Du mardi 10 au vendredi 13 mai 2016
Le champ contemporain québécois de la santé des populations est confronté à de nombreuses contraintes qui proviennent de sources diverses. On constate ainsi la mise en place de nouvelles politiques de santé et de gouvernance marquées par des transformations dans les modes d’organisation dans les réseaux de santé et de services sociaux. Celles-ci visent à améliorer l’intégration des différents services offerts à la population dans une perspective territoriale, ce qui nécessite de nombreuses adaptations sur le plan juridique et administratif, financier et organisationnel. Mais elles s’accompagnent aussi de tendances à la privatisation privilégiant une approche de type entrepreneurial, d’où une reconfiguration des rapports entre les domaines public et privé. Les mesures d’austérité économiques ne sont pas non plus sans avoir des conséquences sur le financement des services et leur accès. Comment ces transformations politiques et systémiques touchent-elles les populations et leur état de santé? Contribuent-elles à maintenir, ou non, les inégalités sociales et les vulnérabilités en santé? Comment interviennent-elles sur les pratiques et les stratégies d’intervention des professionnels de la santé? Sur les enjeux éthiques, la formation, la recherche et la relève? Ces tendances se retrouvent-elles ailleurs dans le monde? Pour répondre à ces questionnements, le Réseau de recherche en santé des populations du Québec (RRSPQ) organise un colloque international, interuniversitaire, interdisciplinaire et intersectoriel. Les thèmes retenus pour explorer ces problématiques renvoient aux axes de réflexion stratégiques privilégiés par le Réseau : éthique; inégalités sociales, de santé, et soins de première ligne; politiques publiques; santé mentale; santé mondiale; technologies de l’information et de la communication (TIC) et santé; formation interdisciplinaire. Ce colloque est l’occasion de créer un espace de rencontre entre des chercheurs et des étudiants locaux, nationaux et étrangers.
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Contexte: La pauvreté est un facteur de risque important des problèmes de comportement durant l'enfance. Objectifs: a) Évaluer si la pauvreté prédit des changements dans les problèmes de comportement entre 1,5 et 8 ans; b) Estimer le biais de sélection pour les associations observées. Variables dépendantes: L'hyperactivité, l'opposition et l'agression physique. Méthodes: Nous avons utilisé l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec. Des modèles linéaires à effets mixtes ont été utilisés pour évaluer le lien entre la pauvreté, les problèmes de comportement et l'âge. Les modèles ont été ré-estimés en ajustant pour l‘absence de réponse à chaque vague et en utilisant l'imputation multiple pour tenir compte de l'attrition. Résultats: La pauvreté était associée à des niveaux plus élevés de problèmes de comportement de 1,5 à 8 ans. La pauvreté était prédictive de l'hyperactivité et de l'opposition d'une manière dépendante du temps. L'hyperactivité ont augmenté à un taux plus rapide jusqu'à 5 ans, puis ont diminué à un taux plus lent chez les enfants issus de milieux pauvres. L'agression physique a diminué à un taux stable au fils du temps autant pour les enfants pauvres et non pauvres. Conclusion: La pauvreté prédit des niveaux plus élevés de problèmes de comportement de 1,5 à 8 ans. La différence entre les enfants pauvres et non pauvres était stable dans le temps pour l'agression physique, mais augmentait avec l'âge pour l'hyperactivité et l'opposition.
Introduction: Le plus haut niveau de scolarité atteint est un des principaux déterminants sociaux de la santé. Il n'est toutefois pas adapté pour étudier le lien éducation-santé lorsque la scolarisation est en cours. Chez les jeunes, il pourrait être plus approprié de se pencher sur des précurseurs, comme le retard scolaire ou les difficultés d'apprentissage, ainsi que sur la qualité de l'éducation et de l'environnement scolaire. Ceci permettrait de donner un portrait plus complet de la relation complexe qui existe entre la santé et l'éducation chez les jeunes et sur les mécanismes de transmission intergénérationnelle des déterminants sociaux de la santé. Objectif: Discuter de divers indicateurs scolaires individuels et au niveau de l'école qui pourraient être utilisés pour l'étude des problèmes de santé mentale et des inégalités de santé chez les jeunes. À titre d'exemple, la qualité de l'environnement scolaire, de ses éléments structurels (composition sociale, environnement physique, etc.) et processus organisationnels (valeurs, culture, climat, pratiques, etc.), sera examinée. L'école étant, après la famille, le principal milieu de vie des jeunes, il est important de comprendre si, comment et quels éléments du contexte scolaire peuvent avoir un impact sur leur santé en général et sur leur santé mentale de manière spécifique, de même que sur l'émergence d'un des déterminant social clé de la santé: le niveau d'éducation.
Introduction: Le développement d'un problème de santé mentale affecte les étudiants sur tous les plans et peut mettre leur santé, voire leur survie, en péril. Les problèmes vécus pourraient être atténués, ou même évités dans certains cas, en intervenant plus tôt. Des études démontrent notamment qu'un enseignement d'habiletés de base pour gérer le stress, socialiser davantage et résoudre des problèmes, peuvent améliorer la santé mentale des étudiants plus vulnérables. Les initiatives en milieu scolaire qui visent l'amélioration de la santé mentale et le bien-être par le biais de stratégies en prévention et en promotion offrent les plus belles possibilités de rejoindre un grand nombre de jeunes adultes. Par ailleurs, le Canada s'est de plus en plus intéressé à la santé mentale des étudiants de niveau postsecondaire ces dernières années et se rapproche avantageusement des chefs de file dans ce domaine que sont l'ʹAustralie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Cependant, alors que nous observons dans la littérature un intérêt grandissant pour les initiatives en prévention/promotion de la santé mentale, l'évaluation est souvent absente ou insuffisante, ou donne des résultats forts différents d'ʹune étude à l'ʹautre. Objectif: Faire un survol des initiatives principales en prévention et promotion de la santé mentale des étudiants aux études postsecondaires au niveau mondial, avec une attention particulière accordée aux pays de la francophonie.
