La mobilité des professionnels africains vers le Nord :
« fuite » ou « circulation » des cerveaux ?
La mobilité des professionnels africains vers le Nord a fait couler beaucoup d’encre. Le phénomène, connu sous l’appellation « fuite des cerveaux » est source de préoccupations de la part des dirigeants africains, qui redoutent les conséquences néfastes de l’émigration massive de leurs travailleurs qualifiés. C’est cette même perspective de la « fuite des cerveaux » qu’adoptent les chercheurs qui étudient la mobilité des professionnels africains vers le Nord. Dans leurs travaux, ces chercheurs décrivent un « drame » qui s’abat sur « un continent réservoir » (Kouvibidila, 2009).
Le but poursuivi par notre communication est de montrer qu’à côté de la perspective de la « fuite des cerveaux » existe une autre. En effet, l’idée émerge en ce moment sur le continent noir, qui présente la mobilité des professionnels africains vers le Nord comme l’une des opportunités à saisir en vue d’atteindre le développement économique. Dans cette nouvelle perspective, le phénomène évoque moins un « drame subi » qu’une stratégie dont les dirigeants africains commencent à découvrir les bienfaits (Patterson, 2012). Nous ferons la syntèse de quelques travaux qui s'inscrivent dans cette seconde perspective.
Olivier M. Mbodo, Ph D
Chargé de cours, Université Laval
Professeur de sociologie, Cégep Garneau