Du mercredi 11 au jeudi 12 mai 2016
Le thème de l’harmonisation des relations interculturelles constitue un enjeu central de nos sociétés. Avec l’augmentation des flux migratoires et la mondialisation des enjeux politiques associés aux différences culturelles, la question des relations interculturelles devient récurrente dans l’actualité mondiale. Plusieurs événements récents rendent encore plus pertinente l’idée de s’interroger sur les enjeux, les stratégies, les obstacles et les pratiques liés à l’harmonisation des relations interculturelles. Au Québec, après la crise des « accommodements raisonnables » vint la crise sur la charte des valeurs, puis la crise du Niqab. L’exemple de la crise des réfugiés en Europe permet de mettre en question les stratégies diplomatiques et politiques des États pour accepter ou refuser un nombre conséquent d’individus jugés non intégrables. La crise en Syrie, les attaques de Boko Haram ou les attentats de Bamako, de Beyrouth, de Paris et de Tunis suggèrent une reconfiguration de la géopolitique et des intérêts stratégiques avec en toile de fond une lutte contre les terroristes transnationaux ou sectaires.
Face à une situation de déliquescence du débat public concernant le rapport à l’autre, le colloque vise à réfléchir aux stratégies nécessaires pour l’harmonisation des relations interculturelles. Quel est le rôle des dispositifs institutionnels et de la vie associative dans cette conciliation? La participation citoyenne par l’exercice des droits politiques, sociaux et culturels et par l’entremise des espaces de dialogue constitue-t-elle des lieux de pratique du vivre ensemble grâce à une négociation collective? Comment les différents acteurs (organisations internationales, gouvernements, organismes communautaires ou individus) interprètent-ils la situation actuelle? Outre la religion et les médias, quels sont les autres facteurs favorisant ou empêchant l’harmonisation des relations interculturelles? Quelles stratégies d’intervention sont mobilisées entre les centres et les périphéries à l’échelle locale et à l’international?
Les organisateurs remercient le CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines) pour le financement d’une recherche partenariale qui a rendu possible la tenue de ce colloque.
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La recherche-action, une Commission citoyenne multimodale pour les droits et l'harmonisation des relations interculturelles, subventionnée par le CRSH (développement de partenariat) vise à débattre de l'exercice des droits des personnes immigrantes et des relations interculturelles au Québec afin de mieux comprendre les besoins spécifiques des différents groupes selon trois domaines d'intervention ciblés soit le travail, la santé ainsi que la diversité religieuse et la laïcité.
Par le biais d'un dialogue tripartite sollicitant les milieux de l'action communautaire, de l'intervention et l'univers de la recherche et de l'enseignement, la recherche a pour but de générer une meilleure compréhension de la situation des personnes immigrantes eu égard aux domaines retenus. Elle permet également de cerner les enjeux et les défis afin de proposer des pistes de réflexion et des stratégies de communication susceptibles d'améliorer la situation des personnes immigrantes en regard à l'exercice de leurs droits et pour une harmonisation des relations des relations interculturelles au Québec.
Depuis quelques années, l'enseignement d'espagnol langue étrangère à l'UQAM, tant à la Faculté (la formation aux diplômés en communication) qu'à l'École de langues (cours dans le certificat d'espagnol langue étrangère) collaborent étroitement avec les étudiants du MIDI-UQAM pour la mise en pratique des échanges linguistiques et interculturels.
D'une part, les étudiants hispanophones du programme Midi-UQAM ont souvent très peu d'opportunités d'interagir avec la société d'accueil. D'autre part, les étudiants francophones qui suivent les cours d'espagnol manque d'un contact direct avec un hispanophone arrive récemment au Québec. Notre but est de permettre un contact et un espace ou les thèmes de conversation permettent de toucher des aspects sensibles aux deux cultures, de détruire des tabous interculturels et de constituer un réseautage personnel et professionnel de la façon la plus naturelle possible. Se rencontres structurés et dirigés par une animatrice pédagogique se basent sur les concepts suivants : la culture vs l'interculturalité, la motivation tant extrinsèque qu'intrinsèque ainsi que la communication interculturelle et linguistique par l'expression orale, la lecture et l'écriture. Mise appart le contact linguistique et authentique, ses rencontrent ont lieu dans une ambiance de respect mutuel. Un climat de confiance est vite établi au bénéfice d'une compréhension réelle de l'Autre.
