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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les sessions présentes dans ce domaine mettent en valeur une recherche novatrice sur les phénomènes émergents de communication publique, politique et sociale. Ces communications proposent des réflexions théoriques ou présentent des résultats de recherches récentes sur des problématiques liées à la communication des arts, la communication internationale et interculturelle, la transformation de la pratique journalistique, la redéfinition de l'espace public et militant par les TIC, les nouvelles formes de communication citoyenne, la communication de la science ou les stratégies de communication organisationnelle.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

L'«Autre» qui communique. Regards sur la communication interculturelle et internationale

  • Les obstacles des recherches scientifiques sur le tchat en Arabie Saoudite : problèmes et solutions
    Ashraf Shawli (Universite Roi Abdulaziz)

    Malgré le nombre important d'études sur la CMO (Communication Médiée par Ordinateur) en général et sur le Tchat plus particulièrement dans le monde entier depuis le début de telles recherches au cours des années quatre-vingt-dix et surtout pendant la dernière décennie, ce nombre reste très limité lorsqu'on parle du monde arabe particulièrement notre terrain visé : l'Arabie Saoudite. Notre article cherche les causes de cette rareté de recherches et essaye de visualiser des solutions de ce problème scientifique. En s'appuyant sur nos points de réflexion personnelle, des observations participantes et un certain nombre d'entretiens avec des spécialistes saoudiens (sociologues, psychologues, informaticiens, communicationnels et linguistes) ainsi qu'internautes saoudiens (tchatteurs et non-tchatteurs), l'article conclut que la responsabilité de ce mouvement "paralysé" s'agit d'une relation tripolaire : chercheurs, population et officiers. L'article propose certaines solutions qui mèneraient à mieux les recherches scientifiques sur le Tchat en Arabie Saoudite.

  • Représentations sociales : questions d'identité et de diversité culturelle. Le cas de la série «Nos familles»
    Sofia Tourigny Koné (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Cette recherche explore les liens entre représentations sociales et identité. En effet, ce travail s'inscrit dans la lignée des recherches qui ont fait des représentations sociales un concept incontournable dans les études contemporaires en communication, entre autres. Plus précisément, nous tentons de comprendre comment l'identité se déploie dans le discours, pour utlimement en apprendre davantages sur les représentations sociales de l'identité mobilisées dans ces mêmes discours. Ainsi, nous accordons une grande importance à la recension d'écrits scientifiques pour en éclaircir les nombreuses variantes et prérogatives. Par ailleurs, ce cheminement théorique nous amène à appliquer ces concepts pour étudier distinctement le cas d'une émission de télévision en particulier : Nos familles, diffusée sur Historia, dans laquelle sont présentées des personnes qui témoignent de leur propre expérience. Enfin, en s'inspirant de Turbide, Vincent et Laforest (2008), et de leurs travaux sur l'identité discursive, nous tentons, à travers une analyse exploratoire, de voir quels sont les mécanismes discursifs mis de l'avant dans cette série documentaire, pour parler et ainsi construire les représentations sociales de la diversité culturelles au Québec.

  • Étude de la perception des oeuvres traduits par des communicologues arabophones et francophones : vision qualificative
    Souraya El Badaoui (Université du Caire)

    La problématique de cette étude émane d'une idée concernant la capacité du traducteur qui vit dans un contexte différent de traduire et refléter la culture de l'Autre, et les conséquences de cette traduction sur le processus de communication entre nous et les autres. Pour ce qui est des rapports a l'étranger, plusieurs communicologues perçoivent le processus de traduction en tant qu'un texte sans "signification". Pour eux, le lecteur est facto créateur de tout sens.Dans ce contexte, nous menons une étude qualificative avec des communicologues arabophones et praticiens africains francophones dans le domaine des medias télévisuels et écris, afin de connaitre la perception de ceux-ci envers le processus de la traduction, le rôle du sujet et les implications de ce phénomène sur la communication par rapport à l'étranger dans le contexte de la globalisation. L'originalité de cette étude réside dans sa sphère interdisciplinaire qui combine communication et traduction dans un cadre socio-culturel. . En conclusion, nous pouvons constater que les réflexions des théoriciens aboutissent toutes au même constat, à savoir que certaines traductions, conçues comme des faits communicationnels et culturels, peu importe la logique dans laquelle elles s’inscrivent, visent à manipuler l’Autre, l’Étranger pour mieux le dominer et qu’une « troisième voie » ni « sourcière », ni « cibliste », constitue, selon Bandia et Ravault, la pratique idéale dans tout acte de traduction et de communication.?

  • Stratégies communicationnelles et relations de travail : le cas des travailleuses domestiques rémunérées à Lima
    Mylene Fauvel (UdeM - Université de Montréal)

    Les relations de travail domestique sont, selon Destremau et Lautier (2009), les relations de travail « les plus complexes de notre monde moderne». En effet, plusieurs rapports de pouvoir (de sexe, de « race » et de classe) viennent marquer les relations travailleuse – employeur(e)s, et par la même occasion complexifier les communications qui y prennent place. Pour de nombreuses travailleuses, celles-ci restent un défi qu’elles doivent surmonter dans leur quotidienneté, et ce, au sein d’une relation de pouvoir asymétrique. En effet, pour améliorer leurs conditions de travail, les travailleuses doivent miser sur la personnalisation des relations avec leurs employeur(e)s. Dans ce contexte, les travailleuses en viennent à développer des stratégies de communication. Selon Orbe (1998), ces stratégies seraient une manière de s’adapter à un système communicationnel fondé sur la culture du groupe dominant. Les stratégies et autres comportements communicationnels leur permettraient ainsi de s’adapter ou encore de résister aux mécanismes de domination qui s’installent dans les relations de travail. Dans le cadre de cet exposé, nous proposons de réfléchir tout d’abord aux obstacles et contraintes communicationnels auxquels doivent faire face les travailleuses. Par la suite, nous mettrons en lumière certaines stratégies qui permettent aux travailleuses de se « réapproprier du moins partiellement certaines règles du jeu social » (Moujoud et Pourette (2005, p.38).

