Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Dans un contexte où la santé mentale des étudiants collégiaux constitue une source de préoccupations importantes associées à l’augmentation marquée des demandes de services, il est impératif de mieux comprendre les problématiques auxquelles les professionnels font face ainsi que le contexte d’offre de services. Des mesures préventives appuyées par une stratégie évaluative permettant d’en délimiter les paramètres optimaux d’implantation doivent être développées. Ce sont 43 % des étudiants qui rapportent se sentir déprimés et 23 % éprouver des symptômes d’anxiété. Il est important d’innover en proposant des interventions préventives facilement accessibles qui permettent aux étudiants de prendre une part active dans le développement de facteurs de protection et de compétences personnelles en vue d’acquérir et de maintenir une bonne santé mentale. Ce symposium vise à permettre aux chercheurs de discuter de leur compréhension des problématiques rencontrées dans les milieux collégial et universitaire et de faire connaître les pratiques innovantes développées dans les dernières années.
Remerciements :Nous tenons à remercier tous les présentateurs qui ont partagé leurs idées et initiatives dans le cadre de ce symposium et qui contribuent à améliorer la compréhension des pratiques, ainsi qu'à développer des interventions basées sur les données probantes applicables en milieu postsecondaire.
Date :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Diane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Josianne Chicoine (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Accueil et mot de bienvenue
Séance du matin
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Communication orale
Évolution des types de symptômes dépressifs entre l’âge de 12 et 20 ans. Étude des différences selon le parcours scolaire.Simon Lapierre (UQAM - Université du Québec à Montréal), Diane Marcotte (Université du Québec à Montréal)
Les symptômes dépressifs augmentent au cours de l’adolescence et l’émergence de l’âge adulte (EAA) (Arnett, 2015 ; Shubert et coll., 2017). L’évolution des symptômes de dépression considérés individuellement ou en catégories est encore méconnue. De plus, les différences sur les symptômes selon le statut scolaire à l’EAA ont peu été étudiées. Les objectifs de la présentation sont: 1) Présenter les trajectoires des différents types de symptômes dépressifs (c-a.d cognitifs, affectifs et somatiques) entre l’âge de 12 à 20 ans. 2) évaluer les différences entre étudiants et non-étudiants entre l’âge de 18 et 20 ans. Participants : 499 étudiants ont complété des mesures annuelles entre l’âge de 12 et 20 ans. Méthodologie : La typologie de Beck, Steer, Brown et van der Does (2002) basée sur l’Inventaire de dépression de Beck, 2e édition (Beck, 1996) a été utilisée. Résultats : les symptômes affectifs et somatiques suivent une augmentation significative au cours de la période 12 à 20 ans. L’étude des différences entre les étudiants et non-étudiants ne permet pas de soulever de différences entre ces deux groupes. Discussion: Les symptômes affectifs et somatiques mériteraient une attention particulière dans le cadre de de programme de prévention au cours de l’adolescence. L’absence de différences entre les étudiants et non-étudiants suggère que ces deux groupes pourraient vivre des enjeux similaires quant aux symptômes dépressifs.
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Communication orale
Illustration de l’hétérogénéité des expériences scolaires au postsecondaireAude Villatte (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Cette présentation a pour objectif de modéliser l’hétérogénéité des expériences scolaires au postsecondaire en tenant compte des indicateurs d’adaptation scolaire suivants : l’intégration sociale (i.e., les relations positives avec les collègues et les amis dans le milieu scolaire, l’implication dans les réseaux sociaux et les activités scolaires), l’intégration scolaire (i.e., les relations avec les professeurs et les professionnels scolaires, comme le niveau d’engagement dans les activités académiques et la satisfaction à l’égard du rendement scolaire), l’engagement institutionnel (le sentiment d’appartenance et la satisfaction de l’étudiant à l’égard de son établissement scolaire) et les buts académiques (l’importance accordée à l’obtention d’un diplôme postsecondaire). Une analyse de classes latentes (ACL) a été réalisée afin de classer les étudiants issus d’un vaste échantillon québécois (5 561 étudiants postsecondaires de 18 à 30 ans) dans des profils-types, chacun représentant une constellation particulière d’indicateurs d’adaptation scolaire. L’ACL a permis d’identifier six profils d’étudiants qui se distinguent significativement en termes d’adaptation scolaire. La présentation précisera les caractéristiques de chacun de ces profils ainsi que la répartition des étudiants de l’échantillon au sein de ces derniers. L’intérêt d’une approche par profil pour saisir la complexité du concept d’adaptation scolaire au postsecondaire sera discuté.