Contexte: L'activité physique (AP) suscite de plus en plus d'intérêt pour la prévention des troubles mentaux. Cependant, peu de recherches ont exploré l'association entre l'AP et la santé mentale dans sa dimension positive. De plus, les modalités optimales de l'AP et les mécanismes d'action potentiels associés à la santé mentale et les troubles mentaux ne font pas consensus. Objectifs: Cette présentation a pour objectif de présenter une étude visant à explorer l'association entre le volume et le contexte social de l'AP et la santé mentale, l'anxiété et a dépression chez les jeunes au collégial. Discussion: Les résultats de cette étude suggèrent qu'un volume élevé d'AP ainsi que la participation à une équipe sportive devraient être encouragés auprès des jeunes adultes afin de favoriser une meilleure santé mentale et une diminution des symptômes anxieux et dépressifs. Les interactions sociales liées au contexte de groupe pourraient expliquer en partie l'association entre l'activité physique et la santé mentale. Conclusion: Cette étude fournis des données probantes qui permettront de nuancer les recommandations en matière d'AP et de promotion-prévention en santé mentale: il apparaît essentiel de prioriser le développement d'une culture du loisir actif et en groupe, afin non seulement de prévenir les troubles mentaux et mais également de promouvoir la santé mentale.
Introduction: Les personnes ayant des troubles psychotiques sévères (PTPS) ont une espérance de vie diminuée notamment à cause de leurs comportements de santé (sédentarité, tabagisme, alimentation qualitativement moins bonne). Alors que les PTPS auraient besoin d'un support plus intensif pour développer leurs comportements de santé, elles en reçoivent moins par les professionnels de santé (PDS). Il était donc intéressant de s'intéresser aux actions de promotion de la santé effectuées par les PDS. Objectif: Décrire les pratiques de promotion de la santé par des PDS travaillant avec des PTPS. Méthode: Étude transversale ciblant la promotion de trois habitudes de vie (activité physique, nutrition saine, et la réduction/cessation du tabac) par des PDS ayant complété le questionnaire Exercise in Mental Illness Questionnaire-Health professionals et son adaptation pour la nutrition et le tabagisme. Résultats: 99 PDS (64% de femmes; 46% d'infirmières; âge moyen : 39.5±11.3) ont été recrutés. Moins de 50% des PDS étaient formés. Aucun lien n'a été observé entre les habitudes personnelles des PDS et leurs actions de promotion (AP: p=0.21; tabac: p=0.88; nutrition: p=0.07). Les PDS formés avaient un meilleur sentiment d'efficacité personnelle (AP: p=0.02; tabac: p<0.001) qui s'accompagnait de plus d'actions de promotion (AP: p=0.009; nutrition: p<0.001; tabac: p<0.001). Discussion: Nos résultats suggèrent l'intérêt de la formation auprès des PDS pour la promotion de la santé.
Après-midi
Les personnes en rétablissement d'un problème de santé mentale possèdent des savoirs expérientiels qui peuvent être croisés avec les savoirs professionnels et scientifiques afin de produire de nouvelles connaissances et de nouvelles pratiques «centrées sur les patients». La présentation vise à décrire la valeur ajoutée de la contribution des personnes en rétablissement à toutes les étapes de la production des connaissances en prenant comme illustration le développement et l'évaluation du nouvel outil de soutien à l'autogestion «Aller mieux à ma façon».
Les modèles de soins en collaboration sont reconnus comme l'une des approches les plus efficaces pour améliorer la qualité des soins offerts aux personnes atteintes de troubles mentaux dans les services de première ligne. Pendant de nombreuses années, ces modèles visaient principalement à renforcer les relations entre les médecins de famille et les spécialistes en santé mentale, notamment les psychiatres. Plus récemment, ces modèles ont été élargis pour inclure d'autres professionnels des services de première ligne et de la santé mentale. Certains modèles de soins en collaboration proposent également que les personnes utilisatrices et leurs proches deviennent des partenaires importants dans les soins. Cependant, de plus en plus d'études indiquent que ces individus sont rarement impliqués dans les décisions cliniques qui les concernent ou dans la planification des services de santé mentale. Cette réalité existe en partie à cause de lacunes dans nos connaissances sur les meilleures façons d'améliorer l'engagement de ces personnes dans leurs soins et sur les impacts que leur engagement peut avoir sur leur santé et l'organisation des soins. Dans cette présentation, nous ferons un survol des données probantes concernant la participation des personnes utilisatrices et des proches dans les soins de santé mentale et nous illustrerons comment différentes stratégies d'engagement peuvent s'intégrer aux modèles des soins en collaboration, notamment au Québec.
Introduction: La mortalité excessive chez les patients souffrant de troubles mentaux graves serait telle que leur espérance de vie serait moindre de 20 ans ou plus, alors que les causes de mortalité sont les mêmes que pour la population en général (ex: cancer, maladies cardiovasculaires). Les explications possibles à cette disparité comprennent des retards dans la détection initiale menant à une maladie plus avancée au moment du diagnostic et une discrimination dans l'accès se traduisant par un manque de communication. Objectif: Un projet pilote a été entrepris dans l'est de Montréal avec des patients auxiliaires de recherche et d'enseignement médical continu. Adapté d'un projet australien, le Guide interactif pour l'entretien médical (GIEM) a été développé suivant un devis de recherche-action participative, le modèle global de santé mentale publique faisant des usagers des acteurs de santé publique. Méthodologie: Des patients avec schizophrénie et des groupes de médecine familiale de l'est de Montréal ont respectivement été rencontrés en petits groupes de formation (small group learning). Initialement développée pour améliorer la communication docteur-patient, cette approche a ici été adaptée pour améliorer aussi la communication patient-docteur. Résultats: Les résultats au projet pilote confirment la faisabilité et l'acceptabilité du GIEM et du recours à l'expertise des patients auxiliaires pour sensibiliser les patients et les professionnels au phénomène de l'écran diagnostique.
