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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Le thème central de ce colloque est la contribution de diverses visions et avenues de l’éducation contemporaine à la transformation ou l’amélioration des rapports personnels et sociaux aux réalités socio-écologiques de nos milieux de vie – à différentes échelles. Trois sous-thèmes seront privilégiés :

1) Créativités multiples et médiateurs de transformation;

2) Exigence de l’écocitoyenneté : défis, espoir et engagement;

3) Territoires, rapports aux vivants et vulnérabilités.

En lien avec la thématique de leur choix, les participants seront invités à partager leurs recherches et réflexions, à mettre l’accent sur la signification de leur engagement dans ce champ et à clarifier leurs propres propositions éducatives visant à transformer les réalités écosociales qui posent problème.

Le colloque inclura des communications orales, des communications par affiche et des moments de synthèse mettant en évidence les points de rencontre, de même que les enjeux et les tensions liés à ceux-ci.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil : Conférence d'ouverture

  • Mot de bienvenue
  • Transformation écosociale : à quel prix et à quelles conditions?
    Christine Partoune (Ulg - Université de Liège)

    Tout projet de transformation écosociale implique une rupture, et donc l'ouverture d'une négociation autour d'enjeux affectifs et culturels profonds, à moins de se couper de ses territoires d'appartenance. En particulier, tout aménagement de l'espace peut être vu comme la manifestation concrète d'une façon spécifique de voir le monde, comme une sorte de sceau culturel qui marque le territoire, et la façon dont est aménagé un espace public est le résultat d'une décision prise par le groupe social qui détient le pouvoir, et qui le fait en référence à son univers culturel de référence. L'introduction de la concertation dans le développement et la gestion concertée des espaces publics est une façon pragmatique de tenir compte de la diversité culturelle dans notre société. Mais que se passe-t-il lorsque nous entrons en contact avec la différence ? Tout projet de transformation écosociale requiert par ailleurs la mobilisation de multiples formes d'intelligence au sens où l'entend H. Gardner, et en particulier celle que nous avons baptisée l'« intelligence commune du territoire », qui est la capacité à résoudre des problèmes qui se posent sur un territoire donné ou à y développer des projets, d'une manière qui soit reconnue comme valable par les personnes concernées. Ces enjeux serviront de tremplin pour échauffer nos cœurs, nos esprits et nourrir notre lecture des différentes communications proposées durant tout le colloque.


Communications orales

Créativités multiples et médiateurs de transformation 

Discutant·e·s : Christine Partoune (Ulg - Université de Liège)
  • Potentiel et responsabilité de la création en design : contribution à la mobilisation en faveur de l'environnement
    Lyne Lefebvre (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication s'intéresse au potentiel et à la responsabilité du design de participer à la mobilisation en faveur de l'environnement, dans une perspective d'éducation en design graphique conjuguée à la communication et l'éducation relative à l'environnement et à l'écocitoyenneté. Créativité, activisme et interaction en design graphique - guérilla art, design d'événements et projets de design engagés visant l'interaction - sont brièvement abordés comme autant de pistes de réflexion pour la formation de designers graphiques, communicateurs et concepteurs engagés. Nous discutons de cette créativité écosociale et de la nécessité de conjuguer éducation en design graphique et éducation relative à l'environnement et à l'écocitoyenneté. L'univers est en effet un monde d'innovations, de création. La curiosité à l'égard de ce qui nous entoure et dont nous faisons partie, notre environnement, est une intarissable source d'inspiration. Le design graphique est une façon de penser, de concevoir, de communiquer, de sensibiliser et d'agir qui fait appel à un examen critique des réalités contemporaines au regard d'une éthique de la responsabilité. Qu'en est-il du design au-delà des repères de forme et de fonction? Qu'en est-il de la dimension écosociale du design et de sa pratique ?

  • Web social et écocitoyenneté : créativité, engagement et savoirs à construire
    Ghada Touir (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le développement récent d'Internet a entrainé de nombreux changements dans les pratiques de communication de la société civile. Les possibilités inédites de réseautage, de partage et de liens offerts par ses différentes technologies, dont le Web social, aux usagers et internautes des quatre coins de la planète ont facilité l'émergence de nouvelles formes de pratique, d'éducation et d'action écocitoyenne, notamment dans le but d'influencer les politiques publiques en environnement pour qu'elles privilégient la protection, la préservation et la résolution des problèmes socio-écologiques et non la soumission aux projets de développement économique invasif. Cette communication se veut une réflexion sur les usages des technologies du Web dit « social » ou « participatif » (dont les blogues et les sites des réseaux sociaux) dans le contexte de nouvelles pratiques écocitoyennes d'éducation contemporaine, de participation et d'action. Cette réflexion intègre une dimension jusque-là peu abordée par les recherches sur l'engagement et l'éducation contemporaine, celle du genre, et propose, suite à la réalisation d'une recherche exploratoire, un portrait de la scène québécoise sur le renouvellement de l'engagement numérique pour l'environnement et le développement d'une écocitoyenneté créative, critique et intégrant divers types de savoirs, dans le contexte de l'Internet contemporain et du Web social.

