Du mercredi 8 au vendredi 10 mai 2013
Ce colloque, organisé par l’Équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l’immigration dans la région de Québec (ÉDIQ, FRQSC), aborde la diversité culturelle et l’immigration en dehors des grands centres en questionnant les phénomènes d’insertion durable et de mobilité à la lumière des notions de transition, de qualité de vie et de sentiment d’appartenance. Il a pour but d’identifier les forces créatrices et les ressources d’inventivité des personnes, des groupes et des institutions au travers et au-delà des limites de la diversité. Une première hypothèse pose que les nouveaux arrivants ainsi que la population locale vivent des transitions qui questionnent les identités et les appartenances à partir de leurs ancrages historiques et de leurs dynamiques locales respectives. Une deuxième hypothèse avance que l’adaptation mutuelle, fondée sur la prise en compte des projets personnels et familiaux, sur la reconnaissance des identités et des apports de chacun, et sur la valorisation des apprentissages, des savoirs et des compétences acquis au cours de la mobilité ainsi qu’à travers les relations interculturelles, contribue à la cohésion sociale et à la qualité de vie de l’ensemble des citoyens. À l’heure où la diversité culturelle, historiquement fondatrice de la société québécoise, est remise en question et crée des inquiétudes concernant la cohésion sociale, les activités du colloque sont à même de contribuer à une réflexion sur l’élaboration des politiques et de proposer des manières innovantes d’accompagner les nouveaux arrivants, les membres des groupes minoritaires, la population en général dans un souci d’équité et d’égalité des chances.
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Partant d'entretiens au près de personnes venant d'Ex-Yougoslavie et résidant en Suisse, nous rendrons compte d'expérienciations menées avec de futurs enseignants dans une université allemande, pour explorer les fonctionnements et les représentations de la relation d'aide dans la communication avec des parents migrants. Enfin, nous présenterons l'état des conclusions et les suggestions auxquelles nous sommes parvenue jusqu'ici, en nous appuyant sur l'analyse des transactions communicationnelles et certains outils d'Augusto Boal.
La communication traite de la condescendance en contexte bienveillant. Cette attitude pose, en effet, un double problème. N'étant pas voulue, elle est souvent ignorée par celui ou celle-là même qui l'exprime. Ensuite, même lorsqu'elle a été perçue, reconnue et acceptée, on ne sait pas nécessairement comment lui échapper. Qui ne s'est surpris à parler à un étranger maîtrisant imparfaitement notre langue comme si son intelligence était au niveau de sa compétence en langue ?
Il s'agit là d'un fonctionnement complexe pour lequel il n'existe pas de solution modèle.
L'équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l'immigration dans la région de Québec (ÉDIQ, FRQSC) est une équipe interdisciplinaire et intersectorielle. Elle a mis en œuvre depuis 2007 plusieurs stratégies collaboratives et coopératives innovantes afin de maximiser ensemble le partage de connaissances et la coconstruction de nouveaux savoirs et de nouvelles pratiques. Entre autres : 1) une utilisation étendue de l'atelier interculturel de l'imaginaire dans des ateliers, forums et séminaires interculturels et dans des contextes de recherche et de formation variés par les chercheurs et les partenaires; 2) le modèle coopératif interculturel d'accompagnement mutuel; 3) l'utilisation du café de conversation et du forum ouvert. À travers les résultats de ces pratiques, nous questionnons à la fois leur « transférabilité » dans plusieurs contextes et leur portée de « réciprocité éthique » afin d'offrir une valeur ajouter au « construire ensemble » des chercheurs, décideurs, intervenants et participants à nos activités et projets. Cet engagement des uns et des autres favorise le développement de notre principe vital : accroître la confiance, la solidarité et la qualité de vie, atteindre l'excellence en se préoccupant de la personne.
L'immigration en milieu régional représente un objectif pour l'État québécois depuis plus de vingt ans. Les mesures mises en place par le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles mènent à des résultats pour le moins décevants sur le plan de la rétention des personnes immigrantes en région : les taux de rétention des personnes immigrantes en région demeurent faibles. Cette présentation sera l'occasion de dévoiler les résultats d'une recherche qui porte sur la rétention des immigrants en milieu régional et qui s'intéresse au cas spécifique de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est à partir d'entretiens avec des immigrants aux parcours de vie distincts (s'étant d'abord installés dans la région, ayant migré après avoir habité à Montréal ou ayant tout simplement quitté la région) que les dimensions de la rétention en milieu régional ont pu être recensées. Ce point de vue de l'immigrant a permis de relever le rôle primordial joué par les caractéristiques d'accueil dans la rétention des participants, que ce soit en lien avec l'accès aux services publics, l'emploi et la qualité de vie. Cette présentation se penchera principalement sur le rôle de la qualité de vie dans l'établissement durable des immigrants au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Quel est le lien entre la qualité de vie et l'attachement des immigrants à la région? Comment la qualité de vie participe-t-elle au développement d'un sentiment d'appartenance à la région?
