508 - Gérer en éducation : l’émergence de nouveaux rôles dans la valorisation des données de réussite éducative

La réussite éducative est un enjeu majeur pour les systèmes éducatifs. Pour la favoriser, il est nécessaire de disposer de données fiables, pertinentes et exploitables. L’analyse des données de réussite éducative permet de mesurer les performances, d’identifier les facteurs de succès et d’échec, de définir des objectifs et de suivre les progrès. Elle constitue ainsi un outil stratégique pour la gestion de l’éducation, à condition de mobiliser les compétences numériques, de développer une culture de gestion basée sur les faits, de créer une équipe d’experts des données et d’aligner les données aux priorités et au plan d’action. Cette communication présente les enjeux, les défis et les opportunités de l’analyse des données de réussite éducative, ainsi que des exemples de bonnes pratiques.

Plusieurs acteurs du milieu scolaire québécois œuvrent à intégrer la valorisation des données (VDD) dans la gestion et la régulation des apprentissages des élèves pour soutenir leur réussite. Le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe développe le Bureau d’intelligence et d’excellence (BIE). 
Une retombée attendue au CSSSH est de lier cette pratique à celle des décisions éclairées par la recherche. Au-delà de la VDD, le BIE assure la veille, la diffusion et la recommandations des pratiques reconnues en matière de réussite des élèves et de gestion. 
A moyen terme, les directions d’établissement et de service pourront utiliser les données pour identifier les enjeux de réussite  des élèves et les pratiques administratives à optimiser.  Elles seront soutenues dans le choix des meilleures pratiques à mettre en place. A long terme, ces pratiques seront intégrées à la culture de l’organisation et utilisées par tous les acteurs du CSSSH pour favoriser l'amélioration continue au sein d’une organisation apprenante, agile, efficace et efficiente. 
Les responsables du BIE présentent la démarche pour nourrir la culture organisationnelle et soutenir le développement de la compétence numérique des cadres et leur habileté à utiliser les données dans leurs décisions. Ils témoignent des savoirs institutionnels innovants pour soutenir et pérenniser la démarche. Ils illustrent les actions systémiques concernant les directions d’école et de service et celles s’adressant aux équipes-écoles. 

La prise de décision appuyée sur les données (PDAD) en éducation connaît un engouement soutenu. La recherche lie l’usage des données dans les établissements d’enseignement à des décisions éducatives pertinentes. La PDAD se rapporte à un processus systématique de collecte, d’analyse et d’interprétation de données lié aux objectifs de réussite éducative des élèves. 

Les équipes collaboratives facilitent l’usage des données et favorisent le développement professionnel des directions d’établissement et des enseignants. Cependant, leur encadrement et leur pérennité dépendent de conditions et de connaissances rarement assurées dans les milieux scolaires. 
 

Cette communication explore trois déterminants favorables. D’abord, les routines organisationnelles renvoient à une séquence d’actions régulières et identifiables d’interactions mutuelles entre acteurs. Puis, les facilitateurs de l’usage des données désignent les personnes aptes à tenir le rôle de médiateur entre les données et l’expertise des acteurs scolaires. Enfin, les interventions de développement professionnel désignent les approches pour améliorer les capacités des acteurs à utiliser les données.

Nos résultats émergent d’une analyse systématique des articles scientifiques suivant la méthode Précision-Questions-Niveau. Le corpus étend une recension des écrits produite lors d’une recherche doctorale. 

La discussion relance les considérations technologiques dans le processus de PDAD et propose des pistes de développement.

Chaque établissement scolaire au Québec s’est affairé, au cours des derniers mois, à définir un projet éducatif qui lui est propre dans lequel on retrouve « les orientations, les priorités d’action et les résultats attendus pour assurer la réussite éducative de tous les élèves, jeunes et adultes » (Gouvernement du Québec, 2018).  Ce dernier s’inscrit dans une approche de gestion axée sur les résultats. Cette approche de gestion impose de faire le suivi, en cours de route, de la réalisation de leur projet éducatif au moyen du plan d’action par l’équipe-école afin de prendre des décisions visant à ajuster leurs actions, s’il y a lieu, pour atteindre les objectifs de réussite éducative. À ce jour, les directions d’établissement ne disposent actuellement d’aucune démarche rigoureuse et validée leur permettant d’élaborer un outil tel un tableau de bord de gestion, qui affiche graphiquement un ensemble d’indicateurs, pour savoir s’il existe un écart entre la situation actuelle et celle visée par les objectifs du projet éducatif, et d’intervenir s’il y a lieu.

