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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Ce colloque propose d’explorer le concept des agentivités plurielles en recherche-création (RC) au prisme des projets arts et sciences. En filigrane, la thématique des travaux récents du Réseau Hexagram, soit la création au-delà de l’humain, qui pave la voie à des approches inclusives dans la recherche et à des œuvres spéculatives qui font sortir la technoscience des ornières de l’innovation commerciale (Dunne et Raby, 2013; Auger, 2013).

Les projets arts et sciences

Les projets arts et sciences constituent un espace métaphorique où des questionnements, voire des avenues spéculatives sur les technosciences, sont élaborés. Les œuvres qui en résultent se déploient souvent dans une temporalité propre à la performance, qui peut aussi être apposée au cycle de la RC : « Être, faire, montrer-faire et expliquer le montrer-faire » (traduit librement de Schechner et Brady, 2013). Rendre compte d’enjeux scientifiques dans une œuvre artistique met en relief les défis de la nature des objets produits : comment montrer certaines œuvres, qui incluent par exemple le vivant ou encore comment expliquer-montrer la science dans le contexte d’une manifestation artistique. Ainsi, les questions liées aux ontologies et aux épistémologies des œuvres arts et sciences mettent à l’épreuve les méthodes connues de production de la connaissance et ouvrent de nouvelles avenues pour les communiquer.

Défis de la monstration

L’agentivité des objets émanant des collaborations arts et sciences impose une forme de commissariat artistique réflexif, qui s’apparente à un nouveau matérialisme appliqué (Rogers et coll., 2021). Bennett, s’inspirant de Deleuze et Guattari, décrit les assemblages ainsi créés comme « des regroupements ad hoc de divers éléments, de matériaux vibrants » (Ibid., traduction libre). Il s’agit donc ici d’explorer la RC à partir des stratégies de création arts et sciences, des expériences de mise en scène ou de commissariat de ces projets et des nouvelles avenues en mobilisation des connaissances qui en découlent.

Références

  • Auger, J. 2013. « Speculative design: Crafting the speculation ». Digital Creativity, vol. 24, no 1, pp. 11-35.
  • Dunne, A. et Raby, F. 2013. Speculative Everything: Design, Fiction, and Social Dreaming. Cambridge, Mass., The MIT Press.
  • Fourmentraux, J.-P. 2012. « Artiste, chercheur, innovateur : le consortium Hexagram (Montréal) ». Culture et Musées, no 19, pp. 25-42.
  • Rogers, H.S., Halpern, M.K., Hannah, D. et de Ridder-Vignone, K. 2021. Routledge Handbook of Art, Science, and Technology Studies. Londres, Routledge.
  • Schechner, R. et Brady, S. 2013. Performance Studies: An Introduction. 3e éd. Londres, Routledge.
Remerciements :

Le réseau Hexagram remercie le FRQSC pour son soutien financier, programme des regroupements stratégiques.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Hexagram et la recherche-création

Ouverture du colloque.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Communications orales

Méthodologies et matérialités

Ce panel explore la manière dont la matérialité devient un levier de réflexion critique et de production de savoirs en art.

À travers des sculptures interactives, des artefacts issus du recyclage et des pratiques curatoriales engagées, les intervenants questionnent les normes de production, les flux de matières et les relations écologiques des œuvres. Loin d’un simple commentaire environnemental, ces recherches expérimentent de nouvelles formes d’interaction avec l’espace, le public et les matériaux, révélant des dynamiques invisibles et ouvrant des perspectives sensibles sur les enjeux contemporains des usages de la matière.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
Participant·e·s : Emmanuel Guy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Anne-Marie Laflamme (Université Concordia), Camille Prunet (Université Toulouse - Jean Jaurès)
  • Communication orale
    Créer des installations sculpturales participatives pour étudier le transport de marchandises : récit d’une inversion méthodologique
    Emmanuel Guy (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication propose un récit de pratique réflexif sur la création de « Dérivoïds ». Ce travail s’inscrit dans un cycle pluriannuel où Emmanuel Guy revisite ses recherches sur le transport maritime, à la fois dans les rôles du chercheur en sciences sociales et de l’artiste visuel.

    Cette approche repose sur une interversion méthodologique. Elle s’appuie sur l’idée que l’art est un système d’organisation du rapport au monde, permettant de recueillir, structurer et interpréter des informations. L’enjeu est alors de questionner ce que révèle l’application d’une démarche artistique à des recherches en géographie et en études organisationnelles, en abordant le transport maritime comme un processus de création de valeur par le déplacement normé d’une matière.

    « Dérivoïds » explore cette dynamique à travers un dispositif low-tech observant les relations entre spatialité et matérialité dans les gestes du quotidien. Il se compose de sculptures modulaires en frêne cintré à la vapeur. Lorsqu’elles sont manipulées dans l’espace public, en invitant les passants à interagir avec ces sculptures, ce projet documente leur expérience des lieux et de leur composition matérielle. La communication prendra la forme d’une conférence augmentée d’une monstration d’œuvre à travers de courts montages vidéo.

  • Communication orale
    Matérialité des rebuts textiles et esthétique de la fin du monde
    Anne-Marie Laflamme (Université Concordia)

    Cette communication présente un récit de pratique en recherche-création à l’intersection entre arts, sciences et design, explorant une série de sculptures réalisées à partir de déchets textiles. Inspirées par des enjeux du design vestimentaire, ces œuvres interrogent l’obsession des surfaces lisses, tout en sublimant les matières rejetées afin de révéler leur potentiel poétique et critique. En associant fibres textiles recyclées et structures trouvées, elles prennent la forme de colonnes stratigraphiques retraçant l’évolution des matières et couleurs devenues rebuts, tout en soulignant la charge écologique de la production manufacturière.

    Cette démarche s’inscrit dans une recherche par le design où la matérialité devient un vecteur d’interrogation. Plutôt que de masquer les imperfections, les œuvres valorisent l’organicité rugueuse et l’aspect rebelle des matières.

    La communication propose une réflexion sur la manière dont ces sculptures « font parler la matière » et mobilisent les connaissances de manière sensible et engageante. À travers une analyse des collaborations arts-sciences et des stratégies du design activiste, il s’agira de montrer comment ces artefacts perturbent les normes et ouvrent des perspectives critiques sur la production textile.