Les personnes réfugiées sont vulnérables par plusieurs raisons, leur passé de victimisation, le deuil par les pertes causées par l'exil, le fait d'être nouvellement arrivées dans un environnement qui comporte de différences culturelles et souvent linguistiques avec leur milieu d'origine. Nous constatons que la santé des réfugiés se détériore suite à leur arrivée au Québec et qu'ils consultent peu les services offerts. Leur rendre ces services d'avantage adaptés et accessibles est nécessaire. Le CSSS Haute Yamaska a reçu le mandat d'implanter une clinique pour les réfugiés à Granby : l'importance du partenariat et l'intersectorialité dans ce type de projet.
Cette présentation va illustrer, par des exemples tirés de la région de Québec, une communauté minoritaire d'expression anglaise qui travaille dans un esprit d'entraide et de partenariat avec le système de santé en vue d'améliorer l'accès et l'adaptation des services de santé et services sociaux à l'intention de ses membres. Ces exemples comprennent la création des Services communautaires de langue anglaise du Jeffery Hale, la création du Manoir McGreevy ainsi que la création du programme SNACs qui vise les jeunes avec des déficiences intellectuelles et/ou physiques.
Au cours des 12 dernières années, une façon communautaire d'améliorer l'accès des communautés linguistiques en situation minoritaire aux soins de santé et aux services sociaux s'est affirmée au Québec de manière très concluante. Selon l'évaluation qui en a été faite, ce succès s'explique par la façon systématique de développer les capacités d'une communauté en situation minoritaire d'agir au nom de la communauté, de connaître ses besoins et, enfin, de s'employer à créer des partenariats avec les organismes locaux de santé et de services sociaux. Cette présentation expose les éléments clés du succès de ce modèle et envisage la possibilité de l'appliquer à d'autres communautés.
L'accessibilité aux soins de santé est un des problèmes rencontrés par les réfugiés en général. Ce problème était présent dans la région de la Capitale-Nationale dans le début des années 2000. Le développement et l'implantation d'une clinique santé des réfugiés au CSSS de la Vieille-Capitale ont constitué une première étape vers la solution de ce problème. Des étapes de consolidation ont été nécessaires et sont encore en cours. D'autres barrières et des facteurs facilitant l'accès aux services ont servi à l'avancement de ces travaux, le but ultime étant l'atteinte d'un état de bien-être ou de mieux-être des réfugiés facilitant leur intégration à la société québécoise.
Après-midi
L'histoire du développement des services en périnatalité offert aux mères d'expression anglaise de la Capitale-Nationale démontre l'apport essentiel que peut avoir les organismes communautaires à assurer une réponse adéquate à un besoin. Les services en périnatalité du Jeffery Hale débutèrent dans les années 90 avec une prise de conscience de la communauté face à un manque de services complets accessibles aux futures mères d'expression anglaise. Par l'implication de deux organismes communautaires connaissant la communauté ainsi que de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale, il a été possible de documenter le besoin et de par la suite, sensibiliser le réseau public (CLSC) à l'importance d'y répondre. C'est ainsi qu'un modèle unique fut développé et mis en place en collaboration avec le secteur public et que les futures mères d'expression anglaise de la région de la Capitale-Nationale ont pu avoir accès à une offre de service adaptée à leurs besoins. Depuis leur création, les services de périnatalité et de la petite enfance des services communautaires de langue anglaise Jeffery Hale ont continués d'évoluer au gré de la clientèle qui les fréquentent et le communautaire continue d'être étroitement lié à son développement permettant la création d'une offre de services complémentaires à celle du Jeffery Hale – Saint Brigid's.