Comme les citoyens de 'la Terre Patrie' contribuent au développement durable en fonction des représentations qu'ils se font de l'état du monde apparent, il est indispensable, s'ils se prétendent libres et responsables, qu'ils soient pleinement conscients de la façon dont fonctionne leur système communicationnel tant au niveau intra-personnel que cosmopolitique. Pour que le développement soit durable, il faut qu'il soit efficace! C'est au nom de cette 'efficacité' que les entreprises multinationales et les États-Nations qui les supportent imposent LA 'réalité'! Toutefois, pour que le développement soit durable, il doit aussi être équitable! C'est alors que les citoyens interviennent pour contrebalancer le pouvoir 'réel.' Ils s'organisent en ONG et incitent les gouvernements locaux à s'unir pour résister à 'la tyrannie de l'économie et des finances planétaires.' Jusqu'ici, cette lutte a été menée au niveau médiatique avec un succès mitigé. Plutôt que de chercher à manipuler l'opinion publique mondiale indéfiniment, il est ici proposé d'autonomiser les citoyens du monde en les initiant à la compréhension du fonctionnement de leur propre système de perception. Et cela, en partageant les paradigmes, les méthodes et les résultats de l'étude de la communication aux niveaux intra-personnel et cosmopolitique.
Le Québec a connu une restructuration de son économie qu'un grand nombre d'immigrants subissent dans une forme de la précarisation du travail. Celle-ci conditionne non seulement leur statut dans le marché du travail, mais également influence leurs droits reliés au statut d'immigrant et leurs relations sociales. Certains d'entre eux participent dans des mouvements sociaux dans l'intention de changer la société d'accueil. Ce type de participation attire notre attention, car cela peut être considéré comme une forme d'intégration alternative par rapport à celle dans laquelle les nouveaux arrivants assument l'ordre déjà établi de la société. Compte tenu de cette situation, cette présentation, basée sur l'observation participante, vise à explorer la participation des travailleurs immigrants dans le mouvement « 15 $ et justice » au Québec lancé par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants. Au cours de ce mouvement, le Centre a présenté son double objectif organisationnel : consolider la participation des travailleurs immigrants ; construire une solidarité élargie au-delà de leur origine ou de statut d'immigrant. Le focal de la présentation sera mis sur les obstacles et les stratégies par rapport à ce double objectif. Dans le cadre théorique, les deux concepts de Balibar (1989 ; 2011), communication et citoyenneté, guideront les analyses. À travers cette présentation, je m'attends à analyser un aspect significatif de l'intégration des immigrants au Québec.
Les différents changements politiques, économiques,sociaux et technologiquespoussent lesorganisations à se développer constamment. Ellesfont face àdesenvironnementsayant tendance à être deplusenplusexigeantsetinstables;d'uncôtélaglobalisationqui déplace toutes les frontières et d'un autre l'envahissement desnouvelles technologies d'information et de communication dans touteslesfonctions de l'entreprise.
De nos jours, des personnes issues de cultures différentes peuvent être amenées à travailler au sein d'une même entreprise. Ceci peut toutefois créer des incompréhensions entre les parties concernées, et ce à cause des échanges interculturels. Ces rivalités ne concernent pas simplement les malentendus linguistiques mais vont au-delà de ceux-ci. En effet, la compréhension, l'interprétation, la manière d'agir et de penser de chacun, va dépendre essentiellement de sa propre culture.
C'est justement ce qui a suscité notre intérêt et nous a poussée à approfondir ce sujet pour mieux comprendre le phénomène de l'interculturel en milieu organisationnel et déduire les difficultés rencontrées lors d'une interaction dans une telle situation. Et afin de pouvoir proposer ou mettre en place une stratégie valable dans un contexte interculturel, nous avons choisi, comme terrain de recherche, plusieurs organisations dans différents secteurs d'activité.
C'est donc notre curiosité d'apprendre davantage sur l'interculturalité en entreprise qui nous encourage à accomplir cette recherche.
