109 - Vers un partenariat patient et interuniversitaire entre le Québec et le Connecticut : par et pour les personnes utilisatrices de services de santé mentale

À travers leur expérience dans l'implantation du projet «patient partenaire», les présentateurs exposeront le «Plan d'intervention interdisciplinaire» développé au CHUM. Un outil d'intervention qui s'assure d'établir une étroite collaboration entre les différents professionnels, gestionnaires et personnes vivant avec un trouble de santé mentale. Le parcours expérientiel de ces dernières est utilisé et inséré à tous les niveaux, soit le partenariat de soins sur le plan de la gouvernance et du développement de services, le partenariat de soins sur le plan clinique et l'intervention par les pairs. Les défis d'introduire le pouvoir d'agir et de choisir de la personne ayant des contraintes légales seront également exposés.

Créée en 2008, cette association, par et pour les personnes utilisatrices de services, travaille en collaboration avec les membres de la communauté et les intervenants d'organismes divers en santé mentale. Elle est divisée en deux volets, soit un groupe d'entraide mutuelle et un autre groupe composée de patients partenaires de soins et services, d'enseignement et de recherche. Notre mission première est de faire valoir le savoir expérientiel des usagers, l'importance d'éliminer les préjugés ainsi que de favoriser l'implication active de chacun des membres dans leur rétablissement. Notre collaboration fait de nous des agents de changement innovateurs. Notre vécu, considéré essentiel et complémentaire dans l'amélioration des soins et services en santé mentale, apporte une valeur ajoutée au développement des pratiques de pointe au niveau clinique, de la recherche, de l'enseignement et de l'évaluation à nos partenaires comme l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Bénéficiez du savoir expérientiel et soyez de ceux qui font la différence en intégrant des utilisateurs de services dans l'amélioration des soins et services du réseau de la santé mentale.

Cette  réflexion vise à contribuer à une meilleure compréhension du phénomène des communautés humaines à partir de l'anthropologie. Plusieurs auteurs ont exprimé le besoin de conduire des études qui marient les pratiques théorico-méthodologiques de la psychiatrie et les sciences humaines, comme l'anthropologie. Mener une recherche ethnographique au sein de sa propre communauté pose des problèmes et des défis sérieux et cela plus encore au sein de certains groupes occupant une position sociale avantageuse, par exemple au sein du milieu scientifique et universitaire. D'habitude, un regard ethno-anthropologique est un regard posé sur « l'autre ». Or l'anthropologue doit avant tout se détacher des préjugées à propos des gens qu'il observe, ce qu'il est particulière difficile de faire lorsque ce regard est en partie porté sur soi-même en tant que membre d'une équipe de recherche participative en santé mentale. À quoi peut bien servir un anthropologue dans le milieu de la recherche en psychiatrie? : réflexion basée sur une immersion en observation participante.

Cette présentation porte sur l'implantation et l'expérimentation du Programme Partenaires de soins, à ce jour auprès de 25 équipes!

Dans un contexte sociétal propice à un important changement de paradigmedans le rapport entre les patients et leurs milieux cliniques (augmentation considérable des maladies chroniques, non-observance très élevée des traitements, accès du grand public aux connaissances médicales, croissance des enjeux liés à la sécurité des patients, nécessité d'une plus grande autonomie des patients, etc.), la Direction collaboration et partenariat patient (DCPP) a pour principal objectif d'orchestrer une transformation profonde de la philosophie et des modèles de soins et services à partir d'une vision innovante du partenariat qui lie le patient et les intervenants de la santé dans le cadre du processus de soins. À partir des concepts porteurs de «patient partenaire» et de «partenariat de soins», la DCPP encadre donc un changement culturel majeur pour faciliter l'émergence et la consolidation de nouvelles solutions de partenariat tant sur le plan de l'enseignement et des soins que sur celui de la recherche. Dans cette perspective, l'accompagnement de nos milieux d'enseignement dans l'évolution de leurs stratégies pédagogiques, l'accompagnement de nos milieux de soins dans l'évolution de leurs pratiques quotidiennes et l'avancée de la recherche sur la compréhension de la complexité d'un tel changement sont donc les principaux piliers de cette direction.

Parmi les projets en cours de mise en œuvre et de conception existe un référentiel de compétences des patients. Il s'agit de compétences  mobilisées à partir d'apprentissages expérientiels issus de la vie avec la maladie. La Direction collaboration et partenariat patient a à cet effet décliné les compétences en capacités et manifestations de ces capacités de compétences afin de créer des instruments d'autoévaluation par et pour les patients de ces compétences. Cet outil permet  au patient d'être plus conscient des compétences qu'il peut mettre en œuvre pour sa santé, celle de ses pairs et dans la relation de soins comme des services de soins. Il permet également aux autres acteurs du système de santé de mobiliser les patients à leur juste valeur. Pour cela nous sommes en train, à partir d'un outil connu et reconnu en éducation médicale, dans la formation des médecins, soit le Test de concordance de script (TCS), de créer un dispositif adapté de cette méthodologie pour la mobilisation des savoirs expérientiels des patients, des mises en situation qui leur permettre d'évaluer leur compétence et d'apprendre de manière personnalisée et adaptées, en apprentissage autorégulés, à partir de leur réalité du moment. Cette plateforme sera adaptée et utilisée pour structurer de petits groupes de participants en ateliers, dont les contenus seront rapportés et discutés en fin de colloque.