Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’éducation autochtone, riche en traditions et en philosophies, est souvent écartée des systèmes éducatifs traditionnels. Aujourd’hui, devant l’importance de la réconciliation et de l’intercompréhension, comment réaliser une coéducation incluant authentiquement les perspectives autochtones? Il est crucial que cette collaboration ne soit pas superficielle, mais qu’elle fusionne réellement savoirs et pratiques.
Au-delà d’une simple consultation, collaborer signifie coconcevoir et garantir des bénéfices pour les communautés autochtones et les institutions éducatives. Il s’agit d’étudier les partenariats entre écoles, gouvernements, ONG et communautés autochtones.
Des questions surgissent :
– Comment les écoles peuvent-elles créer de vrais partenariats avec les communautés?
– Comment intégrer les modèles de gouvernance autochtones aux cadres éducatifs actuels de manière équilibrée?
– Comment assurer des programmes scolaires tout en respectant les traditions autochtones?
– Quel rôle la technologie joue-t-elle dans cette collaboration sans nuire à la pédagogie autochtone?
– Comment évaluer ces initiatives tout en respectant les différences culturelles et en offrant un retour d’information respectueux?
Le défi est de développer une éducation autochtone collaborative, respectueuse et efficace, tout en surmontant les obstacles pratiques et idéologiques. Cela demande une réflexion profonde et un engagement sincère pour un changement réel.
Remerciements :Merci aux organisateurs de cette conférence tels que Caroline Herve, Phyllis Dally, Robert Falcon Ouellette, et supporteurs comme Diane Campeau, Anita Tenasco et les doyens de la Faculté d'éducation de l'Université d'Ottawa Richard Barwell, Nicholas Ng-A-Fook, Jess Whitney, Mirela Moldoveanu et Giuliano Reis.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Robert-Falcon Ouellette (Université d’Ottawa)
- Caroline Hervé (Université Laval)
- Phyllis Dalley (Université d’Ottawa)
Programme
Mâmawatoskêwak Approches collaboratives à l’éducation autochtone – Ouverture
Mâmawatoskêwak Approches collaboratives à l’éducation autochtone – Ouverture
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Communication orale
Vers une harmonie des savoirs : Intégration des perspectives autochtones dans les sciences et technologiesDiane Campeau (Université d’Ottawa)
Plusieurs provinces ont inclus les savoirs, perspectives et pédagogies autochtones au sein de leur curriculum scolaire . Par ailleurs, les sciences telles qu’elles sont traditionnellement enseignées sont issues d’un héritage de pensées fortement eurocentriques véhiculant depuis plusieurs années un universalisme au regard des savoirs. Comment alors l’intégration des perspectives autochtones au regard de la science et de la technologie peut-elle se faire en respect des paradigmes autochtones ? Nous présenterons des initiatives réalisées en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique qui tentent par des moyens divers de créer des partenariats avec les Premiers Peuples au regard des sciences et de la technologie. Ces initiatives démontrent qu’il est possible de donner la place aux connaissances détenues depuis des millénaires afin qu’elles s’insèrent de manière authentique et formelle dans les cours de sciences et technologies et ce de l’élémentaire aux études supérieures.
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Communication orale
Les trois sœurs involontaires : C-33, C-61 et DNUDPA. Législation depuis 2014.Robert-Falcon Ouellette (Université d’Ottawa)
"Les Trois Sœurs Inattendues : C-33, C-61 et la DNUDPA" explore le parcours législatif du Canada vers la réconciliation de l'éducation et de la souveraineté autochtones. L'article examine le contexte historique de l'éducation des Premières Nations, marqué par les efforts d'assimilation coloniale et le traumatisme intergénérationnel subséquent. Le récit se tourne vers les efforts législatifs contemporains, en particulier les projets de loi C-33 et C-61, visant à accorder aux Premières Nations plus de contrôle sur leurs systèmes éducatifs, reflétant un mouvement vers l'autodétermination et la préservation culturelle. Le projet de loi C-33, bien que initialement prometteur, a fléchi en raison d'une consultation inadéquate et de préoccupations concernant l'autonomie, tandis que le projet de loi C-61, à la suite de négociations plus ciblées, a montré des progrès dans l'établissement du contrôle de l'éducation par les Premières Nations en Ontario. L'article explore en outre l'alignement de ces actions législatives avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), mettant l'accent sur le droit à une éducation adaptée culturellement et linguistiquement. La discussion souligne les complexités de la mise en œuvre de ces politiques, la nécessité d'un partenariat authentique et le défi constant de combler l'écart entre l'intention législative et les besoins holistiques des communautés autochtones dans le paysage éducatif du Canada.