Le phénomène de l'immigration concerne grandement l'éducation au Québec. À cet effet, le Ministère de l'Éducation (1998) a reconnu la nécessité d'une meilleure préparation des enseignants à la diversité. Nous proposons de présenter notre recherche de maîtrise portant sur l'incidence des expériences interculturelles et internationales des enseignants sur le développement de leur compétence interculturelle auprès des élèves issus de l'immigration. Nous cherchons à connaître les stratégies mobilisées par les enseignants pour gérer la diversité culturelle dans leur classe, sachant que leur formation universitaire ne les prépare pas suffisamment à cet effet. Ainsi, notre question de recherche est : comment les parcours de vie professionnelle et personnelle des enseignants du secondaire contribuent-ils au développement de leur compétence interculturelle?Cette présentation sera une occasion de présenter nos résultats préliminaires. Ceux-ci seront recueillis par des récits de pratique professionnelle.Nous procèderons à des entrevues semi-dirigées, auprès d'enseignants du secondaire de la région de Montréal, visant à saisir le rapport à l'Autre dans leurs expériences vécues.Nous nous pencherons davantage sur les incidents critiques (Cohen-Emerique, 1993), constitutifs de l'expérience des enseignants afin d'identifier ce qui représente les étapes du développement de la compétence interculturelle.
Dès lors, l'approfondissement de la problématique se fera autour de la thématique identitaire, et des résultats préliminaires seront exposés.
La prison est un lieu où de nombreuses cultures cohabitent, se côtoient et s'entrechoquent. Il s'agit d'un microcosme auquel s'intéressent de plus en plus les chercheurs, mais qui reste néanmoins méconnu du grand public. Alors, comment l'univers carcéral est-il dépeint dans les séries télévisées ? Il s'agit là d'une réflexion autour de la représentation des communautés immigrantes incarcérées, et particulièrement des femmes noires. A travers le prisme des séries Unité 9 et Orange Is The New Black (OITNB), cette recherche vise à décrypter et comprendre les diverses manières de penser le monde, et spécifiquement l'Autre. Pour ce faire, le modèle dualiste de la représentation sociale d'Abric, composé d'un système central et d'un système périphérique constitue le cadre théorique de ladite étude. Aussi, cette démarche qualitative mixte se décompose en une analyse de contenu autour de la seule détenue noire d'Unité 9 (Brittany Sizzla); trois entretiens semi-directifs avec l'auteure Danielle Trottier, l'actrice Ayisha Issa, ainsi que Michel Cusson, le créateur musical de la série ; puis, en une brève analyse comparative avec Tasha Jefferson, prisonnière dans la série OITNB.
Après-midi
?Selon le Conseil du statut de la femme (2013) la notion d'honneur est au cœur des normes qui régissent certaines cultures de l'Asie du Sud et du Moyen-Orient. Au cours des dernières années au Québec, la question du contrôle des relations amoureuses et sexuelles des jeunes femmes issues de certaines communautés minoritaires a fait la manchette à plusieurs reprises. La notion d'honneur familial est alors présentée comme étant ce qui motive ce contrôle qui mène la plupart du temps à des violences psychologiques et physiques dont les femmes sont victimes. Selon différents observateurs (statu de la femme, 2013) les personnes immigrantes en provenance de ces régions du monde est en augmentation et les pratiques de contrôle afin de préserver l'honneur familial sont de plus en plus communes au Québec. Bien que les cas suscitent de l'intérêt, les analyses sous l'angle de la communication interculturelle restent, à notre connaissance, inexistantes à ce sujet.
Dans le cadre de cette communication, nous nous demandons comment appréhender la notion d'honneur familial et son arrimage avec le contrôle des relations amoureuses et sexuelles des jeunes femmes issues de certaines communautés minoritaires selon les approches interculturelle et intersectionnelle (Lamboley, M., JimenezE., Cousineau, M.-M.,Pontel,M, 2014). Ainsi, nous examinons ces évènements en prenant en compte la complexité culturelle et les enjeux reliés à la condition féminine.
La mondialisation des moyens et réseaux de communication ainsi que des pratiques individuelles et collectives des acteurs sociaux conduisent à une augmentation des rencontres interculturelles virtuelles et symboliques, et par conséquence, à une acuité de ses enjeux. La consommation de contenus médiatiques porteurs de représentations ainsi que les activités de communication permises par les médiations techniques sont sources d'apprentissages d'éléments signifiants nous permettant de nous construire dans notre rapport au monde. Parallèlement aux autres modalités connues d'interaction, les médias contribuent à construire nos compétences sociales et communicationnelles.
A partir de travaux aboutis de comparaison internationale sur l'éducation aux médias dans trois contextes socio-culturels distincts (Australie, France, Québec), nous présenterons dans cette communication les éléments constitutifs d'une « éducation interculturelle aux médias ». Cette approche interculturelle de l'éducation aux médias offre la possibilité de se saisir pertinemment du potentiel interculturel des médias à partir de ce que l'individu fait de l'environnement technologique, de ce qu'il comprend des industries médiatiques, des dispositifs et des contenus qu'il mobilise. Nous présenterons également quelques-unes des conséquences concrètes dans l'harmonisation de ses interactions quotidiennes.