  • Pause
  • L'utilisation de la pensée design et de Facebook pour résoudre un problème d'inondation au Maroc
    Sara BENBRAHIM (École Nationale Forestière d’Ingénieurs, Maroc), Boutaina ELJAI (Université de Moncton), Abdellatif KHATTABI (École Nationale Forestière d’Ingénieurs, Maroc), Joanne LANGIS (Université de Moncton), Diane Pruneau (Université de Moncton)

    Au Maroc, avec le changement climatique, les inondations endommagent les systèmes d'approvisionnement en eau potable. Les victimes cherchent des mesures d'adaptation. Comment accompagne-t-on des citoyens dans la résolution de ces problèmes complexes qui menacent la qualité de vie ? Deux nouvelles tendances inspirent l'élaboration d'approches d'accompagnement de citoyens en résolution de problèmes environnementaux: la pensée de design et l'usage des TIC. En pensée de design, l'analyse des besoins, la pensée abductive et le prototypage rapide sont mis de l'avant. Par ailleurs, il existe des outils numériques pour partager, développer et discuter des informations et des solutions. Nous avons eu recours à la pensée de design et la plateforme Facebook pour accompagner dix femmes marocaines dans la résolution d'un problème d'inondation. À l'aide de vidéos et de photos, les femmes ont partagé leur expérience des inondations puis choisi de résoudre le problème de la piètre qualité de leur eau potable. L'analyse thématique des échanges sur Facebook et des entrevues réalisées indique que les stratégies adoptées ont permis aux femmes d'explorer plusieurs dimensions du problème et de prototyper diverses solutions de purification d'eau. La pensée de design et Facebook ont permis de produire des solutions réalisables et d'améliorer l'auto-efficacité et la collaboration.

  • Créativité, biodiversité et transformation des rapports sociaux : l'exemple de la forêt
    Marco BARROCA-PACCARD (UQO - Université du Québec en Outaouais), Didier Mulnet (Université Blaise Pascal)

    Le monde se développe rapidement et ceci pose de nombreux problèmes environnementaux. Malgré les intentions et l'augmentation des connaissances scientifiques, l'érosion de la biodiversité ne cesse de s'accentuer sans que ses conséquences sociétales soient réellement prises en compte. La biodiversité, source de créativité, nous oblige à nous regarder, à nous positionner et nous engager dans ce monde en transitions. Dans ce contexte, nous devons être créatifs pour éduquer. L'ERE a induit des formes pédagogiques originales, par le décentrement qu'elle induit sur le public (créativité liée au contexte, comme le permet l'immersion par exemple), mais aussi par ses objets (créativité liée aux facteurs émotionnels et cognitifs : approches sensibles et artistiques). L'approche systémique de la créativité qui articule les niveaux de l'individu, du champ et du domaine (savoirs culturels) propose un cadre de lecture des trois échelles de la biodiversité. La créativité nécessite une articulation entre les médiateurs de transformation spécifiques aux facteurs cognitifs, conatifs, émotionnels et environnementaux (modèle des approches multivariées). Mais la créativité est aussi liée à des finalités (bio-, éco- ou anthropocentrées) qui vont au-delà de ce modèle. Dans le cadre de la transformation des personnes, des sociétés et de leurs milieux, le lien entre créativité et médiations sera analysé à partir de la thématique de la forêt et d'exemples de situations de formation dans divers contextes.

  • Promenades sonores, éducation musicale et éducation relative à l'environnement : la poétique du lieu dans la construction du rapport au monde
    Vincent Bouchard-Valentine (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Découlant des idées du philosophe Henry David Thoreau et du compositeur John Cage, le concept de soundwalk a été introduit lors des travaux du World Soundscape Project dans les années 197). Dans son acception la plus simple, la promenade sonore est une marche silencieuse durant laquelle le promeneur fixe son attention sur la dimension sonore de l'environnement. Depuis une quinzaine d'années, l'essor fulgurant des sound studies a insufflé une impulsion vigoureuse à cette stratégie d'exploration du lieu. La formule a été reprise, adaptée ou sophistiquée pour servir des visées récréatives, éducatives, scientifiques ou artistiques. Cette communication présente les différentes déclinaisons de la promenade sonore ainsi que ses principales ramifications dans les champs de l'éducation musicale et de l'éducation relative à l'environnement. Le cadre méthodologique adopté est celui de l'anasynthèse. Une analyse de contenu qualitative a été opérée sur un corpus scientifique et professionnel composé de monographies, d'articles scientifiques et de ressources en lignes (blogues, sites Internet, plateformes de partage audio). Le modèle présenté est provisoire et s'inscrit dans une démarche de formalisation de l'éco-éducation musicale.


Assemblée générale

Dîner


Communications par affiches

Communications par affiche

  • La ville écosystémique. Photographie et médiation écologique : l'exemple d'une action en cours à Wuhan en Chine
    Sylvie Monin (Photo-graphy)

    Dans le cadre d'un appel à projet sur les questions d'écologie urbaine (la nature en ville, la ville éco-systémique), notre équipe de Photography a été amenée à réaliser une création. Il s'agit d'élaborer un ensemble de supports qui permettent de faire évoluer la perception écologique de la ville par ses habitants (prise de conscience écocitoyenne). Ce travail est mené avec le bureau d'étude ECIC implanté en Chine (Wuhan, Shenzhen) qui fait actuellement des recherches sur les problématiques d'adaptation au changement climatique. La quête de notre démarche artistique consiste à aller à la rencontre des hétérotopies urbaines, afin de pouvoir saisir tout ce qui participe à la production et aux mutations écologiques d'une ville et qui vit en creux, bien caché, dans les non lieux, les tiers lieux. Notre objectif consiste aussi à explorer les paysages mentaux des habitants et leurs représentations par le biais d'échange de productions .