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Communication orale
Défense des droits à l’autodétermination et à la sécurisation culturelles des Premières Nations1 au Québec : Luttes actuelles et stratégiesKarine Millaire (UdeM - Université de Montréal)
Dépôt du controversé projet de Loi sur la sécurisation culturelle2 sans consulter les populations autochtones visées et en refusant de reconnaître la discrimination systémique, renforcement récent de la Charte de la langue française (loi 101) au détriment des droits linguistiques, contestation judiciaire du droit inhérent et constitutionnel des peuples autochtones à l’autonomie gouvernementale en matière d’enfance et de culture3 : les Premières Nations font actuellement face à une approche de (re)nouveau colonial du gouvernement du Québec face à l’affirmation de leurs droits en matière d’autodétermination et de sécurisation culturelle.
La présente contribution explore ces luttes contemporaines ainsi que les stratégies juridico-politiques déployées en réponse à celles-ci, incluant l’adoption de la Déclaration sur les droits des Premières Nations à l’autodétermination et à la sécurisation culturelles adoptée unanimement en septembre 2023 par l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador4 (et dont la présentatrice est l’autrice principale) ainsi que les recours judiciaires actuels en matière de droits linguistiques et de droits constitutionnels à l’autonomie gouvernementale.
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Communication orale
Les savoirs sur la faune et la flore (incluant les savoirs détenus par les Premières Nations et les Inuits) comme contexte à l’enseignement de l’univers social au secondaireMarie-Ève Pagé (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dîner
Mâmawatoskêwak Approches collaboratives à l’éducation autochtone – Ouverture
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Communication orale
Agir en collaboration avec les éleveurs nomades en Mongolie, à risque d’extinction dans un paysage politique dualisteIsabelle Lacharme (Apeq (Association professionnelle en ergonomie au Québec)
Dans un pays qui balance entre une idéologie communiste et une économie à visée capitaliste, les éleveurs nomades mongols se sentent oubliés au présent, voire sacrifiés dans un avenir proche. La Mongolie contemporaine dite ‘’en voie d’émergence’’ attire les puissances étrangères dite ‘’colonialistes’’, intéressées par le luxe de la fibre de cachemire, le riche sous-sol minéral et les vastes étendues de pâturage. Dans ce contexte particulier, les éleveurs nomades vivent de la douleur (Troubles MusculoSquelettique) et de la souffrance (Troubles PsychoSociaux) au travail.
Une approche ergonomique participative, respectueuse de leur culture authentique et de leurs valeurs de communication et de partage, a permis d’observer et d’écouter leurs difficultés présentes et de comprendre les exigences de leurs activités de travail. Il s’agissait de documenter les TMS par le questionnaire scandinave sur la douleur (Kuorinka et coll., 1994) et les TPS en entretien non structuré (modèle de la souffrance au travail, Lacharme, thèse de doctorat, UQTR 2016) et d’envisager des solutions avec eux.
Les solutions visées parlent de démocratie participative, de modernisation de la vie nomade, de protection active de l’environnement et de la santé des gens. Toutefois un retour dans le temps est nécessaire, avec le cheval et non la moto pour rassembler les troupeaux, avec les joutes oratoires pour dire le mal-être et recevoir le soutien du groupe.