  • Communication orale
    Pratiquer l'exposition comme lieu d'activation de rapports écologiques
    Camille Prunet (Université Toulouse - Jean Jaurès)

    Cette communication porte sur le développement théorique du concept de « médium-milieu » et son application dans le domaine du commissariat d’exposition. La notion de « médium-milieu » vise à souligner l’investissement des artistes dans leur médium afin de rendre compte de l’importance du contexte et des rapports écologiques qui traversent leur œuvre.

    Dans une perspective à la fois matérialiste et spéculative, et en lien avec des œuvres interrogeant la crise écologique contemporaine, la présentation proposera des gestes, protocoles et postures permettant au public de ressentir les complexités d’interaction générées par un ensemble d’œuvres dans un espace donné. Elle inclura notamment des « gestes spéculatifs » invitant à imaginer des modes d’existence souhaitables, tout en travaillant à l’empouvoirement des artistes comme des publics.

    Le rôle du commissaire ne peut plus aujourd’hui se limiter à rassembler des œuvres, mais doit s’adapter pour rendre davantage sensibles les agentivités et matérialités singulières présentes dans l’œuvre, insistant sur une dimension de soin, telle que l’évoque le terme anglais « curator ».


Communications orales

Boîte noire, IA et encodage

Ce panel interroge l’intelligence artificielle comme outil de création, d’éducation et de surveillance.

Entre détournements artistiques, pédagogies expérimentales et dystopies numériques, ces projets révèlent les mécanismes cachés des algorithmes et leur influence sur nos réalités. En explorant la boîte noire du calcul automatisé, ils mettent en lumière les tensions entre opacité et transparence, contrôle et créativité, humain et machine. Qu’il s’agisse d’un tarot génératif, d’une performance éducative ou d’un monde hyperconnecté, ces œuvres interrogent notre capacité à interagir avec l’IA et (dé)jouer les logiques invisibles.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Récit de pratique : Tarot Cyborgien
    Frédérick Maheux (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur l’œuvre Cyborg T.A.R.O.T. développée dans le cadre du Chantier IA 2024 du centre d’artiste Sporobole. Il s’agit d’un dispositif interactif inspiré par le posthumanisme et les arcanes majeurs du tarot.

    Cet artefact, conçu dans un cadre de recherche-création, explore le rôle du bruit dans le processus créatif. Le bruit y est présenté en tant que « force-relation transformatrice », permettant l’émergence de l’inédit dans les interactions avec les machines, notamment l’intelligence artificielle et les moteurs de création de jeux.

    La communication portera sur un événement marquant du processus créatif : la nécessité de contaminer les modèles d’IA génératives par le collage analogique. Cette approche, inspirée par les tactiques de détournement de la musique bruitiste et industrielle, opère un renversement de l’entraînement des modèles à partir de données massives. Ce croisement produit une résonance singulière entre le dispositif et l’utilisateur. Enfin, le rôle des collaborations entre humains et machines sera abordé, mettant en lumière les erreurs, le bruit et la contingence comme moteurs de la créativité en IA.

  • Communication orale
    Récit de pratique : Learning Machines
    Jessie Beier (Université Concordia), Jihane Mossalim (Université Concordia)

    « Learning Machines » est un groupe de recherche situé au département d’éducation artistique de l’Université Concordia. Le groupe s’intéresse aux croisements et prolongements entre les technologies informatiques émergentes (IA, algorithmes et apprentissage automatique) et les agencements machiniques de la subjectivité (Deleuze et Guattari, 1980), à travers lesquels des configurations pédagogiques sont rendues perceptibles, déchiffrables, productives, et, par conséquent, valides et valables au sein de milieux éducatifs.

    Cette communication porte sur une résidence de recherche-création aboutissant à l’assemblage de la performance « Learning Machines : Live from the Black Box! ». Cette production collaborative et spéculative détourne les codes télévisuels de l'infodivertissement et de l'émission éducative, activant diverses fabulations pédagogiques pour interroger les questions d’intelligence, d’artificialité, de cognition incarnée, de relations techno-humaines et des dynamiques complexes conditionnant l’enseignement et l’apprentissage.

    Réalisée dans l’espace « boîte noire » de la Faculté des arts de l’Université Concordia, cette série d’expérimentations explore particulièrement les zones d’obscurité du calcul automatisé et de la théorie scientifique à travers le théâtre expérimental et des pédagogies atypiques. Cette présentation intégrera des extraits de la production finale, permettant de poursuivre, avec les participants du colloque, la réimagination de l’éducation artistique à l’ère de l’assimilation algorithmique.


Dîner

Repas et atelier

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Écosomatique, entre performance participative et transmission de savoirs
    Germain Ducros (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    « Danser le corps-paysage » est un atelier de mouvement improvisé in-situ, ouvert à toutes les personnes souhaitant y participer. Adapté des principes de recherche-création orientant le projet doctoral de Germain Ducros (Études et Pratiques des Arts, UQAM), l’atelier invite à laisser émerger le mouvement à partir de la rencontre avec le lieu, une danse avec le paysage des sensations.

    S’inscrivant dans la lignée des pratiques écosomatiques (Bardet, Clavel, Ginot, 2018), cet exercice met au cœur de l'expérience les relations entre le corps sensible et son environnement, pour révéler des savoirs situés et incarnés. L’atelier se déroule dans une approche bienveillante et ludique, sans autre exigence que l'envie de bouger avec curiosité. La proposition alterne entre pratique guidée, autonomie et moments de partage, où les concepts de recherche-création sont discutés et connectés à l’expérience vécue.

    Dans un contexte de crise écologique, souvent perçue comme une crise de l'attention (Citton, 2014) et de la lisibilité du monde (Zhong-Mengual et Morizot, 2018), l’atelier vise à réintroduire l’expérience du corps sensible dans son milieu, à prêter attention aux affects sensoriels (Ingold, 2000 ; Pink, 2015) et à réapprendre à être en relation avec l'espace et le vivant.


Communications orales

Atmosphères variables

Ce panel explore des expériences immersives où lumière, son et spatialité redéfinissent notre rapport au monde.