  • L'enseignement des arts plastiques au secondaire dans une perspective socioécologique
    Anne Deslauriers (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre époque est caractérisée par l'accentuation et la complexification des problèmes socioécologiques. Cette situation est préoccupante à l'échelle planétaire et interpelle de plus en plus les citoyens de ce monde. Dans ce contexte, les intervenants du milieu scolaire dont les enseignants en arts plastiques du secondaire ne peuvent faire l'économie du traitement de questions socioécologiques au sein de leur pédagogie. Mon projet doctoral s'inscrit dans cette logique de révision des finalités pédagogiques. Ce faisant, je prends part à la volonté de rejoindre les efforts de nombreux instigateurs œuvrant en ce sens au sein de l'Éducation relative à l'environnement (ERE). Cette communication présenterales grandes lignes de ma recherche doctorale en cours,étroitement liée à ma pratique enseignante. J'expliciterai d'abord l'approche que je préconise depuis quelques années en enseignement des arts plastiques au secondaire. Puis, j'exposerai certains aspects de la problématique de ma recherche, dont l'origine du sujet, la contextualisation, la mise en relief du problème de recherche et ses objectifs. J'expliciterai enfincertains fondements de la pédagogie critique et des principes inhérents à l'éducation relative à l'environnement (ERE) qui traversent ma pratique et mon projet de recherche, au-delà des frontières disciplinaires.

  • L'exigence de l'écocitoyenneté : défis, espoir et engagement
    Émilie Boulay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    « Il faut rendre les sciences plus engagées.» Voilà l'état de la situation décrit par plusieurs auteurs s'intéressant aux curriculums de sciences naturelles. Il est temps, selon eux et elles, de revoir ces formations scientifiques qui sont trop souvent déracinées du contexte socio-écologique afin d'y introduire des questions vives, dans une perspective d'éducation citoyenne et d'éducation relative à l'environnement. Le projet de recherche-développement BiodiverCité, objet de cette communication, vise à apporter des pistes de solution à cette problématique. Cette recherche consiste à élaborer et valider un programme de stage de terrain permettant d'enrichir le programme collégial de sciences de la nature par l'apport d'une dimension environnementale et écocitoyenne. Les différents enjeux touchant l'intégration du stage en milieu collégial via la formation scientifique seront présentés. De plus, les approches adoptées, soit les approches expérientielle, interdisciplinaire et coopérative seront explicitées. Nous présenterons aussi les différentes stratégies pédagogiques retenues qui permettraient selon nous de stimuler l'émergence d'une conscience écocitoyenne chez les participants.

  • Comment former les enseignants pour qu'ils aient envie de s'ancrer dans le territoire proche avec leurs élèves?
    Christine Partoune (Ulg - Université de Liège)

    Le projet de recherche-action Extramuros a été initié par des professeurs de géographie impliqués dans la formation des futurs enseignants du primaire et engagés de longue date dans l'ErE. Il s'inscrit dans la perspective de réforme de la formation des enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui doit être à court terme élargie à cinq ans pour que les diplômés obtiennent un titre de niveau universitaire. Les chercheurs souhaitent contribuer à la réflexion en cours sur la façon d'améliorer significativement la formation en partant de leurs déceptions et insatisfactions en tant que formateurs, et au vu des pratiques des enseignants en fonction. La recherche repose sur le constat suivant : le milieu proche de l'école est de moins en moins exploité par les enseignants du primaire, même en milieu rural, où il est pourtant beaucoup plus facile d'envisager des sorties. Il s'agit pourtant d'un enjeu majeur, tant pour le développement global de l'enfant que pour le développement local, vu les défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Les résultats de la recherche Extramuros visent à nourrir la réflexion et apportent des propositions sur les changements structurels et pédagogiques à apporter dans le nouveau curriculum pour que les enseignants du primaire deviennent des professionnels davantage ancrés dans le territoire où leur école est implantée et davantage sensibles à l'importance de développer chez l'enfant une relation profonde à l'environnement qui l'entoure.

  • Le Territoire des Enfants : démarche réflexive d'un projet
    Maria Vasques (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le projet « Le Territoire des Enfants » propose la réalisation d'ateliers pour développer le sentiment d'appartenance au territoire et d'appropriation de celui-ci par les enfants. Trois axes sont ciblés : l'analyse du territoire, la réalisation de cartes thématique et la prise de décision communautaire en environnement par les jeunes. Spécifiquement, l'analyse du territoire vise à comprendre les différentes composantes d'un espace particulier : le milieu géographique, l'espace géographique et les relations entre les ressources du territoire. La réalisation de cartes thématiques (à l'aide d'un logiciel ou non) vise à décrire le territoire par une image qui favorisera la discussion groupale. La prise de décision en environnement se fait par un exercice où les jeunes développent une activité d'engagement communautaire pour mettre en pratique l'analyse du territoire réalisé au préalable en ce qui concerne, par exemple, les énergies renouvelables ou la mise en place d'un projet de ruelle verte. Ce sont des capacités qui renforceront leurs connaissances en tant qu'écoliers d'aujourd'hui et leurs engagements communautaires en environnement en tant que décideurs du monde de demain, un monde où ils devraient pouvoir s'épanouir. Dans cette communication, nous présenterons les premières activités effectuées dans l'étape de démarrage de ce projet ainsi que les premières cartes réalisées par des enfants qui fréquentent un centre communautaire de loisirs de l'île de Montréal.

  • Sensibilisation de la population de la ville de Lubumbashi (République démocratique du Congo) à la problématique du changement climatique par les médias
    Irèn NGOY-FIAMA (Université de Lubumbashi), Bitambile Balthazar Ngoy-Fiama (Institut supérieur pédagogique de Lubumbashi)

    Notre communication présente une enquête exploratoire sur le rôle que joue la presse dans la sensibilisation de la population de la ville de Lubumbashi au sujet de la problématique du changement climatique afin de vérifier l'hypothèse selon laquelle les médias de cette ville se préoccuperaient davantage des informations à caractère politique que de celles sur le changement climatique dont font large écho les médias internationaux. La méthode utilisée est celle de l'entrevue semi-directive et du questionnaire, ainsi que l'analyse documentaire. Notre échantillon de personnes interrogées est composé de 10 journalistes de la presse tant écrite qu'audiovisuelle, ainsi que de 200 répondants issus des 7 communes de la ville de Lubumbashi. Les données recueillies sont traitées statistiquement à l'aide du test de signification chi-carré. La conclusion de notre communication sera faite sous forme des recommandations aux responsables des médias locaux.