  • Le rôle de la télévision dans la resocialisation des immigrants tunisiens au Québec
    Seima Souissi (Université Laval)

    Pour les nouveaux immigrants, l’écoute de la télévision locale offre autant d’occasions de connaitre la société d’accueil et d’apprendre à y vivre. Étant un lieu d’expression de l’identité et de la culture partagée, la télévision permettrait à l’immigrant d’accéder aux codes et aux références culturelles locales, ce qui viendrait en soutien au processus de resocialisation récemment déclenché. Mais, en permettant aux immigrants de prendre conscience des différences en termes de principes et de valeurs culturelles, l’écoute de la télévision locale serait en revanche susceptible de les placer dans une posture défensive.

    Partant de ce paradoxe, je tente, dans le cadre de ma recherche doctorale, de comprendre comment intervient la télévision locale dans le processus de resocialisation des nouveaux immigrants d’origines tunisiennes. Mon intérêt pour ce groupe d’immigrants tient, d’abord, au fait que je suis moi-même d’origines tunisiennes, ce qui faciliterait les interactions avec mes répondants et renforcerait ma compréhension de la situation. De plus, les différences socioculturelles significatives entre les sociétés québécoise et tunisienne sont susceptibles de rendre d’autant plus manifestes la confrontation valorielle et la négociation identitaire vécues par les immigrants.

    L’objet de cette communication est de présenter les principaux résultats de cette recherche fondée sur une démarche exploratoire du genre ethnographique.

  • La performance de la télévision en faveur de la déficience intellectuelle au Sultanet Oman
    Sahar El Shourbagi (Sultan Qaboos Uinversity), Jalal GARCI
    Actuellement, le mieux-être des personnes ayant une déficience intellectuelle est devenu un enjeu primordial pour certains pays. Ainsi, les différentes institutions prennent des mesures encourageant l’autonomie et la participation sociale de ces personnes. Parmi les institutions qui ont un rôle primordial à cet égard, les institutions médiatiques à travers leurs différents acteurs : télévision, internet, radio, presse, etc. Nous avons donc effectué une étude afin d’explorer la situation actuelle de la télévision dans les pays du Golf (exemple Sultanet of Oman) et chercher la possibilité de performer ce moyen médiatique en faveur des personnes ayant une déficience intellectuelle. Pour ce faire, nous avons mené deux méthodes de recherche : des entrevues (semi-structurées) avec cinq des spécialistes médiatiques et cinq experts en déficience intellectuelle et un questionnaire qui a été distribué aux 100 éducatrices dans des centres spécialistes en déficience. Les rencontres et le questionnaire ont tourné autour de trois axes principaux : la situation actuelle des programmes télévisés; les attentes de ces programmes; les moyens qui peuvent aider à évoluer ces programmes. Les résultats de cette étude ont mis en évidence l’importance de la télévision comme source d’information pour les parents et les personnes ayant une déficience intellectuelle dans cette région, ils ont aussi révélé que la télévision n’effectue pas un rôle convenable, et que les points négatifs des programmes télévisés sont dus au manque de recherche scientifique dans ce domaine, de formations des employés et d’une volonté politique claire.
  • Un droit d'offenser? L'éthique des médias dans le monde en ligne : une analyse de controverses autour de «Innocence of Muslims» dans les journaux canadiens
    Dakroury Aliaa (USP - Université Saint-Paul), Martin BLAIS, Stanislaw SOKOLOWSKI

    En juillet 2012, apparaît sur les espaces publics de You Tube une bande-annonce de 14 minutes d’un film de seconde zone, Innocence of Muslims. Lorsque, au début de septembre, la même vidéo est doublée et diffusée en arabe, une forte marée de controverses monte à travers le monde. De leur côté, les spécialistes des droits de la personne, les observateurs des médias, les journalistes relancent le débat sur les conséquences générées par l’usage des médias alternatifs pour diffuser des messages blasphématoires. Bien que ce sujet ouvre plusieurs pistes de recherche intéressantes, nous proposons de l’examiner sous l’angle de diverses positions d’ordre éthique prises et affichées dans ce débat par certains journaux canadiens. D'une part, on évoquait le principe de la liberté d'expression et le droit fondamental à communiquer afin d’apaiser les controverses entourant la diffusion des images offensantes du Prophète sur le Web. Dans notre communication, nous essayerons de démontrer que le droit de diffuser cette vidéo ne tombe ni sous la liberté d'expression, ni sous le droit à communiquer. Nous proposerons plutôt de parler d’un «droit d'offenser». La recherche qualitative que nous proposons et pour respecter la diversité et en même temps assurer la représentation équitable entre les médias anglophones et francophones, nous avons choisi quatre journaux : The Globe and Mail, The National Post, Le Devoir et La Presse.

  • Négocier son identité ethnique en ligne : le cas des Hmong de Chine
    Mathieu Poulin-Lamarre (Université McGill)

    Basée sur les résultats d'une enquête de terrain effectuée à l'été 2010 dans la province du Yunnan en Chine et, par la suite, sur le réseau social en ligne QQ, cette présentation me permettra de partager les conclusions finales de ma recherche de maîtrise portant sur l'identité ethnique des jeunes Hmong et sa représentation en ligne.