En plongeant dans les profondeurs souterraines, les traces stellaires ou les états fluides du posthumain, ces projets révèlent des atmosphères en mutation, à la croisée de l’art et de la science. Ils proposent des espaces sensibles où le public est invité à expérimenter des transformations perceptives et émotionnelles. Qu’il s’agisse de capter les vibrations d’une caverne, de projeter l’histoire cosmique ou d’interroger la fluidité de l’existence, ces œuvres ouvrent des fenêtres sur des réalités invisibles et changeantes.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Poétique technologique en champ extrême de contraintes : L'exemple des cavernautes
    Nicolas Reeves (UQAM - Université du Québec à Montréal), David St-Onge (École de technologie supérieure (ÉTS))

    Le projet « Cavernaute » consiste à concevoir et à réaliser des aérostabiles, automates volants autonomes hybrides entre drone et dirigeable, pour explorer des zones réputées inaccessibles (cavernes, tunnels de lave, ruines industrielles) et transmettre en temps réel sons et images. La méthodologie de leur conception intègre des critères scientifiques, technologiques et artistiques afin d’adapter leur morphologie aux contraintes spécifiques de leur contexte de vol, ce qui entraîne d’importantes variations formelles entre les différentes versions.

    Cette communication présentera les origines du projet ainsi que les résultats d’une expérimentation avec le prototype « Mk2-Elpy » dans la section aquatique récemment découverte de la caverne de Saint-Léonard (Montréal) en 2024. L’accès complexe a imposé une forme cylindrique, étroite et déployable, inspirée de l’origami. Faire voler un objet avec une telle géométrie, exactement opposée à celle qui serait optimale pour un aérostat, a exigé des études poussées, menant à plusieurs premières technologiques, notamment au niveau de l’enveloppe.

    À la fois objet d’art, de science et de technologie, « Cavernaute » se présente comme un exemple du potentiel innovant de la recherche-création, lorsque l’intégration des disciplines est pensée dès les premières phases d’un projet.

  • Communication orale
    Récit de pratique : Immerstellaire, une thèse entre Art & Astronomie
    Valentine Auphan (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication propose un récit de pratique du projet « Immerstellaire », conçu par Valentine Auphan (doctorante en Études et Pratiques des Arts, UQAM), dont la thèse en recherche-création explore l’univers des chasseurs de météorites et la recherche astronomique à travers un voyage immersif présenté dans un dôme de projection immersive.

    Puisque les météorites témoignent des origines de la Terre et de l’histoire de la vie, elles constituent un contenant mnémonique de nos origines stellaires, renfermant une mémoire commune aux entités humaines et non humaines. Fruit d’une résidence artistique au Planétarium de Montréal, « Immerstellaire » exploite le médium de la projection à 360° pour offrir une expérience de médiation artistique et scientifique polysensorielle (photosensible, acoustique, haptique), favorisant la rencontre et le partage des savoirs entre les individus. Ainsi, cette communication interroge l’apport du sensible dans les expériences immersives collectives et son influence sur notre perception des données astronomiques, notamment les essaims de météoroïdes.

  • Communication orale
    Récit de pratique : « Neigologie » et « Écriture d’une pierre »
    Patrick Gauvin (Université Concordia)

    Cette communication présente un récit de pratique réflexif sur des œuvres récentes (« Neigeologie ») et en développement (« L’écriture d’une pierre »), de Patrick Gauvin.

    La poïétique de la fabrication des mondes immanents peut s’étendre à une formule intersubjective si l’on incorpore des méthodes liées à la pratique de l’histoire orale comme la marche accompagnée de participants. Les mondes créés dans un « faire-avec », que Donna Haraway désigne par la sympoiesis (2016), seront alors coconstruits.

    Une pierre découverte sur le site du Mont-Royal et prélevée par un procédé photogrammétrique peut alors induire le jeu d’archet d’un violoncelliste dont la vibration et l’amplification sera performée (et injectée) dans la matière indicielle de la roche numérique, de manière à en faire glisser la surface telle une peau cuirassée, évoquant un caractère idiosyncratique par-delà la banalité des apparences du non-humain.

  • Communication orale
    Contemplant les nuages : une expérimentation artistique multidimensionnelle
    Dali Wu

    Cette communication porte sur la thèse doctorale de Dali Wu, intitulée « Trans-Image : vivre l’expérience de l’éveil à l’ère du posthumain par des pratiques de recherche-création ». Elle explore l’expérience de la notion d’éveil telle que proposée par le bouddhisme, dans une optique posthumaniste, à travers des pratiques artistiques et une méthodologie combinant l’autoethnographie et des méthodes de recherche basées sur les arts. Le concept de « Trans-image » désigne un espace d’expériences et de créativité posthumaine, où les frontières entre l’humain et le non-humain (technologie, animal, nature, etc.) s’estompent.

    L’œuvre « Contemplant les Nuages » s’inscrit dans cette démarche en explorant l’interconnexion entre l’artiste et le Soi à travers une expérimentation artistique multidimensionnelle. Ce projet, mêlant expérience onirique, symbolisme spirituel, expression émotionnelle, contexte sociétal, témoignage des variations atmosphériques et multimédias interactifs, incarne une réflexion sur l’existence fluide, tout en intégrant des enjeux contemporains tels que la pandémie et les transformations technologiques.

    Ce projet invite le public à témoigner de la fluidité de l’existence, de la quête de l’individuation et de l’éveil dans un monde technologiquement médiatisé, tout en cherchant à briser les contraintes des structures traditionnelles et à promouvoir une attitude plus ouverte.


Communications orales

Innovations méthodologiques

Ce panel explore des approches repensant les méthodologies traditionnelles pour interroger nos relations aux territoires, aux matières et aux technologies.

À travers l’ethnographie sensorielle d’un terrain vague, la recherche-territoire favorisant une réciprocité avec le vivant et l’analyse des interactions entre humains et essaims robotiques, le dépassement des cadres disciplinaires propose de nouvelles formes d’enquêtes. Ils ouvrent ainsi des perspectives critiques et sensibles sur la co-création avec les milieux naturels et artificiels, renouvelant notre manière de percevoir et d’expérimenter les mondes qui nous entourent.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Construction des performances DESSAIM par échanges publics - une étude sur l’expressivité d’essaims robotiques par l’écriture chorégraphique
    Hélène Duval (Université du Québec à Montréal), David St-Onge (ÉTS - École de technologie supérieure)

    Cette communication propose un récit réflexif sur les pratiques de monstration d’œuvres et de transmission de savoirs issues de la recherche-création déployées dans « DESSAIM ». Ce projet de performances-installations engage les publics avec des robots dans des expériences suscitant leurs interprétations, perceptions et agentivité, fruit de la collaboration entre Hélène Duval et David St-Onge.

