Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :L’Institut nordique du Québec (INQ) est un regroupement d’expertises québécoises dans les grands secteurs de la recherche nordique et arctique mis au service du développement durable du Nord. Cet institut repose sur une alliance d’envergure entre l’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et sur de nombreux partenaires des secteurs public, privé et universitaire ainsi que des communautés autochtones qui habitent le nord du Québec. L’approche privilégiée pour répondre à la complexité des défis de développement du Nord est à la fois inclusive, collaborative et interdisciplinaire. Cet institut intersectoriel et interinstitutionnel unique rallie les meilleures expertises dans les secteurs des sciences sociales et humaines, des sciences naturelles, des sciences de la santé, du génie et des arts. Ce regroupement est appuyé par des infrastructures majeures de recherche nordique ainsi que par un programme scientifique qui se déploie en cinq axes de recherche : 1) sociétés et cultures; 2) santé; 3) fonctionnement des écosystèmes et protection de l’environnement; 4) infrastructures et technologies; et 5) ressources naturelles.
Trois chaires viennent de s’ajouter à l’Institut nordique du Québec : la Chaire de recherche sur le développement durable du Nord, la Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord et la Chaire de recherche nordique sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire traditionnelle. Elles sont dirigées respectivement par Thierry Rodon, de l’Université Laval, Jasmin Raymond, de l’INRS, et Murray Humphries, de l’Université McGill.
Ce colloque a pour but de générer une discussion sur l’étude du Nord au Québec et faire rayonner l’expertise et le leadership du Québec en sciences nordiques. Les deux premières sessions seront dédiées au développement durable du Nord du Québec, aux activités, au programme scientifique et aux trois Chaires de recherche de l’INQ. Les sessions de l’après-midi seront divisées en fonction des cinq axes de recherche de l’INQ. Ce colloque se terminera par un cocktail réseautage et une session d’affiches portant sur la recherche dans le nord du Québec.
Date :Programme
Développement durable au Québec
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Communication orale
Mot de bienvenueRené Therrien (Université Laval)
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Communication orale
Le Plan Nord : une approche de développement nordique durableRobert Sauvé
Le Plan Nord est un projet de développement durable de 25 ans qui a été élaboré en concertation avec les populations du Nord, incluant les communautés autochtones, ainsi que des partenaires gouvernementaux, industriels et environnementaux. La planification durable dans les régions nordiques et arctiques ne peut être que le résultat d’une démarche territoriale, participative et intégrée à court, moyen et long termes.
Le Plan Nord a pour but de mettre en valeur le potentiel minier, forestier, énergétique, social, culturel et touristique du territoire québécois situé au nord du 49e parallèle. Avec des investissements prévus de 50 milliards de dollars d’ici 2035, le Plan Nord est l'un des projets les plus ambitieux du Québec. Parallèlement, le Plan Nord vise à consacrer, d’ici 2035, 50 % du territoire du Plan Nord à des fins autres qu’industrielles, de même qu’à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de la biodiversité. En harmonisant les aspects économiques, sociaux et environnementaux sur lesquels repose le Plan Nord, le Gouvernement du Québec souhaite en faire une référence en matière de développement nordique responsable et durable et un projet rassembleur pour la société québécoise.
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Communication orale
Hydro-Québec et le développement durable dans le nord québécoisAnne-Marie Prud'homme (Hydro-Québec)
Hydro-Québec assure l’approvisionnement du Québec en électricité en misant presque exclusivement sur des énergies renouvelables. Les projets et les activités d’Hydro-Québec ont des incidences sur l’environnement, le milieu social environnant et sur l’ensemble de l’économie du Québec. Il y a plus de 40 ans, dans la foulée des réalisations hydroélectriques sur le territoire de la Baie-James, Hydro-Québec a réalisé les premières études environnementales d’envergure au nord du 49e parallèle et dès 1989 elle adhérait au concept de développement durable. Depuis, l’entreprise se fait un devoir de favoriser un accueil favorable de ses activités par l’atténuation de leurs effets négatifs et l’optimisation de leurs effets positifs. Aussi, elle a développé des mécanismes de communication auprès des parties prenantes. L’entreprise mise également sur la recherche et l’innovation pour améliorer sa performance et préparer le réseau de demain. L’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) consacre le tiers de son budget annuel de R-D à des projets en lien avec le développement durable, et ce, sans compter les sommes investies dans le stockage et la conversion d’énergie. Parmi la centaine de projets de recherche en cours à l’IREQ figurent des travaux relatifs à la protection de l'environnement, aux énergies renouvelables, à la pérennité des équipements et à l'efficacité énergétique. La présentation dressera un portrait des actions et projets d’Hydro-Québec dans le Nord québécois.