  • Une place pour chacun autour de la table
    Cristine Deliens

    Un des défis à relever dans les milieux de vie collective est la participation à la prise de décision. L'outil et la méthode « Se mettre à table » propose une démarche pour impliquer les adultes dans un processus de décision collective pour améliorer l'alimentation à l'école. Cette démarche, qui fait l'objet d'une recherche en cours, s'appuie sur les principes la Charte d'Ottawa en matière de santé et sur les approches pédagogiques de l'éducation populaire. L'idée est d'inviter autour d'une table, des personnes concernées par l'alimentation et la santé des élèves: parents, enseignant(e)s, directions, surveillants et responsables de repas, infirmières, personnels et délégué des élèves. Cette proposition inhabituelle présuppose que chacun peut avoir son mot à dire sur l'alimentation et être acteur dans la construction d'un projet. Réunir des personnes avec des fonctions différentes exige du temps à prendre sur les autres activités, ce qui n'est pas valorisé dans les écoles où le fonctionnement démocratique et le travail collectif ne sont pas nécessairement conjugués au quotidien. La motivation de chacun est donc à gagner pour passer outre les relations de pouvoir et assurer une qualité d'échanges au fil des réunions. Un rôle de passeur de parole est prévu pour soutenir le processus qui implique de « mettre sur la table » les situations jugées insatisfaisantes, de faire un état des lieux, d'échanger des points de vue, de partager des savoirs et de décider d'actions.

  • Les théories et pratiques en éducation relative à l'environnement à l'école primaire au Québec : état des lieux et défis
    Nancy Molano (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La modernité anthropocentrique et la rationalité occidentale ont séparé l'être humain de la nature à travers un processus historique de réification de la nature et même de l'être humain. Par conséquent, il ne se reconnaît pas lui-même comme une partie de ce que Capra dénomme « la trame de la vie ». Au contraire, on a une vision compartimentée et fragmentée du monde où l'être humain est dehors du milieu de vie. Les rapports de domination qui en résultent peuvent expliquer la crise socio-écologique sans précédent de notre société contemporaine. L'éducation comme un processus qui se déroule tout au long de la vie est appelée à stimuler la réflexion afin de déconstruire ce qui a été construit et d'améliorer notre façon d'habiter la planète. Ence sens, l'éducation relative à l'environnement (ERE) se positionne comme une passerelle qui permettrait l'union de deux unités qui ont été séparées, mais qui constituent les deux faces d'une même médaille. Ainsi, examiner les théories et les pratiques en ERE à l'école primaire du Québec permettrait non seulement d'analyser les approches et les actions qui guident la formation des élèves, mais aussi les possibilités existantes pour encourager de nouveaux processus de réflexion, la construction de nouvelles valeurs et de compétences citoyennes permettant de relever les défis éducatifs et environnementaux contemporains.

  • Vers une éducation relative à l'environnement (ERE) en salle de classe : comprendre les circonstances pédagogiques qui en favorisent une intégration réussie à la pratique enseignante
    Vincent Guérette (Université de Moncton)

    Plusieurs recherches montrent que l'éducation relative à l'environnement (ERE) joue un rôle important en matière de citoyenneté, de développement durable, de préservation de la nature et de qualité de vie. Que ce soit de façon formelle ou informelle, l'ERE représente un moyen concret d'orienter une population vers la préservation d'un environnement naturel écologiquement intègre. Il va de soi qu'une approche plus formelle d'ERE repose sur un corps enseignant connaissant et engagé sur le plan de l'environnement. Au Nouveau-Brunswick, les instituts de formation sont en faveur d'une éducation davantage orientée sur l'environnement. Toutefois, intégrer des notions environnementales au curriculum n'est pas sans soulever des défis. De plus, comme c'est le cas dans plusieurs provinces canadiennes, la formation professionnelle des enseignants au Nouveau-Brunswick ne fait pas suffisamment place à l'ERE. Or, certains enseignants réussissent à planifier leurs cours de façon à intégrer des notions d'environnement au curriculum. À l'aide d'un devis de recherche mixte séquentiel exploratoire, la présente recherche vise à mieux comprendre les facteurs qui sous-tendent leur réussite en ERE. Nous nous demandons : Comment certains enseignants francophones du primaire au Nouveau-Brunswick réussissent-ils à intégrer l'éducation relative à l'environnement (ERE) à leur pratique d'enseignement ?


Communications orales

Créativités multiples et médiateurs de transformation 

Discutant·e·s : Christine Partoune (Ulg - Université de Liège)
  • Le cinéma autochtone, médiateur de transformation écosociale
    Manon Barbeau (Wapikoni mobile), Sipi Flamand (Réseau jeunesse des Premières Nations du Québec et du Labrador, Canada), Thora Herrmann (UdeM - Université de Montréal), Ariella Orbach (Initiative Vidéo Stratégique, Canada), Juan RAIN (École de cinéma et de communication Mapuche, Chili)

    Dans le projet « The Power of the Lens », nous construisons des façons de s'approprier la vidéo - et en particulier, le cinéma des collectivités autochtones - pour représenter les perspectives autochtones et ainsi transformer le cinéma en outil pour la recherche autochtone afin de rendre visible les connaissances et l'identité autochtone territorialisées, et les défis auxquelles les populations autochtones font face sur leurs territoires. Notre équipe est composée de chercheurs autochtones et non-autochtones et de six territoires autochtones qui utilisent la vidéo pour s'auto-représenter, renforcer le leadership de leurs jeunes et mener des recherches-actions participatives. Les jeunes agissent en tant que collecteurs et communicateurs de savoirs dans leurs communautés, s'approprient le cinéma, tout en inscrivant leur film dans les façons autochtones de communiquer. Ces recherches par vidéo permettent de rendre visible les éléments socioculturels et communicatifs du territoire ancestrale Mapuche du « aylla rewe Budi » (Chili), ou encore de régénérer les modes de communication humain-nature utilisées par les ancêtres Attikamekw (Québec). Le cinéma autochtone devient ainsi un levier de transformation écosociale, qui s'opère par l'engagement dans des processus où l'on définit collectivement les solutions à prioriser face aux enjeux territoriales. Il crée des dialogues, permet une prise de pouvoir et favorise les préoccupations pour les relations individus-sociétés-environnement.