Depuis 1993 la Côte d'Ivoire est en proie à de multiples crises politique, militaire et sociale qui ont fortement ébranlé les fondements de la nation ivoirienne. Dès lors, l'impérieuse nécessité de reconstruire la paix implique un apprivoisement des mécanismes de construction au niveau individuel et social. Ici, notre texte s'intéresse au rôle des médias africains dans les conflits (Frère, 2015) et surtout celui des radios communautaires ou de proximité du fait de leur particularité dans la préservation d'un environnement apaisé.Notre texte s'appuie particulièrement sur l'impact des radios confessionnelles qui jusqu'ici ont su décourager toute dérive violente et toute interprétation religieuse au conflit ivoirien.
De nombreuses recherches (Balima, Mathien, 2012) ont abordé la problématique de l'expression de la diversité culturelle en Afrique. Et, particulièrement sur la radio et la religion en Afrique, certains travaux (Damome, 2014) ont montré que les radios religieuses prennent en compte les préoccupations temporelles des communautés au sein desquelles elles sont implantées. Comment les radios religieuses peuvent-elles contribuer efficacement à l'instauration d'un climat apaisé dans un contexte interculturel, interreligieux et multiethnique ? Notre travail entend analyser les pratiques socioculturelles du dialogue et les dynamiques de réconciliation proposées par ces productions médiatiques.
Informer les populations africaines sur les questions nationales, notamment au sujet des activités gouvernementales reste la principale vocation des médias publics audiovisuels en Afrique. Toutefois, l'autre vocation est de favoriser la connaissance et le rayonnement des différentes identités culturelles. Au regard du contenu des chaînes de télévision et de radio publiques, l'on s'aperçoit que les émissions à caractère culturel supplantent les news en terme de fréquence et de temps.
La mission culturelle de secteur public est surtout une volonté politique qui répond au souci affiché de construire au mieux l'unité nationale et depuis quelques années à l'intégration africaine. Au regard du potentiel recouvrement du territoire national, des images, du son, l'audiovisuel public reste une arme culturelle majeure au Burkina Faso. Cette recherche s'appuie sur l'observation des politiques audiovisuelles et des réalités locales, à travers des documents audiovisuels et la grille des programmes mais aussi à partir d'un travail de terrain dans lequel observations et entretiens des acteurs impliqués prennent une part importante. L'objectif est de montrer comment durant un peu plus de 60 ans le secteur audiovisuel a œuvré dans le sens du rapprochement interculturel des populations, contribuant ainsi, dans un premier temps à l'édification progressive d'une nation et dans un second temps à l'intégration africaine.
Les médias internationaux en tant que dispositifs de médiation locale et internationale (Marléne Loicq, 2012), peuvent participer à la construction de la solidarité internationale. Les attentats de Paris en janvier (Charlie Hebdo) et en novembre 2015 ont entrainé un impressionnant élan de solidarité mondiale autour de la France endeuillée en grande partie grâce au travail des médias internationaux qui ont diffusé abondamment l'information aux quatre coins de la planète. Cependant, les actes terroristes perpétrés au Kenya par les islamistes somaliens en avril 2015 (147 morts) et au Mali en novembre 2015 par le groupe Al-Mourabitoume (22 morts) ne semblent pas selon certains observateurs avoir bénéficié du même traitement médiatique et du même élan de solidarité internationale. En effet, des commentaires d'Internautes (notamment ceux de pays africains) recueillis sur les réseaux sociaux numériques à la suite de ces évènements mettent en lumière le malaise d'une partie de la population mondiale face à un élan de solidarité qualifié de « sélectif ».
À travers une analyse de contenu des médias internationaux à la suite de ces attentats et d'un corpus de commentaires d'internautes, nous tenterons de montrer comment la solidarité « sélective » reprochée aux médias internationaux dans le traitement de l'actualité internationale lors des attentats terroristes qui ont lieu à travers le monde peut participer à mettre à mal l'harmonisation des relations interculturelles.
