Collège Dawson), Christine Vo
(Collège Dawson)
Depuis plus de 20 ans le Réseau de recherche Adaptech, un groupe dont les projets s’intéressent à la réussite des élèves en situation de handicap, intègre des élèves dans son équipe. Notre étude de cas veut répondre aux questions suivantes : quels sont les facilitateurs et les obstacles dans l’embauche d’élèves du collégial comme assistantes et assistants de recherche et quelles sont les retombées de leur implication, tant pour eux-mêmes que pour le travail effectué par Adaptech? L’échantillon regroupe dix élèves, dont sept sont en situation de handicap. Ils ont été choisis en fonction du nombre de publications auxquelles ils ont participé. Il s’avère dans les résultats que le financement peut, selon le contexte, être un facilitateur ou un obstacle, et que la culture du milieu de la recherche est peu adaptée à l’inclusion des élèves au sein d’une équipe de recherche. Certaines retombées de l’implication des élèves sont les aptitudes acquises, comme le développement d’un esprit critique et l’assimilation de valeurs clés de la recherche : respect des participants, transparence, importance du transfert des résultats vers la pratique. À la lumière de cette étude, il nous apparait que la formation de la relève en recherche est essentielle pour l’enrichissement de la recherche au Québec et qu’elle se doit de passer par la contribution des élèves afin d’alimenter les pratiques pédagogiques du réseau collégial et d’en valoriser la richesse.
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Une unité de production hybride solaire/hydrogène pour remplacer votre petite génératrice diésel?
Kathleen Marceau (Cégep de Jonquière), Patrick Déry
(chaire TERRE, affiliée au cégep de Jonquière), Martin Bourbonnais
(chaire TERRE, affiliée au cégep de Jonquière), François Malenfant
(chaire TERRE, affiliée au cégep de Jonquière), Jean-Guy Chouinard
(Hyteon Inc.), Jonathan Côté-Fortin
(cégep de Jonquière)
De grands réseaux électriques pallient les besoins des grandes communautés. Toutefois, des milieux isolés, tels que des pourvoiries, des camps ou des petites communautés, n’ont pas une électricité sobre en carbone. Ces sites sont alimentés en énergie par l’usage de combustibles fossiles, avec des coûts d’exploitation élevés et de fortes émissions polluantes. L’entreprise Hyteon s’est alliée avec la chaire TERRE afin de concevoir un système pouvant remplacer une génératrice diésel. L’énergie solaire produite alimente le site et l’excédent est stocké sous forme d’hydrogène dans un réservoir au moyen d’un électrolyseur. Cette énergie est retransformée en électricité, selon la demande provenant du site, par une pile à combustible. Une fois le profil de charge moyen ciblé de mai à septembre (460 W), une centaine de simulations énergétiques ont été conduites avec le logiciel Homer Energy Pro afin de trouver l’optimum économique tout en respectant les contraintes techniques, L’unité hydrogène est jumelée à un système solaire de 20 capteurs photovoltaïques (6,65 kW; 42,6 m2) pour obtenir une « génératrice » parfaitement renouvelable de 1,7 kW. Dans un site éloigné accessible seulement par les airs, le prix du carburant pourrait monter jusqu’à 5 $/l et le système solaire/hydrogène atteindrait le seuil de rentabilité. Cette analyse a permis d’évaluer en parallèle les coûts de réalisation d’un potentiel banc d’essai pour valider et améliorer les performances de cette innovation.