Introduction: Au travail, les infirmières sont à risque de souffrir de stress, d'anxiété, de détresse psychologique, de troubles dépressifs ou de burnouts. Ce phénomène n'est pas sans conséquence. La santé générale des infirmières, leurs habiletés à effectuer leur travail et la qualité des soins risquent d'être compromises. Plusieurs études ont évalué des interventions permettant d'améliorer ou de maintenir la santé mentale des infirmières dans un contexte hospitalier. Les résultats probants discutant de ces interventions pour les infirmières de première ligne ne permettent pas de distinguer clairement les interventions à mettre en place dans ce contexte. Objectifs: Déterminer les interventions permettant de maintenir ou d'améliorer la santé mentale des infirmières de première ligne. Méthodologie: Une stratégie de recherche a été conduite dans CINALH, PsychInfo, Embase, MedLine et Pubmed et regroupait 4 termes, et ses variantes, soit: infirmière, santé mentale, intervention et santé au travail. Résultats: La revue de littérature est en cours et se terminera à la fin février 2016. Conclusion: Les résultats de la revue systématique seront présentés. Les éléments suivants seront également abordés : 1) implication pour la pratique infirmière en première ligne, 2) l'implication pour l'amélioration des conditions de travail et 3) les suggestions pour des études interventionnelles futures se déroulant dans le contexte de première ligne.
INTRODUCTION: Les troubles dépressifs touchent à vie 12% des Canadiens. Malgré l'existence de guides nationaux de bonne pratique, le degré d'adéquation des traitements était insatisfaisant avant la mise en place des plans d'action en santé mentale (PASM) 2005 et 2012. Qu'en est-il depuis?OBJECTIFS: Évaluer les modes de recours aux soins des personnes dépressives, le degré d'adéquation et les déterminants liés au fait de recevoir un traitement adéquat (TA). METHODE: Les données sont issues de l'Enquête sur la Santé des Collectivités Canadiennes 2.2 Santé mentale 2012. Cette étude transversale en population générale a été réalisée auprès de 25.113 personnes de 15 ans et plus. Un TA correspond à (a) la prise d'une médication et au moins 4 visites chez un médecin, ou (b) 12 séances de psychothérapie. RESULTATS: 35.4% des dépressifs n'ont consulté aucun professionnel de santé, 17.8% ont consommé seulement des médicaments. Parmi les utilisateurs de services, 27.1% ont consulté un médecin généraliste seulement, 72.9% ont consulté un professionnel de santé mentale. Au final, 43.6% ont reçu un TA. Les déterminants de recevoir un TA sont d'être une femme, caucasien, urbain, en incapacité permanente, sans emploi ou avec un bas revenu. CONCLUSION: Le degré d'adéquation des traitements ne s'est pas amélioré depuis les PASM 2005 et 2012, il est essentiel de prendre de nouvelles mesures. Une attention particulière doit portée sur les personnes vivant en zone isolée et les Autochtones.
Introduction: La « santé mentale positive » est le fait de développer des aptitudes à jouir de la vie, de renforcer les capacités à faire face aux événements de la vie, de donner un sens à la vie, d'avoir des environnements de soutien et des relations sociales. Plusieurs études ont examiné l'association entre la santé mentale positive et certains déterminants de santé, mais rares sont celles prenant en compte un large éventail de facteurs, et ce, à l'échelle nationale et surtout chez les jeunes adultes âgés de 18 à 29 ans, période critique de transition à l'âge adulte. Objectif: Étudier la relation entre les facteurs psychosociaux, sociodémographiques, les habitudes de vie et la santé mentale positive chez les jeunes adultes de 18 à 29 ans. Méthodologie: L'étude s'appuie sur les données de l'ESCC–SM 2012 et porte sur un échantillon de 4363 jeunes adultes âgés de 18 à 29 ans. La variable dépendante est mesurée par le Continuum-Forme Courte de Santé Mentale (Keyes et al., 2008) mesurant la dimension positive de la santé mentale. Les variables indépendantes sont de trois ordres: 1) sociodémographiques; 2) psychosociales; 3) habitudes de vie. Résultats: Les résultats des analyses multivariées seront présentés. Conclusion: Les résultats permettront une meilleure compréhension des facteurs associés à la santé mentale positive chez les jeunes adultes et aideront les décideurs à développer des programmes de promotion de la santé mentale qui soient plus efficaces.
Introduction: Une mesure de santé mentale, dans sa dimension positive, validée pour le Canada francophone est essentielle dans une perspective de promotion de la santé mentale. Objectifs: Examiner la structure factorielle, la consistance interne et la fiabilité, à l'invariance selon le sexe et la validité discriminante du CSM. Méthodes: 1485 étudiants francophones du cégep ont complété le CSM. Des analyses factorielles confirmatives (AFC) ont été utilisées pour évaluer la structure interne de l'échelle. Le Alpha de Cronbach et le coefficient rho ont permis d'évaluer la consistance interne et la fiabilité. Des tests d'invariance de la mesure selon le sexe ont été effectués avec des AFCmulti-groupes. La validité discriminante a été évaluée en comparant les scores du CSM et du Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), à l'aide du coefficient de corrélation de Pearson. Résultats: L'AFC montre une structure à trois facteurs corrélés qui correspondent aux sous-échelles de bien-être émotionnel, psychologique et social. Les items des sous-échelles ont une consistance interne et un coefficient rho de fiabilité >0,70. L'AFC multi-groupe indique l'invariance du CSM selon le sexe. Des corrélations moyennes et inverses entre le CSM et le HADS indiquent que la santé mentale et les troubles mentaux sont des dimensions distinctes mais corrélées. Conclusion: Le CSM est une mesure qui permet une évaluation de la santé mentale fiable et valide, distincte de l'évaluation des troubles mentaux.
