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Le jeudi 16 mai 2024

La question du logement est centrale pour une compréhension approfondie des dynamiques d’exclusion sociale et territoriale vécues par les personnes aînées locataires. Le logement est d’abord un bien possédant une valeur marchande, qui peut être consommé pour satisfaire des besoins et assurer le bien-être. Le logement représente également un déterminant majeur de la santé, surtout en ce qui concerne les personnes aînées en perte d’autonomie, de même qu’un ancrage primaire dans un quartier ou une localité. Or, le contexte de crise de disponibilité et d’abordabilité du logement qui perdure risque d’alimenter l’augmentation des inégalités d’accès au logement et fragilise le droit au logement, particulièrement chez les personnes aînées locataires en situation de vulnérabilité. La prévalence de cette précarité résidentielle et, plus particulièrement, de mobilités ou immobilités contraintes semble contredire, ou du moins affaiblit, la portée réelle des politiques publiques encadrant le vieillissement. On pense plus particulièrement aux politiques pouvant sécuriser le maintien dans les lieux dans les quartiers en gentrification ou réduire les inégalités et exclusions sociales vécues par les personnes aînées.

Dans ce colloque, le logement sera la pierre angulaire autour de laquelle les communications aborderont les mécanismes d’exclusion socioterritoriale, mais aussi d’ancrage des personnes aînées vulnérables dans leur milieu de vie dans différents types de collectivités. Trois axes de recherche sont particulièrement d’intérêt : 1) les moyens mis en œuvre à différentes échelles pour s’attaquer au problème de la précarité résidentielle des personnes aînées; 2) l’expérience sociale et les épreuves vécues des locataires aîné·e·s dans différents types de milieux de vie et de localités; et 3) les actions des acteurs locaux s’engageant à soutenir ces locataires vivant une situation d’exclusion territoriale.

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Sur place et en ligne
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Colloque

Section 400 - Sciences sociales

Responsables

Partenaires

  • FRQSC

Avant-midi

10 h 00 à 11 h 45
Communication orale
Communications orales
Quels environnements résidentiels pour les personnes aînées ?
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4012
Présidence/Animation : Hélène Bélanger (UQAM - Université du Québec à Montréal)
09 h 30
Accueil des participants
Modifier l'événement
10 h 00
Mot de bienvenue
Modifier l'événement
10 h 15
Précarité des locataires aînés et politiques de vieillissement au Québec
Meghan Joy (Université Concordia)

Le Québec a pour objectif politique de permettre aux personnes aînées de vieillir chez elles, en toute sécurité et en bonne santé, dans leur domicile et leur communauté existants. Cet objectif est censé être réalisé grâce à la politique Un Québec pour tous les âges ainsi qu’à travers les politiques Municipalités amies des aînés (MADA) dans ses municipalités. Malgré cela, les personnes âgées de 65 ans et plus résidant en location privée dans les villes du Québec vivent diverses formes d’exclusion socioterritoriale et de marginalisation liées à la précarité résidentielle dans un « marché » de l’habitation urbaine de plus en plus soumis à la spéculation et à la gentrification. Cet article consiste en une analyse des politiques de vieillissement au Québec ainsi que des politiques MADA dans plusieurs villes confrontées à la spéculation immobilière (Montréal, Longueuil, Saint-Jérôme) afin d'examiner comment elles encadrent et répondent aux besoins et aux luttes en matière de logement. Ces informations sont croisées avec une analyse des politiques de logement au Québec et dans les villes ci-dessus pour examiner comment elles encadrent et répondent aux besoins des personnes âgées.

10 h 45
Opportunisme immobilier et vieillir en banlieue
Guillaume Lessard (UdeM - Université de Montréal)

Une grande part des projets immobiliers périurbains récents ciblent les ménages de cinquante ans et plus. L’accroissement de l’offre locative en banlieue contribue à une diversification de l’offre immobilière. Cependant, avec le vieillissement des ménages des enjeux de mobilité et d’isolation risquent de se poser. Cette recherche s’appuie sur l’analyse des caractéristiques de 103 projets immobiliers récents, sur une analyse des discours promotionnels et sur des entretiens semi-dirigés avec des développeurs, investisseurs et urbanistes. Il appert que ce modèle d’affaires repose sur le désir des ménages de banlieue de demeurer dans leur secteur dans un logement mieux adapté au vieillissement et sur leur capacité à payer des loyers élevés par la vente de leur maison. Selon les développeurs, dans les faits, les ménages de soixante-dix ans et plus en sont les principaux locataires. Cependant, ces projets reposent sur une mobilité automobile. Lorsque des commerces sont à proximité, ce sont des magasins de grande superficie (entrepôts et big box) en bordure d’autoroute et des grandes artères. La perte du permis de conduire sera donc un événement traumatisant pour les ménages. Cette recherche atteste de l’incapacité du modèle de gouvernance métropolitain actuel d’orienter le développement immobilier vers les secteurs bien pourvus en infrastructures, services et commerces et met en lumière le manque d’incitatif pour le secteur privé à inclure des basilaires commerciaux en banlieue.