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Communication orale
La santé mentale des élèves au collégial : le rôle des enseignantes et enseignants dans la coordination des services pour répondre à leurs besoins d’aide.Myreille St-Onge (Université Laval)
Cette présentation s’appuie sur les résultats d’une recherche effectuée dans 16 cégeps représentatifs des régions de l’Ouest et de l’Est du Québec, financée par le MELS, qui comportait trois volets dont celui visant à évaluer les attitudes du personnel enseignant à l’égard des étudiantes et étudiants (St-Onge et Lemyre, 2016,2018, St-Onge, Tremblay et Garneau, 2010).
Nous avons consulté 232 enseignantes et enseignants dans l’ensemble des cégeps sélectionnés.
Nous avons fait ressortir que les attitudes positives du personnel enseignant jouaient un rôle protecteur dans la poursuite de leurs études.
Certaines variables sont associées à ces attitudes positives:
le fait d’avoir confiance en son habilité de convaincre un étudiant d’aller chercher de l’aide et la connaissance des troubles de santé mentale (TSM) obtenue dans le cadre de la formation universitaire ou continue.
Au contraire, les connaissances acquises par l’intermédiaire des médias sont liées à des attitudes plus négatives à leur endroit.
Cette vaste recherche nous a permis de dresser « un modèle idéal » d’offre de services incluant plusieurs acteurs des secteurs public et communautaire.
Je ferai, avec l’auditoire, une revue de ce modèle mettant l’accent sur la coordination des services entre autres en focalisant sur le rôle accru que pourraient jouer les enseignantes et les enseignants, mais aussi les étudiantes et les étudiants, dans cette offre de services axée sur la réussite des élèves du secteur collégial ayant un TSM. -
Communication orale
Facteurs de vulnérabilité et trajectoires d’adaptation des étudiants du collégial en contexte de pandémieCatherine Beaulieu (Cégep de Saint-Laurent), Geneviève Boisclair Châteauvert (Université Laval), Julien Bureau (Université Laval), Caroline Cellard (Université Laval), Michel Janosz (Université de Montréal), Simon Larose (Université Laval)
Le 13 mars 2020, le Gouvernement du Québec a déclaré l’urgence sanitaire ce qui a obligé les collégiens à ne plus fréquenter les lieux publics, éviter tout rassemblement, respecter les mesures de distanciation sociale et interrompre leurs études collégiales pour une durée de 15 jours. Après ces deux semaines d’interruption, la plupart des collégiens ont repris leurs études à distance dans un contexte où les enseignements se sont donnés en mode urgence. Ce retour aux études a alors été concomitant avec l’arrivée de la première vague de la Covid-19. Celle-ci a atteint un premier sommet au Québec le 30 avril 2020 avec un peu plus de 1000 cas et 150 décès quotidiens. Plusieurs études ont documenté le stress vécu par les collégiens lors de cette première vague. Bien que ces études suggèrent une exacerbation des symptômes rapportés par les étudiants plus vulnérables, cette conclusion repose principalement sur une analyse transversale de données et un examen souvent morcelé des facteurs de vulnérabilité. Lors de cette communication, nous présenterons des résultats du projet ESH-Transition qui a notamment permis de décrire de façon longitudinale les trajectoires d’adaptation des étudiants du collégial en contexte de pandémie et d’examiner les facteurs de vulnérabilité sociale (e.g., séparation d’avec la famille), scolaire (ex. : faible moyenne au secondaire), psychologique (ex. : type de handicap) et économique (ex. : revenus des parents et jeunes) associés à ces trajectoires.
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Communication orale
L’anxiété de performance vécue par les résidents en médecineRichard Rioux (centre de recherche de l'institut universitaire en santé mentale de Montréal)
Depuis quelques années, l’anxiété de performance vécue par les étudiants post-secondaires fait les manchettes. Alors que l’anxiété vécue par les résidents en médecine est peu citée dans la presse, les facultés de médecine s’en intéressent davantage.
Dans le cadre d’une recherche doctorale, nous nous sommes intéressés à l’anxiété de performance vécue par les résidents en médecine de famille. Notre méthodologie, en devis mixte, combinait un sondage en ligne (n=177) et des entretiens semi-dirigés (n=18). Nos résultats montrent que les résidents combinent de multiples rôles issus de leurs statuts de professionnel de la santé et d’étudiant. Une surcharge et une ambigüité de ces rôles sont deux facteurs de risque de l’anxiété de performance. En plus de ces facteurs, la crainte des erreurs médicales et la perception d’épisodes de harcèlement ou d’intimidation de la part des superviseurs et de l’équipe soignante influencent l’anxiété vécue.