Introduction: Une personne âgée sur cinq souffre d'un problème de santé mentale, et les troubles anxieux et dépressifs sont les plus prévalant. La présence de ces troubles chez les aînés serait liée à un plus haut taux d'admissions en hébergement, à l'augmentation de l'utilisation des services de santé, à l'augmentation de maladies chroniques, à une mortalité précoce ainsi qu'à de faibles taux d'observance aux traitements pour des problèmes de santé concomitants. À l'échelle internationale, plusieurs études documentent la pertinence des programmes destinés à offrir des services en santé mentale spécifiquement adaptés aux besoins des personnes âgées à domicile, dans lesquels les travailleurs sociaux, de par leur formation spécifique, tiennent ou pourraient tenir un rôle clé. Objectifs: 1) Identifier les interventions psychosociales efficaces dans le suivi des personnes âgées atteintes d'un trouble anxieux ou dépressif, dans le cadre d'un programme de maintien à domicile; 2) Décrire la contribution spécifique actuelle ou potentielle des travailleurs sociaux dans le cadre de ces interventions. Méthodologie: Pour mener cet examen de la portée (Scoping review), nous utiliserons le cadre méthodologique proposé par Arksey et O'Malley (2005). Conclusion: Ce projet s'insère dans un projet plus vaste d'amélioration des pratiques et servira de matériel de base à une recherche-action dont le but ultime sera d'élaborer un outil d'aide à la décision clinique.
Introduction: Les troubles dépressifs et anxieux sont de plus en plus présents chez les Québécois. Ces troubles sont souvent traités en première ligne. La prise en charge de cette clientèle n'est pas toujours optimale. Les infirmières sont présentes en première ligne et possèdent des connaissances bio-psycho-sociales pour intervenir auprès de cette clientèle. Le rôle de l'infirmière en santé mentale est souvent peu connu et reconnu. Objectifs: Décrire et analyser le rôle de l'infirmière lors de la prestation des soins aux personnes atteintes de troubles dépressifs et anxieux dans les équipes de première ligne. Méthodologie: Une étude de cas multiples qualitative a été réalisée dans deux organisations de première ligne du Québec. Des entrevues auprès d'infirmières et auprès de professionnels de santé travaillant en collaboration avec elles ont été réalisées. Premièrement, les données ont été analysées indépendamment pour chacun des milieux. Par la suite, une analyse transverse a été réalisée afin de comparer les deux milieux participants. Résultats: Les résultats préliminaires de cette étude seront présentés. Conclusion: Le rôle des infirmières de première ligne se développe de plus en plus, mais diffère souvent d'un milieu à l'autre. La clarification de leur rôle en santé mentale permettra d'émettre des recommandations pour améliorer les services offerts ainsi que pour favoriser le plein déploiement de l'étendue de pratique des infirmières.
Les interventions en santé mentale ont suivi le courant de la digitalisation de la vie quotidienne et des rapports sociaux. Le champ de la santé mobile (mobile health) évolue rapidement offrant un ensemble varié d'outils d'interventions thérapeutiques et de prévention qui offrent une réponse directe, flexible, personnalisée, rapide et immédiate. Une revue de littérature a été conduite sur les diverses applications de l'utilisation des téléphones intelligents en santé mentale en prenant l'exemple du trouble de stress post-traumatique afin de mieux appréhender l'utilisation de cette technologie et les questions d'éthique qui en découlent. Cette revue de la littérature nous a permis de distinguer 6 domaines d'applications mobiles en psychotraumatologie que sont [1] l'information sur les troubles, [2] l'expression des émotions, [3] le diagnostic en ligne et l'orientation vers des services spécialisés, [4] l'intervention en ligne, [5] la formation, et enfin, [6] la recherche. Cette présentation conclura sur une réflexion sur les enjeux éthiques de telles interventions, les défis qu'elles posent à l'intervention et à l'organisation des services en santé mentale, les impacts sur la rétention de la clientèle et l'engagement au traitement, les impacts sur la relation thérapeutique, les enjeux de formations et d'expertises cliniques et technologiques nécessaires. Des pistes de recherche futures seront enfin proposées.
Plusieurs jeunes présentant des problèmes de santé mentale utilisent Internet afin de trouver de l'information et du soutien dans leur cheminement vers les soins et durant leur traitement en santé mentale. Cependant, il y a peu de connaissances sur l'expérience vécue par ces jeunes lors de leur recherche d'information et de soutien en ligne dans ce domaine. De telles connaissances sont importantes pour le développement de ressources en ligne adaptées aux besoins des jeunes vivant avec différents types de besoins et de préoccupations en santé mentale. Dans cette présentation, nous allons: 1) donner un aperçu des comportements des jeunes par rapport à la recherche d'information ou de soutien en ligne pour la santé mentale; 2) décrire les expériences et les perspectives des jeunes recevant un traitement pour un premier épisode psychotique sur l'utilisation du Web et des technologies mobiles afin d'obtenir de l'information et du soutien en santé mentale; et 3) discuter des implications découlant des nouvelles connaissances sur la recherche d'information, de soins et de soutien en ligne pour la clientèle en santé mentale.
Aujourd'hui, des jeunes personnes suicidaires utilisent internet pour trouver de l'aide pour résoudre leurs problèmes, mais aussi pour trouver des informations sur comment se suicider et obtenir de l'appui à leurs intentions suicidaires. Il existe des logiciels d'évaluation de dangerosité et d'autogestion des crises sans implication d'intervenants humains, disponibles en ligne et dans les téléphones intelligents. L'utilisation de méga données promet l'identification automatisée des personnes à risque et Google, Facebook, Apple Siri, entre autres, ont des protocoles pour réagir aux menaces suicidaires. Actuellement, au Québec, la gamme de ce type de services n'est pas encore accessible à grande échelle. Nous abordons des défis en prévention du suicide posés par ces nouvelles technologies, les enjeux éthiques et pratiques, et les implications des recherches récentes pour le développement des meilleures pratiques en prévention du suicide avec les nouvelles technologies.