  • Médiation dansée pour une nature en péril
    Joanne Clavel (Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris), Raquel GONZALEZ (Université Compultense de Madrid, Espagne)

    Les protagonistes de la médiation artistique par la danse contemporaine proposent une forme de transmission originale. D'abord, la médiation résulte d'une interaction voir d'une co-production de sens entre l'élève et le professeur. Ensuite, la construction de sens est basée sur une dimension sensible et esthétique assumant pleinement l'intervention de la subjectivité et de la créativité des acteurs du processus de médiation. Dans cette étude, nous avons voulu comprendre comment la danse peut transmettre des concepts et des valeurs autour des questions écologiques et comment cette expérience peut avoir un pouvoir de transformation sur les acteurs de la médiation? Pour cela nous avons mis en place un dispositif de transmission au cœur duquel se retrouve la relation professeure-élève. Le thème du spectacle de fin d'année au Conservatoire professionnel de danse de Lugo en Galicea été « l'écologie ». Les professeures de danse contemporaine y ont travaillé avec 50 élèves de 12 à 19 ans. L'œuvre « Mahimata » a été présentée dans deux auditoriums de Galice. Nous avons interrogé les élèves comme les professeures au début et à la fin du dispositif de médiation artistique avec des entretiens semi-directifs pour les professeures et des questionnaires pour les élèves. Après la présentation des résultats, nous conclurons par l'expérience de transformation émancipatrice proposée aux danseurs par la médiation artistique en revenant sur le rôle de la danse, de la nature et du contexte de création.

  • Pause
  • Développer un rapport sensible et créateur à l'environnement par le corps et la danse
    Katya MONTAIGNAC (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nayla Naoufal (Université Laval)

    Les arts peuvent aider à instaurer ou à renforcer un rapport harmonieux et sensible à l'environnement et à ses autres habitants. En jouant avec la matière, les formes, les couleurs, les textures, les images, les mots et les mouvements, les apprenants réalisent des apprentissages à travers le corps (embodied learning), qui sont souvent négligés par l'éducation contemporaine à la fois formelle et non formelle. La psychologie cognitive et les neurosciences ont d'ailleurs montré dans les dernières années le rôle primordial du corps dans la perception, les émotions, la pensée, la cognition et la construction identitaire. Dans cette perspective, le mouvement et la danse sont particulièrement intéressants, contribuant au développement de la créativité et de la conscience à l'égard du corps et du milieu environnant ; des projets d'ERE sollicitant le mouvement sont de nature à cultiver tout à la fois l'estime personnelle, la cohésion du groupe et le renforcement du pouvoir-agir personnel et collectif. Basée notamment sur la littérature scientifique, cette communication portera sur les avantages de la danse pour l'éducation relative à l'environnement. Nous présenterons également une exploration chorégraphique du milieu que nous avons réalisée avec un groupe de 40 étudiants de divers horizons à l'École d'été en éducation à l'environnement et au développement durable de l'Université Laval.

  • Comment la réalisation d'un documentaire peut-elle constituer une démarche pédagogique, un outil de recherche-action, et un support d'éducation aux risques climatiques?
    Olivier Sigaut (Ministère de l'Agriculture/Angelika Ecosystem)

    A l'occasion de la réalisation du documentaire « Submersion(s) » - un documentaire de création et de sensibilisation -, les apprenants/étudiants du lycée de Neuvic (Corrèze) ont participé avec leurs enseignants à une activité de création, mais aussi de diffusion, d'un film auprès des populations soumises aux problématiques des risques climatiques, et pour lesquelles la sensibilisation (de type andragogique) à l'éducation à l'environnement nous semble aujourd'hui indispensable. La réalisation de ce documentaire s'inscrit dans une démarche plus large de recherche-action menée dans le cadre d'une étude sur les politiques publiques d'éducation à l'environnement en œuvre en France. L'objectif de notre recherche-action est de parvenir à élaborer et à créer un documentaire dont la diffusion auprès du public participe tant à l'éclosion d'un débat qu'à l'émergence d'une culture du risque. D'autre part, nous souhaitons pouvoir observer (dans le cadre de notre recherche-action), les différentes perceptions par les populations du changement climatique et l'évolution des représentations en cours. D'autre part, ce documentaire doit aussi participer à la construction d'un espace public d'échange sur les questions environnementales,dans le cadre de la mise en place d'une réelle démarche participative d'éducation populaire et écocitoyenne aux problématiques du risque écologique qui implique les étudiants.

  • Discussion

Communications orales

Exigence de l'écocitoyenneté : défis, espoir et engagement

  • Écocitoyenneté et citoyenneté mondiale : points de rencontre de deux exigences contemporaines dans une éducation pour la démocratie
    Paul R. Carr (UQO - Université du Québec en Outaouais), Gina Thésée (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les défis du XXIe siècle exigent de comprendre et résoudre des problèmes socio- environnementaux au-delà des contextes immédiats. Une citoyenneté qui échappe aux frontières géo-nationales est souhaitable. L'écocitoyenneté et la citoyenneté mondiale visent à catalyser l'émergence de sociétés empreintes de justice sociale et environnementale. La citoyenneté mondiale « renvoie […] à un sentiment d'appartenance à une communauté plus large et à une humanité commune» (UNESCO). L'écocitoyenneté « force la reconsidération […] des pratiques et des valeurs occidentales […] et surtout de nos modes de rapport à nos environnements et à nos semblables ». Elles semblent compatibles avec une éducation pour la démocratie, cependant, qu'en est-il des personnes en situations de vulnérabilités? Peuvent-elles aspirer, elles aussi, à une citoyenneté mondiale et écologique? Quels obstacles devant elles? Quelle(s) éducation(s) peuvent-elles contribuer à les lever? Certains des aspects (im)possibles de ces exigences éducatives sont explorés, dans des contextes de vulnérabilités multiples et à partir d'un cadre d'éducation pour la démocratie.