Cette présentation vise à décrire les mécanismes de suivi de la réalisation du projet éducatif, plus précisément les éléments et les données à considérer et leur provenance de même que les formes de transmission. Ces résultats proviennent d’une collecte d’une étude de cas menée auprès de six écoles de niveau primaire.

Cette présentation porte sur l'interrelation entre les directions d'établissement d'enseignement, le service des ressources éducatives, la direction générale ainsi que du bureau de valorisation des données pour la détermination et le monitorage des indicateurs au projet éducatif des écoles et au plan d'engagement vers la réussite du centre de services scolaire des Hautes-Rivières. 

Grâce à l'outil de suivi dynamique de pilotage du projet éducatif élaboré par le service éducatif et alimenté par le bureau de la valorisation des données, les participants auront l'occasion de constater comment nous avons procédé pour que les directions puissent exercer pleinement leur leadership pédagogique, sans pour autant être des scientifiques de la donnée.

Au-delà de l'extraction, la transformation et l'affichage des données qui simplifient grandement le travail des directions d'établissements, nous sommes convaincus que notre démarche pourra inspirer les auditeurs en matière de pratiques collaboratives et  de compétence conjuguée soutenant une interprétation rigoureuse des données au service de la réussite des élèves et des priorités administratives. 

Cette communication présente les premiers résultats d’un examen de la portée (scoping review) portant sur les facteurs qui contribuent (leviers) et qui nuisent (obstacles) à la prise de décision basée sur les données (PDBD) par des directions d’établissement scolaire des niveaux primaire et secondaire. 
La communication expose la démarche retenue pour cet examen de la portée. Les concepts et les descripteurs qui leur sont associés, les équations de recherche documentaire, les bases de données et les moteurs de recherche consultés, les étapes de la sélection interjuge des écrits et les critères retenus pour réaliser celle-ci sont ainsi présentés. Un PRISMA est inclu. 
Elle se concentre aussi sur certains résultats de l’analyse des écrits qui a été réalisée. En premier lieu, les différentes expressions recensées et associées à la PDBD ainsi que leur définition sont proposées et mises en relation (p. ex. Schildkamp, 2019; Schildkamp et Poortman, 2015; Young et al., 2018). En deuxième lieu, une synthèse des leviers et des obstacles repérés dans ces écrits est proposée. Ces leviers et ces obstacles sont regroupés suivant différentes catégories, dont les caractéristiques des directions, celles des établissements et celles des pouvoirs organisateurs. 
Enfin, elle présente les difficultés rencontrées pour réaliser cet examen de la portée, les stratégies retenues pour composer avec ces difficultés, les prochaines étapes envisagées ainsi que certaines limites de cet examen de la portée. 

Le recours aux données comme aide à la décision en éducation est transversal aux fonctions organisationnelles. Il constitue un besoin commun avéré pour l’amélioration et l’efficience. Cette nature invite à une réflexion sur l'implantation dans la structure et la culture de l’organisation. L’établissement scolaire doit figurer, dans sa stratégie de valorisation des données, qui dirigera les activités et comment celles-ci s’arrimeront aux pratiques organisationnelles.

L'expérience au Collège Charles-Lemoyne, plus important collège privé de la Montérégie, offre un modèle de service de valorisation des données (SVD) en milieu scolaire. L'initiative pourra inspirer plusieurs organisations qui pourront l'adapter à leur réalité. Le modèle emprunte aux méthodes collaboratives et aux approches agiles de développement de produit. L’usager et les usages prévus des données sont au cœur de la vision du SVD. La conception d’outils et d’analyses est itérative selon la méthode Scrum. Chaque avancée offre un « prototype », revu pour améliorer les composantes et augmenter son utilité. Cette pratique est arrimée au comité dédié au SVD, au comité de direction et au comité pédagogique. Ceci mobilise tous les services et équipes à chaque étape du processus. Les indicateurs et le suivi des cibles stratégiques sont confiés au SVD. 

Ce modèle d’intégration d’un SVD stimule la collaboration et l'intégration de la culture des données au cœur de la culture organisationnelle.