    Les expériences vécues par les publics, guidées par un engagement corporel et des déplacements essaimiques au sein des installations-performances, nourrissent et enrichissent le processus de création. Par le biais de méthodes quantitatives et qualitatives, les impressions recueillies nourrissent l’analyse des expressivités des essaims robotiques et des constructions de sens. Ces échanges interrogent également les ontologies et épistémologies des créations mêlant arts vivants et génie, tout en testant les méthodes de production et de communication de la connaissance. Ce dialogue met en lumière la manière dont cette approche peut nourrir la robotique, l’art de la performance et la création de sens pour les humains.

    La communication sera accompagnée d’une performance-installation de robots « Zooids ».

  • Communication orale
    Récit de pratique : l’ethnographie sensorielle
    Florence Boucher (Université Concordia)

    Dans le cadre d’une maîtrise en design (Université Concordia), ce projet de recherche-création explore le développement d’une relation profonde et soutenue avec un terrain vague. Florence Boucher articule une pratique de design non extractive qui veille au bien-être de ces espaces et de leur caractère sauvage, en soutenant les liens entre les communautés humaines, plus-qu’humaines et le territoire. Cette démarche de soin s’appuie sur un désir de réciprocité et d’interdépendance avec nos environnements.

    L’ethnographie sensorielle permet de recueillir des données sensibles en dérivant au Champ des Possibles, comme des photos, des spécimens de plantes, des objets, des vidéos, des enregistrements sonores et des traces d’itinéraires. Observer ces intrications permet de développer une compréhension multisensorielle et incarnée de l’espace et d’examiner ce qui existe au-delà de l’activité humaine : une grande diversité d’espèces, une matérialité unique, des dynamiques particulières au lieu.

    Dans cette communication, Florence Boucher présentera les résultats de son approche ethnographique ainsi que son journal de recherche, ses observations et ses rencontres, pour aborder les enjeux d’un design repensé pour aider le public à connecter avec ce lieu en marge, défier l’aménagement conventionnel et sensibiliser à l’écosystème des terrains vagues.

  • Communication orale
    Typographie vivante : Exploration de la matérialité, du récit et de l’agentivité
    Catherine D'Amours (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Bien que les pratiques contemporaines en design cherchent des solutions face aux défis environnementaux et sociaux, elles restent souvent ancrées dans des paradigmes anthropocentriques. Les approches dites durables et responsables peinent à s’inscrire dans une réciprocité réelle avec le vivant, souvent limitées par des contextes productivistes. De plus, tandis que les théories posthumanistes soient prometteuses, elles éludent parfois les dimensions territoriales et culturelles qui façonnent les relations entre humains, non-humains et environnements. Ces absences soulignent une lacune dans le design face à la crise climatique. Comment le design peut-il réconcilier humains, territoires et savoirs vivants, tout en affrontant les structures de pouvoir sous-jacentes à la crise écologique ?

    Cette communication explore la méthodologie de « recherche-territoire » en tant qu’alternative, où le territoire devient un acteur dans la création. Elle repose sur une posture d’écoute, d’observation et de co-création avec les entités vivantes. Cette approche émerge d’une réflexion sur les tensions entre design, matérialité et éthique, remettant en question les frontières entre technologie et vivant. À travers « Typographie vivante », la présentation explore la capacité du design à installer une relation de réciprocité et de « care » avec le vivant, en expérimentant la typographie par l’impression 3D et l’argile.


Réseautage

Cocktail de réseautage

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Communications orales

Perspectives commissariales

Comment le commissariat évolue-t-il face aux nouvelles dynamiques technologiques et scientifiques ? Ce panel explore des approches innovantes en médiation et en recherche-création, où les commissaires deviennent facilitateurs de pratiques artistiques expérimentales.

De l’intégration du vidéomapping dans les musées à la conception d’expériences immersives sur l’histoire du climat, en passant par la mise en scène posthumaniste, les conférencières et conférenciers révèlent des modes curatoriaux hybrides. Ils interrogent le rôle du commissaire comme accompagnateur de la création et comme médiateur entre art, science et publics, redéfinissant ainsi les cadres traditionnels de l’exposition et de la performance.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Recherche-création et vidéomapping : une approche collaborative pour le commissariat en arts médiatiques
    Radhanatha Gagnon (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À travers les projets « Mirage » et « Ondulation », réalisés avec le Musée d’art de Joliette, cette communication examine comment la recherche-création redéfinit les pratiques artistiques et les rôles du commissariat. Le vidéomapping, par son ancrage in situ, exige une adaptation constante aux contraintes techniques et architecturales, en faisant un terrain propice à l’expérimentation de nouvelles méthodologies.

    Des laboratoires de création ont ainsi été instaurés, offrant aux artistes un espace d’expérimentation et d’itération de leurs projets grâce à des cycles heuristiques (Paquin). Ces espaces collaboratifs ont permis de surmonter les défis techniques tout en nourrissant une réflexion sur les enjeux esthétiques et éthiques des œuvres numériques. Cette approche a également transformé le rôle du commissaire : au-delà de la sélection d’œuvres existantes, il devient un accompagnateur de la création, définissant avec les artistes des cadres de travail adaptés à leurs besoins.

    Cette présentation explorera les méthodologies collaboratives et outils numériques émergents en recherche-création. Elle interrogera également comment les technologies immersives, comme le vidéomapping, ouvrent de nouvelles perspectives pour la médiation culturelle et l’intégration des arts numériques dans l’espace public.

  • Communication orale
    Création art-science, l’expérience des atmosphères primitives
    Edwige Armand (UGE, Passerelle AST), Anne-Charlotte Baudequin (Université Toulouse II Jean Jaurès), Thierry Besche (Passerelle Arts Sciences Technologies), Emilie Bonnard (Université Toulouse II Jean Jaurès), Frederick Garcia (INRAE), Yves Godderis (CNRS Géosciences Environnement Toulouse (GET))

    « Atmosphère primale » est un projet de recherche-création réalisé en collaboration avec le laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (GET), spécialisé en géophysique et paléoclimatologie. À travers la conception d’une expérience polysensorielle, ce projet vise à sensibiliser le public au fait que l’air que nous respirons est relativement récent à l’échelle de l’histoire de la Terre (16 millions d’années). En retraçant les temps géologiques, il met en lumière le contraste entre la lenteur des processus terrestres et la rapidité des transformations climatiques induites par les activités humaines depuis 2,5 siècles.