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Communication orale
Des écoles entrepreneuriales : une action collective vers une gouvernance sociale et économique émancipatoireIzold Guihur (Université de Moncton)
L’éducation nourrit le développement et le dépassement de chaque personne, mais elle est aussi à la source du développement régional par l’apprentissage collectif. L’éducation et l’apprentissage collectif dépendent cependant des buts de société et de la forme de gouvernance choisie pour y arriver. En effet, la gouvernance correspond à l’agencement d’acteurs politiques, socio-économiques et institutionnels et leur processus de coordination pour atteindre leurs buts dans un environnement incertain. La gouvernance concerne un ensemble de sociétés, que ce soit à l’échelle de l’État, du territoire ou de l’entreprise. La gouvernance peut être politique, sociale, économique.
Le modèle des écoles entrepreneuriales est un mode d’éducation qui met les enfants au cœur de projets entrepreneuriaux qu’ils et elles créent et mettent sur pied avec l’orientation, le soutien et l’enseignement de leurs enseignantes et enseignants. Les enfants ont l’occasion de stimuler leur créativité, de transférer leurs apprentissages théoriques vers l’application, et de développer leur savoir-être et savoir-faire dans la réalisation collective du projet.
De ce point de vue, le modèle des écoles entrepreneuriales a la capacité de créer une action collective vers une gouvernance sociale et économique émancipatoire.
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Communication orale
L’influence socioculturelle des cultures sur les dispositifs de formation des enseignants du primaire au Cameroun et au RwandaJulia Ndibnu-Messina Ethé (Université de Yaoundé I)
L’histoire coloniale du Cameroun et Rwanda est marquée par des politiques linguistiques désireuses de rendre compte de la culture des nations africaines. Le Rwanda développe des formations centrées sur l’usage du kinyarwanda dans les trois premières années du primaire, langue nationale unanimement utilisée tandis que le Cameroun bénéficie du français et de l’anglais. Au Cameroun, la formation des maîtres se déroule en français/anglais même si ces derniers seront sélectionnés pour enseigner en langue camerounaise et français dans les programmes élaborés à cet effet. Au Rwanda, la langue d’enseignement est l’anglais sauf dans les trois premières années du primaire où le kinyarwanda est medium. Le français est actuellement une langue enseignée avec un peu plus d’attachement (à cette langue). Un plan de renforcement de l’enseignement du français est en attente d’implémentation. Les maîtres du primaire semblent plus confortables dans l’usage du kinyarwanda pendant les interactions verbales. A partir d’une recherche essentiellement documentaire et de nos connaissances sur ces milieux, il est loisible de constater que l’histoire coloniale influence largement les systèmes éducatifs africains. Quelques révolutions sont en cours et permettent une intégration des aspects culturels dans les dispositifs pédagogiques.
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Communication orale
Collaborer pour intégrer des récits autochtones en éducation au changement climatique : défis et pistes de développement futurLiliane Dionne (Université d’Ottawa)
Avec Gardien de savoirs autochtones, Makwa Atisokan dit Yvon H. Couture de Centre Mikinak.
Depuis des millénaires, les autochtones vivant en harmonie avec l’environnement sur le dos de la grande Tortue, ont démontré leurs savoirs savants pour protéger la Terre, en particulier les habitats, les animaux et les végétaux. Ces savoirs écologiques traditionnels et actuels ont été négligés des leaders scolaires canadiens par le passé. Devant l’urgence climatique actuelle, ces savoirs doivent dorénavant être transmis avec le plus grand respect à tous les citoyens, et en particulier aux élèves des écoles. Le programme-cadre de l’Ontario de 2022 en sciences et technologie présente plusieurs de ces savoirs traditionnels, incluant des attentes et des contenus en éducation au changement climatique. Or, peu d’enseignant.es possèdent les acquis pour enseigner ces attentes et ces contenus, car très peu de formation sont offertes. Certaines facultés d’éducation n’ont pas encore réformé leur programme pour prioriser l’éducation au changement climatique. Le but de cette communication est de présenter notre travail de développement de pratiques pédagogiques en ECC intégrant des récits autochtones, afin d’offrir des pratiques authentiques, clé-en-main au personnel enseignant dans le domaine de l’éducation au changement climatique.
