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Montréal, le 5 novembre 2025 – L’Acfas salue la reconnaissance, dans le budget fédéral 2025, du rôle essentiel pour la prospérité économique de la recherche scientifique, secteur moins touché par les compressions budgétaires. Elle s’inquiète que les enjeux propres à la science en français restent dans l’angle mort du gouvernement et appelle ce dernier à adopter une lentille francophone pour répondre aux besoins largement documentés de la communauté de recherche en français. 

Malgré d’importantes coupes budgétaires engagées par le gouvernement fédéral, l’Acfas applaudit la mesure visant à limiter à 2 % les économies de dépenses pour les trois conseils subventionnaires. L’Acfas constate toutefois que Patrimoine canadien devra réaliser des économies pouvant atteindre 15 % sur trois ans. Signalons qu’à ce jour, il s’agit du seul ministère qui a su entendre les enjeux et solutions portées par la communauté de la recherche en français, et l’Acfas lui en est profondément reconnaissante. Il revient maintenant aux trois conseils subventionnaires – CRSH, CRSNG et IRSC – de s’engager à leur tour pour assurer l’avenir de la science dans toutes ses dimensions, en tenant compte de la diversité culturelle et linguistique du pays.

Les scientifiques d’expression française représentent 21 % de la communauté de recherche canadienne. Au total, ce sont plus de 70 000 personnes qui n’ont pas accès, pour mener leurs activités de recherche et de publication, à la proportion de financement qu’elles représentent et qu’elles devraient recevoir de la part des conseils subventionnaires. En milieu minoritaire, ce sont des dizaines de milliers de chercheuses et chercheurs qui, au quotidien, font face à une série d’obstacles institutionnels, structurels et linguistiques qui freinent leur pleine participation à l’avancement des connaissances. Dans un pays officiellement bilingue, cette situation est inacceptable, et le Canada doit agir pour atteindre l’égalité réelle entre les chercheuses et chercheurs francophones et anglophones. 

Alors que les travaux visant la modernisation du système fédéral de soutien à la recherche semblent se poursuivre, l’Acfas réitère que celle-ci ne peut se faire sans prendre en compte les défis et réalités de la communauté de recherche en français. La fragilité persistante de la recherche en français à travers le pays exige, plus que jamais, une réponse sans équivoque des instances fédérales, conformément à la mesure positive en matière de science en français désormais inscrite dans la partie VII de la Loi sur les langues officielles. Par conséquent, l’Acfas s’attend à ce que la nouvelle organisation-cadre épouse pleinement ses obligations et assure la représentativité des francophones dans toutes ses strates de gouvernance et de gestion. Elle s’attend aussi à ce que la création du Bureau de la recherche, de l’ingénierie et du leadership scientifique avancé (BOREALIS) se fasse dans le respect des mêmes exigences.

Financées jusqu’à 1,7 milliard de dollars, des mesures de recrutement viseront à attirer les meilleurs talents internationaux pour « favoriser l’excellence en recherche » et « renforcer la compétitivité internationale du Canada ». Dans un monde où la recherche de qualité se construit sur des collaborations internationales solides, l’Acfas salue ces mesures ambitieuses, mais constate du même souffle la baisse préoccupante et massive des permis d’étude, qui touchera inévitablement la relève en recherche francophone. Elle s’étonne par ailleurs qu’aucune mention ne soit faite des talents qui évoluent déjà dans nos universités et qui contribuent chaque jour à faire du Canada un leader en recherche.

Dans un contexte géopolitique incertain, où les avancées scientifiques sont essentielles pour relever les grands défis sociétaux, l’Acfas croit que le Canada a une occasion unique : celle de s’appuyer et de valoriser ses deux écosystèmes de recherche, l’un francophone, l’autre anglophone, pour renforcer sa crédibilité et son rayonnement sur la scène mondiale. « Pour bâtir un Canada fort, il faut une vie scientifique forte dans les deux langues de notre pays. Il est temps que le gouvernement reconnaisse que la science en français est, elle aussi, une richesse stratégique. À travers ce budget, il n’envoie pas de signal clair à la communauté de recherche francophone, et laisse ainsi planer des interrogations sur sa volonté politique d’établir l’égalité réelle dans le milieu de la recherche » déclare Martin Maltais, président de l’Acfas. 

À l’hiver 2026, le Groupe consultatif externe sur la création et la diffusion d’information scientifique en français fera paraître ses recommandations pour guider la stratégie fédérale visant à assurer la vitalité de l’écosystème de la recherche en français au Canada. L’Acfas s’attend à ce que le gouvernement se saisisse des recommandations qui lui seront présentées et qu’il fournisse les moyens financiers requis pour enfin lever les obstacles qui pénalisent et marginalisent la science en français depuis des décennies.  


À propos de l’Acfas

Fondée en 1923, l’Acfas est l’association de référence pour assurer la pérennité, l’avancement et la vitalité des sciences et de la recherche en français. Tournée vers l’avenir, et forte de ses six antennes régionales à travers le Canada, elle est la seule organisation qui représente la pluralité des disciplines de recherche et qui fait rayonner des savoirs scientifiques de qualité, valides, accessibles et moteurs de solutions face aux grands défis de société. 

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Source : Acfas

Contact :

Zoé Barry  
Directrice des communications et des partenariats 
Acfas  
514 849-0045, poste 225 
zoe.barry@acfas.ca