L’Institut nordique du Québec
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Communication orale
INQ : science et innovation nordiquesLouis Fortier
Tout en contraste et en diversité, le Nord voit son environnement, son économie, sa culture et la santé de ses populations bouleversées par les changements climatiques, l’industrialisation et la modernisation. Pour répondre aux besoins du milieu, l’Institut nordique du Québec (INQ) réunit les meilleurs talents en recherche nordique et arctique pour un développement éthique et harmonieux du Nord du Québec et de l’Arctique canadien. En cristallisant l’expertise de pointe des chercheurs québécois et canadiens actifs sur le territoire nordique depuis plus d’un demi-siècle, l’INQ fournit aux gouvernements, aux entreprises et aux communautés les connaissances scientifiques et le savoir-faire technique inhérents au développement durable du Nord du Québec et de l’Arctique canadien.
En plus de former la prochaine génération de chercheurs en mettant l’accent sur le développement durable, l’INQ appuie les populations autochtones dans leur développement économique et social par la mise en commun des connaissances scientifiques et du savoir autochtone. Ce projet repose sur un partenariat sans précédent dans le milieu universitaire entre les universités Laval et McGill et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), en étroite collaboration avec les directeurs de centres de recherche, les nations autochtones, les partenaires privés, la Société du Plan Nord (SPN), des représentants d’universités québécoises et les gouvernements impliqués dans la recherche nordique et arctique.
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Communication orale
Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du NordJasmin Raymond (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
La Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord a pour mission d'évaluer la performance des systèmes géothermiques en climat froid et d'adapter les technologies au milieu nordique pour faciliter l'émergence d'énergies vertes. L'accès à des sources d'énergies propres et abordables représente un enjeu essentiel au développement des communautés et des ressources naturelles au nord du 49e parallèle. Couramment utilisés dans le Nord et transportés par camions, trains ou bateaux, les hydrocarbures servent à produire de la chaleur ou de l'électricité à des coûts financiers et environnementaux élevés. Même lorsque raccordées au réseau distribué d'Hydro-Quebec, les entreprises du Nord font une utilisation courante des combustibles fossiles. À court terme, les pompes à chaleur géothermique opérées à très basse température avec des ressources superficielles pourraient fournir de la chaleur aux communautés nordiques. Les ressources issues des aquifères chauds permettraient de produire à moyen terme de l'électricité et de la chaleur à l'aide de réseaux et de centrales énergétiques. Toutefois, l'étendue des ressources géothermiques du Nord est méconnue. Le territoire est vaste et les propriétés thermohydrauliques qui caracterisent les ressources superficielles et profondes varient beaucoup. Des travaux de recherche doivent être réalisés pour démontrer le potentiel des ressources géothermiques du Nord afin de favoriser l'essor de cette filière énergétique durable.
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Communication orale
Chaire de recherche sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire traditionnelleMurray Humphries (Université McGill)
La Chaire de recherche nordique de l’Université McGill sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire traditionnelle de l’Institut nordique du Québec s’intéressera à la protection et au développement durable des ressources naturelles du nord du Québec. Nous étudierons les effets qu’ont l’exploitation des ressources et d’autres formes de variabilité environnementale sur l’abondance et la santé des espèces fauniques du Nord et sur leur contribution à la sécurité de l’alimentation traditionnelle. La recherche sur les ressources fauniques traverse une révolution, entraînée par le domaine en pleine expansion du bio-logging, c’est-à-dire l’utilisation de capteurs miniaturisés attachés aux animaux qui permettent de consigner ou de transmettre des données concernant leurs déplacements, leur comportement, leur physiologie ou leur environnement. En tirant parti de cette nouvelle technologie, il est possible d’améliorer considérablement la manière d’évaluer, de surveiller et d’atténuer les incidences de l’exploitation des ressources sur la faune, et ce, pour documenter les déplacements, le régime alimentaire, la nutrition et les caractéristiques démographiques de la faune avant et après (ainsi qu’à proximité et à distance de) l’exploitation des ressources. Les travaux de cette recherche porteront sur des espèces de la faune qui sont des sources clés de l’alimentation traditionnelle des communautés nordiques et sur les impacts environnementaux qui menacent ces espèces.