Des organismes en périnatalité qui travaillent depuis longtemps avec des femmes québécoises dans des régions en dehors des grands centres sont confrontés récemment à une augmentation dans leur clientèle de femmes et de familles de toutes origines et d'expériences migratoires diversifiées qui vivent des transitions de vie en rafale. Les intervenantes se sentent souvent démunies face aux besoins exprimés par ces femmes et leur famille de même que les ressources culturelles mises en oeuvre par ces familles peuvent les déconcerter. Afin de répondre aux besoins de formation, un projet de transfert des connaissances (MELS – FSC) dans la région de Québec s'est avéré un véritable partage de savoirs académiques et d'expériences favorisant le développement de nouvelles expertises et compétences interculturelles sur les transitions vécues dans les expériences migratoires ainsi que sur les imaginaires culturels entourant la naissance. L'appropriation de méthodes participatives innovantes telles l'atelier interculturel de l'imaginaire, la méthode de cas et le modèle coopératif interculturel d'accompagnement mutuel a permis 1) un ancrage et un travail de réflexibilité dans les savoirs et les pratiques de l'organisme; 2) une réflexion épistémologique accrue sur le type de partage de connaissances mis en œuvre; 3) la production d'outils de formation et d'accompagnement. L'équipe a également développé des processus de validation interne et des outils d'évaluation externe.
Dans le cadre du projet « Périnatalité en contexte de migration et transitions de vie : mieux comprendre pour mieux accompagner (MELS–FSC) », des outils de formation et d'accompagnement ont été élaborés : A) un guide de formation à l'animation de l'atelier interculturel de l'imaginaire; B) un guide formation de méthode des cas en périnatalité; C) six modules intégrant le déroulement d'ateliers interculturels de l'imaginaire et de cas portant sur les thématiques suivantes : 1) Vulnérabilité, résilience et coopération; 2) De la grossesse à l'allaitement / Rythmes et temps; 3) Nom de l'enfant : engendrement social et symbolique de l'enfant et du parent; 4) Transmissions intergénérationnelles des savoirs et des pratiques; 5) Deuils et non-dits; 6) Transitions de vie en rafale : migrer, étudier, travailler, devenir parent. D) une vidéo « Monologues à voix multiples. Transitions de vie en rafale : migrer, étudier, travailler, devenir parent. Ces outils sont présentés et expliqués dans leur élaboration, leur déroulement, leur mode d'utilisation et les modes d'évaluation interne et externe.
Avant-midi
La région fait face à une forte demande de main-d'oeuvre dans le secteur des technologies de l'information et des communications (TIC). Le recrutement à l'international et l'attraction de la main-d'oeuvre deviennent dès lors des enjeux cruciaux pour les entreprises. La littérature consultée soulignent que la plupart des immigrants rencontrent de nombreuses barrières à leur intégration socio-professionnelle, entre autres individuelles, linguistiques, structurelles, culturelles, institutionnelles et systémiques. Pourtant, certains immigrants s'intègrent et prennent en main leurs projets d'immigration.
Quels rôles jouent les ressources, les choix et les stratégies de l'immigrant dans son intégration socio-professionnelle?
Notre démarche de thèse s'intéresse donc à une étude qualitative de leurs parcours, représentations et aspirations motivant leurs migrations, acquis professionnels et stratégies d'intégration à la société d'accueil et à son marché de l'emploi en TIC. Mais également, elles donnent des pistes pour identifier les facteurs favorables à la réussite d'un projet d'immigration. L'intérêt de ce projet de recherche est de présenter la particularité du marché de l'emploi en TIC dans la région de Québec. Il s'agit d'un secteur important sur le plan économique et pourtant, très peu de données existent sur le sujet, le secteur et la région.
À partir de la Base de données longitudinales sur les immigrants (BDIM) qui associe des fichiers couplés de données fiscales et de données sur l'immigration, nous présenterons quelques résultats sur la proportion d'immigrés qui déclarent des revenus de travail autonome selon diverses caractéristiques (sexe, provenance, catégorie d'immigration, etc) mais aussi l'évolution de leur revenu selon le nombre d'années depuis l'admission.
Les trajectoires professionnelles des femmes migrantes sont souvent ponctuées d'écueils quant à la reconnaissance de leurs compétences. Dans cette communication, nous abordons la question de l'entrepreneuriat immigrant à travers la loupe des parcours professionnels, en cernant les moments clé ayant mené au développement de l'entrepreneuriat de femmes immigrantes comme une stratégie de valorisation identitaire face aux obstacles rencontrés à Québec lors de leur insertion socioprofessionnelle. Les réseaux construits et ressources individuelles et collectives mobilisées ce faisant sont présentés à travers la description de la dynamique construction identitaire professionnelle-professionnalisation et les parcours professionnels de 10 entrepreneures issues de l'immigration à Québec.