Avant-midi
La rapide et intense intégration des technologies de l'information et de communication aux interventions en santé vient redéfinir notre rapport à la santé, en particulier, la façon avec laquelle elle est gérée tant sur le plan individuel que populationnel. Les interventions en santé des populations font maintenant appel à des stratégies ludiques pour promouvoir, prévenir et éduquer en santé. Les applications mobiles quant à elles proposent un ensemble varié d'outils thérapeutiques et de prévention qui offrent une réponse directe, flexible, personnalisée, rapide et immédiate (mobile health). Par le fait même, ces applications ainsi que les usages d'internet permettent l'accumulation de données directes sur les comportements de santé, voire l'évolution d'une épidémie, permettant ainsi une surveillance continue de l'état de santé de l'individu et d'une population. Ces TIC viennent donc bouleverser nos approches de gouvernance de la santé, mais ce, à quel prix? Ce mot d'ouverture propose donc un aperçu de l'état des connaissances sur l'usage de stratégies de ludification, de « santé mobile » et de cueillettes de métadonnées en santé des populations afin de questionner sur les bienfaits et limites de tels outils.
Introduction: Bien que le temps d'écran ait été identifié comme un des responsables de l'inactivité physique, force est de constater que ces écrans ont un attrait important chez les jeunes. Dans cette perspective, des principes de ludification ont été appliqués dans le cadre de la campagne de communication WIXX afin de faire bouger les jeunes via un jeu en ligne. La recherche scientifique suggère cependant qu'il est difficile d'engager les utilisateurs et de maintenir leur intérêt, particulièrement chez les jeunes. Objectif: L'objectif de l'étude est d'examiner les facteurs associés au succès et à l'insuccès du jeu en ligne de la campagne WIXX. Méthode: Des données en provenance des utilisateurs (jeunes) et des données web seront utilisées. Ces données, initialement utilisées pour améliorer le jeu en ligne, seront analysées et intégrées afin de faire émerger les principaux problèmes perçus par les utilisateurs et les suggestions d'amélioration. Deux groupes de discussion (n=6), une enquête de personas (n=24) et des tests d'utilisation (n=6) ont été réalisés auprès de jeunes âgés entre 9 et 13 ans. Ces données seront remises en contexte à l'aide de données web (fréquentation, utilisateurs/nouveaux utilisateurs, téléchargement, etc.) analysées sur une période de deux ans. Conclusion: Les résultats (à venir) permettront de comprendre l'utilisation et l'attrait de ce jeu en ligne ainsi que de dégager certains éléments qui permettront d'améliorer la stratégie.
Introduction: L'utilisation d'applications mobiles afin de promouvoir la santé suscite un grand enthousiasme, bien qu'une problématique persiste concernant l'engagement des utilisateurs, leur intérêt initial et le maintien de celui-ci. Objectif: L'objectif de l'étude est d'examiner l'usage et l'appréciation d'une application mobile déployée dans le cadre de la campagne de communication WIXX. Méthode: Un sondage web a été réalisé auprès de 604 jeunes âgés entre 9 et 15 ans. La connaissance et le téléchargement auto déclarés de l'application, l'appréciation et les raisons de non-adoption ont été examinés (analyses descriptives et corrélationnelles pondérées). Résultats: Dans l'ensemble,0,75% des jeunes ont téléchargé l'application et 12,7% en connaissaient minimalement l'existence. Parmi ces jeunes, 12,7% ont déclaré l'aimer beaucoup. Une analyse de régression logistique préliminaire révèle que les jeunes parlant le français à la maison avaient une probabilité plus faible de connaître l'application (OR=0,3, IC95%: 0,1-0,9) alors que ceux ayant une connaissance préalable de WIXX avaient une probabilité plus grande de connaître l'outil (OR=20,7, IC95%: 6,5-66,2). La principale raison évoquée pour le non-usage est le manque d'intérêt. Conclusion: Les résultats suggèrent un usage modeste de l'application mobile, mais une connaissance plus prévalente auprès de jeunes ayant une connaissance de WIXX.
Introduction : Il s'agit d'un projet d'implantation d'une collecte standardisée et informatisée de données cliniques grâce au soutien du consortium interRAI, de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) et du « Mental Health and Quality Initiative » de l'Ontario. Objectifs: Ils sont 1) de standardiser l'évaluation clinique en santé mentale et la planification des soins et services, 2) d'utiliser les indicateurs de qualité calculés par l'application RAI-MH pour améliorer la performance organisationnelle et clinique à travers le regroupement de la "Mental Health and Addiction Quality Initiative". Méthodes: Implantation suivant les méthodologies Lean: mesure des écarts, optimisation et cartographie du processus d'évaluation, formation à l'évaluation par l'ICIS et à l'application logicielle par AcuteNet, introduction dans la pratique de routine, stratégies de gestion du changement, stratégies de pérennisation. Résultats: Après dix-huit mois, 70 patients ont été évalués en élaborant des plans d'intervention s'appuyant sur les échelles cliniques et les guides d'analyse par domaine d'interventions enchâssés et calculés par l'application. Ces plans ont conservé un taux de conformité à 90 % durant cette période, avec une appropriation élevée de la procédure chez les cliniciens. Conclusion: Les résultats de ce projet de démonstration d'implantation d'une pratique de pointe clinique et logicielle sont prometteurs et pourraient faire l'objet d'un déploiement élargi.
Le bilan positif du Programme de formation 4P, basé sur un partenariat entre les universités québécoises et le système de santé publique depuis 12 ans, invite à investir dans le renforcement de la capacité de recherche interventionnelle en santé des populations. L'ancrage des questions de recherche dans les priorités de santé publique, l'accroissement des habiletés à mener des recherches en partenariat, la clarification des attentes des acteurs concernés, et l'application de l'éthique à la recherche interventionnelle, sont des facettes de la formation qui requièrent l'attention.
De 2009 à 2015, l'Initiative stratégique de formation transdisciplinaire en santé qu'a été PHIRNET a permis à plus de 250 étudiants aux cycles supérieurs de 8 universités canadiennes de se former à la recherche interventionnelle en santé des populations. Cette réflexion porte sur trois activités essentielles pour faire vivre une formation qui mise sur un si large réseau: un institut d'été, une série de webinaires et la mobilité étudiante.
Le Programme de formation interuniversitaire SANTE-CAP a rencontré un franc succès dont témoignent le nombre élevé de candidatures reçues, la productivité des stagiaires et leur taux élevé de placement et de succès dans l'obtention de bourses compétitives. Le Programme a favorisé l'émergence d'une masse critique et une communauté de pratique de jeunes chercheurs en santé mondiale. Ces acquis sont malgré tout en péril après l'interruption du soutien fourni par les Instituts de Recherche en Santé du Canada; un seul cycle de financement s'avérant insuffisant pour en assurer un ancrage institutionnel robuste et la pérennité.