Cette présentation s'inspire d'un constat empirique : les grands courants paradigmatiques de la communication aves leurs attributs entre autres centrés sur les processus d'échange d'information pour une compréhension mutuelle » (Brunel/Charron; Katambwe/Rogers; Mattelart, etc.) ou encore les rapports production/réception/production appréhendés à partir des perspectives positivistes et postmodernistes semblent aujourd'hui devenus obsolètes, particulièrement, dans le contexte Africain. Ici, au contraire, j'aimerais avancer la proposition selon laquelle, la communication internationale plus particulièrement est devenue un espace d'articulation (ou de visualisation et d'exposition) d'anciennes stratégies coloniales. Pour soutenir cette prémisse, je vais survoler des moments historiques de quelques pays africains, notamment des deux Soudan, de la Somalie, du Kenya, de la Libye; du Congo, du Burkina Faso, du Niger, de la République centrafricaine, du Mali, de la Côte d'ivoire pour n'en citer que ceux-là. Nous constaterons qu'au-delà d'être des pays africains déchirés par des crises sociales internes, ces états se distinguent, aussi, par la spécificité des rapports coloniaux qu'ils entretiennent avec l'Occident et que les dispositifs de communication nous permettent aujourd'hui de visualiser et d'en rendre compte.
Avant-midi
La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique liée à l'immigration et à la colonisation soulève d'importants défis pour le « vivre ensemble » et l'inclusion, dont le développement de la compétence interculturelle (Potvin, 2013). L'éducation étant l'une des voies à privilégier pour former à l'interculturel et créer des espaces communs au sein desquels participent tous les groupes culturels d'une société dans l'optique du « vivre ensemble », l'UNESCO, conjointement avec l'UNICEF, la Banque mondiale, l'UNFPA, le PNUD, ONU Femmes et l'UNHCR, a organisé le Forum mondial sur l'éducation 2015 en République de Corée du 19 au 22 mai 2015. Dans la Déclaration d'Incheon pour l'Éducation 2030, qui définit une nouvelle vision de l'éducation pour les 15 prochaines années, l'inclusion et l'équité, dans l'éducation et à travers elle, constituent la pierre angulaire d'un agenda transformateur pour l'éducation (UNESCO, 2015). Mais bien avant, en 2013, l'UNESCO avait publié Les compétences interculturelles. Cadre conceptuel et opérationnel. Au Canada, des orientations gouvernementales reconnaissent l'importance de la prise en compte de la diversité ethnoculturelle en éducation notamment par le biais d'une formation à l'éducation multiculturelle en Ontario et à l'éducation interculturelle au Québec. Toutefois, une étude dans cinq écoles en région au Québec révèle une méconnaissance de ceux-ci (Djédjé, 2015). Cette communication présente ces politiques et orientations.
Dans cette communication, la dynamique interculturelle est envisagée à partird'une expérience sociale spécifique, celle de travailleurs immigrants syndiqués, aux prises avec des préoccupations quotidiennes, liées à l'intégration et au maintien au travail au Québec. Partant du constat que « les immigrants n'arrivent pas dans le vide », nous faisons l'hypothèse que soutenir l'interprétation qu'ont les travailleurs immigrants de leur vécu conduit à une meilleure prise de conscience individuelle de son propre regard sur la différence. Il s'agit d'un geste micro qui a un impact direct à l'échelle méso et macro du système (meilleure compréhension des dynamiques interculturelles dans la société d'accueil, élargissement des réseaux socioprofessionnels, d'ouverture plus grande dans la hiérarchie organisationnelle, etc.). Dans cette communication, nous montrerons, à travers des extraits de témoignages de travailleurs immigrants, qu'outre les représentations et autres préjugés, d'autres facteurs peuvent avoir un impact pour faciliter la communication entre des personnes venant d'horizons différents : la compréhension des codes sociaux et culturels locaux, des codes propres aux autres communautés étrangères au Québec, des rapports de force entre Canadiens français et Canadiens anglais, mais aussi entre tous les Canadiens et les différentes communautés des Premières nations) ou encore les conditions d'existence imposées par l'avancée de la pensée néolibérale.