Cette communication présente la revue de littérature préalable à une recherche sur les travailleurs qualifiés d'origine chinoise qui désirent s'intégrer au marché du travail québécois et qui parviennent à se requalifier en pratiquant des activités indépendantes. Les travaux antérieurs sur l'intégration professionnelle des travailleurs qualifiés et des minorités visibles tiennent compte à la fois des appuis institutionnels et des obstacles systémiques. Les théories de l'entrepreneuriat apportent les éléments nécessaires pour mieux comprendre ce qu'implique le statut d'immigrant en termes de désavantages mais aussi de créativité ainsi que le rôle des caractéristiques personnelles et ethniques des entrepreneurs. Les travaux sur le transfert des compétences culturelles en habiletés professionnelles, sur l'utilisation des réseaux locaux, ethniques et transnationaux ainsi que sur le processus identitaire toujours en évolution constituent également les bases pour poser une problématique spécifique du cheminement professionnel des immigrants chinois : comment les réseaux locaux, ethniques, transnationaux agissent-ils avant, pendant et après la fondation de leur entreprise et comment leurs choix et leurs réseaux professionnels influencent leur reconstruction identitaire. Ces connaissances peuvent contribuer à la concordance des services offerts avec les besoins réels des immigrants.
Dans la région de la Capitale-Nationale, 23,6% de la population sera âgée de 65 ans et plus en 2021(ISQ 2009). Nous savons tous que le vieillissement de la population aura un impact majeur sur les services, entres autres dans le domaine de la santé. On parle moins toutefois de son impact sur notre économie constituée principalement de petites et moyennes entreprises. L'entrepreneuriat au Québec est encore jeune et la majorité des propriétaires qui ont fondé ces entreprises dans les années 70-80 seront eux aussi en âge de quitter. Près de 40 % des chefs d'entreprises devront transférer leur entreprise d'ici 10 ans. Des ressources comme Québec international et le Centre de transfert d'entreprises sont là pour accompagner les immigrants entrepreneurs depuis l'étranger ! L'enjeu est de taille : faciliter l'arrivée à Québec de personnes ayant la fibre entrepreneuriale et un capital à investir, les aider dans leurs démarches et leur intégration au milieu d'affaires alors qu'ils ne sont pas sur place. En 2012, on estimait à 63 milliards US$ le chiffre d'affaires générés par les entreprises fondées par des immigrants dans les secteurs des services et des logiciels aux États-Unis.
Après-midi
L'intégration des élèves d'origine immigrante est un défi pour une société en quête d'un équilibre entre l'ouverture envers la diversité croissante et la protection de la langue et la culture qui caractérise la société québécoise. Depuis 40 ans, le ministère de l'Éducation du Québec favorise un système de classe d'accueil fermée. Cependant, dans quelques régions du Québec il y a un mouvement qui valorise une intégration directe dans les classes régulières avec soutien linguistique : un système hybride. Quels sont les effets de ce mouvement sur l'intégration des élèves néo-canadiens? Dans le cadre d'une étude FQRSC 2009-2012, nous avons suivi une cohorte de 48 élèves de niveau secondaire, arrivés à Sherbrooke entre juin et décembre 2009. La recherche conçoit l'intégration comme un processus dialogique; en conséquence, on a fait des entretiens avec huit enseignants et 30 élèves d'origine québécoise et avec une trentaine d'élèves issus de l'immigration après six, 12 et 24 mois passés au Québec. Les données concernant les élèves issus de l'immigration démontrent des difficultés à l'intégration sociale telles que la discrimination, les barrières structurelles, et les attitudes des deux groupes d'élèves.
À partir d'une recherche-action portant sur l'écriture de l'histoire familiale en classe d'accueil comme moyen de motiver les élèves immigrants et réfugiés à écrire en français, nous présenterons les grandes dimensions qui permettent la réussite de tels projets dans les régions du Québec. En particulier, nous nous arrêterons à la nécessité d'un engagement des institutions scolaires, d'une formation des enseignantes de classes d'accueil, de contacts entre les organismes communautaires et l'école et de médiations entre les familles et l'école. L'histoire familiale peut alors rentrer dans le milieu scolaire comme vecteur de résilience pour les jeunes, comme héritage pour les familles, comme modalité d'insertion pour les parents et les enfants et comme moyen de mieux connaître les enfants et leur famille pour les enseignants. Nous analyserons aussi ces résultats à la lumière des dernières politiques québécoises en termes de régionalisation et de francisation pour les immigrants.