11 h 15
Évolution du marché locatif résidentiel et précarité résidentielle des personnes aînées.
Hélène Bélanger (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Le logement est un bien essentiel, un déterminant social de la santé, surtout en ce qui concerne les personnes aînées en perte d’autonomie, de même qu’un ancrage primaire dans un quartier ou une localité. Mais depuis plusieurs années, l'accès à un logement adéquat pour toutes et tous est menacé. Si la "crise du logement" a d'abord touché les ménages à faibles et modestes revenus, les classes moyennes ne sont plus épargnées. Dans le marché locatif privé régulier, une longue durée d’occupation, fréquente chez les personnes aînées, se traduit généralement par un loyer payé bien en dessous des prix du marché, nuisant à la rentabilité des investissements et, par extension, mettant en péril le maintien dans les lieux. En parallèle, les dynamiques spéculatives et les transformations dans les quartiers peuvent induire, chez les personnes aînées, une insécurité d’occupation affectant leur qualité de vie. À l’aide d’une recherche documentaire, incluant une analyse visuelle de la typologie résidentielle, le rôle d’évaluation foncière et le registre foncier, cette présentation vise à brosser le portrait des spécificités locales et régionales du marché immobilier résidentiel où résident les personnes locataires aînées en situation de précarité résidentielle dans trois types de collectivités : un quartier central (La Petite-Patrie), une banlieue proche (Longueuil) et un centre régional (Saint-Jérôme).

Dîner

11 h 45 à 13 h 00
Diner
Dîner
Dîner libre
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4012

Dîner libre

Après-midi

13 h 00 à 14 h 45
Communication orale
Communications orales
L’expérience résidentielle des personnes aînées
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4012
Présidence/Animation : Hélène Bélanger (UQAM - Université du Québec à Montréal)
13 h 00
Favoriser la stabilité résidentielle des ainés à travers le développement de milieux de vie adaptés : une exploration à partir de la Maison du Père à Montréal
Joseph Achille Tiedjou (UQAM - Université du Québec à Montréal), Duane Mansveld (Maison du Père)

Le développement de milieux de vie adaptés peut prévenir l'itinérance des aînés et favoriser leur stabilité résidentielle en adoptant des approches qui prennent en compte leurs expériences de précarité et d’exclusion. La Maison du Père qui est une ressource pour les personnes en situation de précarité ou d'itinérance, a constaté une augmentation des aînés vulnérables risquant de perdre leur logement, souvent en raison de l'absence de proches aidants, de problèmes de santé, de faibles revenus de retraite, et de la recrudescence des «rénovictions ».

Dans un contexte marqué par la crise du logement et de ressources limitées pour les personnes en situation d’itinérance, La Résidence Privée pour Personnes Âgées (RPA) J.A De Sève de la Maison du Père est l’une des institutions pour les personnes de 55 ans et plus en situation ou a risque d’itinérance à Montréal.  Cette Résidence offre aux aînés un environnement sécuritaire et accessible qui respecte leur autonomie et dignité, conditions favorables à un vieillissement en santé, tout en leur garantissant un accès à des soins médicaux, et des services de soutien communautaire et récréatifs.

13 h 30
Locataires aînées dans une « région de propriétaires » : constats à partir de l’ethnographie d’un centre de service régional en Gaspésie
Pierre-Luc Lupien (Cégep de la Gaspésie et des Iles)

La région administrative de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine apparaît comme une « région de propriétaires ». Il ne s’agit pas seulement d’un constat attesté par les statistiques démographiques sur le statut d’occupation, où le ¾ des ménages, 74,4 % sont des ménages propriétaires (Société d’habitation du Québec, 2017: 8), mais aussi d’une représentation sociale et régionale des formes résidentielles. Le marché locatif se situe dans une situation plus ou moins à la marge. Elle est destinée à des profils de populations plus jeunes, à de nouveaux arrivants ainsi qu’à des profils associés à la pauvreté. Dans une forte proportion, l’offre locative prend la forme informelle de la location de maisons unifamiliales (48,9 %) (CIRADD, 2021:24). Il s’agit de location de maisons unifamiliales, souvent des propriétés invendues toujours offertes sur le marché immobilier. Ceci implique donc une part de précarité résidentielle (Lupien, 2016). Cette communication propose d’explorer la réalité des locataires aînées en maisons unifamiliales, principalement des femmes, à partir d’une enquête ethnographique menée dans une localité de services gaspésienne (Lupien, 2019). L’étude de cette réalité et sa mise en relation avec d’autres réalités devraient permettre de saisir les dimensions spécifiques de l’exclusion socioterritoriale en milieu rural et périphérique tout en les reliant au contexte national de crise du logement.