Les établissements de santé et de services sociaux, ainsi que les organismes communautaires, sont des acteurs significatifs pour la promotion et le maintien de la santé et du bien-être des personnes issues de l'immigration. L'ouverture des établissements à la diversité est aussi inscrite dans la Loi sur la santé et les services sociaux. Malgré cette ouverture de droit, l'accessibilité aux services pour les personnes issues de l'immigration n'est pas sans défi. La méconnaissance des services existants ainsi que les barrières d'accès occasionnées par le statut migratoire, les enjeux communicationnels et les conceptions différenciées des soins figurent parmi les nombreux défis qui limitent un accès égal à la santé.Lors de la présente communication, nous ferons part des enjeux soulevés lors de deux forums d'échange menés auprès d'organismes d'aide aux personnes immigrantes. Ces forums, organisés dans le cadre du projet Commission citoyenne sur les droits et l'harmonisation des relations interculturelles, ont permis aux participants de faire connaître leurs préoccupations quant à l'accessibilité des services sociaux et de santé aux personnes issues de l'immigration. Bien que leurs organismes offrent un accompagnement important, les participants assistent parfois avec impuissance à des situations en dehors de leur contrôle. Nous présenterons leurs réflexions et leurs pistes d'action, qui nous invitent à penser un système de santé plus équitable et plus ouvert au dialogue.
La mobilité croissante des étudiant(e)s à l'international peut jouer un rôle important dans l'harmonisation des relations interculturelles à petite et à grande échelle. Pour des étudiant(e)s de niveau secondaire, un séjour d'études à l'étranger constitue une expérience marquante, notamment en raison du contact qu'il implique avec l'altérité culturelle. Alors que des programmes de mobilité tels ceux de l'organisme AFS Interculture valorisent l'apprentissage interculturel et l'appréciation des différences culturelles, comment cela transparaît-il dans le parcours des étudiant(e)s qui y participent? Pour répondre à cette question, nous présenterons les premiers résultats d'une recherche, dont la collecte de données est en cours, à propos des répercussions d'une expérience de mobilité internationale étudiante au secondaire sur le parcours de participant(e)s québécois(es) à leur retour.
L'identité même de l'Amérique latine réside dans l'expression et l'influence des arts engagés. Historiquement influencée par de forts mouvements migratoires et de nombreux conflits politiques, la Colombie a été et continue d'être bouleversée à différents niveaux. La violence et la marginalisation y sont encore très présentes face au conflit armé, mais le rôle de l'art a su jouer un rôle essentiel dans la prise de parole et l'émancipation des populations en substituant à une politique défaillante. « Les efforts de grande envergure ne peuvent aboutir à une paix durable que si les individus, dans leur vie quotidienne et leur contexte local, mettent effectivement en pratique les principes associés à la culture de la paix (UNESCO, 2013) ». Il s'agit alors de démontrer que la culture peut s'inscrire dans un processus de créativité et de productivité afin d'encourager le dialogue et la paix locale : Il s'agit de créer de nouvelles opportunités, d'innover, de faire reconnaitre et respecter, prendre la parole, encourager l'éducation pour un meilleur savoir-vivre ensemble dans un contexte multiculturel.
Comment la culture et les pratiques artistiques s'inscrivent et influencent le développement et la prospérité sociale de la ville de Bogotá? Quelle est la place de la communication dans les structures culturelles favorisant la pratique des arts pour l'inclusion sociale et le développement?
Le jour de l'élection, Chou Tzu-yu, une Pop-Star taiwanaise se produisant avec un groupe de K-pop, s'excusait en vidéo auprès de la Chine pour avoir arboré le drapeau taiwanais dans une émission sud-coréenne. Ses excuses ont choqué Taiwan, et des indépendantistes se sont mobilisés au sein de médias sociaux. Face à ces paroles indépendantistes, les internautes chinois ont volontairement lancé une campagne sur Facebook en utilisant des images drôles et des gifs animés le 20 janvier.
Comment évolueront, dans les semaines subséquentes, les échanges et les répliques entre la jeunesse Taiwanaise et Chinoise au sein des médias sociaux? Comment, en termes de diplomatie publique, les autorités gouvernementales chinoises et taiwanaises tentent-elles d'encadrer ces débats sur le web?
Le 16 janvier 2016, Taiwan élisait son 14ème président, pour la première fois, une femme, Mme Tsai, renversant pour la deuxième fois le parti au pouvoir du Kuomintang, Présidente du parti démocratique progressiste, ayant centré sa campagne électorale sur l'indépendance de Taiwan.
Après-midi
Le 27 janvier 2016, Christine Taubira, ministre française de la justice, et garde des sceaux démissionne en raison d'un « désaccord politique majeur » relatif à la question de la déchéance de la nationalité inscrit dans le projet d'amendement de la constitution.