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Communication orale
Chaire de recherche sur le développement durable du NordThierry Rodon (Université Laval)
La Chaire de recherche sur le développement durable du Nord vise à améliorer la connaissance des enjeux liés au Nord et à repenser les modèles de développement pour éclairer la prise de décisions en termes de développement durable pour les gouvernements du Québec et du Canada et les institutions et les communautés nordiques. Le Nord possède un potentiel économique, culturel et symbolique immense, et le développement de ses ressources est, depuis les années 1950, un des moteurs de l’économie canadienne. Cependant, si les ressources du Nord ont manifestement bénéficié au sud du Québec et du Canada, les retombées ont été plus limitées pour les habitants du Nord : les communautés autochtones et les nouvelles communautés nées de l’exploitation des ressources sont encore trop souvent à la merci des modèles de développement souvent conçus dans une perspective à court terme. Ces communautés sont caractérisées par leur position périphérique par rapport aux prises de décisions, par un faible contrôle sur le développement des ressources et par leur dépendance aux transferts gouvernementaux. En fait, le Nord manque d’infrastructures et plus généralement d’investissements et fait face à des défis sociaux importants.
Dîner
Sociétés, cultures et santé
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Communication orale
Les langues de travail du développement durable dans le nordMichelle Daveluy (Université Laval)
Longtemps considérée obsolète et inévitablement en voie d'extinction, la langue des Inuit en a fait mentir plusieurs. Depuis des décennies, les faits montrent plutôt une vitalité qui se maintient dans le temps et dans le vaste espace transnational où elle est couramment utilisée. Dans un premier temps, deux secteurs d'activités avaient été ciblés (l'éducation et la santé). Ainsi, au Nunavik, la langue des Inuit est enchâssée dans la Convention de la Baie James et du Nord Québécois et est exemptée de l'application de la Charte de la langue française du Québec. Puis, lors de l'instauration du Nunavut, la langue des Inuit comme langue de travail a pris de l'ampleur, et ce spécifiquement dans l'administration du nouveau territoire. D'une langue de services offerts aux Inuit, on est passé à une langue de travail pour et par les Inuit. Les initiatives de développement dans le Nord ont pris acte de ce changement tout en laissant aux Inuit le fardeau d'en assumer les responsabilités afférantes. En effet, si la traduction lors de la présentation des projets dans les communautés constitue moins un enjeu, les compagnies n'en prévoient pas pour autant les coûts. L'élaboration d'un lexique pour le secteur minier est aussi laissée aux instances régionales inuit. Malgré tout, les langues des travailleurs temporaires dans le Nord demeurent prioritaires même si on sait que la langue des Inuit y joue et continuera d'y jouer un rôle déterminant.
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Communication orale
Logement et santé dans l’ArctiqueMylène Riva
Le logement est un droit humain fondamental et un important déterminant de la santé. Dans l'Arctique canadien, la pénurie, le surpeuplement et les besoins de réparation des logements posent des défis tant pour la santé des populations que pour le développement des communautés. Les études s’intéressant aux impacts sociosanitaires d’interventions visant l’amélioration des conditions de logements sont majoritairement conduites en contexte non-autochtone. Peu ont exploré les mécanismes à travers lesquels les conditions des logements influencent la santé. Prenant avantage de la construction de plus de 300 unités de logement social au Nunavik et au Nunavut, un projet de recherche interventionnelle en santé des populations a été développé en collaboration avec des organisations régionales responsables du logement et de la santé publique. Ce projet a pour but d’estimer les effets sur la santé de déménager dans un nouveau logement. La présentation portera sur les conditions des logements telles que rapportées par 291 adultes recrutés au projet au temps 1, soit avant le déménagement. Les dimensions matérielles (surpeuplement, besoin de réparations) et psychosociales (contrôle, intimité, satisfaction) des logements, et leurs interrelations, seront présentés. La portée des résultats du projet pour les politiques de logement dans l’Arctique canadien sera discutée.