    Intégrés depuis les années 50 à la nationalité minoritaire «Miao» qui détermine leur identité, les Hmong chinois sont aujourd'hui soumis au discours objectivant de l'État, qui tend à les représenter de manière folklorique et primitive, image en négatif d'une Chine qui se définit comme civilisée et moderne. En l'absence d'institutions locales pouvant proposer un contre-discours, due à leur structure acéphale, toute négociation de cette définition exogène a lieu à petite échelle, dans la vie quotidienne, les choix et les pratiques de petits nombres. L'arrivée récente d'Internet et du réseau social QQ - qui a l'envergure d'un Facebook dans le contexte chinois - permet de mettre en relation des jeunes atomisés, éparpillés dans toute la Chine, souvent attirés par le boom économique de la côte est ou de la Mongolie intérieure. Sur ce réseau, on se partage des photos, des vidéos et de la musique d'où émergent certains discours qui rompent parfois avec l'imagerie officielle diffusée par l'État et qui permettent de négocier les paramètres d'un soi «ethnique» dans une Chine où l'ethnicité est réifiée.

  • Nouvelles technologies de communication et transformations des pratiques médiatiques des populations issues de l'immigration maghrébine en France et au Québec
    Karima Aoudia (Université de Vincennes Saint Denis (Paris 8))

    Grâce aux importants développements technologiques accomplis dans le domaine des infrastructures de diffusion directe par satellite ainsi qu’à l’avènement d’Internet, de plus en plus de populations issues de l’immigration ont accès aux médias des pays d’origine. Dès lors, nous avons souhaité vérifier l’impact de ces nouvelles technologies de communication sur les habitudes de consommation médiatique des populations issues de l’immigration maghrébine au sein de deux contextes socioculturels différents que sont la France et le Québec. Ces nouvelles technologies contribuent-elles à la préservation des valeurs, de la langue, et de la culture du pays d’origine par les immigrants ? Quelles transformations socioculturelles ont-elles
    engendré ? Quels changements opèrent-elles dans les habitudes de consommation médiatique ? Afin de répondre à ces questions, nous nous sommes appuyée sur les résultats de deux enquêtes menées respectivement en France et au Québec auprès de soixante individus originaires du Maghreb. La composition de notre échantillon a pris en considération les clivages nationaux (Algérie, Maroc, Tunisie), générationnels (première, seconde, troisième génération), linguistiques (anglais, arabe, berbère, français) et de genre (hommes, femmes). Nos recherches nous ont ainsi permis de cerner l’usage des nouvelles technologies au sein de foyers maghrébins ainsi que l’hétérogénéité des pratiques médiatiques des individus qui les composent au sein de deux sociétés francophones.

Communications orales

Les nouveaux espaces publics : TIC, démocratie et citoyenneté

  • Quelle démocratie à l'heure des technologies médiatiques du Web 2.0?
    houda bachisse (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans de nombreux travaux, l'utilisation des technologies médiatiques du Web 2.0 (Facebook, Twitter, YouTube, etc.) dans la sphère politique encouragerait diverses formes d'interactivité, abolirait les barrières qui s'opposent à la participation et à l'engagement civique, et améliorerait la connectivité entre les citoyens et élus. Ce n'est pas étonnant que certains auteurs aillent plus loin en affirmant que l'usage de ces technologies contribuerait à asseoir une démocratie participative.

    Si ces réalités sont à confirmer il paraît important et même judicieux de voir comment et dans quelles conditions, cela est possible. L'usage des médias du Web 2.0 dans la sphère politique contribue-t-il réellement à l’émergence d’un espace public ou perpétue-t-il le piège de la balkanisation de l'opinion publique comme c'était le cas dans le premier Web ? Sommes-nous devant une amélioration de la quantité et de la qualité des débats politiques ? ou assistons-nous à un « simulacre de discussion » à l'ère du Web 2.0 ?

    La présente communication se donne comme objectif non pas d’apporter des réponses claires à ces questions, mais plutôt de soulever d'autres essentielles et de proposer un cadre de réflexion structuré pour y répondre. Ce cadre, nous l'érigerons notamment autour des avis différenciés des théoriciens sur ce rapport quasi-ambigu entre la démocratie et les médias du Web 2.0. Entre des futuristes très optimistes de ce rapport et des observateurs très frileux, les avis oscillent.

  • Sociologie d’un usage synergique : tout le monde en parle 2.0
    Synda Ben Affana, Olivier Champagne-Poirier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Chaque jour, de nouveaux dispositifs techniques apparaissent et changent les pratiques communicationnelles individuelles et collectives. Les recherches en sociologie des médias ont démontré que les usages sociaux d’une nouvelle technologie, même s’ils sont en apparence innovés, sont conditionnés par des pratiques antérieures (Caron,2007 ; Proulx,2006 ; Rieffel,2005). Ce constat soulève son lot de questionnements. Notamment concernant les usages des technologies d’information et de communication (TIC) par les individus contemporains.

    La présente communication s’intéresse aux premiers résultats d’une étude visant la compréhension d’une TIC et son ancrage social. Dans notre recherche de maîtrise, nous nous intéressons à un forum de discussion en ligne où les usagers construisent, entre autres, les conversations autour d’une émission de télévision québécoise, soit Tout le monde en parle (Mallein et Toussaint,1994 ; Proulx,1993 ; Morley,1991). Nous supposons que les interactions présentes sur la tribune web de l'émission (lire les différents messages, les commenter, poser des questions, répondre à d’autres) font parties d’une démarche individuelle de construction du neuf teinté par l’ancien (Flichy,2004 ; Singly,2003). Cet espace illustre bien la synergie entre les médias traditionnels et les nouveaux médias que le récepteur-usager imbrique pour prolonger son social, non pas dans le sens de reproduire du même, mais plutôt pour le vivre autrement et l’interpréter différemment.