Une tournée au Mexique, au Chili, en Argentine et au Brésil a permis d'observer plusieurs différences par rapport au Québec en termes d'expériences de formation en santé mentale publique. À titre d'exemples, mentionnons l'existence de programmes de deuxième et de troisième cycles spécifiques à ce domaine, la grande préoccupation pour les droits de la personne, le développement de la formation à distance. Ces pays présentent également de nombreuses différences entre eux.
Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) présentent un profil d'utilisation de substances psychoactives plus à risque, notamment en matière de santé sexuelle et ils tardent à utiliser les services de réadaptation en dépendance. Le manque d'adaptation des services à leurs besoins est aussi constaté. L'intersectorialité des services demeure difficile à opérationnaliser et de nouvelles stratégies sont à mettre en place afin d'améliorer leur intégration. Un projet visant à créer, implanter et évaluer une communauté de pratique virtuelle (CPV) a été proposé afin de contribuer à l'amélioration des compétences des intervenants et des modes de collaboration nécessaires au déploiement d'interventions intégrées auprès des HARSAH à propos de la santé sexuelle et de la consommation à risque de substances psychoactives. Au plan méthodologique, cette recherche collaborative repose sur un devis évaluatif mixte qui comprend trois phases : 1) l'évaluation des besoins et des attentes à l'égard de la plateforme 2) le développement de la CPV et l'évaluation de son implantation et 3) l'évaluation préliminaire de ses effets. Cette communication présentera les résultats de la phase 1 sur le profil de formation, les compétences perçues des répondants au sujet des substances et de la santé sexuelle des HARSAH, l'intérêt des répondants à participer à la CPV, l'utilisation anticipée de cet outil ainsi que les contenus proposés qu'ils jugent les plus utiles et pertinents.
La théorie liant la santé au statut socioéconomique fait généralement consensus mais la compréhension et l'interprétation des causes derrière les inégalités sociales de santé sont de plus en plus questionnées. Ces questions portent à réfléchir sur l'utilisation des métadonnées produites par les enquêtes de santé effectuées à grande échelle qui oblitèrent des données de terrain présentes au sein d'ensembles populationnels plus petits tels que les villages ou les régions rurales. Des données qualitatives récoltées sur le terrain nous amènent à questionner la validité de l'épidémiologie statistique comme unique moyen et référent principal pour l'analyse des besoins sociosanitaires des populations. Sur ce plan, les données épidémiologiques d'une région urbaine basées sur les indicateurs classiques fondés sur les moyennes nationales furent comparées aux données rurales et analysées dans une perspective anthropologique et épistémologique. Cette perspective d'analyse permit de brosser un tableau plus large et nuancé sur des déterminants de la santé demeurés silencieux au sein des enquêtes épidémiologiques. La recherche permit de constater une différence significative entre les résultats et l'interprétation des deux types de collecte et d'analyse des données; les indicateurs relevés sur le terrain témoignant d'une réalité autre que celle véhiculée par le discours officiel. Ce constat pose une question éthique fondamentale à la gestion de la santé des populations.
Cette proposition est issue d'une étude menée sur les enjeux de la publication d'information de santé en langue française sur le web, une recherche visant à appréhender les logiques d'action de multiples éditeurs de sites qui les diffusent. En réponse au thème du colloque sur la gouvernance et les politiques de santé, nous présentons ici une analyse des rationalités à l'œuvre qui sous-tendent la mise en ligne de sites santé institutionnels et gouvernementaux. Pour cela, nous avons mobilisé une méthode de collecte de données qualitatives et quantitatives sur un corpus constitué de 367 sites santé dont 29 édités par des instances publiques. L'analyse approfondie de ce corpus croisée avec une revue de littérature sur le sujet a permis d'identifier les objectifs des sites institutionnels et gouvernementaux. Ces objectifs peuvent être classés dans 3 grandes catégories: promouvoir la santé et diffuser des informations de prévention et de sensibilisation du grand public, aider le citoyen à devenir acteur de sa propre santé, et améliorer la santé de l'ensemble de la population. Les résultats de notre étude montrent que la mise en ligne d'information santé par les instances publiques revêt bien entendu des enjeux de santé publique à travers les messages de prévention, de promotion de la santé, et par l'éducation et la responsabilisation du citoyen. Nous identifions également dans ces publications des enjeux économiques visant à réduire les dépenses de l'État en matière de santé.
Une enquête régionale de santé Qanuilirpitaa sera lancée en 2017 pour faire le suivi du profil de santé des communautés inuites au Québec. L'enquête vise à renforcer et établir les priorités sanitaires de ces communautés. Selon plusieurs études, la communication est souvent au cœur des malentendus entre les chercheurs et les populations visées. L'intégration des médias sociaux semble être une innovation intéressante pour améliorer le dialogue. Ce projet de maîtrise vise à apporter une base d'informations à l'équipe de Quanuilirpitaa, en amont de l'enquête régionale de santé, pour offrir des pistes de réflexion sur leur stratégie de communication. Il vise à atteindre ces objectifs: Comprendre l'utilisation d'Internet et des médias sociaux par les communautés inuites du Nunavik, analyser et expliquer les méthodes d'utilisation des médias sociaux dans le domaine de la santé par ces mêmes communautés, déterminer les meilleures plateformes qui pourraient être utilisées pour engager et poursuivre le dialogue avec les communautés lors de l'enquête de santé Qanuilirpitaa. Pour cette étude qualitative, une analyse du contenu publié dans les médias sociaux par les Inuits sera réalisée. Des entrevues semi‐dirigées avec des leaders du milieu et des groupes de discussion avec des membres des communautés se tiendront également sur le terrain, et serviront à l'analyse. Au moment de la présentation, la cueillette ne sera pas terminée, mais un premier voyage sur le terrain aura été effectué.
