Programme préliminaire

Dans un contexte marqué par des mutations rapides, il importe de réfléchir aux liens entre l’éducation et la culture. Définie comme un ensemble de savoirs et de pratiques (Tylor, 1871) et comme un réseau de significations partagées (Geertz, 1973), la culture ne cesse de s’actualiser et de se déployer par l’entremise de plusieurs canaux de communication, notamment l’école, qui est censée doter les élèves d’une culture commune (Dumont, 1968). En effet, l’éducation constitue un triple processus d’humanisation, de socialisation et de singularisation (Charlot, 1997). À la suite d’Hannah Arendt (1961), qui rappelait que l’éducation est avant tout l’acte de transmettre un monde commun, pour que chaque génération puisse à la fois l’habiter et le renouveler, Denis Simard (2024), affirme que la culture nourrit autant l’enseignement que les expériences sensibles des élèves, leur capacité à comprendre le passé, à interroger le présent, à dialoguer avec le monde. Au Québec, des programmes ou politiques comme La culture à l’école, la compétence culturelle du référentiel pour la formation des enseignant.e.s (MEQ, 2020), les politiques de promotion des œuvres québécoises, les politiques entourant la langue française, le nouveau programme «Culture et citoyenneté québécoise», etc. – montrent les efforts pour amener les élèves à construire une culture commune francophone qui reflète les valeurs québécoises. Nos échanges seront guidés par les questions suivantes : 

• L’école transmet-elle une culture commune ou des cultures plurielles ? Que va-t-on transmettre, exactement, et comment justifier ces choix ?
• Comment concilier culture scolaire, cultures numériques et cultures populaires ?
• En quoi la culture alimente-t-elle le développement d’une citoyenneté engagée ?
• Comment dépasser les inégalités d’accès au capital culturel dans l’école d’aujourd’hui ?
• Comment penser la tension entre la transmission d’un héritage et l’invention d’un rapport singulier au savoir ?