    S’appuyant sur les recherches menées par le GET, l’équipe artistique a d’abord recueilli et interprété des données, avant de concevoir un dispositif sensible invitant le public à expérimenter les atmosphères pré- et post-anthropocènes à travers une immersion sensorielle. Dans ce dispositif, les sons, les odeurs, la lumière, et le sable permettent de mieux saisir la fragilité des conditions rendant notre air respirable. La communication portera sur l’intégralité de ce projet, depuis sa conception jusqu’à son exposition, présentée du 30 mai au 15 novembre 2024 au Musée du Saut-du-Tarn.

  • Communication orale
    Recherche-création actuelle : perspective d’une troisième sphère
    Filip Dukanic (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication part du constat que la recherche-création dans les arts vivants actuels favorise une méthodologie transversale, apportant de nouveaux éclairages sur les objets artistiques contemporains. Cette méthodologie s’inscrit dans un redéploiement discursif et pratique, dénommé « troisième sphère », un cadre théorique et pratique qui dépasse les binarités traditionnelles entre la recherche scientifique et la création artistique. Elle propose un nouveau territoire d'exploration, où la recherche-création se relie aux développements techno-scientifiques et au paradigme posthumaniste.

    Dans ce cadre, plusieurs œuvres scéniques liées à la dynamique posthumaniste seront analysées, telles que « Le Sacre du Printemps » de Romeo Castellucci, un spectacle sans acteurs « vivants », et certaines installations de Fujiko Nakaya. Ces œuvres, emblématiques de la troisième sphère, convoquent des univers scientifiques et proposent des stratégies performatives novatrices. Enfin, le concept d’excommunication (Galloway) sera examiné pour explorer son lien avec la scientificité de la troisième sphère en recherche-création. Une analogie enrichissante sera postulée, susceptible d’alimenter à la fois la pensée posthumaniste et l'univers créatif de la troisième sphère.


Communications orales

Flots numérisés

Ce panel explore les transformations créatives et critiques induites par les intelligences artificielles et les environnements numériques.

Du langage modifié par l’IA aux espaces immersifs en réalité étendue, en passant par l’écriture générative, il révèle des formes de contamination entre humain et machine. Le panel interroge les nouvelles matérialités du numérique, les ombres algorithmiques et les dynamiques de pouvoir inscrites dans ces technologies. Que deviennent la création et la mémoire dans ces flux de données sans cesse remodelés ? Les conférencières et conférenciers proposent leurs perspectives sur la dissolution des frontières entre réel et virtuel, organique et artificiel.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Au seuil du lexique, bifurcations poétiques et horizons spéculatifs
    Julien Dajez (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication explore l’usage de ChatGPT dans la recherche-création de Julien Dajez, où l’intelligence artificielle participe à la diffraction des matérialités et des langages d’une œuvre audiovisuelle en circulation entre différents formats. Ce processus de métamorphose transmédiatique provoque des bifurcations poétiques et épistémiques, étendant la pratique de réalisateur vers une réflexion sur les structures du savoir et les modes d’expression.

    Investi comme une forme de post-production déterritorialisée (Bourriaud, 2001 ; Deleuze & Guattari, 1980), l’IA générative s’agence au texte comme un levier artistique, travaillant les tensions entre le lexique scientifique et sa transposition sensible. En réarticulant les biais discursifs et les régimes d’énonciation, elle active des trajectoires inédites où s’entrelacent reconfiguration terminologique et plasticité expressive.

    En parallèle, une autre dynamique de mutation du cadre de pensée infiltre le raisonnement scientifique à travers une logique de création itérative où langage, pouvoir et technologie s’éprouvent mutuellement. L’IA fonctionne alors comme un agent de déconstruction et d’agencement, engageant un processus où l’expérimentation perturbe le cadre des rhétoriques institutionnelles. Cette dynamique génère des formes spéculatives qui se déploient à travers des structures narratives fragmentées et des dispositifs médiatiques. Elle ouvre des zones d’instabilité entre perception algorithmique, gouvernance et structures techno-politiques.

  • Communication orale
    Quand les flots bleus de la rivière et la pluie de la haute-ville atteindront la galerie : un essai sur l’agentivité du « Digital Shadow »
    Marie-Christiane Mathieu (Université Laval)

    Cette présentation fait suite aux recherches menées dans le cadre du projet « Nous sommes tous des astronautes : scénarios et prototypes pour des temps extrêmes » (NSTDA), qui, depuis 2021, explore les enjeux des zones inondables, des matériaux innovants et des procédés d’impression dans la construction d’habitacles capsulaires et d’habitations d’urgence.

    La communication aborde la notion de « Digital Shadow » appliquée à l’œuvre de réalité étendue « Quand les flots bleus de la rivière et la pluie de la hauteville atteindront la galerie ». Le « Digital Shadow » désigne la réplique numérique d’un objet, d’un bâtiment ou d’un système, ici d’une galerie d’art.

    Les environnements jumelés étudiés comprennent la galerie des arts visuels de l’Université Laval et son ombre numérique, fusionnant les espaces virtuel et réel. Grâce à la réalité étendue (RX), un lieu expérimental simule l’inondation de la galerie. L'agentivité de l'ombre numérique interroge les frontières de l'espace, du temps et de l'identité, offrant ainsi une expérience esthétique potentiellement disruptive. Le projet poursuit la quête spéculative de NSTDA, en s’appuyant sur les recherches du Centre de Recherche en données et intelligence géospatiales de l’Université Laval (CRDIG).

  • Communication orale
    Entre l’encre et le code : la création littéraire augmentée
    Boris Nonveiller

    À l’ère des intelligences artificielles génératives, les robots conversationnels s’invitent dans les processus d’écriture, offrant de nouvelles perspectives sur la collaboration entre humain et machine. Cette présentation sera un compte rendu sous forme de récit de pratique d’un projet de recherche-création interrogeant le rôle des intelligences artificielles dans l’acte créatif.

    Trois axes principaux seront explorés : la réécriture sous contraintes littéraires, la génération de textes imitant un corpus spécifique et l’amélioration des textes existants. Les robots conversationnels, outils d’assistance technologique, sont envisagés ici comme des acteurs contribuant à la création au-delà de l’humain. En intégrant des contraintes stylistiques et structurelles précises, en analysant leur capacité à mimer un style littéraire donné et en testant leur habilité à générer des idées créatives et des améliorations narratives, ce projet questionne les frontières entre créativité humaine et agentivité algorithmique.