Après-midi
D'ex-boursiers des programmes de formation en recherche interventionnelle en santé des populations livreront leurs réflexions sur ce qu'ils ont retiré de leur participation à ces programmes, et sur la mise à profit de cet enseignement dans leurs activités de recherche actuelles et dans le développement de leur carrière. Les présentations seront suivies d'une discussion de groupe sur l'apport de ces programmes et les besoins prioritaires de formation. Suivra une synthèse des points de vue énoncés par les conférenciers du matin et du début de l'après-midi.
Introduction: En 2014 au Burkina Faso (BF), le gouvernement a mis en place dans 10 districts une sélection communautaire des indigents afin de les exempter du paiement des soins dans le cadre du financement basé sur les résultats subventionné par la Banque Mondiale. L'efficacité du passage à très large échelle de ce type de sélection des indigents, de même que les facteurs pris en compte pour cette sélection sont inconnus. Objectif: L'objectif de cette étude est de comprendre les facteurs de vulnérabilité conduisant une personne à être perçue comme indigente par sa communauté dans le contexte de ce processus de sélection. Méthodologie: Les données de 829 personnes sélectionnées comme indigentes par leur communauté et de 1780 non indigentes vivant dans deux districts (Gourcy et Diébougou) ont été collectées. Il s'agissait de caractéristiques socio-économiques, les difficultés financières, l'état de santé et les aptitudes physiques. Un arbre de classification utilisant ces facteurs et permettant de répartir les non indigents et indigents en groupes homogènes a été réalisé. Résultats: Les célibataires, veufs, divorcés ou séparés, âgés de 45 ans ou plus quelque soit leur sexe ainsi que les veufs âgés de moins de 45 ans avaient une plus grande probabilité d'être perçus comme indigents par la communauté. La subvention des besoins en santé au BF devrait donc être orientée prioritairement vers les personnes isolées et âgées car elles sont souvent perçues comme indigentes par la communauté.
Cette communication présente une étude visant à mesurer si l'exemption du paiement des soins de santé améliore l'utilisation des services de santé par les indigents au Burkina Faso. Il s'agit d'un devis pré-post. 1224 indigents ont été interrogés en 2010 puis en 2011 sur leur utilisation des services de santé après que 540 parmi eux, aient reçu une carte d'exemption du paiement des soins. Les analyses ont été réalisées en utilisant le modèle d'Anderson et Newman pour expliquer l'utilisation de services en considérant les facteurs prédisposants, facilitants et les besoins en santé. Parmi les indigents qui ont été exemptés du paiement des soins, 46,2% ont augmenté leur utilisation des services de santé contre 42,1% chez ceux qui n'avaient pas été exemptés. Le fait d'être exempté du paiement des soins n'est pas associée à l'augmentation de l'utilisation des services de santé. Qu'ils aient bénéficiés ou pas de l'exemption du paiement des soins, les indigents qui ont un âge supérieur à 69 ans, qui appartiennent au genre masculin, qui appartiennent à un ménage à faible revenu et ceux qui ont recours à l'aide financière familiale pour accéder aux soins de santé, sont les plus susceptibles d'augmenter leur utilisation des soins de santé. L'augmentation de l'utilisation des services de santé par les indigents n'est pas attribuable à l'exemption du paiement des soins.
Introduction: Une vision commune nationale de la formation des personnels de santé constitue un pilier du programme d'appui au Développement des Ressources Humaines en Santé, soutenu par l'Agence Japonaise de Coopération Internationale, en République Démocratique du Congo (RDC). Objectif: Décrire les profils - infirmier et infirmier-accoucheur - et dégager ceux souhaités pour offrir des soins de qualité. Méthodes: Étude de cas multiples est menée au Bas-Congo en 2014. Les sources de données : entrevues et observations dans des milieux clinique et éducationnel; foci groupes auprès de plusieurs acteurs (ex. leader communautaire) et analyse documentaire. L'échantillon comptait 129 individus (volet infirmier-accoucheur) et 152 (volet infirmier). Résultats: Le profil réel du personnel infirmier ne correspond pas aux standards internationaux. Celui des infirmiers-accoucheurs présente un manque d'application des étapes de prise de décision clinique et des capacités disciplinaires et transversales souvent non appliquées. Des attentes sont exprimées quant à l'application d'un profil unique pour assurer la formation de la relève de chacun de ces personnels. Conclusion: Un profil de sortie est dégagé pour fonder un programme de formation axé sur les compétences de chacun de ces personnels. Une feuille de route basée sur la théorie du changement d'un rôle professionnel de la santé, est proposée afin de développer des professionnels - infirmer et infirmier-accoucheur - compétents en RDC.
La problématique du financement a toujours préoccupé et continuera de préoccuper les spécialistes des systèmes de santé, aussi bien dans les pays développés que des pays en voie de développement. Aux pays du Maghreb, la question du financement se pose avec acuité ces dernières années notamment avec les changements démographiques et épidémiologiques qui ont caractérisé l'évolution des systèmes de ces pays. Devant cette situation, les trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc) se sont lancés dans une réforme de leurs systèmes de soins. Cette réforme vise à renforcer la qualité des soins et à en garantir l'accès à l'ensemble de la population. L'objectif de cette présentation est d'exposer la problématique du financement de la santé dans les pays du Maghreb, en mettant l'accent sur le rôle des différents acteurs dans l'amélioration de l'accès de la population maghrébine, notamment les démunis, aux soins de santé de qualité.
Depuis quelques années et dans la plus part des pays, les dépenses de médicaments ont enregistré une progression rapide et représentent une part de plus en plus importante des dépenses totales de santé. En Algérie, à l'instar des autres pays, la consommation de médicaments occupe une place de plus en plus importante dans les dépenses de soins et pèse lourdement sur les fonds de l'assurance maladie, des ménages et de l'Etat. L'objectif de cette présentation est de tenter d'analyser la consommation de médicaments en Algérie en s'intéressant à ses déterminants, à son financement ainsi qu'à l'impact des mesures prises dans le cadre de la maîtrise des dépenses engendrées par cette dernière. L'étude de la consommation de médicaments en Algérie indique que cette dernière représente un poids financier important dans les dépenses de santé et constitue un sérieux problème des systèmes et des politiques de santé notamment avec la transition épidémiologique et démographique, l'élévation du niveau de vie des individus, l'augmentation de la démographie médicale, la multiplication d'infrastructures sanitaires et la généralisation de la couverture sociale. Pour cela de multiples mesures ont été engagées pour maîtriser la charge financière globale qu'elle engendre. Ces mesures s'avèrent insuffisantes pour le moment, elles doivent être accompagnées d'une révision de la politique médicamenteuse algérienne pour assurer la demande sur le marché.