  • Éducation à l'écocitoyenneté critique et transition écosociétale. Analyse d'un dispositif d'éducaction : de l'utopie à l'action écoactiviste critique
    Aurélia Bérard (Université de Toulouse), Jean SIMONNEAUX (Université Toulouse - Jean Jaurès)

    L'éducation à l'écocitoyenneté critique a pour objectif de faciliter l'engagement des participants dans la transition socio-technique actuelle vers un modèle de transition écologiqueviable, tout en favorisant leur émancipation face aux injonctions institutionnelles, aux pressions sociales et idéologiques. Elle s'inscrit dans l'éducation au politique dont l'objet n'est pas de promouvoir une doctrine, mais de susciter la participation au(x) débat(s) critique(s). En accord avec la pensée (éco-)humaniste, l'éduc'action favorise un engagement vers un (éco)activisme à l'initiative des participants pour une transformation (éco)sociétale. Une telle démarche d'éducation transformative est expérimentée avec un groupe de citoyens d'une commune rurale française. Le dispositif mis en place comporte trois étapes : dire le monde tel qu'il est, dire le monde tel que l'on voudrait qu'il soit et l'action (éco)citoyenne. Le groupe de citoyens engagé dans ce dispositif a co-construit une utopie qui va dans le sens d'une société éco-démocratique. Les participants définissent une action écocitoyenne qui répond à leurs aspirations pour le monde de demain. Nous analysons la capacité de ce dispositif à favoriser une praxis entre pensée critique et engagement (éco-)activiste pour une émancipation (éco)citoyenne par le « bas ».

  • Une éducation à l'écocitoyenneté et à la justice environnementale : les Jardins-jeunes au Jardin botanique de Montréal
    Nayla Naoufal (Université Laval)

    À travers le monde, on observe une évolution des visions et des pratiques en matière de citoyenneté : des personnes et des communautés luttent contre des projets miniers, contre l'exploration et l'exploitation des gaz ou de pétrole de schiste, pour une justice climatique, etc. Œuvrer pour une justice environnementale fait appel à une forme d'écocitoyenneté orientée tant vers la déconstruction critique des problématiques et des injustices socio-écologiques que vers l'action pour les transformer. Par conséquent, il importe de repenser la notion de citoyenneté véhiculée par l'action éducative aussi bien non formelle que formelle. Basée sur les conclusions de ma recherche postdoctorale à la Chaire de leadership en enseignement des sciences et développement durable à l'Université Laval (FQRSC, 2014-2016), cette communication examinera d'abord le concept d'écocitoyenneté, ainsi que ses liens avec la justice environnementale. En m'appuyant sur une recension d'écrits exhaustive et sur les résultats d'une étude de cas qualitative auprès des Jardins-Jeunes au Jardin Botanique de Montréal, je présenterai une typologie en matière d'écocitoyenneté. J'aborderai enfin la contribution des différents types d'écocitoyenneté à la justice environnementale et l'apprentissage du vivre-ensemble, ainsi que les implications pour l'action éducative. Particulièrement intéressante en ce sens est la forme d'écocitoyenneté à la fois participative et critique.

  • L'apprentissage de la délibération sur des questions socio-écologiques urbaines : le cas de la reconstruction de l'échangeur Turcot à Montréal
    Laurence Brière (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La controverse sur la reconstruction de l'échangeur Turcot, qui a été amorcée à l'été 2015, s'est déployée depuis 2008. Alors qu'initialement le gouvernement informait la population d'un projet d'infrastructure déjà ficelé, dans l'esprit de cheminer vers une consultation publique usuelle, la société civile a exigé d'ouvrir le débat et a pris l'initiative d'organiser un ensemble d'espaces délibératifs non formels où échanger et argumenter à propos des différents enjeux socio-écologiques soulevés par le projet. Amenant les citoyens, citoyennes et les décideurs à réfléchir sur les fondements du projet, ces espaces ont aussi suscité l'élaboration, par différents groupes, d'un ensemble de propositions alternatives de reconstruction, très détaillées et solidement argumentées. Si le projet de reconstruction a peu évolué à travers tout ce processus, il demeure que les participant-e-s y ont développé de solides compétences délibératives et que plusieurs y ont même fait des apprentissages transformateurs marquant un tournant sur leur chemin de vie. Le gain majeur des personnes engagées dans ce débat aura été la reconnaissance, par les instances responsables du projet, de la nécessité d'inclure dorénavant les citoyen-e-s dès les étapes initiales d'élaboration d'un projet.