14 h 00
Les divers visages de la maltraitance et de la violence envers les locataires âgé.es.
Julien Simard (UdeM - Université de Montréal)

Cette présentation se concentrera sur la présentation et l’analyse de données recueillies sur la nature de la relation locative entre propriétaires et locataires dans le cadre de l’Action concertée intitulée “Le logement locatif privé : facteur d’exclusion socioterritoriale des personnes aînées”. En effet, sur les trois terrains où la collecte de données a été effectuée en 2022-2023, plusieurs locataires âgé.e.s en situation de précarité résidentielle ont rapporté avoir vécu du harcèlement et de l’intimidation de la part de propriétaires ou d’hommes de main de manière à obtenir leur départ réactif, un phénomène qui est loin d’être confiné au Québec (Carlton et al., 2003). Les diverses déclinaisons de la maltraitance, telles qu’employées dans la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés (Gouvernement du Québec, 2017), seront ici mobilisées de manière à décrire en détail les méthodes employées par ces acteurs. Cette loi ne s’applique par contre qu’au réseau de la santé et des services sociaux, ce qui représente un enjeu majeur pour les personnes âgées qui font l’expérience de telles situations préjudiciables. Des recommandations visant le TAL et le Code civil du Québec seront proposées en conclusion.  

14 h 45 à 17 h 00
Communication orale
Communications orales
Droits et dynamiques d’exclusions des personnes aînées locataires
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4012
Présidence/Animation : Hélène Bélanger (UQAM - Université du Québec à Montréal)
14 h 45
Précarité résidentielle chez les personnes aînées et dynamiques d’exclusion socioterritoriales
Isabelle Marchand (UQO - Université du Québec en Outaouais)

Le Québec est confronté à une crise de la disponibilité et de l'accessibilité des logements. Le marché locatif privé est maintenant de moins en moins accessible et abordable pour les ménages à revenus faibles et modestes. Les locataires ainés sont particulièrement touchés par cette réalité. À partir d’une recherche qualitative, cette communication s'intéresse aux dynamiques d'exclusion socioterritoriale et de marginalisation vécues par les personnes âgées de 65 ans et plus vivant dans des logements locatifs privés au sein de trois types de communautés : un quartier central de Montréal (La Petite-Patrie), une banlieue proche de la ville centrale (Longueuil) ainsi qu'un centre régional (Saint-Jérôme, une ville de taille moyenne). Nous exposerons les réalités vécues par les personnes âgées locataires dans les trois sites à l’étude ainsi que les enjeux qu’elles soulèvent. Les réponses des acteurs locaux, notamment des organismes communautaires, seront aussi discutées.

15 h 15
Le non-recours chez les locataires aînés en résidences privées pour aîné.es (RPA)
Katrina Decelles (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Au Québec, le modèle des résidences privées pour ainé.es (RPA) s’est développé en parallèle de l’offre publique de services. Ces établissements à but lucratif destinés à fournir logement, soins et services sont régis par les mêmes mécanismes législatifs que le logement standard sans égard à la dépendance et la vulnérabilité des ainés qui y résident. Les ainés peuvent y vivre toutes sortes de situations abusives dans leur rapport locataire-locateur (hausses élevées du loyer, frais cachés, règlement qui contreviennent à la liberté et la dignité des locataires, services surfacturés). En raison du rapport de dépendance qui s’installe et des recours législatifs peu adaptés aux réalités du vieillissement : quelles sont les expériences des ainés résidants en résidence privée pour ainé.es dans l’exercice de leurs droits de locataire? Les expériences sont explorées en regard du phénomène du non-recours qui implique que les personnes qui peuvent prétendre obtenir des prestations ou revendiquer des droits ne le font pas (méconnaissance des ressources, craintes de représailles, blocages administratifs, manque de ressources, etc.). Dans un contexte où le réseau privé d’habitation destiné aux aînés tend à grandir, tout en étant fortement financé par l’État, ce projet de mémoire s’intéresse à la protection sociale et juridique des personnes qui résident en RPA.

15 h 45
Les personnes aînées et les reprises de logement au Québec en 2021
Renaud Goyer (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Depuis une dizaine d’années, les reprises de logement, c’est-à-dire lorsqu’un propriétaire active son droit de propriété pour reprendre un logement et évincer un ou une locataire pour l’occuper ou y loger un membre de sa famille, sont en constante augmentation. Selon les chiffres du Tribunal administratif du logement, entre 2014 et 2021, le nombre de décisions à ce sujet a triplé et dans la majorité des cas, les reprises sont autorisées. Dans les décisions, l’âge des locataires et des bénéficiaires de la reprise est, dans la plupart des cas, mentionné ce qui permet à la fois de relever la proportion de locataires ainés victimes de reprise, mais aussi celle des bénéficiaires (supposée). À cet égard, notre présentation visera à comparer les discours sur la vulnérabilité et la précarité des ainés mobilisés par les locataires et les propriétaires consignés par les juges dans les décisions et d’analyser la position du tribunal face aux arguments de chacun. Notre objectif est de montrer que la précarité et la vulnérabilité des ainés sont davantage considérés lorsque le propriétaire les mobilise dans le projet de reprise que pour protéger les locataires ainés face à l’expulsion.

16 h 15
Discussion
Modifier l'événement
16 h 45
Mot de clôture
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Soir