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Des connections du cerveau qui se redessinent
Hélène Nadeau (Collège Dawson), Emma Campbell
(Université de Montréal), Marie Simon
(Université de Montréal), Guido Guberman
(Université McGill), Maxime Descoteaux
(Université de Sherbrooke), Franco Lepore
(Université de Montréal)
Quand un sens est inopérant de façon prolongée en raison d’une pathologie, la section du cerveau qui lui serait normalement dédiée est plutôt utilisée pour traiter les stimuli provenant d’autres sens. Ceci donne probablement lieu à une réorganisation des connections complexes entre les structures du cerveau. C’est ce que nous cherchons à mettre en évidence. Nous comparons à cette fin la connectivité structurelle de cerveaux sourds à celle de cerveaux percevant les stimuli auditifs, en particulier là où il y a traitement auditif, langagier, somatosensoriel et visuel. Pour ce faire, nous avons analysé les images de diffusion en résonance magnétique (DW-IRM) de deux groupes : 17 personnes non entendantes et 17 personnes entendantes. Nous avons d’abord appliqué une méthode standard qui consiste à comparer l’anisotropie fractionnelle (AF) des fibres principales des deux groupes. Une AF de 0 indique un milieu de diffusion isotrope alors qu’une AF près de 1 indique un milieu où la diffusion est restreinte à une dimension. Nous avons obtenu des résultats préliminaires prometteurs, mais insuffisants pour indiquer une différence significative entre les deux groupes. Nous avons donc poussé plus loin et tracé le trajet des fibres reliant des structures cérébrales clés en utilisant des outils plus sophistiqués. Nous appliquons maintenant des méthodes statistiques puissantes pouvant détecter des différences subtiles de connectivité entre nos deux groupes cibles.
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Des pommes de terre à la Baie-James
Émilie Parent (Cégep de Victoriaville), Sophie Rioux
(CISA, affilié au cégep de Victoriaville)
Le Centre d’innovation sociale en agriculture du cégep de Victoriaville (CISA) et la communauté crie de Chisasibi ont développé en partenariat un projet de souveraineté alimentaire. Le but était de trouver une solution innovante afin d’améliorer l’accès à une nourriture saine et de qualité dans la communauté. Au cours des années 1920, la congrégation des Oblats a fondé une mission catholique sur l’île de Fort-George. Les Oblats établirent des jardins, qui furent abandonnés dans les années 1970. Nous avons cependant constaté que l’agriculture demeurait très présente dans la mémoire collective des Cris. Nous avons donc décidé de raviver l’agriculture directement sur l’île de Fort-George, point de rencontre ancestral des Cris de la Baie-James. Une évaluation des besoins de la communauté a mené à la plantation de pommes de terre, un légume consommé régulièrement à Chisasibi. Ce travail agricole a été réalisé au cours de l’été 2018, et a culminé par un festival de la moisson. Notre recherche participative, au cours de laquelle la communauté a mené elle-même les activités de jardinage, a donné un élan au processus de souveraineté alimentaire à Chisasibi. Cette phase de la recherche a fait l’objet d’un court vidéo, qui sera aussi intégré à la présentation affichée.
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Libérez les spores! Pour mieux cultiver l’algue rouge Palmaria palmata
Tristan Reesor (École des pêches et de l\'aquaculture du Québec, Gaspésie et des Îles), Éric Tamigneaux
(Merinov, affilié au cégep de la Gaspésie et des Îles), Jean-Claude Blais
(Merinov, affilié au cégep de la Gaspésie et des Îles)
Palmaria palmata est une algue rouge pour laquelle il y a un marché et une demande bien établis. Le marché est approvisionné avec des algues cueillies en milieu naturel et la demande excède l’offre. Pour des raisons économiques et pour la préservation de la ressource, la mise au point d’une technique de culture serait bénéfique. La stratégie qui est explorée ici consiste à produire des algues adultes à partir de spores. Des spécimens ont été récoltés en 2017 et 2018. Des échantillons ont été découpés dans les zones fertiles et répartis, au sec, dans trois incubateurs réglés à 5, 10 et 15 ͦC. Après 30 min, 1 h, 3 h, 6 h, 12 h et 24 h de dessiccation, ils ont été transférés dans des plats de Pétri remplis d’eau de mer. Au bout de 12 h, chaque plat a été examiné et les spores libérées ont été comptées au microscope. Les résultats préliminaires montrent que la durée de dessiccation qui aboutit à la plus grande libération de spores diffère selon la température, soit de 1 h à 3 h pour le traitement 5 ⁰C, de 3 h à 6 h pour le traitement 10 ⁰C et de 30 min à 1 h pour le traitement 15 ⁰C. Pour les trois traitements thermiques, l’émission de spores est négligeable au-delà de 6 h de dessiccation. Le plus grand nombre de spores a été obtenu avec le traitement thermique 5 ⁰C, suivi par celui à 10 ⁰C et celui à 15 ⁰C. Ces informations seront utilisées pour l’étape suivante du projet, qui consiste à démarrer une culture en mer au moyen de cordes ensemencées avec les spores.