  • Médias sociaux : vers un nouveau genre d’engagement numérique pour l’environnement?
    Ghada Touir (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les développements récents d'Internet et du Web, notamment la popularité grandissante et assez frénétique des médias sociaux (citons les Weblogs, les sites de réseaux socionumériques tels que Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.) ouvrent de nouvelles voies aux pratiques citoyennes de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liées à la protection de l'environnement. La grande diversité des usages offerts par le Web actuel, incite à questionner les transformations de l’engagement social et politique des citoyennes et des citoyens, en matière d’environnement. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouvel engagement citoyen sur Internet ?
    En prolongement de notre expérience de recherche doctorale antérieure sur l’action civique de participation à la société civile canadienne et/ou québécoise par quatre acteurs sociaux (associations) à l’égard de certains problèmes sociaux, notamment ceux liés à l’environnement, cette communication se veut une réflexion sur le sujet. Elle vise ainsi à prendre part aux débats actuels sur les usages sociaux des technologies dites «2.0» (en l'occurrence les médias sociaux) et l’engagement social et politique des citoyens, en intégrant une dimension jusque-là peu abordée par les recherches, celle du genre. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouveau genre (féminin versus masculin) d’engagement citoyen sur Internet, en particulier en matière d’environnement ?

  • Microciblage et création de communautés en communication politique : deux tendances contradictoires ou complémentaires?
    Sabrina Sassi (Université Laval)

    Le développement du microciblage qui a pris encore plus d’ampleur lors des dernières élections opposant Barack Obama à Mitt Romney, nous amène à nous questionner sur l’horizon de ces pratiques.On s’interroge sur la pertinence du ciblage à outrance à l’ère ou le partage (et par extension, l’aspect viral) est roi.

    N’assiste-t-on pas à deux tendances contradictoires ? Si le message est ultra personnalisé, comment peut-il fédérer une communauté ?

    En effet, on note un acharnement borné des consultants qui ne se rendent pas compte qu’ils envoient d’une part des messages ciblés à l’extrême et d’autre part mènent en même temps des campagnes qui encouragent le partage et l’aspect viral. Le taux de partage, la capacité du ciblage à atteindre l’objectif, l’aspect viral deviennent si importants qu’ils sont les mesures mêmes du succès des campagnes et cela nous mène à nous questionner sur une tendance contradictoire intrinsèque aux stratégies de communication politique.

    Est-ce que la création d’une communauté n’est pas également le but à atteindre pour les consultants en marketing du web ? D’un point de vue stratégique, parvenir à rassembler une communauté d’internautes autour d’un candidat pour ensuite mieux engendrer l’effet vague virale est un élément présent dans de nombreuses campagnes de communication politique.

    Une revue des études sur cette question et une étude de cas permettront de saisir les tenants et aboutissants de cette problématique et d’initier une réflexion pertinente.

  • Le groupe Facebook «commémoratif» : une vision limitative des différents usages de l’application de groupe en situation de deuil
    Florence MILLERAND, David Myles (UdeM - Université de Montréal)

    L’engouement récent pour les réseaux socionumériques (RSN) n’est plus à démontrer. Avec ses 966 millions de membres (Socialbakers, 2012), Facebook constitue aujourd’hui le RSN le plus populaire. Avec un tel taux de pénétration au niveau international, la présence de la mort et de l’expression du deuil sur Facebook, quoiqu’intrigante, est inévitable. La nouvelle structure des profils Facebook sous forme biographique, nommée « ligne du temps » (Timeline), confirme l’inévitabilité de cette présence. En mobilisant la sociologie des usages (Jouët, 2000) et l’ordre de l’interaction (Goffman, 1967), cette présentation traite des différents usages de l’application de groupe Facebook en situation de deuil. Issue d’une étude de cas, elle repose sur l’analyse de contenu d’un groupe créé suite au décès accidentel d’une jeune femme québécoise en 2008. L’analyse de contenu menée a permis l’élaboration d’une typologie d’usages spécifiques de l’application de groupe Facebook. Ainsi, quatre formes d’usage ont été dégagées : le journal intime, le lieu de prière, la carte de souhaits et la mnémothèque. Nous conclurons d’abord cette présentation en revenant sur la désignation limitative de « groupe commémoratif ». Finalement, nous offrirons une réflexion portant sur l’élaboration d’un modèle d’application de groupe Facebook spécifiquement dédié à la commémoration des défunts, tel que proposé par Getty et al. (2011), et sur la répercussion d’un tel modèle sur le cloisonnement éventuel du RSN.

  • MonCoin : les technologies mobiles et l'éducation artistique comme moyens d'engagement socio-académique pour les jeunes à risque
    Juan Carlos Castro, Martin Lalonde (Université Concordia), David PARISER

    L'utilisation de l'informatique mobile par les jeunes adultes est aujourd'hui devenue une pratique quasi omniprésente en communication (Watkins, 2009). Ce phénomène remodèle considérablement les mécanismes d'apprentissages, les dynamiques d'engagement et les pratiques sociales. Le fait d'être habileté à générer et partager des contenus de toute nature de n'importe quel endroit et à n'importe quel moment fait surgir d'importants défis pour le domaine des sciences éducatives. En mai 2012, des chercheurs de l'Université Concordia entame MonCoin, un projet de recherche qui se propose d'implanter un programme d'éducation artistique s'appuyant sur une application informatique mobile et s'adressant en parascolaire à de jeunes décrocheurs fréquentant un établissement scolaire du secteur adulte. Combinant des attributs des réseaux sociaux, de la pratique photographique et de la géolocalisation, cette application est utilisée dans le but d'identifier les principes théoriques et pratiques clés qui régissent les enseignements, les apprentissages, la motivation scolaire et l'engagement social des jeunes à risques. Le curriculum qu'il propose est structuré autour de la question: comment puis-je améliorer mon quartier, mon milieu, mon environnement? Cette communication propose un retour sur les données issues de cette recherche et une réflexion sur les nouvelles perspectives éducatives suscitées par celle-ci.

