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Mélissa Généreux
Engagement social

Mélissa Généreux

Université de Sherbrooke

Le Prix Acfas Pierre-Dansereau 2025, pour l’engagement social, est remis à Mélissa Généreux, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université Sherbrooke. 

La lauréate est une figure de proue en santé communautaire et en médecine préventive. Ses activités de recherche, d’enseignement et de transmission du savoir l’ont conduit à développer une solide expertise en santé mentale et environnementale, et en gestion de crises. Elle se démarque, notamment par son leadership en matière de réponses psychosociales prodiguées aux populations éprouvées par des événements catastrophiques. Soulignons aussi son infatigable travail sur le terrain, qui l’amène, entre autres, à intervenir régulièrement dans les médias pour ainsi rejoindre un vaste public. 

C’est en 2003 que Mélissa Généreux termine ses études de médecine, réalisées à l’Université de Montréal. Puis, elle poursuit sa formation en décrochant une maîtrise en santé publique, en 2008, suivie d’une spécialisation en médecine communautaire en 2009.

Depuis 2010, elle occupe un poste de professeure au Département des sciences de la santé communautaire de l’Université de Sherbrooke. En parallèle, elle travaille à titre de médecin-conseil à la Direction de santé publique de l’Estrie au sein du Service de protection (équipe de santé environnementale). De 2013 à 2019, elle a également été directrice de santé publique de l’Estrie et cheffe du Département de santé publique clinique du CHUS.

Mélissa Généreux est alors directrice de santé publique depuis quelques semaines à peine quand survient en 2013 la tragédie de Lac-Mégantic. Immédiatement, elle se met à pied d’œuvre pour soutenir la population. Au cours des mois qui suivent cette catastrophe, elle va développer une approche inédite afin d’offrir une réponse psychosociale aux besoins de la communauté. Elle met notamment sur pied une nouvelle équipe psychosociale pour offrir des services de proximité. La chercheuse mobilisera par la suite plusieurs experts universitaires dans l’élaboration d’initiatives locales en faveur du rétablissement psychosocial de la communauté. En collaboration avec une collègue de l’Université d’Ottawa, elle mettra sur pied un projet de « photovoix »; une approche qui favorise l’expression de soi par l’entremise de la photographie. Les photos ont été ensuite présentées, par les participants du projet, à l’ensemble des députés fédéraux lors d’une exposition au Parlement d’Ottawa afin que tous retiennent que « Lac-Mégantic n’est pas qu’une tragédie ».

Cette approche positive, que prône Mélissa Généreux et son équipe de proximité, se fonde sur la théorie de la « salutogenèse ». À l’inverse de la pathogenèse, qui se concentre sur les causes des maladies, la salutogenèse repose en effet sur les facteurs qui favorisent la santé ainsi que le bien-être physique, mental et social. Elle met donc l’accent sur le développement de ressources et de forces individuelles pour faire face au stress et maintenir la santé, en se basant sur un sens de la cohérence. 

À la suite des feux de forêt qui ont ravagé Fort McMurray, en 2016, Mélissa Généreux n’a pas tardé à offrir ses services pour soutenir les autorités provinciales de santé publique dans l’élaboration d’un plan de rétablissement psychosocial sur cinq ans. Et elle a profité de son passage en Alberta pour former des centaines de professionnels de la santé sur les impacts psychosociaux des catastrophes. De manière similaire, à la suite des inondations printanières de 2017 et 2019, elle a de nouveau mis son expertise au service des directions régionales de santé publique de Montréal et des Laurentides afin de les soutenir dans la planification de leur plan d’action en santé mentale collective post-évènement.

Dès le début de la pandémie de COVID-19, Mélissa Généreux lançait un projet de recherche visant à mieux comprendre la réponse psychologique et comportementale de la population face à cette crise. Les constats issus de cette recherche ont notamment servi de base à la création du Réseau des éclaireurs en santé psychologique, lequel a été mis sur pied et déployé à l’échelle du Québec par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Un programme qui demeure toujours en vigueur dans toutes les régions du Québec. 

Dans l’intervalle de cette crise sanitaire, elle a aussi suivi, de 2020 à 2023, la santé psychologique des jeunes de 12-25 ans dans quatre régions du Québec afin de brosser le portrait évolutif de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes en contexte de changements sociétaux majeurs et rapides.  

Plus récemment, Mélissa Généreux a mené une série d’enquêtes sur le bien-être des familles québécoises en contexte de crises sociales multiples (hyperconnectivité, polarisation, incivilités, hausse du coût de la vie, grèves des secteurs publics, etc.). Elle a ainsi sondé pas moins de 14 000 parents, en janvier 2024, et elle a répété l’expérience auprès de 11 000 autres parents en février 2025. Les résultats de ces deux volets de l’étude ont mis en lumière les préoccupations des parents à l’égard de l’omniprésence des écrans. Certains de ces constats ont inspiré les travaux de la Commission spéciale sur les écrans et les réseaux sociaux.

Mélissa Généreux se distingue enfin par sa grande aisance à communiquer. Depuis 2007, elle a fait plus de 1 000 apparitions dans les médias. Toujours dans le but de transmettre au grand public des connaissances pertinentes sur les grands enjeux de santé publique. Une tâche qui devient d’autant plus délicate en temps de crise, alors qu’il est plus que jamais nécessaire de nuancer ses propos, de peser ses mots. Et ce talent, Mélissa Généreux devra sans doute le mettre largement à contribution, considérant tous ces dangers qui nous guettent dans l’avenir.