Au Canada, « Le projet de loi C-24 (qui) crée de nouveaux motifs de révocation concernant les personnes qui sont visées par des condamnations relatives à la sécurité ou qui ont été membres de forces armées en conflit armé contre le Canada. » est voté et adopté au parlement le 29 aout 2014.
La promulgation de cette loi n'a pourtant pas soulevé de débats aussi intenses qu'en France ni même bénéficié d'une portée médiatique conséquente. Cette loi crée pourtant le concept de « citoyenneté de seconde zone » dans un pays qui historiquement est plus favorable à l'immigration que la France.
Comment expliquer le silence médiatique et social entourant l'adoption de la loi C-24 au Canada et au Québec dans un contexte de débats sur le «vivre ensemble » ? Comment expliquer le caractère contradictoire du discours entourant la loi C-24, présentée comme une réponse politique du gouvernement Harper à des actes terroristes non commis par des néo-Canadiens? Quand en France, la déchéance de nationalité qui suscite encore le débat, est la réponse politique du gouvernement Valls aux attentats terroristes commis par des néo-français.
Le présent texte se propose de réfléchir sur les facteurs qui seraient favorables ou défavorables à l'harmonisation des relations interculturelles.Assumer ses appartenances multiples (Maalouf, 1998), déstigmatiser ses rapports à l'autre, forger un imaginaire humaniste, sont là les quelques défis, parmi tant d'autres, qui hantent l'harmonisation des relations interculturelles. Afin de mieux réfléchir sur cet objet, nous tentons d'articuler deux théories, la théorie de l'identité (Goffman, 1963; 1975) exploitant le concept de stigmatisation, et la théorie des structures anthropologiques de l'imaginaire (Durand, 1960). En effet, avec le réflexe qui nous habite, souvent, cherchant à catégoriser l'autre pour l'identifier, la théorie de l'identité nous permet d'explorer le concept de stigmatisation qui analyse chez Goffman (op.cit.) une relation qui lie ce qu'il appelle un normal et un stigmatisé. Ce dernier étant traité en inégalité ou en infériorité sur base de son appartenance qui peut être, religieuse, raciale, ethnique, communautaire, régionale, linguistique, etc. Par rapport à la Théorie des structures anthropologiques de l'imaginaire, nous tentons, à travers le concept de l'imaginaire, de saisir comment nos imaginaires, nos représentations, nos croyances, nos perceptions, nos discours peuvent nous amener ou non à préfigurer l'autre comme un tarépar rapport à nous.
Le présent texte se propose de réfléchir sur les facteurs qui seraient favorables ou défavorables à l'harmonisation des relations interculturelles.Assumer ses appartenances multiples (Maalouf, 1998), déstigmatiser ses rapports à l'autre, forger un imaginaire humaniste, sont là les quelques défis, parmi tant d'autres, qui hantent l'harmonisation des relations interculturelles. Afin de mieux réfléchir sur cet objet, nous tentons d'articuler deux théories, la théorie de l'identité (Goffman, 1963; 1975) exploitant le concept de stigmatisation, et la théorie des structures anthropologiques de l'imaginaire (Durand, 1960). En effet, avec le réflexe qui nous habite, souvent, cherchant à catégoriser l'autre pour l'identifier, la théorie de l'identité nous permet d'explorer le concept de stigmatisation qui analyse chez Goffman (op.cit.) une relation qui lie ce qu'il appelle un normal et un stigmatisé. Ce dernier étant traité en inégalité ou en infériorité sur base de son appartenance qui peut être, religieuse, raciale, ethnique, communautaire, régionale, linguistique, etc. Par rapport à la Théorie des structures anthropologiques de l'imaginaire, nous tentons, à travers le concept de l'imaginaire, de saisir comment nos imaginaires, nos représentations, nos croyances, nos perceptions, nos discours peuvent nous amener ou non à préfigurer l'autre comme un tarépar rapport à nous.