  • Pause
  • La transculturalité et le citoyen du monde : vers un écocitoyen?
    Chantal Asselin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marguerite Wotto (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les diverses mobilités de population et l'échange accru d'informations caractérisent une réalité qui est désormais plurielle et multiple. Par l'intensification des flux migratoires, cette réalité façonne un nouveau contexte d'action, d'apprentissage et de co-apprentissage, dans lequel les relations et les communications jouent un rôle prioritaire. Au cœur des mobilités, l'individu interagit à l'intérieur de systèmes d'idées et de jugements organisés, en vue de décrire, interpréter et justifier, ou d'apprendre, avec les acteurs de cette pluralité. Ces contextes favorisent la corrélation, la inter - retro - action et l'imbrication entre différents imaginaires favorisant l'émergence d'un «citoyen du monde». Les paradigmes monoculturel, multiculturel et interculturel, qui réfèrent à l'ethnocentrisme, à la juxtaposition passive et à l'altermondialisation, respectivement, sont toutefois présents dans ces contextes. Cette communication se penchera plus particulièrement sur la perspective transculturelle qui fait référence aux transformations culturelles donnant lieu à des identités plurielles (syncrétisme culturel), pour analyser et apporter des réflexions sur le concept de « citoyen du monde » et sur ses perspectives de développement d'une conscience des réalités socio-écologiques contemporaines et d'un agir écosocial.

  • Quelle place et quelle vision de l'écocitoyenneté dans les programmes de l'école secondaire québécoise?
    Elisabeth Lefebvre (UQAM - Université du Québec à Montréal), Éric MOTTET (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au moment où l'on parle abondamment d'écocitoyenneté et des défis en matière d'environnement et d'écologie, les questions relatives à l'enseignement de ces dimensions dans le système scolaire québécois sont de moins en moins présentes dans les débats. La culture québécoise moderne a-t-elle développé une conscience écologique? Comment l'écocitoyenneté apparait-elle ans les programmes? Fait-t-elle référence à une appartenance à un environnement (ou à un territoire) qui garantit à la fois son existence et qui doit servir au plus grand nombre? Il faut le rappeler, le Renouveau scolaire implanté au début des années 2000, place le développement de futurs citoyens au centre de ses priorités. Un citoyen conscient et sensible aux problématiques environnementales. Un citoyen qui porte un regard critique et qui agit sur les décisions publiques. En conséquence, l'éducation à l'écocitoyenneté est une tentative de cohérence entre le projet citoyen et une pratique citoyenne de son environnement local, régional et mondial. Dès lors, il nous semble important de nous intéresser au rôle de l'école secondaire dans la compréhension de l'écocitoyenneté. C'est en ce sens que nous avons choisi d'amorcer une étude exploratoire afin de faire un état des lieux l'écocitoyenneté telle qu'elle est présentée à travers les programmes du Ministère de l'Éducation, Loisir et Sport. Nous présenterons les premières réponses à ces questions dans le cadre de cette communication.

  • Portrait de la famille écocitoyenne : une étude sur les actions écologiques pratiquées au sein des familles francophones du Nouveau-Brunswick
    Michel Léger (Université de Moncton)

    De plus en plus de personnes semblent s'intéresser à l'environnement et démontrent même l'intention d'agir pour le bien de l'environnement, mais elles n'arrivent pas à traduire ces intentions en actions écologiques concrètes et soutenues. En effet, réaliser une transition écologique est souvent rendu difficile en raison de facteurs comme, par exemple, la vitesse et surcharge des activités quotidiennes. L'objectif principal de notre recherche consiste à mieux comprendre cette dissonance entre intention et action au sein de la famille néo-brunswickoise. Nous avons sondé près de 1000 familles francophones du Nouveau-Brunswick au sujet de leurs habitudes de vie, des attitudes qu'elles affichent envers l'environnement et des actions écocitoyennes qu'elles pratiquent à la maison. Parmi nos résultats, nous identifions des obstacles à l'intégration d'actions quotidiennes écoresponsables auprès des familles échantillonnées et nous partageons nos observations sur leurs attitudes envers l'environnement et de leurs sentiments d'efficacité collective.

  • Discussion

Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Territoires, rapports aux vivants, vulnérabilités

Discutant·e·s : Olivier Sigaut (Ministère de l'Agriculture/Angelika Ecosystem)
  • Innovations écosociales d'acteurs habitant les territoires ruraux : entre « territorialités habitantes » et « territorialités instituantes », quels enjeux de savoirs?
    Jérôme Lafitte (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les territoires ruraux connaissent une recomposition territoriale qui manifeste un nouveau rapport sociétal à l'espace (décentralisation, mobilités multiples, multifonctionnalité, retour à la campagne, par exemple). Entre des « territorialités instituantes » entendues comme périmètres d'intervention de certaines politiques publiques et des « territorialités habitantes » exprimant la diversité des expériences de vie mises en commun par des acteurs-habitants dans leurs « arts de faire » pour lutter contre « l'inhabitable », la recomposition territoriale contribue à la redéfinition du rapport nature-société, autrement dit de « l'habiter » de dans? la nature et des dans ? les territorialités associées. Dans ce contexte, des acteurs habitant les territoires ruraux, souvent marginalisés, déploient des territorialités créatrices parfois qualifiées d'« innovations discrètes ». Quels savoirs environnementaux ont contribué à de telles innovations ? Quels apprentissages écosociaux soutiennent ces innovations territoriales ? Comment ces stratégies d'acteurs visant l'amélioration de l'habitabilité d'un territoire manifestent-elles une écocitoyenneté émancipatrice et une conscience du milieu de vie? Comment pouvoirs territoriaux et savoirs environnementaux s'articulent-ils à l'occasion de la mise en œuvre de telles innovations écosociales ?