Le besoin croissant de travailleurs qualifiés et le problème de la reconnaissance des qualifications obtenues à l'étranger font des étudiants internationaux une catégorie immigrante de premier choix car étant perçue comme plus intégrable d'un point de vue économique et social (Suter et Jandl, 2008; Tremblay, 2005). Au Canada, comme dans d'autres pays, depuis une dizaine d'années, un rapprochement s'établit entre les politiques d'immigration et les étudiants internationaux (Wade et Belkhodja, 2010). Par la présence des étudiants internationaux, le rôle des universités est donc amené à sa transformer. Notre recherche s'intéresse aux processus d'internationalisation de quatre universités canadiennes francophones : l'Université de Moncton, l'Université de Sherbrooke, l'Université Laurentienne à Sudbury et le Collège Universitaire de Saint-Boniface, à Winnipeg.
De par leur présence grandissante dans la province et leur intérêt à chercher bien-être et promotion socio-économique, de plus en plus de personnes immigrantes se retrouveront dans les régions du Québec. Cette présence se constate déjà dans une région éloignée comme la Côte-Nord. Là-bas, comme dans la plupart des régions du Québec, l'enjeu de l'attraction, de l'accueil et de l'intégration des personnes immigrantes est identifié comme solution pour pallier le manque de main-d'œuvre et le déclin démographique.
Mais au-delà des volontés politiques, qu'en est-il de la situation de la région par rapport à la sensibilisation à l'immigration ? Quelle importance et quelles formes peuvent prendre cette sensibilisation ? Nous verrons donc, à travers l'analyse du contexte québécois de l'immigration, du contexte régional de la Côte-Nord et du concept de sensibilisation, quelques pistes à explorer en ce sens.
Cet article résume les résultats de ma thèse de doctorat qui analyse le processus d'adaptation des réfugiés de guerre bosniaques dans leur pays d'accueil, le Canada, et le rôle que jouent les médias. Deux approches théoriques ont guidé cette étude : Communication interculturelle et les Cultural Studies britanniques. L'étude privilégié les méthodes qualitatives empruntées à l'ethnographie, notamment le récit de vie, l'entretien semi-directif et l'observation directe. Les récits de vie et les entretiens auprès de neuf familles de réfugiés bosniaques arrivées à Québec entre 1993 et 1995 et couvrant une période de dix ans ont été enregistrés, transcrits et analysés selon la méthode de comparaison constante de Glaser et Strauss (1967) et l'analyse holistique et narrative du contenu de Lieblich et al (1998). L'analyse montre que le processus d'adaptation des réfugiés de guerre est différent de celui des immigrants réguliers à cause de leurs constants efforts à reconquérir la sécurité ontologique qu'ils ont perdue. Ce processus en est un de négociation qui implique des stratégies et tactiques et s'effectue sur de multiples plans : le milieu familial, le milieu social, le marché du travail, l'école et les centres de formation, les administrations, les médias, etc. Le processus évolue de façon cyclique et structurelle où l'usage des médias s'inscrit dans les moyens d'action stratégiques d'adaptation, par des pratiques quotidiennes d'appropriation des médias.
La recherche qualitative sur les transmissions de savoirs, de pratiques et d'entraide au sein de trois générations de femmes réfugiées au Québec (Vatz Laaroussi, Guilbert & al., CRSH), effectuée auprès de 30 trios (grand-mère, mère, fille) vise à mieux comprendre les modalités de circulation et de co-construction des savoirs dans l'expérience migratoire et l'adaptation au nouveau pays ainsi qu'à offrir des pistes d'accompagnement dans les domaines des services sociaux, de l'éducation et de l'emploi. Nous présentons ici la perspective de la troisième génération constituée par de jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans. Afin de bien interpréter leur parcours de vie, une précaution méthodologique s'impose: il importe de tenir compte de l'âge lors du début de la migration et à l'arrivée au Québec, car le fait de vivre cette expérience à l'enfance, à l'adolescence ou jeune adulte marque de son empreinte le travail de réflexivité opéré par ces jeunes femmes au sein même de l'acte des entrevues et permet une mise en sens de leur parcours de vie. Afin d'illustrer l'interprétation de la dynamique relationnelle et intergénérationnelle faite par ces jeunes femmes, nous retiendrons les deux thématiques suivantes: a) l'appropriation de divers médias comme positionnement dans la famille et le monde qui l'entoure; b) la reconfiguration et le façonnement des valeurs effectués par le jeune adulte situé au centre du paradoxe du processus d'individuation et du principe des vies liées.