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Bioremédiation de sols contaminés aux hydrocarbures et aux métaux lourds à l’aide de bactéries génétiquement sélectionnées
Sébastien Sachetelli (Cégep Montmorency), Jean-Michel Thomas (collège Montmorency), Victor Patenaude (collège Montmorency), Katarina Bleau (collège Montmorency)
L’activité humaine a causé l’accumulation de métaux lourds et d’hydrocarbures à des niveaux toxiques dans les sols, et leur présence a de sérieuses répercussions sur la santé humaine et l’environnement. La remédiation de ces contaminants à l’aide de bactéries et de plantes présente une perspective plus efficace et écologique. L’étude a deux objectifs. Premièrement, comprendre pourquoi les bactéries évaluées par le passé ont une capacité à résister à de fortes concentrations de métaux lourds et d’hydrocarbures. Deuxièmement, tester in situ l’efficacité de nos bactéries à décontaminer des sols. Pour le premier objectif, nous avons vérifié au moyen d’une réaction en chaîne par polymérase la présence de gènes de résistance aux métaux lourds. Les résultats démontrent que nos bactéries possèdent deux gènes pour la dégradation des hydrocarbures et trois gènes pour la résistance au cadmium, au nickel et au zinc. Par la suite, nous avons épandu sur un terrain contaminé l’une de nos meilleures souches bactériennes avec du saule ou de la moutarde. Cette souche, lorsqu’associée avec du saule, a affiché une croissance de 1,6 fois plus que le contrôle. Pour la moutarde, cette augmentation a été de 2,3. À la fin de l’expérience, nous avons eu une diminution de 23 % des niveaux initiaux d’arsenic dans le sol, de 34,6 % pour le plomb, de 7,6 % pour le zinc et de 66,7 % pour le cadmium. Ceci démontre le potentiel de nos bactéries à aider les plantes à décontaminer efficacement le sol.
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Le contenu télévisuel éducatif favorise-t-il les habiletés langagières des enfants?
Tania Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal), Andréanne Gagné
(Université du Québec à Montréal), Nathalie Bigras
(Université du Québec à Montréal)
Nous vérifierons avec notre recherche une idée largement répandue auprès des parents, à savoir que les émissions destinées aux enfants, et plus spécifiquement celles à visée éducative, favorisent le développement langagier. Les données de 150 enfants de 7 ans (53 % de filles) proviennent de la base de données Jeunes enfants et ses milieux de vie 4, 5 et 7 ans. La compréhension verbale et la pragmatique ont été évaluées avec l’échelle d’intelligence de Wechsler et la version française de la Children’s Communication Checklist. Différentes questions ont été posées à la mère concernant 1) la situation sociodémographique, 2) le temps que l’enfant passe devant la télévision, 3) la présence ou non d’une chaîne destinée aux enfants (p. ex : Yoopa) et 4) le titre des six émissions ou films préférés de l’enfant. Le contenu télévisuel a été classifié selon sa visée éducative ou de divertissement. Nous observons que les garçons regardent autant la télévision que les filles et que le contenu éducatif n’affecte pas positivement leurs habiletés langagières. En revanche, l’accès à une chaîne destinée aux enfants est lié à de plus faibles habiletés de compréhension. La discussion abordera l’hypothèse théorique du « video deficit » et l’importance d’une communication contingente et bidirectionnelle pour assurer le développement langagier optimal des enfants.
Résumé