    Watkins, S. (2009). The Young and the Digital. Boston, Beacon Press.

  • Prise en compte du lieu en design d’interaction
    Jacynthe Roberge (Université Laval)

    Le lieu définit l’espace qui nous entoure. Il abrite, protège, permet et encourage nos activités tout en influençant notre apparence et notre comportement. Complexe et multidimensionnelle, la définition du lieu va au-delà de la position physique et du caractère matériel d’un endroit. Elle est sociale, culturelle, communicationnelle et interactionnelle. Le lieu est un phénomène psychologique nourri par différentes représentations sociales et culturelles. En design d’interaction, ce phénomène est déterminant de la qualité de l’expérience humain-interface.

    Les avancées technologiques des dernières décennies ont permis une démocratisation fulgurante du numérique et de ses interfaces. La mobilité et la portabilité des appareils informatiques favorisent l’émergence de nouveaux lieux, nouveaux usages et nouvelles conventions qui sont influencés, entre autres, par les lieux de l’interaction. Bien que l’importance de la relation entre lieu et design d’interaction soit de plus en plus évidente, le lieu demeure, pour plusieurs raisons, une notion difficile à appréhender par le designer d'interaction.

    Dans cette communication, nous posons une réflexion sur l'apport, la nature et les difficultés de prise en compte du lieu en design d’interaction. Nous proposons aussi un modèle théorique des principaux lieux de l’interaction humain-interface en mettant l’emphase sur un lieu particulièrement riche et complexe : le lieu psychologique.


Communications orales

Communication, persuasion et changement d'attitudes

  • L’empathie en contexte médiatique : quelle définition conceptuelle et opérationnelle?
    Pénélope DAIGNAULT, Marion Reny Delisle (Université Laval)

    Peu de recherches ont posé la question du rôle de l’empathie dans la réception de publicités sociales, un type de publicité visant à modifier des attitudes et comportements préjudiciables. Pourtant, la capacité d’un individu à s’identifier aux émotions et aux attitudes d’autrui et à se projeter dans une situation donnée – le cas échéant, dans un scénario publicitaire – est susceptible d’influencer les conséquences suivant son exposition. Dans cette perspective, nous avons élaboré une échelle de mesure de l’empathie – que nous qualifions de virtuelle – en prenant appui sur l’Interpersonal Reactivity Index (Davis,1980), un outil de mesure de l’empathie auquel nous avons ajouté un continuum de fiction/réalité. Le questionnaire a été testé auprès d’un large échantillon. Notre objectif est de présenter la définition conceptuelle et opérationnelle de l’empathie virtuelle ainsi que les premiers résultats relatifs aux différences interindividuelles en fonction des caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon sondé et à l’influence du niveau de réalisme des contenus et du type de média sur le degré d’empathie virtuelle généré. En mettant de l’avant les conditions d’optimisation de cette variable, nos résultats pourraient s’avérer pertinents pour la conception de campagnes. En outre, la pertinence de notre proposition tient à la définition d’un concept dont la portée pourrait s’étendre au domaine du marketing social et à celui de la communication persuasive.

  • Comment bien communiquer la recherche en génopolitique? Résultats d’une expérience web
    James FOWLER, Alexandre Morin-Chassé (UdeM - Université de Montréal)

    Au cours des dernières décennies, plusieurs travaux de génétique ont suggéré que l’ADN influencerait une multitude de traits parfois inusités, tels que l’alcoolisme, la dépression ou l’obésité. La recherche en communication scientifique s’est récemment demandée si la population exposée à ces recherches changeait ses attitudes à l’égard des personnes affichant ces traits. Notre recherche entreprend la même démarche, en l’appliquant cette fois à des travaux publiés à l’intérieur de la science politique, ceux sur la génopolitique. Nous abordons la question à l’aide d’une expérience web. Un premier groupe est chargé de commenter une entrevue avec le génopolitologue canadien Peter Loewen, entrevue publiée en 2010 dans le UofT Magazine. Un second groupe commente une version marginalement modifiée, dans laquelle le professeur est plus curieux à l’égard des différences génétiques entre les populations. L’expérience révèle que les participants exposés à l’article original sont plus susceptibles de s’opposer à un programme d’aide au développement démocratique dans une jeune démocratie africaine que le groupe contrôle non exposé à l’entrevue. L’effet est significativement plus important dans le groupe exposé à l’article abordant la génétique des populations. Nous explorons ensuite l’influence de variables modératrices et médiatrices, notamment l’impression que le trait est plus immuable.

  • Internet et les sorties au spectacle : effet d'ouverture ou de confinement?
    Jacques LEMIEUX, Marie-Claude Lapointe (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Pour Bourdieu (1970, 1982), les principales sources de socialisation sont la famille et l’école et elles sont liées à la consommation culturelle. D’autres sources de socialisation ont été suggérées par la suite, notamment les médias (Bellavance et al., 2004; Pronovost, 1996). Notre recherche vise à voir si les usages que l’on fait d’Internet exercent un effet sur les sorties au spectacle. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé les données de la plus récente enquête du ministère de la Culture et des Communications du Québec sur les pratiques culturelles (2009). Nous avons créé un modèle linéaire généralisé pour les quatre types de région du territoire québécois (centrales, périphériques, intermédiaires et éloignées). Il s’avère que trois variables influencent la diversité et l’intensité des sorties au spectacle: le niveau de scolarité des répondants, leur âge et les usages culturels qu’ils font d’Internet. Les usages non-culturels d’Internet et le temps passé à naviguer ont aussi un effet sur la diversité et l’intensité des spectacles vus dans certains types de régions. Nos analyses démontrent également que les modèles qui incluent les variables relatives à Internet (types d’usages et temps passé à naviguer) s’avèrent plus performants que ceux qui n’incluent que des caractéristiques sociodémographiques. L’utilisation d’Internet favorise donc une ouverture culturelle et il semble incontournable d’en tenir compte dans les études sur la fréquentation culturelle.