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Communication orale
Chaire de recherche Nasivvik en approches écosystémiques de la santé nordique : mobiliser les connaissances vers l’actionMélanie Lemire (Université Laval)
Les écosystèmes nordiques se transforment rapidement et les autochtones, qui cultivent un lien étroit avec leur environnement, sont particulièrement vulnérables à ces changements. Alors que les polluants organiques persistants (POP) sont en déclin, le mercure demeure un enjeu d’actualité dans le Nord. De plus, chaque année, plusieurs substances chimiques sont mises sur le marché et subséquemment retrouvées aux pôles. Les changements globaux exercent également des pressions grandissantes sur les milieux nordiques, notamment par la contamination des aliments locaux et quant à l’insécurité alimentaire, omniprésente dans le Nord.
Le savoir autochtone met en évidence l’importance des aliments locaux pour la santé et le bien-être. La science moderne soutient ces connaissances : les aliments issus de la mer sont exceptionnellement riches en nutriments essentiels. Ces aliments offrent un potentiel unique pour rallier différents savoirs et prévenir les maladies chroniques et les effets des contaminants sur la santé.
Cette présentation donnera un aperçu du programme de la Chaire de recherche Nasivvik pour les 4 prochaines années, dont la mission est de développer des projets de recherche et d’intervention interdisciplinaires, en partenariat avec les peuples autochtones, pour comprendre les effets complexes des changements environnementaux sur la santé, pour agir en prévention et pour promouvoir les écosystèmes nordiques comme des milieux de vie pour soutenir la santé et le bien-être.
Fonctionnement des écosystèmes et protection de l’environnement
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Communication orale
Suivi et gestion des zones côtières et des mers glacéesJean-Éric Tremblay (Université Laval)
Sous l'impact des changements globaux, la fonte de la banquise ainsi que le réchauffement et l'acidification des mers qui entourent le Québec sont susceptibles de bouleverser les écosystèmes marins, modifier le climat local, affecter le bien-être des communautés du Nord et faciliter l’exploitation et le transport maritime des ressources minérales. Les espèces marines migreront-elles vers le Nord, modifiant ainsi les réseaux alimentaires? Qu'adviendra t'il de la disponibilité et la qualité des aliments marins essentiels au bien-être des communautés côtières? Comment faire pour minimiser les impacts de l'ouverture de nouvelles voies navigables et du trafic maritime accru de minerai ou d'hydrocarbures sur l’introduction d’espèces nuisibles et la pollution? Comment concilier le développement économique et la protection des mammifères marins emblématiques, dont l'importance pour les premier peuples et le tourisme est majeure? Ces questions soulignent la nécessité d’assurer le suivi scientifique des mers glacées et des services et bienfaits qu'elles procurent à la société, ce qui requière de moderniser et concerter la capacité québécoise de recherche en l’adaptant aux conditions particulière du nord. Simultanément, que ce soit en appui aux communautés ou aux secteurs des pêcheries, de la navigation, de l’extraction, et du tourisme, il est urgent de mobiliser nos connaissances pour assister la prise de décision, la gestion et le développement durable du nord québécois.
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Communication orale
Caribou Ungava : un programme de recherche pour comprendre les interactions entre le caribou migrateur et ses prédateurs dans un contexte de changements climatiquesSteeve Côté (Centre d'études nordiques - Université Laval)
Le programme de recherche de Caribou Ungava vise à quantifier les facteurs qui déterminent la dynamique de population et l'utilisation de l'espace par les caribous migrateurs dans un contexte de changements climatiques et de dérangement anthropique. Nous cherchons à mieux comprendre les facteurs qui influencent les variations de l'abondance des populations de caribous migrateurs, à générer des connaissances pour améliorer leur gestion et à documenter les impacts des activités industrielles sur leur écologie. Le caribou est central à l'écologie des milieux nordiques, où il est au coeur de la culture et de l'économie. Or ses effectifs ont fortement diminué au cours des dernières décennies. Le troupeau Rivière-George, par exemple, a diminué de plus de 99% depuis le début des années 1990. Nous étudions la démographie, l’utilisation de l’espace et la prédation chez les deux grands troupeaux migrateurs. Nous portons une attention particulière aux interactions entre le caribou et ses deux prédateurs principaux, soit l’ours noir et le loup. Nous étudions également les effets du broutement et du climat sur les ressources alimentaires du caribou, ainsi que les impacts cumulés des activités anthropiques sur cette espèce. Les connaissances acquises favorisent une saine gestion du caribou et nous aident à comprendre les impacts des changements climatiques et des perturbations anthropiques sur cette espèce.