En plus d’avoir documenté l’anxiété de performance vécue, nous avons aussi répertorié des facteurs de protection. La pratique régulière d’activités sportives et une bonne opinion de soi diminuent l’anxiété de performance vécue. Par ailleurs, les résidents identifient qu’en clarifiant les attentes et les exigences auprès des superviseurs, ils ressentent moins d’anxiété de performance. Finalement, le soutien entre collègues résidents représente une autre stratégie efficace, puisqu’ils peuvent échanger avec des pairs vivant des situations similaires.
Pause dîner
Séance de l'après-midi
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Communication orale
Introduction à la Norme nationale sur la santé mentale et le bien-être pour les étudiants du postsecondaireAmy Fogarty (Commission de la santé mentale du Canada)
La Norme nationale du Canada sur la santé mentale et le bien-être pour les étudiants du postsecondaire — la première du genre au monde — est un ensemble de lignes directrices flexibles, dont l’application est volontaire, destiné à aider les établissements d’enseignement postsecondaire à soutenir la santé mentale et le bien-être de ses étudiants. La Norme s'appuie sur le travail exceptionnel des établissements d'enseignement postsecondaire du Canada, et cherche à inspirer d'autres actions grâce à des approches fondées sur des principes.
Cette séance sera utile aux membres du secteur de l’enseignement postsecondaire qui s’intéressent à mettre en œuvre dans leurs communautés d'apprentissage des stratégies et des initiatives en matière de santé mentale et de bien-être des étudiants.
Les participants apprendront :
1) ce qu'est la Norme, y compris ses objectifs et ses avantages,
2) comment les établissements d'enseignement postsecondaire peuvent créer de l’élan en utilisant la trousse de démarrage, et
3) comment ces derniers peuvent se servir d’outils pour mieux comprendre leur état actuel, et identifier les opportunités au sein de leur propre institution pour s’harmoniser avec la Norme.
Dans un monde en évolution rapide, où l'incertitude peut accroître les risques pour la santé mentale, cette Norme offre aux établissements d'enseignement postsecondaire l'occasion de continuer à prioriser le mieux-être des étudiants, et d'améliorer l'accès aux ressources favorisant la santé mentale.
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Communication orale
Le projet de recherche Zenétudes : une collaboration université-collège pour appuyer l’intervention par des données probantesJosianne Chicoine (Université du Québec à Montréal), Simon Lapierre (Université du Québec à Montréal), Diane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le projet de recherche Zenétudes (2018-21) bénéficie du soutien de la Fondation Rossy et la fondation Bell et propose aux cégeps participants de procéder à une étude évaluative de l’implantation du programme de prévention Zenétudes : vivre sainement la transition au collège (Marcotte, Viel, Paré et Lamarre, 2016). Dans un contexte où la santé mentale des étudiants collégiaux constitue une source de préoccupations majeures associées à l’augmentation marquée des demandes de services, il est impératif de développer des mesures préventives appuyées par une stratégie évaluative permettant d’en délimiter les paramètres optimaux d’implantation.
De par ses trois volets, le programme Zenétudes propose une intervention préventive universelle débutant en classe, offerte par l’enseignant et visant le développement des connaissances sur la santé mentale jumelé à l’apprentissage de stratégies préventives telles que la gestion du temps et l’augmentation des activités plaisantes. De leur côté, les 2e et 3e volets de prévention ciblée sont offerts aux étudiants présentant des facteurs de risque et/ou des symptômes d’anxiété et dépression. Le 3e volet se décline selon 15 composantes de prévention. Les résultats préliminaires des deux premières années d’implantation du projet seront discutés en lien avec les cadres conceptuels de Meyer et Durlak (2012) et Chen (2005). À ce jour, environ 1,400 étudiants ont participé au 1er volet et plus de 100 aux 2e et 3e volets de la recherche.