Cette communication porte sur le vécu post-divorce ou post-séparation des personnes immigrantes. Il est abordé d'une part, les conséquences des divorces et des séparations pour les familles immigrantes divorcées et d'autre part, l'adaptation post-divorce de l'homme et de la femme. Un questionnement est aussi amené sur le rôle des réseaux locaux et transnationaux lors de cette adaptation post-divorce.
Partir c'est aussi choisir : les objets précieux ou symboliques, les souvenirs, la parole et les silences, les valeurs. Il y a ce qu'on laisse sur place, ce qu'on confie, ce qu'on cache, ce qu'on enterre, ce qu'on emporte avec soi. Sur quoi s'appuie-t-on dans ce grand déblayage? Et comment arrive-t-on à léguer aux bonnes personnes ce qu'on croit avoir choisi? Pour se construire une identité, les descendants devront inscrire dans un itinéraire plus large leur propre chemin. Comment s'y prendront-ils en fonction de ce qu'ils auront reçu? Dans un processus en trois étapes – entretiens biographiques, lecture par les participantes de romans d'une écrivaine ayant vécu la migration, retour réflexif – la recherche de Colette Boucher fait émerger des stratégies déployées par huit femmes formant quatre tandems mère-fille pour créer et maintenir de la cohérence dans ces parcours identitaires croisés.
Avant-midi
Après une brève description des Réseaux en immigration francophones (que soutient Citoyenneté et immigration Canada) au niveau de leur mandat, de leurs objectifs, de leurs structures, de leurs limites et de leurs accomplissements passés, la présentation portera essentiellement sur certains indicateurs de performance (et non pas les résultats d'évaluation eux-mêmes qui suivront dans quelques années) qui permettront de juger dans le futur de l'impact de ces Réseaux à titre de partenariats communautaires. Ces indicateurs rendront éventuellement possible notamment une évaluation des composantes suivantes: le processus d'établissement du partenariat, les ressources investies, le développement des capacités partenariales, la collaboration et l'engagement, le développement de stratégies communautaires, la mise en œuvre et l'impact au sein de la communauté locale ou régionale. Ainsi, cette présentation mettra en lumière divers éléments de connaissances qui pourraient être pertinents pour d‘autres approches territoriales intégrées similaires désireuses de mesurer leurs impacts sur leur communauté.
Reconnu pour son expertise en matière de francisation, le Cégep de Sainte-Foy (CSF) a accueilli en 2012 plus de 400 immigrants et réfugiés dans son programme de francisation. Le profil de sa clientèle a été marqué au cours des dernières années par une hausse accrue du nombre de réfugiés. Dernièrement, ce sont des réfugiés bhoutanais qui ont occupé nombre de leurs sièges. Cette clientèle présente des caractéristiques singulières auxquelles le CSF s'efforce de répondre en adaptant l'offre de services, ainsi qu'en développant d'innovants partenariats avec les acteurs-clés touchant l'intégration des immigrants et des réfugiés dans la région de Québec. Dans cette présentation, nous dresserons le portrait de la francisation au CSF en détaillant le programme de francisation, l'encadrement pédagogique et socioculturel offerts. Par la suite, nous présenterons la clientèle immigrante qui fréquente CSF, en exposant les particularités des réfugiés bhoutanais. Celle-ci, en grande partie peu scolarisée, confronte le CSF, ainsi que l'ensemble de la région de Québec, à de nouveaux défis, en matière d'enseignement du français, ainsi qu'en terme d'intégration sociale et professionnelle. Enfin, nous présenterons comment façon cette situation particulière devient le terrain d'études doctorales portant sur les processus d'apprentissages et de transmissions des savoirs chez des groupes de réfugiés peu scolarisés au sein de leur société d'accueil, en s'appuyant sur le cas des réfugiés bhoutanais.
