422 - Changements majeurs dans le monde de l’adoption au Québec (projet de loi no 113) : préoccupations, enjeux et retombées

Les nouvelles dispositions législatives prévues dans la Loi 113 s’appuient à plusieurs égards sur la reconnaissance de principes d’ouverture, tant en ce qui concerne l’accès aux origines des adoptés que la communication entre les différents acteurs impliqués dans le processus d’adoption. Pour les adoptions des enfants suivis en protection de la jeunesse, des ententes de communication entre les familles d'origine et adoptive peuvent désormais être établies et reconnues légalement. Par contre, à ce jour, on connaît peu le profil et la position des familles d’accueil à vocation adoptive à l’égard des pratiques d’ouverture. La présente communication, issue d’une étude menée auprès de 48 acteurs impliqués dans des situations de placement visant l’adoption (16 familles d’accueil Banque-mixte et 32 intervenants), dresse le portrait des familles d’accueil Banque-mixte en regard de l’ouverture communicationnelle et situe celles-ci selon trois profils distincts. L’établissement d’une typologie, combinée à une analyse des points de vue des acteurs sur le maintien des liens post adoption, jettent un éclairage sur le positionnement des familles à l’égard d’une forme d’adoption plus ouverte et permettent de circonscrire les facteurs, enjeux et expériences qui motivent et expliquent la perspective des familles d’accueil et des intervenants.

L’objectif de cette présentation est de montrer la manière dont les médias sociaux ont influencé l’expérience de la quête des origines et des retrouvailles chez huit adultes adoptés à l’étranger qui ont participé à des entrevues individuelles semi-directives. Les discours ont été analysés selon une analyse thématique, à l’aide de l’analyse phénoménologique interprétative.

Dans le contexte d’adoption internationale, la quête des origines et les retrouvailles peuvent être complexifiées en raison d’obstacles propres à ce phénomène, comme la distance géographique et les barrières linguistiques. Ces obstacles peuvent être, en partie, atténués par les médias sociaux. Les participantes de l’étude rapportent que l’utilisation des médias sociaux pour leur quête des origines et leurs retrouvailles avec leur famille biologique peut soulever des aspects déstabilisants, comme la nature inattendue et la rapidité du contact par ces technologies, et des difficultés, comme la difficulté d’interpréter les messages virtuels. Les participantes relatent que l’utilisation des médias sociaux contient aussi des avantages, dont la possibilité de faire partie de la vie de leur famille biologique malgré la distance géographique qui les sépare. Peu importe leur vécu, toutes les participantes expriment la nécessité pour les personnes adoptées vivant la réalité étudiée d’avoir du soutien, autant formel qu’informel, afin de mieux gérer les possibles répercussions.

Le Mouvement Retrouvailles est un organisme sans but lucratif qui existe depuis plus de 35 ans et qui vise à faire respecter les droits des personnes adoptées et non adoptées, ainsi que des parents biologiques et adoptifs. Il a été un acteur majeur dans les échanges qui ont mené à l’adoption de la Loi 113. La présente communication vise à rendre compte des impacts de la Loi 113 depuis son entrée en vigueur pour les personnes adoptées, les membres des familles biologiques et les membres des familles adoptives. Après une brève description de notre organisme et des démarches réalisées au fil des années pour arriver à faire reconnaitre le droit à l’identité, il sera question de ce que la Loi 113 permet ou non en termes d’accès à l’information concernant les origines, des mécanismes mis en place par le gouvernement pour répondre aux demandes d’informations, ainsi que des suites possibles une fois que l’information est transmise. Des exemples de situations vécues seront présentées pour illustrer nos propos.

Juin 2018 marquait l’entrée en vigueur du projet de loi no 113. Les nouvelles dispositions législatives touchent différents secteurs de l’adoption, mais notre intérêt porte entièrement sur l’adoption québécoise et ses principaux objectifs. Les consentements à l’adoption avec reconnaissance des liens préexistants de filiation et la possibilité de convenir d’entente de communication vont modifier nos paramètres. Les nouvelles dispositions commanderont aux intervenants, travaillant en contexte d’adoption en protection de la jeunesse, de faire autrement et de s’approprier un nouveau cadre de référence. Mais comment tout ça allait s’actualiser sur le terrain?

Dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec, une communauté de pratique en adoption était déjà en place. Son but; assurer une harmonisation de la pratique. Cependant, depuis l’entrée en vigueur de la loi 113, des discussions, des points d’information et des études de cas se sont ajoutés. Il est essentiel de s’y attarder afin de s’approprier les modifications et d’assurer une interprétation, une compréhension et une application uniforme des nouvelles dispositions, mais surtout de s’assurer que l’intérêt de l’enfant est respecté. C’est à l’aide de cas cliniques, que les différents enjeux cliniques et juridiques auxquels nous sommes confrontés sur le terrain seront présentés.