  • La participation des sources médiatiques traditionnelles dans le processus de choix de destination voyage des personnes de 50 ans et plus
    Sandryne Pardiac-Cossette (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans le milieu du tourisme, il est généralement admis que les personnes de 50 ans et plus (p.ex. les séniors, les baby-boomers) représentent une clientèle favorable aux yeux des acteurs de cette industrie. En effet, ce sont des personnes qui disposent, entre autres, de temps libre et de ressources financières appréciables. Lorsque le temps est venu pour ces voyageurs d’imaginer et/ou de planifier un voyage, quelles sources médiatiques participent à leur processus de choix de destination? La télévision, les journaux, les magazines, la littérature, le cinéma? C’est à cette question que cette recherche s’intéresse. L’axe « médias-tourisme » y est privilégié, car la littérature scientifique nous apprend qu’il y a peu de recherches réalisées en lien avec ce sujet. Dans le cadre de cette recherche, plusieurs entrevues individuelles ont été menées avec des gens de 50 et plus se considérant eux-mêmes comme étant voyageurs et consommateurs de médias. Leurs propos permettent de dégager l’opinion qu’elles ont des médias traditionnels qui influencent leurs idées de voyage, l’importance qu’elles accordent aux médias auxquels elles sont exposées et l’usage concret qu’elles en font. Bref, l’un des objectifs de ce travail est de relativiser ou de mettre l’accent sur l’influence des médias traditionnels pour les gens de 50 ans dans un contexte de tourisme et de recherche d’information en vue d’un voyage futur.

  • Je te hais : pourquoi les consommateurs détestent certaines marques
    François Marticotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les académiciens s’intéressent aux relations entre les consommateurs et les marques. Un pan de la littérature en marketing est consacré à mieux comprendre de telles relations. Cette littérature est surtout ancrée dans les études des relations positives via des concepts tels que l’attachement à la marque, l’engagement, la fidélité, le « brand love », etc. Les émotions négatives qu’entretiennent les consommateurs à l’égard de certaines marques sont, à l’opposé, beaucoup moins étudiées. Cette présentation tente d’enrichir nos connaissances sur les sentiments négatifs qu’incitent les marques auprès des consommateurs.

    Cette recherche est constituée de sept objectifs dont celui de connaître les motifs suscitant une émotion négative. Ils ont été répondus en utilisant une approche qualitative effectuée auprès de 21 jeunes adultes d’origines ethniques diverses.

    Parmi les principaux résultats émanant de cette recherche, une vingtaine de motifs ont été invoqués par les participants. Ces facteurs peuvent être regroupés à l’intérieur de trois catégories : la mauvaise qualité du produit-service, la non convergence de l’image de soi avec l’image transmise de la marque et les politiques corporatives répréhensibles de l’entreprise. Ces raisons s’expliquent, du moins partiellement, par le fait que le consommateur ait ou non déjà consommé cette marque. Contrairement à ce qui aurait pu être attendu, les médias sociaux sont rarement utilisés comme un exutoire auprès de cette jeune clientèle.

  • De la boîte à images à la boîte noire… Les effets émotionnels et cognitifs spontanés de la publicité électorale québécoise
    Audrey Dupuis (Université Laval)

    La publicité électorale télévisuelle est le principal outil des campagnes politiques actuelles (Brader, 2005). Elle permet de mettre de l’avant différentes stratégies, tant rationnelles qu’émotionnelles, dans le but avoué de persuader les récepteurs. Néanmoins, peu de chercheurs comparent les divers types de cadrage publicitaire (positif, négatif, mixte) au sein d’une même étude. Conséquemment, les effets qui y sont associés ne sont pas uniformes. D’ailleurs, la plupart des recherches sur les effets de la publicité électorale, majoritairement américaines, ciblent des mesures à moyen terme, comme la participation électorale, plutôt que les réactions spontanées des récepteurs à l’égard des arguments ou des composantes audio-visuelles. Ces réponses sont cependant susceptibles d’influencer les attitudes et les comportements électoraux (Chang, 2001; Baldwin et Masters, 1996). Dans cet ordre d’idées, notre objectif de recherche est d’identifier les effets émotionnels et cognitifs spontanés en fonction du cadrage publicitaire électoral. Les modèles de la capacité limitée à traiter les messages médiatiques de Lang (2000), de la probabilité de l’élaboration de Petty et Cacioppo (1986) et de la double attitude de Wilson, Lindsey et Shooler (2000) nous aideront à y parvenir. Enfin, cette communication nous permettra d’obtenir de la rétroaction à propos de notre problématique et de notre cadre théorique, auxquels nous ajouterons quelques pistes de réflexion méthodologique.