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Communication orale
Le projet Zenétudes : offrir des interventions préventives aux collégiensDiane Marcotte (Université du Québec à Montréal), Isolde Millet (Cégep de la Pocatière), Françoise Perreault (Cégep de la Gaspésie et des Iles)
La santé mentale des jeunes adultes fait actuellement l’objet d’une préoccupation importante tant des décideurs gouvernementaux que des psychologues et pédagogues intervenant auprès de ces populations. L’American College Health Association (ACHA, Printemps 2019) révèle que 51,6% des étudiants sondés, âgés pour la majorité de 18 à 25 ans, rapportent qu’ils se sont « sentis si déprimés qu’il leur était difficile de fonctionner » à un moment dans la dernière année, alors que ce taux était de 28,4% en 2010. De même, 68,9 % des étudiants expriment ressentir de l’anxiété envahissante de manière ponctuelle (ACHA-NCHA, 2019). De nombreux professionnels de ces milieux d’éducation font également état d’une augmentation significative des demandes de consultations pour des problèmes de santé mentale. À titre d’exemple, dans le projet Zenétudes, décrit dans ce symposium, nous avons obtenu des taux dépassant les 40% d’étudiants dépistés en raison de la présence de symptômes d’anxiété ou de dépression d’une intensité assez élevée pour justifier une intervention préventive ciblée. Une enseignante et une psychologue et directrice d’un collège offriront un témoignage de leur participation à ce projet. Les objectifs visés par cette implication, de même que leurs perceptions des retombées tant auprès des étudiants que des enseignants et professionnels seront discutées.
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Communication orale
Défis des étudiants de cycles supérieurs : Échelle d’évaluation des difficultés aux cycles supérieursLian Boulet (Université du Québec à Montréal), Georgette Goupil (Université du Québec à Montréal), France Landry (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les récents résultats d’une enquête panquébécoise sur la santé psychologique étudiante dévoilent qu’environ 55 % des étudiants de cycles supérieurs présentent un niveau élevé de détresse psychologique (Union Étudiante du Québec, 2019). Ces résultats mettent en lumière des enjeux aux cycles supérieurs : isolement, perte de repères, charge de travail. Une recension des écrits sur les défis des étudiants de cycles supérieurs a été effectué, ce qui a permis l’élaboration d’une échelle d’évaluation des difficultés aux études de cycles supérieurs (EDECS). L’EDECS a été développée en quatre étapes : validation de contenu auprès d’experts (N = 11), préexpérimentation (N = 11), validation statistique (N = 500) et fidélité test-retest (N = 188). Une analyse factorielle exploratoire a révélé quatre facteurs : 1) l’exécution des tâches scolaires/travail de recherche; 2) les finances; 3) le soutien social et le sens de la démarche et 4) la conciliation études-vie personnelle et le bien-être psychologique. L’EDECS possède une cohérence interne élevée et une bonne stabilité temporelle. Sur le plan clinique, l’EDECS peut servir d’un outil de dépistage pour les professionnels des universités qui offrent du soutien aux étudiants de cycles supérieurs, afin d’aider l’évaluation et d’orienter les interventions. L’EDECS reste un outil préliminaire et doit, dans des recherches futures, être validé à l’aide d’une analyse factorielle confirmatoire.
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Communication orale
Les usages de substances psychoactives chez les doctorants en France : constats généraux et impacts des facteurs sociodémographiques et académiquesPierre Flores (Membre de l’observatoire Doctopus), Mary Guillard (Membre de l’observatoire Doctopus), Colin Lemée (Université de Bretagne Occidentale ; Président et coordinateur scientifique de l’observatoire Doctopus), Jeanne Boisselier (Membre de l’observatoire Doctopus), Vincent Wagner (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal)
Les conditions de travail au sein du milieu académique ont un impact sur la santé et le bien-être des doctorants. Pour affronter des situations personnelles et professionnelles parfois assez précaires, certains vont consommer des substances psychoactives et éventuellement développer des usages problématiques. Toutefois, jusqu’à présent, aucune étude n’a documenté ces usages. Cette recherche vise ainsi à proposer un portrait de ces consommations chez les doctorants de France, tout en identifiant l’impact des facteurs sociodémographiques et académiques.
L’échantillon comprend 1 202 doctorants ou jeunes docteurs (M = 27,57 ans, ET = 3,39, 63,2% de femmes). Ces derniers ont répondu à une large enquête en ligne concernant leur santé et leurs conditions de travail durant leur doctorat.
L’alcool, le tabac et le cannabis représentent les trois substances les plus consommées. Globalement, la prévalence des usages à risque est assez préoccupante, notamment celle de l’usage détourné de médicaments sédatifs. Le genre, le domaine d’étude, la source de financement, l’encadrement, et le stade d’avancement du doctorat semblent être des facteurs ayant un impact sur le niveau de risque associé à ces consommations.
Cette étude appuie encore davantage le fait qu’une véritable attention doit être portée à la santé des doctorants. Au niveau clinique, des pistes sont suggérées concernant la prévention et la prise en charge de ces problématiques au sein de cette population très spécifique.