Infrastructures, technologies et ressources naturelles
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Communication orale
Suivi des conditions de glaces de rive à l’aide de caméras et d’images satellitaires à proximité d’infrastructures maritimes au Nunavik dans un contexte de changements climatiquesMonique Bernier (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Yves Gauthier (Institut national de la recherche scientifique), Frédérique Gosselin-Lessard (Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports), Anick Guimond (Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports), Geneviève Paiement-Paradis (Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports), Christian Poirier (Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports), Jimmy Poulin (Institut national de la recherche scientifique)
Au Nunavik, plusieurs facteurs liés aux changements climatiques pourraient avoir une incidence sur l’intégrité et la pérennité des infrastructures maritimes à moyen et à long terme et sur les coûts en découlant. La diminution de la durée du couvert de glace et l’augmentation de son instabilité réduisent l’effet bouclier de la banquise qui protège les infrastructures des vagues et des tempêtes. Elles augmentent aussi la probabilité de glaces mobiles qui elles, peuvent entrer en contact direct avec l’infrastructure. D’où l’intérêt de mieux connaître la variabilité du couvert de glace à l’échelle locale à proximité des infrastructures maritimes, et ce, dans le but d’optimiser la planification, la maintenance et la réhabilitation de ces infrastructures tout en assurant un accès sécuritaire au territoire pour les communautés. Ce projet de recherche s’intéresse à l’observation des processus de glace (dates d’englacement et de fonte, concentration des glaces, fetch) par caméras et images satellitaires (optiques et radar) au voisinage d’infrastructures maritimes depuis 2009 et ce dans le cadre des Plans d’action sur les changements climatiques (PACC) 2006-2012 et 2013-2020. Le but principal est de documenter la variabilité historique et saisonnière du phénomène et les conditions de glace qui peuvent représenter un risque pour ces ouvrages côtiers.
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Communication orale
Les minéraux indicateurs en exploration minéraleGeorges Beaudoin (Université Laval)
Les minéraux indicateurs sont des minéraux qui ont des propriétés physiques ou chimiques qui les rendent utiles pour reconnaître un type de gite minéral, ou pour anticiper la fertilité du gite à contenir une minéralisation économique. L’érosion d’un gisement affleurant par le vent, l’eau ou la glace disperse les minéraux indicateurs dans les sédiments meubles, d’où on peut les extraire pour étude. Une revue de divers minéraux indicateurs et de leur application en exploration minérale permet d’illustrer leur utilisation. Ainsi, le grenat pyrope indique une roche ultramafique formée à très haute pression, comme la kimberlite qui peut contenir le diamant. La composition chimique du pyrope permet de déterminer s’il s’est formé à la pression minimale où le diamant est stable, donnant un indice sur la fertilité en diamant de la source kimberlitique. La composition chimique de la magnétite évolue durant la cristallisation des magmas sulfurés riches en Ni-Cu, ce qui contrôle la composition du minéral et qui permet de reconnaître l’origine de la magnétite formée dans cet environnement, de même que la fertilité d’une intrusion pour contenir des amas de sulfures massifs. Le développement de nouveaux minéraux indicateurs pour détecter la présence de différents types de minéralisation permet d’anticiper une collection d’outils puissants pour appuyer l’exploration pour les ressources minérales dans les régions peut explorées comme le Nord du Québec et du Canada.
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Communication orale
Technologies digitales intelligentes et chaînes de valeur minérales pour l’exploitation durable des ressources minéralesRoussos Dimitrakopoulos
Une chaîne de valeur minérale est un concept qui intègre tous les aspects d’un complexe minier, des mines et matériaux produits, au traitement de ces matériaux par l’entremise de différentes installations incluant la gestion des résidus, le tout menant à un ensemble de produits qui sont vendus et livrés à des clients ou sur le libre marché. Basée sur de nouvelles technologies numériques, l’optimisation stochastique simultanée offre un nouveau cadre pour la planification stratégique des chaînes de valeur minérales, dont l’objectif est de maximiser la valeur pour les actionnaires, gérer intelligemment les risques techniques, et traiter les aspects pertinents au développement durable des ressources minérales.