Communications orales

Communiquer la science, la science communique

  • Étude longitudinale à propos de l'espace occupé par les pseudosciences dans des librairies du Québec
    Serge Larivée (UdeM - Université de Montréal), Dave MIRANDA, Carole SÉNÉCHAL, Karole VAUGON

    Au cours de cette communication nous présentons les résultats d'une étude longitudinale concernant la proportion d'espace consacrée d'une part aux ouvrages de pseudosciences (paranormal, ésotérisme, etc.) et de sciences pour adultes, et d'autre part, aux ouvrages de spiritualité et de sciences pour enfants dans les librairies du Qubec. Deux mesures ont été prises, l'une en 2001 dans 55 librairies et l'autre, en 2011 dans 72 librairies. Des analyses statistiques ont été réalisées à partir des mesures prises uniquement dans les librairies visitées aux deux temps de mesure. Les résultats des analyses corrélationnelles montrent que les librairies qui consacrent davantage d'espaces aux ouvrages de pseudosciences destinés aux adultes (n = 40) et aux ouvrages de spiritualité destinés aux enfants (n = 38) sont les mêmes en 2001 et en 2011. Par ailleurs, une ANOVA à mesures répétées montre que la proportion d'espace dévolue aux ouvrages de pseudosciences destinés aux adultes a diminué au deuxième temps de mesure, ce qui n'est pas le cas des livres de spiritualité offerts aux enfants. Après un bref retour sur la méthode utilisée et les résultats, nous invoquons quatre raisons susceptibles d'expliquer la popularité des pseudosciences ainsi que quelques conséquences éthiques et sociales de leur vogue. Enfin, nous proposons trois solutions pour valoriser la démarche scientifique aux yeux des adolescents et des enfants: éducation aux médias, Citizen science et lecture de romans policiers.

  • La fraude scientifique et ses conséquences pour les chercheurs et pour la science
    Vincent LARIVIÈRE, Philippe Mongeon (UdeM - Université de Montréal)

    La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

  • Les enjeux éthiques de l’utilisation d’Internet en recherche : principales questions et pistes de solutions.
    Josée Côté (UdeM - Université de Montréal)

    Qu’il s’agisse d’un outil méthodologique ou d’un terrain de recherche, l’environnement numérique transforme notre rapport à la recherche et défie les balises éthiques de la recherche impliquant des êtres humains. Les chercheurs et les membres des comités d’éthique de la recherche sont dès lors confrontés à évaluer des enjeux inédits pour lesquels les critères du cadre éthique canadien définis par l’Énoncé de politique des trois conseils (ÉPTC 2) gagnent à être approfondis. À la lumière de la littérature portant sur l’utilisation d’Internet en recherche, ma communication vise à présenter une analyse des critères de l’ÉPTC 2, à proposer des éléments de réflexion, des pistes de solutions et un processus d’évaluation des protocoles de recherche utilisant l’Internet (fichier joint). Ce processus met l’emphase sur la perception des participants à l’égard de leurs attentes en matière de vie privée et présente les critères de l’ÉPTC 2 selon un continuum. Les aspects suivants seront discutés : l’évaluation des attentes en matière de vie privée, la question du consentement en contexte numérique, les risques d’atteinte à la vie privée et à la confidentialité, l’incertitude quant à l’âge des internautes, les différences culturelles, la vulnérabilité informatique et les défis liés à la sécurité des données. Le contenu de ma communication est actuellement sous presse et paraîtra dans la revue Éthique publique, Vol. 14, no 2, (automne 2012).

  • Pratiques de démocratisation des sciences : mise à l’épreuve d’un cadre d’analyse conceptuel par l’étude de dispositifs étatiques français et anglais
    Mélissa Lieutenant-Gosselin (Université Laval)

    Diverses conceptions théoriques de la démocratie scientifique ont été proposées et de nombreuses pratiques de démocratisation ont été initiées, notamment par les États européens. Cependant, les liens entre les conceptions théoriques et les pratiques ont rarement été explicités et les tentatives de vue d’ensemble de tous les types de pratiques sont à peu près inexistantes. Afin de favoriser une analyse approfondie et rigoureuse des pratiques de démocratisation des sciences dans leur ensemble, j’en propose un cadre conceptuel d’analyse mettant en lumière six dimensions, soit : 1) les droits et pouvoirs de la société civile, 2) les étapes du processus scientifique visées, 3) les catégories d’acteurs et leurs relations, 4) les objectifs des initiateurs de la pratique, 5) les objectifs des participants, 6) les effets de la pratique. Ce cadre est ensuite mis à l’épreuve par l’étude comparative de 50 dispositifs étatiques français et anglais de démocratisation des sciences. Cette analyse a permis l’émergence d’un portrait général des pratiques étatiques qui met en lumière la domination du modèle du déficit ou, du moins, d’une vision de la démocratie scientifique où le public ne fait que profiter des apports de la science et de la technique. De plus, il a fait apparaître la présence de catégories négligées, notamment les dispositifs concernant la production des savoirs.

  • Science pervertie, science néfaste et science injuste : analyse de trois visions des rapports entre sciences, sociétés et démocraties
    Mélissa Lieutenant-Gosselin (Université Laval)

    Les rapports sciences et sociétés font l’objet de nombreuses études et réflexions se penchant, notamment, sur la légitimité de l’autorité scientifique, le rôle des profanes en sciences, la gestion des controverses scientifiques, la responsabilité sociale des scientifiques. Aujourd’hui, inquiète particulièrement le virage vers l’économie du savoir qui met le monde scientifique au service du développement économique. Cette révision du rôle de la science, qui n’est plus mise à l’abri du monde politique au nom de la nécessité de son autonomie, mais de plus en plus appelée à justifier le financement qui lui est accordé, suscite beaucoup de mécontentement et donne lieu à diverses propositions. Transparaissent de ces propositions des visions divergentes quant au problème à régler, qui s’appuient sur différentes représentations des sciences. Je propose d'explorer trois visions du problème communément rencontrées : soit la science pervertie (à protéger de l'ingérence), la science néfaste (à maîtriser) et la science injuste (à transformer). Ces différentes postures ont des répercussions notamment sur la place que peut occuper le « profane » en science, et s’appuient sur différents principes directeurs. J’explorai également les relations entre ces propositions et la démocratie dans ses différentes mises en œuvre et compréhensions (démocratie représentative, délibérative, participative, (semi-)directe, contre-démocratie; démocratie libérale, socialiste et comme lutte sociale).