  • Aventures sur la montagne en immersion quatre saisons : un projet pour connecter la collectivité à la nature et au mont Royal
    Lila Benzid (Les Amis de la montagne), Maria Nacher Sol- Lalande (Les Amis de la montagne), Eric Richard (Les Amis de la montagne)

    Comment apprendre à vivre ici ensemble ? Comment construire cette identité écologique? Est-elle un pré requis à l'engagement écocitoyen ? Ou simplement, comment reconnecter les enfants à la nature ? Pour faire face au déficit nature, Les amis de la montagne ont mis sur pied un projet pédagogique pilote en s'inspirant de l'approche des « Forest school ». L'un des trois volets du projet est offert en tant qu'activité parascolaire pour les élèves de 9-12 ans de l'école Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal. Située à proximité du parc du Mont-Royal, cette école primaire accueille une population multiethnique dans un quartier densément peuplé et relativement défavorisé. 16 élèves prennent part au Club Amis depuis l'automne 2015. Chaque semaine, les jeunes explorent les forêts du Mont-Royal accompagnés de deux éducatrices en environnement. Cette expérience immersive cherche à développer un sentiment d'appartenance au groupe et au mont Royal ainsi qu'un rapport personnel à l'environnement. En passant par l'émerveillement et la curiosité, l'approche expérientielle et le mentorat, ce projet souhaite contribuer à l'apprentissage du «vivre-ici-ensemble» auprès des participants, leurs familles et leur communauté et à la construction d'une identité écologique. Par ailleurs, à travers un processus de co-création, les éducatrices sont amenées à revoir leurs pratiques éducatives et à mener une démarche réflexive sur les interventions en ERE qui renforcent l'identité écologique et l'engagement écocitoyen

  • Éducation et engagement : la participation citoyenne pour la nature en ville
    Ana Cristina Torres (MNHN)

    Les problèmes environnementaux et les questions d'éco-citoyenneté prennent des proportions inquiétantes, mais sont encore trop souvent traités séparément par les pouvoirs publics. Une exception possible, les jardins partagés en ville, qui combinent un désir d'amener de la nature en ville et un projet d'éducation à la nature qui contribue à l'éco-citoyenneté. Par une approche anthropologique dans 13 jardins partagés de Paris et sa proche banlieue (France), nous montrons que ces lieux peuvent être considérés comme des lieux d'éducation environnementale populaire et critique, comme c'est le cas dans d'autres contextes socio-culturels. Dans le cadre de cette communication, nous précisons d'abord le rôle de certains jardins partagés dans le développement individuel de la relation à la nature et aux autres : les jardiniers éducateurs jouent un rôle important dans l'encouragement d'une conscience socio-écologique, et ils le font tous de manière différente, en fonction de leurs propres compétences et sensibilités. Nous montrons ensuite comment les mobilisations collectives participent au développement d'une conscience collective du rôle essentiel des acteurs sociaux pour construire une nouvelle façon de vivre et d'agir en ville. Nous concluons de ce travail que les jardins partagés peuvent lier questions environnementales et sociales, par un important processus de maturation de l'exercice de citoyenneté autour des problématiques socio-environnementales.

  • Pause
  • Quelle éducation relative à l'environnement pour des adultes faiblement alphabétisés?
    Adolfo AGUNDEZ-RODRIGUEZ (UdeS - Université de Sherbrooke), Carine Villemagne (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans le cadre d'une recherche intitulée « Éducation relative à l'environnement et alphabétisation des adultes: Croisement des fondements et des pratiques », nous nous proposons de modéliser des pratiques éducatives ayant pour double finalité l'alphabétisation et l'éducation relative à l'environnement des adultes, en vue du développement de la capacité d'agir des adultes relativement aux questions socio-environnementales vives. Nous visons à clarifier les fondements d'un modèle théorique croisant les deux domaines de recherche interpellés et à concevoir un pré-modèle intégrateur. Pour réaliser cet objectif, tel comme nous l'exposerons, nous avons fait appel à la méthodologie de l'anasynthèse afin de caractériser les dimensions formelles, axiologiques, praxéologiques et explicatives du modèle théorique à concevoir. Un tel travail a permis de mettre en évidence les enjeux, défis et obstacles associés aux caractéristiques des adultes dont les vulnérabilités sont multiples. Au-delà de faibles habiletés à lire et écrire, ces adultes sont souvent confrontés à d'autres problématiques tels que des revenus en deçà du seuil de pauvreté, des situations d'exclusion sociale et de marginalisation, des problèmes de santé mentale et de dépendance ainsi que des milieux de vie fortement dégradés.

  • Éducation aux changements climatiques : vulnérabilités multiples, prévention et résilience
    Adolfo Agundez Rodriguez (UdeS - Université de Sherbrooke), Carine VILLEMAGNE (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les recherches dans le domaine du changement climatique affirment que nous sommes face à un phénomène d'une grande complexité, dont l'origine est l'activité humaine reliée à la production de biens et aux styles de vie hyperconsumiste. C'est pourquoi les leaders scientifiques et sociaux appellent à l'action politique globale ainsi qu'aux actions locales menées par les groupes communautaires. Dans ce contexte, l'éducation relative au changement climatique semble une voie essentielle pour la compréhension d'un phénomène aussi complexe, et pour la mise en œuvre d'actions locales en matière de prévention et résilience. Notre recherche se penche sur les causes du changement climatique et leurs conséquences sur les populations plus défavorisées qui, par manque de ressources, sont plus vulnérables. Toutefois, le potentiel d'adaptation au changement climatique de ces communautés peut se multiplier lorsqu'elles accèdent à des processus éducatifs comme ceux conçus dans le cadre de l'éducation des adultes. L'objectif de notre recherche est d'élaborer un modèle d'intervention pour l'éducation au changement climatique et l'alphabétisation des adultes de populations plus défavorisées, selon quatre dimensions : explicative, axiologique, formelle et praxique. Ce modèle considère le développement des compétences scientifiques, éthiques et en littératie, et vise la mise en pratique des actions de prévention et de résilience face aux conséquences du changement climatique dans le milieu local.

  • Discussion

Panel / Atelier

Clôture : Synthèse

Participant·e·s : Isabel Orellana (UQAM - Université du Québec à Montréal), Christine Partoune (Ulg - Université de Liège), Étienne Van Steenberghe (UQAM - Université du Québec à Montréal)