La présentation explique les méthodes et concepts de base à travers des applications réelles qui mettent en exergue les contributions des nouvelles technologies présentées. De telles contributions incluent entre autres (a) la production de plus grandes quantités de métal comparativement aux approches conventionnelles existantes, et (b) une valeur économique considérablement plus élevée. Elles sont attribuées à la capacité des nouvelles technologies intelligentes à gérer le risque directement, tout en capitalisant sur les synergies entre les composantes de la chaîne de valeur minérale. Les nouvelles technologies développées ajoutent de la valeur à tous les actionnaires, en plus de contribuer au développement durable de tous les aspects connexes.
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Communication orale
Ressources en eau souterraine au NunavikRichard Fortier (Université Laval), Jean-Michel Lemieux (Université Laval), John Molson (Université Laval), René Therrien (Université Laval)
L’approvisionnement en eau potable pour les communautés nordiques canadiennes représente un défi. Les eaux de surface sont abondantes mais elles sont vulnérables à la contamination et peuvent s’assécher en hiver en raison du gel. Les eaux souterraines représentent une source d'eau potable plus sécuritaire et durable, mais leur disponibilité est encore peu connue. De plus, la présence de pergélisol influence l’écoulement des eaux souterraines en région nordique, incluant la recharge des aquifères. Afin d'évaluer le potentiel d’utilisation des eaux souterraines pour l’approvisionnement au Nunavik, ainsi que leur évolution en réponse aux changements climatiques, des travaux ont été réalisés dans les villages de Salluit, Kuujjuaq , Umiujaq et Whapmagoostui-Kuujjuarapik. Ces villages sont situés dans des zones de pergélisol continu à discontinu, ainsi que dans des environnements géologiques différents. Malgré la présence de pergélisol, des aquifères non gelés ont été identifiés, ce qui suggère que les eaux souterraines pourraient être une source d'eau potable pour les petites communautés. Les changements climatiques anticipés, qui causeront la dégradation du pergélisol et l'augmentation de la température et des précipitations, pourraient aussi accroître la disponibilité des eaux souterraines, qui représenterait alors une source d'eau potable plus fiable pour les communautés du Nord.
Session d’affiches : la recherche dans le Nord
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Communication par affiche
Détection de narvals nouveau-nés à l’aide de photos aériennes dans le nord canadienBertrand Charry (Université McGill), Murray Humphries (Université McGill), Marianne Marcoux (Pêches et Océans Canada)
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Communication par affiche
Quand les données ouvertes abondent : télédétection de la phénologie des glaces d’eau douce dans le nord du CanadaJeff Cardille (Université McGill), Xavier Giroux-Bougard (Université McGill), Murray Humphries (Université McGill)
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Communication par affiche
Activités minières et activités traditionnelles : peut-on concilier le développement minier et l’économie mixte au Nunavik?Isabel Lemus-Lauzon, Thierry Rodon (Université Laval)
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Communication par affiche
L’influence des communautés cries et inuites dans l’évaluation des projets miniers dans le nord du Québec : quelle place pour le consentement libre, préalable et éclairé?Julie Fortin (Université Laval)
Cette affiche présentera mon projet de recherche, qui est réalisé dans le cadre d’un doctorat en communication publique. Il s’agit d’une étude comparative entre une communauté crie et inuite qui doivent composer avec un projet minier dans les premiers stades de développement (exploration, évaluation environnementale et sociale ou construction). Ce projet vise à identifier les impacts et les enjeux sociaux du développement minier qui peuvent être moins considérés par les autorités gouvernementales chargées d’évaluer les projets. Il s’agit notamment des impacts émotionnels, cumulatifs et des impacts sur la cohésion sociale, et ce, avant même que le projet ne soit autorisé.
Cette recherche porte également sur les relations de pouvoir asymétriques entre les différents acteurs impliqués dans les processus d’évaluation et d’autorisation des projets, ainsi que la capacité des communautés à offrir un consentement libre, préalable et éclairé. Aussi, une attention particulière est accordée aux membres des communautés qui peuvent être davantage marginalisés durant les consultations et le processus décisionnel associé aux projets. Il peut s’agir notamment des jeunes, des femmes ou des membres de la communauté dont le mode de vie est davantage lié à la pratique d’activités traditionnelles.
Finalement, ce projet s’intéresse à la communication entre l’industrie minière et les communautés cries et inuites, aux processus de consultation mis en place par les gouvernements provincial, fédéral, régional et par le leadership des communautés.