Divers enjeux de nature éthique, sociale, politique, développementale et idéologique sont liés au renforcement de la capacité de recherche en santé des populations. Ces enjeux seront identifiés, les perspectives futures de la formation en recherche interventionnelle en santé des populations discutées, et des voies de pérennisation identifiées.
Avant-midi
Après-midi
Avant-midi
En dépit d'un système sanitaire et d'un dispositif de protection sociale étendus, la France est confrontée à d'importantes inégalités sociales et territoriales de recours aux soins. Ces inégalités renvoient à des questions d'accessibilité financière et matérielle, mais elles sont loin de s'y réduire. A partir de recherches menées en France, cette communication explorera différents facteurs liés aux attitudes et comportements vis-à-vis du système de santé, qu'il s'agisse de recours aux soins curatifs, d'actes de prévention ou encore de renoncement aux soins. C'est en réalité dans l'ensemble des sphères de socialisation (famille, amis, travail, quartier, citoyenneté…) que l'insertion des individus est susceptible de jouer un rôle. En réponse aux inégalités de santé, plusieurs initiatives ont été prises, notamment en direction des personnes en situation de précarité. Les résultats d'une enquête menée dans un centre implanté dans un quartier défavorisé permettront de comprendre en quoi la fréquentation d'une structure sanitaire influence les patients bien au-delà de leur seul état de santé, d'analyser comment les rapports sociaux qui s'y construisent peuvent agir sur les comportements sanitaires et d'appréhender certains facteurs favorables (du point de vue des patients comme des professionnels) à l'accès aux soins.
Depuis l'automne 2014, un nouveau cours intitulé Trajectoires de vie et interventions communautaires est offert au sein du certificat en dépendance de la faculté de médecine de l'Université Laval. Le contenu du cours, les objectifs visés, les méthodes pédagogiques et les modes évaluations ont été identifiés et élaborés conjointement par une professeure, cinq personnes utilisatrices de drogues intraveineuses et trois intervenants communautaires œuvrant au sein des organismes communautaires Point de Repères et Projet Intervention Prostitution Québec. Le cours est dispensé par l'ensemble de ces personnes. L'approche pédagogique axée sur la co-construction et la co-dispensation du cours réunissant les savoirs experts, de pratique et expérientiel avait pour objectif de permettre aux étudiants d'avoir accès à ces différents savoirs pour mieux comprendre la dépendance et de valoriser le croisement de ces savoirs. L'évaluation du cours axée sur la réflexivité des étudiants montre qu'ils ont cheminé de manière importante changeant leurs perceptions et représentations des personnes utilisatrices de drogues et de différents aspects liés à l'usage des drogues. La communication orale présentera les défis rencontrés par ce cours axé sur la participation de personnes utilisatrices de drogues et le croisement de différents savoirs ainsi que sur l'importance de la réflexivité dans le développement des compétences chez de futurs professionnels du réseau de la santé et des services sociaux.
Le Québec est constitué d'une multitude de réalités régionales. Or, les résultats de la recherche et les politiques visant l'amélioration de la santé et du mieux-être des populations sont souvent élaborés en référence aux milieux urbains, plus densément peuplés. Cette situation amène des défis importants dans la transposition de ces politiques et des résultats dans les milieux éloignés des grands centres urbains, notamment en raison de la dispersion des communautés sur de vastes territoires, de l'offre restreinte de la gamme de services de santé et de services sociaux ainsi que des particularités contextuelles et culturelles. Cette situation est à l'origine de la formation d'un groupe de recherche sur la santé en région (GRESER). Ce groupe constitue un lieu d'échange entre chercheurs de divers domaines et de partenaires du réseau de la santé et de services sociaux. Il vise notamment à identifier les principaux enjeux qui pourraient influencer et améliorer le bien-être et la santé des populations en région. Les trois axes d'intérêt du GRESER sont : 1) l'organisation des services et pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux en région; 2) la vulnérabilité des populations vivant en région; 3) et le transfert de connaissances en région. L'objectif de cette présentation est de partager avec l'auditoire les fruits des réflexions réalisées au sein de ce groupe de recherche.
S'il n'incombe pas à la santé publique de porter, à elle seule, la responsabilité de la lutte contre les inégalités sociales de santé (ISS), il est de sa responsabilité de s'assurer que ses interventions en tiennent compte et ne contribuent pas à les aggraver. De nombreux obstacles opèrent sur le terrain de l'action et les acteurs impliqués ne disposent que de peu d'outils, notamment en français, pour les soutenir dans cette démarche. Sur la base d'une recherche réalisée en France, nous avons adapté, testé et développé au Québec, un outil visant à soutenir les acteurs pour mieux considérer les ISS: Réflex-ISS. L'outil s'adresse à tous les acteurs impliqués dans la planification, la mise en œuvre ou l'évaluation d'une intervention conçues dans une perspective d'amélioration de la santé des populations. Il vise à soutenir une démarche réflexive et constructive où les acteurs concernés par une intervention peuvent être accompagnés par un tiers médiateur afin d'analyser la façon dont ils prennent en compte des inégalités sociales de santé. Il n'a donc pas de visée normative. Composé de cinq rubriques associées à différentes étapes de l'élaboration d'une intervention et de 45 éléments de réflexion présentés sous la forme de questions, l'outil est accompagné d'un guide d'utilisation, d'un glossaire et d'exemples de son application. L'appréciation permet ainsi de proposer collectivement des pistes d'améliorations et de les suivre dans le temps.