    La présentation proposera une restitution des connaissances articulée autour d’exemples concrets : des textes générés par l’IA seront analysés et comparés à des créations originales pour illustrer les capacités, mais aussi les limites des modèles génératifs. Cette approche critique mettra en lumière les dynamiques collaboratives entre auteur et machine.


Communications orales

Le corps et ses velléités

Ce panel explore le corps comme territoire de transformation, de mémoire et d’expérimentation.

De la performance différée — qui prolonge sa présence — à l’avatar vidéoludique — qui transmet la violence physique —, en passant par l’étude du microbiome — qui façonne ses cycles de vie et de mort — , les conférencières et conférenciers révèlent des dimensions invisibles du corps. Ils interrogent ainsi ses velléités : son désir de persistance, sa capacité à ressentir et à transmettre, et ses interactions subtiles avec l’environnement biologique et numérique.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Pratique de la performance différée : le cas de La défaite des frênes
    Léa Martin (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Cette communication présente le concept de performance différée à titre de pratique artistique. L’œuvre « La défaite des frênes », une déambulation performative captée en vidéo 360°, y est présentée comme étude de cas.

    Dans le champ des arts visuels et médiatiques, les théories sur la performance identifient souvent la co-présence de l’artiste et du public comme caractéristique fondamentale du médium. Cette conception physique et temporelle de la présence alimente une césure entre l’œuvre et son document : la performance est unique et événementielle, indépendante des médias qui en témoignent. Plusieurs incohérences ou paradoxes émergent de cette conception, notamment en ce qui concerne la théorisation du médium. L’étude de la performance se fait souvent à partir de ses archives, mais le discours qui en découle prône une présence physique.

    En réponse à cette problématique, la communication propose que la médiation de la performance, par la vidéo dans le cas de « La défaite des frênes », est une partie intégrante de l’œuvre et peut même être nécessaire à sa logique interne. Le concept du différé devient un outil théorique et poétique dans l’élaboration d’une pratique de la performance abordant la présence « différemment ».

  • Communication orale
    Designer par, pour et au travers du corps
    Christopher Noël (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Cette communication porte sur un récit de pratique en recherche-création vidéoludique, autour de la notion et du ressenti de violence physique. La présentation du processus de design mettra en lumière la relation entre la méthodologie, les éléments du jeu et les aspects personnels que l’auteur a insufflés à l’œuvre.

    Depuis une perspective somaesthétique (Shusterman, 1999; 2008), le design de l’expérience du jeu s’organise autour de la réflexion sur les ressentis du corps, tant celui de la personne qui joue que celui de l’avatar. Le corps de l’avatar, quant à lui, est le lieu privilégié de communication de ressentis tels que la douleur, l’essoufflement et la brutalité. Il est également le réceptacle des mécaniques, dynamiques et thématiques déployées pour susciter une expérience esthétique de la violence chez le joueur.

    La communication pourra inclure une démonstration de l’œuvre sous le format du jeu vidéo ou sous forme d’extraits vidéo.

  • Communication orale
    Récit de pratique : Immaculée Conception Inc
    Mariane Laporte (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’installation interactive « Immaculée Conception Inc. » de Mariane Laporte anticipe la possible rupture du lien émotif et sensoriel entre la mère et son fœtus dans le cadre d’une grossesse par ectogenèse, où la gestation s’effectue entièrement ou partiellement hors du corps de la femme. Si les utérus artificiels ne sont pas encore utilisés pour la reproduction humaine, des tests sur des animaux ont donné des résultats prometteurs. Par ailleurs, la recherche sur les embryons synthétiques tend à repousser la limite éthique des 14 jours, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives sur la maternité et la médicalisation de la naissance.

    Ce projet, inscrit dans la mouvance du posthumanisme féministe, propose une réflexion collective sur ces enjeux. En participant à cette expérience ludique, les utilisatrices et utilisateurs conçoivent un enfant en 15 minutes grâce à l’IA générative et leurs données physiologiques. Leurs contributions sont ensuite assemblées selon un processus inspiré du cadavre exquis, accouchant d’une œuvre en perpétuelle évolution.

    Cette communication portera plus particulièrement sur l’étape de la co-création de la mémoire fœtale par le récit oral dans « Immaculée Conception Inc. », interrogeant ainsi la co-construction d’une identité hybride, à la fois naturelle et artificielle.

  • Communication orale
    Du premier souffle à la décomposition : récits microbiens de la vie et de la mort
    François-Joseph Lapointe

    La transmission du microbiome à la naissance joue un rôle fondamental dans la santé et le développement humain, illustrant l’interaction dynamique entre les communautés microbiennes maternelles et néonatales. Dès l’accouchement, le nouveau-né est exposé à une diversité microbienne qui façonne son propre écosystème, un processus influencé par le mode de naissance, l’allaitement et l’environnement.

    Un phénomène parallèle s’observe dans la décomposition post-mortem, où des consortiums microbiens spécialisés orchestrent la succession écologique en recyclant les nutriments et en modulant la dégradation des tissus. Bien que situés aux deux extrêmes du cycle de la vie, ces processus reflètent des dynamiques communes de transmission microbienne, soulignant l’omniprésence des interactions hôte-microbiome dans les transitions biologiques.

    Cette communication examine ces enjeux à travers la pratique de recherche-création de François Joseph Lapointe, qui explore ces interactions par le biais de performances artistiques, de visualisations scientifiques et d’installations interactives. La convergence entre art et science permet non seulement de traduire les processus microbiens en expériences sensibles, mais aussi d’interroger notre rapport au vivant.


Dîner

Repas et démo

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Sonoriser la sensibilité non-humaine : dispositifs sonores portatifs
    Vincent Isabel (Université Laval)

    Cette communication présente un récit de pratique autour de la fabrication de dispositifs sonores portables sur le corps. Adoptant une éthique « Do It Yourself (DIY) », ce travail se base sur l'utilisation de capteurs, de haut-parleurs et de circuits électriques, et s'inscrit dans une réflexion sur la prothèse technologique et les pratiques d’ornementation du corps.

    Utilisés en contexte performatif, ces dispositifs constituent une nouvelle couche sensible et permettent d’explorer comment le non-humain perçoit ou interagit avec son environnement. Traduisant ces interactions en son, ils ouvrent ainsi une réflexion sur les rôles du non-humain et de l’humain dans la production de connaissances.