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Communication par affiche
Évaluation des zones d’influence des perturbations humaines sur le caribou migrateur du Québec et du LabradorSteeve D. Côté (Université Laval), Christian Dussault (Université Laval), Sabrina Plante
Les perturbations humaines ont été suggérées comme l’un des facteurs principaux pouvant expliquer le déclin des populations de caribous et de rennes (Rangifer tarandus) en régions boréales et arctiques. Avec l’augmentation des ces perturbations dans les écosystèmes nordiques, entre autres au Québec et au Labrador, il est primordial d’évaluer leurs effets cumulatifs sur la faune. L’étude des patrons de sélection d’habitat peut nous permettre d’estimer l’effet des perturbations humaines sur la faune. Toutefois, il est difficile de discerner l’effet de la perturbation elle-même des effets des caractéristiques de l’habitat sur le comportement de l’animal. Il est également difficile de déterminer la zone d’influence des perturbations humaines avec les approches traditionnelles visant à décrire la sélection d’habitat. Dans cette étude, nous présentons une approche permettant d’identifier les zones d’influence tout en dissociant l’effet de l’habitat des effets des perturbations. Nous avons évalué les zones d’influence des sites d’exploration minière, des mines, des villages et des routes sur les caribous migrateurs des troupeaux Rivière-aux-Feuilles et Rivière-George entre 1990 et 2013. Ces résultats seront présentés dans une optique d’évaluation des effets cumulés des perturbations humaines sur le caribou migrateur.
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Communication par affiche
Le collier-caméra, un outil prometteur pour l’étude de la survie des faons chez le caribou migrateurSteeve D. Côté (Université Laval), Marco Festa-Bianchet (Université de Sherbrooke), Julien Hénault Richard (Université Laval), Barbara Vuillaume (Université Laval)
À l’échelle du globe, la majorité des populations de caribous, Rangifer tarandus, sont en déclin. Si la survie des adultes est souvent le paramètre démographique avec la plus grande influence sur le taux de croissance des populations, la survie des juvéniles demeure une composante importante de la démographie des populations de caribous. Le faible recrutement chez certaines populations constitue un réel problème. Chez le caribou migrateur du troupeau Rivière-aux-Feuilles (TRAF), la survie des faons n’est pas connue. En avril 2016, nous avons posé des colliers caméras sur des femelles gestantes du TRAF. Ces colliers ont enregistré 10 secondes de vidéo toutes les 20 minutes durant les trois premiers mois de vie du faon (1er juin au 1er septembre). Tous ont fonctionné. Les 14 femelles marquées ont survécu à l’étude. Sur les 13 faons nés, 9 ont survécu au 1er septembre, soit une survie minimum de 69% sur notre échantillon. L’analyse des vidéos nous fournit des données précises sur la survie du faon, la localisation exacte ou encore le moment de la mise-bas à 20 minutes près. Nous pouvons suivre les changements dans les conditions environnementales et caractériser l’évolution de la disponibilité de la végétation dans les milieux traversés. Ces données devraient permettre d’identifier les déterminants environnementaux de la survie des faons et de calculer la probabilité de survie des faons de la naissance jusqu’au 1er septembre. 24 colliers seront à nouveau posés en 2017 et 2018.
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Communication par affiche
Évaluer la contribution du caribou migrateur dans le régime alimentaire du loup gris et de l’ours noir dans le nord du Québec-LabradorMichaël Bonin (Université Laval), Steeve D. Côté (Université Laval), Christian Dussault (Université Laval)
Les populations de caribous sont en déclin à l’échelle mondiale et des facteurs tels que les changements climatiques et les perturbations humaines sont mis de l’avant comme causes de ces déclins. Pourtant, le rôle des prédateurs sur la dynamique de population du caribou demeure méconnu. Les troupeaux de caribous migrateurs Rivière-George et Rivière-aux-Feuilles sont en déclin dans le nord du Québec-Labrador et les individus des deux troupeaux sont exposés à la prédation par le loup gris et l’ours noir. Toutefois, la mesure dans laquelle ces prédateurs consomment du caribou et contribuent potentiellement à sa diminution n’a pas été évaluée. Notre objectif est de déterminer la contribution du caribou migrateur dans l'alimentation du loup et de l’ours noir à différentes échelles temporelles et spatiales. Nous allons reconstituer le régime alimentaire de chaque prédateur en utilisant 3 approches méthodologiques: les macro-restes fécaux et stomacaux, les isotopes stables et le metabarcoding moléculaire. Nos résultats préliminaires montrent une grande variabilité inter-individuelle des tactiques d’alimentation, particulièrement pour les prédateurs où la densité de caribous est la plus faible. Comprendre la sélection des ressources alimentaires des prédateurs constitue une étape clé pour évaluer leurs impacts sur la dynamique de population de leurs proies.