Depuis le début des années 2000, la région de Québec reçoit un nombre croissant de travailleurs migrants saisonniers dans le secteur agricole. Notre analyse porte, d'une part, sur l'expérience de ces migrants en territoire québécois et, d'autre part, sur les perspectives d'un groupe local d'acteurs-clefs sur cette population migrante. Cette présentation repose sur une recherche intervention effectuée auprès de 25 travailleurs migrants originaires du Guatemala, du Mexique et du Honduras à l'Ile d'Orléans sur une période de trois mois en 2011. Le projet combinait des cours de français gratuits et une recherche ethnographique sur l'expérience migrante. En 2012, nous avons effectué vingt entretiens avec des acteurs clefs de l'Ile d'Orléans appartenant à un de ces groupes: élus municipaux, pourvoyeurs de services (publics ou privés), propriétaires de commerce et résidents actifs sur la scène locale. Les résultats montrent que l'expérience migrante se caractérise par un sentiment d'exclusion sociale et de non appartenance. Les acteurs locaux, quant à eux, construisent les migrants comme une main d'œuvre de haute qualité, « invisible » socialement et qui relève essentiellement de l'entreprise privée.
Après-midi
Pionnier des musées autochtones du Québec, le Musée des Abénakis à Odanak entreprenait un ambitieux projet d'agrandissement en 2003, près de 40 ans après sa fondation. Ce vent de renouveau allait transformer non seulement ses installations, mais actualiser sa mission et proposer de nouvelles activités culturelles et éducatives. L'institution se tournait donc vers l'avenir en engageant et en développant un dialogue viable et constructif entre la culture abénakise et ses visiteurs. Une mission très large puisqu'elle consacrait le Musée gardien et promoteur de la culture abénakise tant auprès de membres de la Nation Wôbanaki qu'auprès des visiteurs : deux publics aux attentes très différentes.
Pour répondre à ce double défi de médiation culturelle, le Musée des Abénakis a imaginé un projet communautaire éducatif favorisant l'interaction entre le patrimoine matériel et immatériel, les visiteurs et les membres de la Première Nation des Abénakis. Cette communication vous présente Fort d'Odanak : le passé revisité, un projet de recherche archéologique communautaire qui convie le public à rencontrer de jeunes Abénakis en quête de leur histoire et de leur culture.
Nous tenterons d'exposer sommairement les succès, les défis et les opportunités de croissance de ce programme d'accueil et d'intégration qui dispose des outils essentiels pour répondre efficacement aux besoins des nouveaux arrivants, mais également à ceux des deux communautés linguistiques, des trois paliers de gouvernement, des fondations desservant la communauté anglophone et de plusieurs employeurs de notre région.
L'objectif de cette présentation consiste à démontrer comment s'est développé le programme d'accueil et d'intégration des nouveaux arrivants de Voice of English-speaking Québec, ainsi que les autres partenariats établis à Québec qui maximise notre capacité régionale d'intégration des nouveaux arrivants anglophones dans un milieu d'accueil à 98% francophone. Il s'agit d'illustrer comment les divers partenaires contribuent au succès du programme et quels sont les outils préconisés pour favoriser une intégration réussie au sein des deux communautés linguistiques de notre région.
Le sentiment d'appartenance est une dimension importante de l'installation durable dans un nouveau milieu. Nous savons que l'appartenance se construit généralement dans l'interaction sociale, notamment avec les natifs, mais que les représentations d'un même groupe d'appartenance peuvent varier grandement d'un individu à un autre. Ainsi, lorsque deux individus disent se sentir « Québécois », ils peuvent avoir en tête une image bien différente de ce qu'est la québécité.
Dans cette communication, nous explorerons deux vecteurs de l'appartenance au Québec, en comparant les immigrants et les non immigrants à Montréal et en dehors de Montréal. Ces résultats sont issus d'une grande enquête par téléphone avec un échantillon représentatif de 850 habitants du Québec (400 Montréalais et 450 d'autres régions). Dans un premier temps, grâce entre autres aux réponses à une question ouverte, nous examinerons la place qu'occupe le Québec dans la configuration de leurs sentiments d'appartenance et de leur identité subjective. Par la suite, en nous appuyant sur des questions fermées issues d'une enquête qualitative antérieure, nous étudierons l'importance relative accordée à un ensemble de référents symboliques susceptibles d'être associés au Québec (langue française, mentalité, style de vie, statut de résident de la province, généalogie, etc.), afin de documenter comment les représentations des contours de la québécité varient selon les types de répondants.