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Communication orale
M8wwa ᒪ ᒧ mamu / ensemble pour inclure les perspectives des Premiers Peuples à la Faculté d’éducation de l’Université de SherbrookePatricia-Anne Blanchet (UdeS - Université de Sherbrooke), Jessie Lepage (Université de Sherbrooke)
Alors que plusieurs universités canadiennes œuvrent depuis des décennies à la décolonisation de leurs programmes de formation à l’enseignement et ont développé des cours dans le domaine de l'éducation autochtone, les universités francophones du Québec sont encore au début de ce processus complexe qui nécessite un engagement soutenu (Pilote & Joncas, 2020). À la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, le comité M8wwa ᒪ ᒧ mamu travaille depuis 2019 à inclure les perspectives autochtones dans ses programmes de formation à l’enseignement, avec la collaboration continue d'organisations autochtones en éducation et de la Nation W8banaki, gardienne du territoire ancestral sur lequel se situe l’Université de Sherbrooke. De ces relations fructueuses basées sur la réciprocité est né un cours sur les perspectives autochtones en éducation, désormais obligatoire dans les programmes de baccalauréat en enseignement préscolaire, primaire et secondaire. D’autres initiatives inspirantes s’inscrivant dans le Plan d’action institutionnel pour et avec les peuples autochtones : k’wasan8bna (2021-2026), notamment le codéveloppement de ressources éducatives culturellement pertinentes, l’offre d’ateliers de sensibilisation et les placements de stages en milieux scolaires autochtones contribuent à la valorisation des savoirs et des cutures des Premiers Peuples en éducation.
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Communication orale
Apikateu/Quelque chose de tressé : Quand les gens et les apprentissages se tressent pour offrir un enseignement interdisciplinaire et culturellement pertinent en contexte innuJoëlle Drouin-Poudrier (Institut Tshakapesh et Centre de démonstration en sciences physiques), Audrey Julien (Institut Tshakapesh et Centre de démonstration en sciences physiques), Shipiss Michel-Mckenzie (Institut Tshakapesh et Centre de démonstration en sciences physiques), Manouchka Otis (Institut Tshakapesh et Centre de démonstration en sciences physiques), Vanessa Ratté
Notre collectif, composé de pédagogues innues et allochtones, travaille dans une visée de rapprocher les savoirs et les perspectives autochtones et occidentaux dans l’offre éducative et culturelle des écoles innues membres de l’Institut Tshakapesh. Nous sommes témoins des défis liés à la conciliation entre les cadres prescriptifs issus de la société majoritaire, avec la pression de s’y conformer qui en découle, et l’aspiration d’une authentique école innue.
En priorisant un équilibre entre les besoins des élèves, la voix des ainé. es et le bien-être du personnel des écoles, nous mettons à profit notre créativité et notre détermination pour développer des services pédagogiques dont les fondements et les approches sont efficaces dans le contexte. Le fruit de notre travail se résume dans Apikateu : une séquence d’enseignement interdisciplinaire et culturellement pertinente qui tresse les gens et les savoirs pour favoriser la fierté identitaire et la réussite éducative. Au fil de sa mise en œuvre, la proposition continue de se bonifier grâce aux échanges avec les communautés. Ainsi, on co-construit dans le but de fonder un modèle viable.
L’intention de notre communication est de partager notre démarche collaborative pour inspirer d’autres milieux et apprendre de leurs expériences en retour. Nous souhaitons ainsi accroitre la diffusion de connaissances et le développement de pratiques professionnelles dont la finalité est la décolonisation de l’éducation.
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Communication orale
Le système scolaire français au Manitoba et les efforts de réconciliationBathélemy Bolivar (Division scolaire franco-manitobaine)
Le système scolaire français au Manitoba et les efforts de réconciliation.
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Communication orale
Le système scolaire français au Manitoba et les efforts de réconciliation.Alain Laberge
Le système scolaire français au Manitoba et les efforts de réconciliation.