    Abordant des notions de robotique, de dispositifs connectés, de performance et d’interaction humain-machine, cette communication s’accompagnera d’un récit de pratique ainsi que d’une courte démonstration performative.


Communications orales

Corps numérisés

Ce panel explore la manière dont le corps se déploie, se ressent et se transforme dans les environnements numériques.

Qu’il s’agisse d’un avatar zoomorphe traquant les traces du vivant dans le métavers, d’un artgame qui réinvente la représentation féminine ou d’un univers vidéoludique post-apocalyptique où l’humain fusionne avec la machine, les conférencières interrogent les nouvelles matérialités du corps. À travers des dispositifs interactifs, immersifs et critiques, elles dévoilent les multiples façons dont le numérique reconfigure nos perceptions, nos sensibilités et notre rapport au vivant dans un monde de plus en plus dématérialisé.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    CLTRS : l’artgame et la réappropriation des stéréotypes féminins à travers le prime d’Unreal Engine
    Laureline Chiapello (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Cette communication présente un récit de pratique en recherche-création, retraçant le processus de conception de l’artgame « CLTRS ». Ancré dans une approche féministe pragmatiste, « CLTRS » invite les joueuses et joueurs à une exploration intime et métaphorique du clitoris, représenté à travers un univers fantaisiste et onirique.

    À l’intersection du jeu vidéo et de l’art contemporain, le projet cherche à revaloriser les stéréotypes associés à la féminité et à affirmer l'importance des perspectives féministes et inclusives dans le design de jeux vidéo.

    La communication abordera également la conception des modèles 3D et des effets visuels de « CLTRS », ainsi que l'utilisation du logiciel Unreal Engine dans cette démarche expérimentale, réorganisant les potentialités vidéoludiques au service de nouvelles formes d’expression artistique. Par ailleurs, il sera possible de jouer au jeu vidéo au moment de la présentation.

  • Communication orale
    Relations interespèces et réalité virtuelle : la triade humain - animal - ordinateur à l’épreuve des métavers
    Dorah S. Claude (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur « l’animal métaversel », une recherche-création doctorale de Dorah Claude (Études et pratiques des arts, UQAM). Dans un contexte marqué par la sixième extinction de masse des espèces animales et par l’essor des espaces sociaux virtuels, ce projet interroge comment les présences animales dans les métavers peuvent nous aider à mieux comprendre les relations entre les humains et les technologies numériques dans une perspective affective et relationnelle.

    Afin de saisir cette situation paradoxale, depuis quatre ans, Dorah Claude se glisse dans un avatar zoomorphe pour pister les traces du vivant dans le métavers de VRChat. Ce cas d’étude sera proposé pour expliciter une méthode de recherche fondée sur les notions de ressenti, de sensations fantômes et de zoocialization. En s’appuyant sur cette expérience, la recherche vise à réactualiser un cadre conceptuel pour comprendre notre relation au vivant et à la technologie dans les espaces hybrides que nous habitons.

    La communication se présentera sous la forme d’une vidéo filmée depuis VRChat et contiendra des extraits de terrains de pistage métaversel.

  • Communication orale
    Récit de pratique : Humaintenant du Collectif Obèle
    Gabriel Tremblay-Gaudette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le Collectif Obèle est une initiative de recherche-création réunissant des professeur·e·s et étudiant·e·s de diverses disciplines, visant à réaliser des interventions littéraires dans des environnements vidéoludiques. Axé sur le concept de « transécriture », il explore les intersections entre littérature et jeu vidéo, en utilisant une méthode en trois étapes pour documenter le processus d'exploration, de développement et de production des projets.

    Cette communication présentera un récit de pratique centré sur le projet en développement « Humaintenant », déployé dans le jeu vidéo « Once Human » de NetEase, lancé en juillet 2024. Ce jeu de survie multijoueur en monde ouvert se déroule dans un univers post-apocalyptique où une substance extraterrestre a provoqué des mutations chez les humains, donnant naissance à des créatures hybrides.

    « Humaintenant » prend la forme d’une installation dans le jeu, où des messages sont diffusés via un objet du jeu permettant de communiquer avec la communauté des joueur·euse·s. Ces messages comportent deux volets : un volet andragogique sur les mots-valises, qui désignent des réalités technologiques ou culturelles, et un volet poétique, utilisant des mots-valises pour explorer de nouvelles dimensions linguistiques.


Communications orales

Agentivités, humanités au-delà de l’humain

Ce panel explore comment les technologies émergentes — intelligence artificielle, réalité étendue, environnements immersifs — redéfinissent l’agentivité et les humanités.

Dans une perspective décoloniale, Abu Shaqra interroge comment ces outils peuvent contribuer à la restitution des artefacts muséaux à leurs communautés d’origine. França examine aussi la manière dont le reenactment d’œuvres politiquement engagées permet d’incarner l’histoire sociale et d’en renouveler la perception. Deblois se penche sur l'impact de ces innovations sur la société et la culture, pour promouvoir la justice sociale et l'inclusion. Enfin, Breuleux et Rafie interrogent l’agentivité créative partagée entre humains et intelligences artificielles.

Ces approches redéfinissent l’interaction, l’engagement collectif et la co-création, ouvrant un dialogue sur l’intégration des enjeux sociaux et politiques dans des dispositifs numériques interactifs.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E
  • Communication orale
    Vers un post-musée virtuel : Décolonisation, restitution et visualisations immersives d’objets-litiges
    Shirin Abu Shaqra (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Les initiatives de décolonisation des musées dits universels, amorcées dans les années 1960, se sont intensifiées depuis les années 2000, soulevant une série de défis pour l’institution muséale.

    Premièrement, concernant l’origine et l’usage des collections, souvent acquises dans des contextes de coercition ou de colonialisme. Des concepts comme l’anti-musée ou le contre-musée ont évolué pour donner naissance à ce que Vergès (2023) appelle le post-musée, ou encore au musée métabolique proposé par Catherine Delisse (2020). Parallèlement, un autre défi se pose : celui d’adapter les musées aux nouvelles technologies de visualisation, nécessaires pour maintenir l’intérêt des visiteurs et suivre l’évolution des recherches artistiques. Des stratégies numériques basées sur les sciences humaines émergent, créant des mondes immersifs visant à englober la perception du public et à produire des expériences d’incarnation (Kenderdine, 2016).