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Communication par affiche
Économies minières, familles minières : les industries extractives et le développement humain dans la région subarctique de l’EstAnteneh Belayneh (Université Carleton), Francesca Croce (Université Laval), Thierry Rodon (Université Laval), Stephan Schott (Université de Carleton)
Le projet de recherche fournit un examen comparatif détaillé et une évaluation des impacts du développement économique et humain des grandes industries extractives dans la région subarctique de l'Est, au Nunavik et au Nunatsiavut, en référence aux industries minières qui opèrent dans ces deux régions inuit: Voisey’s Bay et Raglan Mine. Ainsi, l’étude comble les lacunes dans les études de suivi des activités minières à grande échelle et permet de construire une base de référence rigoureuse et à jour qui est indispensable pour évaluer, gérer et promouvoir la participation des compétences inuites dans d'éventuels projets d'extraction. L’objectif principal du projet est d'établir une méthode d'évaluation des incidences économiques des activités minières adaptée au Nord et qui sert à évaluer les avantages économiques locaux des mines en activité au Nunatsiavut et au Nunavik. Aussi l’étude a pour objectif d’évaluer comment les différentes étapes du développement minier ont impacté le développement des entreprises locales. Pour atteindre ces objectifs, des enquêtes ont été administrées en personne aux entrepreneurs inuits du Québec et du Labrador en relation aux secteurs miniers ainsi qu’aux responsables du développement économique des régions afin évaluer les liens économiques et les flux de revenus entre les mines de Voisey's Bay et Raglan et les entreprises et ménages locaux. Ces enquêtes ont été réalisées entre le 2016 et le 2017 à l’aide du logiciel I-Survey. D'après l’analyse des données recueillies, le projet de recherche contribue au développement de politiques minières durables pour la région subarctique de l'Est et pour le Nord canadien de manière plus générale ainsi qu’à une meilleure compréhension des impacts économiques sur les communautés inuites.
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Communication par affiche
Évaluation du potentiel des pompes à chaleur géothermique pour la communauté nordique de KuujjuaqInès Kanzari (UQ - Université du Québec)
Le plan Nord vise au départ la construction de barrages hydroélectriques, puis le développement de l'industrie minière, ce qui aura un impact sur la croissance des collectivités du Nord. Cependant, les communautés, souvent éloignées des réseaux d’alimentation électriques des centrales hydroélectriques et des sites miniers, ne peuvent bénéficier à coûts raisonnables de la production électrique produite par ces industries. C’est pourquoi les communautés autochtones du Nunavik sont présentement alimentées en électricité par des génératrices au diesel et utilisent ce même diesel comme combustible pour chauffer les bâtiments.
Avec le développement de sources énergétiques renouvelables, ce type de communautés serait en mesure de créer un Nord plus prospère et durable. Pour y arriver, on doit démontrer s’il existe un potentiel géothermique à exploiter dans les communautés nordiques pour éventuellement répondre aux besoins de chauffage et production d’eau chaude des bâtiments.
Au Nord, des recherches pourraient être réalisées afin de dimensionnement et de simuler des systèmes géothermiques pour évaluer la faisabilité de l’extraction de chaleur souterraine et superficielle. Le but est de vérifier la viabilité des opérations pour chauffer les bâtiments.
L’hypothèse qui sera étudiée est que le stockage thermique et les pompes à chaleur permettraient de diminuer la consommation de combustibles pour le chauffage des bâtiments. Les échangeurs de chaleur seraient installés dans un milieu pergélisol. La présence de pergélisol est une caractéristique importante qui mérite ici d’être étudiée.
L’étendue des ressources géothermiques du Nord demeure méconnue. Le territoire est vaste et on s’attend à une importante variabilité des propriétés thermohydrauliques qui définissent les ressources superficielles.