Les Outremers français sont marqués par la cohabitation d'identités, de langues, de cultures, de religions, de traditions, liées à la métropole, mais aussi inscrites dans une histoire bien plus ancienne que celle marquée par l'arrivée des Européens (entre les 16e et 18e siècles) Ils sont un révélateur de la plupart des questions liées à la mondialisation, au multiculturalisme et à la recherche d'autres liens de coopération politique entre eux, avec leur environnement géographique respectif, avec la métropole et l'Europe. Comment faire de cette diversité culturelle un atout pour construire l'autre mondialisation, celle qui, au-delà des marchés, des économies, et des rapports de force, doit au contraire organiser le dialogue des cultures et des civilisations ? (Wolton, 2002)
On propose ici d'observer les questions liées à la cohabitation des cultures et des civilisations à partir de l'étude des actions de l'association martiniquaise, Tous Créoles « dont l'ambition est de contribuer à l'édification d'une communauté créole apaisée, solidaire et affranchie de tout sectarisme ». A partir des pratiques présentées et explicitées par les acteurs eux-mêmes, il s'agit d'éclairer des stratégies de communication pour construire le sens de l'action au-delà même du territoire qui l'a vue naître il y a une dizaine d'années. La représentation de l'action saisie comme énoncé déjà construit éclaire également les mécanismes d'influence à l'œuvre.
Les femmes immigrantes doivent composer avec une multitude de problématiques dès leur arrivée sur le territoire canadien/québécois. Ainsi, elles sont confrontées aux barrières que tout (im)migrant (terme faisant référence aux différences et aux similitudes entre les notions de migrant et celui d'immigrant) rencontre comme celui de l'équivalence des études et des compétences ainsi que les problématiques liées à la recherche et l'obtention d'un emploi. De plus, elles rencontrent des barrières propres à leur condition de « femmes » comme la conciliation travail-famille et la discrimination sexospécifiée. Lors de cette communication, nous allons présenter les résultats obtenus lors d'une recherche subventionnée par le CRSH portant sur l'accès à l'emploi, aux postes de décision et à la vie démocratique. Deux éléments clés de l'amélioration de la situation des femmes immigrantes sont mis en évidence : (1) la perception que les femmes ont de ces problématiques; et (2) les pistes de solution identifiées par ces dernières. De plus, nous proposons une analyse critique de ces résultats à l'aide d'une : (3) réflexion sur la possibilité de l'inclusion sociale à travers le prisme de la participation à la vie démocratique.
Des jeunes africains morts de faim et de soif dans le désert du Sahara dans la vallée de Lampedusa ont voulu fuir l'enfer de l'Afrique pour rejoindre à tout prix les pays occidentaux présentés comme l'eldorado. Des études ont tenté de comprendre pourquoi ces milliers de jeunes courent-ils autant de risques pour quitter leur pays et leurs cultures. Les difficultés économiques, politiques et les différents autres maux dont souffre l'Afrique sont présentés comme les principales causes de cette immigration massive et clandestine. Très peu de recherches ont osé la plausible relation entre les médias et le reniement culturel des jeunes, leurs rêves migratoires. Nous émettons la double hypothèse que le rapport des jeunes aux médias se présente comme l'une des causes et des solutions à l'émigration clandestine. Pour pister cette influence supposée nous mettrons l'accent sur une double méthode qualitative et quantitative. L'enquête quantitative permettrait de dégager les représentations que les jeunes scolarisés ou pas se font de l'Occident et de l'Afrique ainsi que leurs sources. La méthode qualitative sera construite autour d'entretiens semi-directifs individuels et collectifs avec les candidats à l'immigration qui ont déjà tenté l'aventure ou qui sont en attente du départ. Nous chercherons à apprécier la relation qu'il y a entre leur rêve migratoire et leur exposition aux médias.
Les organisations internationales sont un lieu privilégié de rencontres et d'échanges interculturels. L'ONU, organisation comptant parmi ces membres presque tous les États existants, a pour but spécifique d'«être un centre où s'harmonisent les relations entre les nations vers [des] fins communes » (Charte des Nations Unies). Depuis sa création en 1945, l'ONU a été témoin de nombreux débats concernant les relations interculturelles notamment sur des questions de relativisme culturel, d'universalisme et d'ethnocentrisme. Cette communication s'interroge sur les enjeux d'harmonisation des relations interculturelles au sein de l'ONU à l'ère de la mondialisation. Elle s'intéresse particulièrement à la création de l'Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) en 2005, une initiative du Secrétaire Général de l'ONU ayant pour mission d'améliorer la compréhension entre cultures et religions différentes et de freiner la polarisation au niveau local et international. L'un des mandats de l'UNAOC consiste à examiner le rôle de medias et des nouvelles technologies dans la promotion d'un dialogue interculturel. Cette communication propose donc également des pistes de réflexion sur l'influence des nouveaux médias sur les enjeux d'harmonisation des relations interculturelles au sein des organisations internationales, notamment en s'inspirant du courant de recherche sur l'étude des nouveaux médias en interculturalité (Intercultural New Media Studies).