    S’appuyant sur des cas d’études portant sur des artéfacts ayant fait l’objet de demandes de restitution, cette communication présente un projet doctoral de recherche-création. Elle étudiera une conférence performative pour un dôme de projection immersive, et une expérience interactive en réalité virtuelle (VR), visant à proposer un post-musée virtuel d’objets-litiges interactif et accessible à toutes et à tous, inscrit dans un cadre décolonial.

  • Communication orale
    Réactualiser les Parangolés : Immersion, agentivité et engagement collectif en réalité étendue
    Marcella Melo França (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Cette communication porte sur un projet de recherche-création autour de la réactualisation (reenactment) en réalité étendue des « Parangolés » d’Hélio Oiticica. Créés en 1964, sous la dictature militaire au Brésil, ces œuvres d’art portables mêlent tissus colorés et phrases politiques et sont conçues pour être activées par le mouvement dans des espaces publics ou d’exposition.

    S’appuyant sur les principes de l’art participatif et sur l’incarnation du mouvement néo-concret, ce projet explore la transposition de ces concepts dans des environnements numériques afin de renforcer l’engagement du public. La réactualisation des « Parangolés » vise ainsi à créer des espaces interactifs où le public co-crée l’œuvre, favorisant l’engagement collectif et la réflexion sensorielle. Cette étude examine comment la réinterprétation de ces œuvres en réalité étendue peut approfondir leur compréhension et renforcer l’agentivité et l’incorporation des enjeux sociaux et politiques dans des performances numériques interactives.

  • Communication orale
    L'architecture des souvenirs : étude en cinéma volumétrique à travers la création d’environnements immersifs
    Mathieu Deblois

    Cette communication présente une démarche de recherche-création en art et design numérique, inscrite dans le programme Environnements Sensoriels de l’École NAD-UQAC. Elle se développe à travers une série d’essais immersifs qui explorent l’archive volumétrique en tant qu’environnement narratif navigable et reconfigurable. Inspirée par les écrits d'Annet Dekker, l’archive y est envisagée comme une matière instable, vivante et recomposable.

    Les environnements sont générés à partir de matière numérique produite par différentes formes de captations volumétriques d’espaces urbains, naturels et humains, puis diffusés dans des contextes variés tels que la réalité virtuelle, l’installation audiovisuelle ou la performance en direct. Le processus ne cherche pas la précision technique, mais accueille le hasard, l’imprévu et l’imperfection comme des éléments actifs de la création. Dans ce contexte, le moteur de jeu vidéo Unity et les logiciels de traitement en temps réel sont détournés de leurs usages standards pour devenir des instruments de composition.

    Au niveau de l’assemblage, la réflexion s’appuie sur le modèle en réseau tripartite des environnements narratifs (Tripartite Network Model of Narrative Environments) proposé par Tricia Austin, qui envisage le récit, l’environnement et les personnes comme trois dimensions interdépendantes. Ce cadre permet d’organiser l’expérience immersive en ensembles sensibles, interprétés ici comme des nids mémoriels où s’assemblent des scènes-fragments activées par la traversée de l’environnement.

  • Communication orale
    Vers une agentivité créative : la direction artistique d’agents artificiels
    Yan Breuleux (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Georges Rafie (UQAC - École des arts numériques)

    L’année 2024 marque l’émergence et le perfectionnement de nombreux outils de création artistique assistés par l’intelligence artificielle, déjà intégrés dans diverses œuvres contemporaines. Dans le domaine des arts numériques, des artistes comme Refik Anadol, Matthew Biederman et Daito Manabe illustrent cette évolution. Des studios tels que Felix & Paul, Dpt. et Moment Factory adoptent également ces technologies dans leurs étapes d’expérimentation. Parallèlement, des figures comme Lev Manovich, Gregory Chatonsky, Philippe Pasquier et Memo Akten mènent des réflexions sur l'IA, à l'intersection de la pratique artistique et de la critique.

    À partir de ces références et de récits de pratiques liées à des créations récentes, cette communication propose le concept d’agentivité créative des outils d’intelligence artificielle. L’hypothèse principale repose sur l’idée d’une direction artistique impliquant des agents artificiels. En combinant plusieurs solutions d’IA (pour la musique, la narration, la rédaction, ou encore la génération procédurale d’environnements), une dynamique de direction artistique émerge. Cette dynamique sera explorée et documentée à travers des récits de pratique, mettant en lumière le rôle central de l'IA dans la création artistique contemporaine.


Panel / Atelier

La recherche-création sous tous vos angles

Lors de cette séance de clôture, Louis-Claude Paquin vous tend le microphone. La plénière donne la parole à l’audience pour encourager le partage des réflexions suscitées tout au long du colloque. Ensemble, nous tracerons une cartographie des impressions collectives et des résonances avec les sujets de recherche abordés durant ces deux journées de rencontres sur la recherche-création.

À la suite, Sofian Audry, Camille Prunet, Edwige Armand et Nicolas Reeves sont invité.e.s à interagir avec les commentaires émergeant lors de la séance plénière, pour tenter une synthèse.

Salle : E-4022 — Bâtiment : ETS - Bâtiment E

Réseautage

Science-moi! | Arts et technologies en fusion : connexions et interactions à la SAT

17h à 20h | L’ÉTS, l’UQAC-NAD et le réseau Hexagram s’unissent pour proposer une soirée immersive dédiée à la recherche-création. L’événement se tiendra à la Société des arts technologiques (SAT), dans le théâtre immersif de la Satosphère, où les participant•es découvriront des projets novateurs alliant arts et sciences.

Au programme :

  • Présentation de plusieurs projets de recherche de l’ÉTS, dont les résultats de la première édition du programme de résidences artistiques
  • Œuvres immersives dans le dôme, réalisées par des étudiant•es de l’UQAC-NAD
  • Visite des espaces de prototypage et du studio immersif de la SAT, ainsi qu’une présentation de leur équipe de recherche autour du projet IOT
  • Foire interactive où chercheur•ses, artistes et étudiant•es présenteront leurs travaux sous forme de kiosques et d’installations

Faisant partie de la programmation des 5 @ SAT, événements mensuels favorisant le partage des connaissances et le réseautage avec les industries créatives, cette rencontre mettra en lumière les innovations en recherche-création et encouragera le dialogue entre disciplines, renforçant ainsi les liens entre artistes, scientifiques et grand public.

Inscription gratuite : https://www.acfas.ca/boutique/science-moi?id=89328