Le lundi 9 mai 2016
La vitesse de marche est considérée comme un indice fort important de l’état de santé et de fonctionnement des personnes âgées. Il a été montré qu’une vitesse de marche inférieure à 0,8 m/s serait prédictive de perte d’indépendance, de déclin cognitif, d’entrée en établissement, de mortalité et de chute. Dans cette perspective, il est crucial de mieux comprendre ce qui détermine la mobilité d’une personne âgée et ce qui permet de la maintenir, voire de l’améliorer, malgré les effets parfois néfastes de l’âge. Ainsi, ce colloque sera organisé selon deux axes :
1) « La relation marche-cognition : les marqueurs comportementaux et neuronaux dans le vieillissement avec et sans troubles cognitifs ». De nombreuses données montrent que la marche et le fonctionnement cognitif sont intrinsèquement liés. Il a notamment été mis en évidence un lien explicite entre certains paramètres de marche et un vieillissement cérébral ou cognitif surtout caractérisé par des problèmes d’exécution. De plus, les outils actuels de neuro-imagerie permettent de mieux saisir les bases neurologiques de la mobilité et de mettre en évidence le rôle des fonctions corticales supérieures dans la marche de la personne âgée.
2) « Interventions auprès des personnes âgées » : des études récentes montrent que divers types d’entraînements (cardiovasculaires, programmes combinés...) contribuent à améliorer la marche et la mobilité, et à diminuer significativement le risque de troubles cognitifs.
Le 84e Congrès de l’Acfas est une vitrine de choix pour faire rayonner de tels résultats.
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Parmi les sujets de plus de 90 ans, près de 20 % d'entre eux marchent normalement, ce qui suggère que les troubles de la marche ne représentent pas une conséquence inévitable du vieillissement. Chercheurs et cliniciens tentent depuis plus d'une dizaine d'identifier les réseaux cérébraux impliqués dans le contrôle de la marche, afin de mieux comprendre les bases physiopathologiques des troubles de la marche d'origine neurologique. Le but de cette présentation est de faire le point sur les différentes méthodes de neuroimagerie investiguant le substrat neuronal du contrôle de la marche et des effets du vieillissement, notamment cognitif. Les techniques d'imageries structurelles et fonctionnelles suggèrent l'implication d'un réseau étendu comprenant le cortex préfrontal, les ganglions de la base, l'hippocampe et le lobe pariétal dans le contrôle de la marche. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives en termes d'approches thérapeutiques, comme la stimulation cérébrale profonde, les traitements pharmacologiques ou des techniques de neuroréhabilitation. Ces applications thérapeutiques visent à améliorer aussi bien les symptômes que la qualité de vie des patients ayant des troubles de la marche d'origine neurologique dans le cadre de pathologies, comme la maladie d'Alzheimer.
Après-midi
Identifier des marqueurs cliniques qui prédisent la démence est une question importante pour une meilleure compréhension des effets cognitivo-moteurs du vieillissement et le développement d'interventions préventives et curatives. Mais avant d'utiliser la performance de marche comme un biomarqueur du déclin cognitif il est important d'identifier quel paramètre ou combinaison de paramètres sont les plus spécifiques et sensibles, de confirmer s'il est possible d'en faire un outil diagnostic simple d'utilisation en routine clinique, et d'envisager de nouvelle perspectives telles que la modélisation et l'intelligence artificielle pour nous aider à atteindre cet objectif.
Les troubles de la marche et de la cognition sont fréquents chez les personnes âgées avec une prévalence qui peut dépasser 50% des personnes de 85 ans et plus. Cette association ne repose pas uniquement sur une simple accumulation de désordres liés à l'âge et suggère une relation causale. Il existe aujourd'hui tout une littérature qui montre que le déclin cognitif peut entraîner des troubles de la marche en désorganisant ces plus hauts niveaux de contrôle. Ces évidences proviennent des modifications des performances de marche sous double tâche (c'est-à-dire lors de la réalisation d'une tache attentionnelle en marchant) mais aussi du fait que de faibles performances de marche peuvent prédire de manière significative la survenue d'une démence.