Communications orales

L'art, la culture et la communication : pratiques et représentations

  • Les archives dans l'art de Robert Rauschenberg
    Anne-Marie Lacombe (Université Concordia)

    Les archives connaissent une forme de diffusion des plus intéressantes et riches en passant par l'art, la diffusion étant l'une des missions de l'archivistique. Bien que la tendance chez les artistes d’inclure les archives dans leur pratique artistique est particulièrement importante depuis la fin des années 1980, il est pertinent de voir les stratégies d’appropriation des artistes des années 1960 comme ayant “mis la table” pour une telle pratique contemporaine. Robert Rauschenberg, considéré comme l’un des plus grands artistes américains, est l’un des premiers à inclure de manière aussi significative des documents dans ses oeuvres. Il trouvait et rassemblait des documents à des fins de création -documents qui sont donc produits ou reçus dans le cadre des activités d’un producteur, comme le précise la définition des archives. Il s’avère donc intéressant d’observer l’art de Rauschenberg d’une perspective archivistique car, de par sa démarche d’appropriation, ses oeuvres deviennent en quelque sorte des documents d’archives témoignant de son activité artistique et de son désir de “let the world in”. Nous allons nous attarder à 1. La vision des historiens sur les archives dans l’art de Rauschenberg, 2. Les modes d’appropriations des années 1960 et l’intérêt de Rauschenberg pour les archives, 3. Comment l’artiste utilisait-il des documents dans ses oeuvres (analyse d’un corpus) et 4. Que peut nous apprendre cette utilisation particulière sur les archives en tant que telles.

  • Analyse de la médiation au Québec : de la scène à la salle
    Daphnée Boisvert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur la médiation de la musique classique au Québec. Plusieurs auteurs (Hénnion 2007, Lafortune 2012) estiment qu’une œuvre d’art qui ne présente aucune forme de médiation est difficile à comprendre par le public. Nous répondrons aux questions suivantes : comment le dispositif du concert peut servir d’éléments de médiation, comment la médiation est-elle utilisée par les musiciens et comment la médiation implicite peut-elle englober tous les éléments reliés au concert?

    Le concert est un lieu d’échange entre les musiciens et les spectateurs. Les acteurs de ce milieu doivent s’assurer que leur message est transmis adéquatement. Du point de vue social (Heinich, 1998), une analyse de la médiation de la musique classique permettra de mettre en lumière les failles et les réussites du dialogue entre la scène et la salle lors des concerts présentés à Montréal. La réflexion sur l’état de la médiation de la musique classique au Québec permettra d’enrichir nos connaissances sur les procédés de mises en scène de la musique et ainsi favoriser l’utilisation de ressources communicationnelles afin de présenter des événements plus appréciés du public. Nous proposerons un type de médiation plus englobant, soit la médiation implicite. Ce type de médiation n’explicite pas les œuvres et ne suggère pas d’interprétation. Il favorise l’expérience concert en améliorant chacun des aspects pris en compte lors d’une représentation, de l’accueil du public au concert lui-même.

  • La conception de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie, l’approche de l’anthropologie du projet
    Eva Sandri (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’objectif de cette recherche est d’appréhender ce qui est à l’œuvre lors de l’introduction de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie. Que modifie l’introduction du numérique au sein de la médiation muséale ? Comment analyser la dimension technique et symbolique de ces dispositifs ? Si les discours sur le multimédia évoquent fréquemment ce que le numérique change, qu’en est-il des formes qui ne changent pas, qui perdurent malgré les chantiers de numérisation ? Le terrain de la recherche est le musée départemental d’ethnographie d’Arles en rénovation depuis 2009. Dans ce musée qui ne possédait que peu de dispositifs numériques, l’intégration des nouvelles technologies est un changement notable. Une enquête ethnographique actuellement en cours au musée permet de connaître le positionnement des acteurs et la façon d’introduire les outils du numérique. Elle se compose d’entretiens semi-directifs réguliers et approfondis avec les acteurs clefs du musée.

    Les premiers résultats donnent à voir deux types de tensions. On constate d’abord des tensions entre des supports numériques présentés comme révolutionnaires dans le milieu publicitaire et des supports à qui on demande d’être utiles, discrets et de se faire oublier dans le contexte muséal. A cela s’ajoute les angoisses de la part du public. Des visiteurs fortement attachés au lieu craignent de découvrir un musée qui aurait perdu sa magie en montrant uniquement des écrans.

  • Les non-publics des œuvres d’Ozias Leduc
    Olivier Champagne-Poirier, Marie-Claude Lapointe, Jason Luckerhoff (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Nombre de qualificatifs euphémisés sont utilisés par les professionnels de la culture pour désigner les non-publics : empêchés, écartés, exclus, etc. Malgré l’importance de mieux comprendre ce désintérêt, peu de chercheurs se sont intéressés spécifiquement aux non-publics (Ancel et Pessin, 2004; Jacobi et Luckerhoff, 2010, 2011).

    Nous avons mené onze entretiens de groupe et deux entretiens individuels selon les principes de la théorisation enracinée (Guillemette et Luckerhoff, 2009; Luckerhoff et Guillemette, 2011, 2012). Nous désirions comprendre les raisons pour lesquelles des non-publics ne visitent pas l’église Notre-Dame-de-la-Présentation, décorée par le peintre Ozias-Leduc.

    Nos analyses qualitatives permettent d’affirmer que les non-publics décèlent une ambiguïté identitaire du lieu, du fait que les œuvres font partie intégrante d’une église : s’agit-il d’un lieu culturel laïque ou d’un lieu de culte décoré? Cette ambiguïté fait en sorte que les non-publics se sentent plus ou moins interpelés par la visite du lieu : ils ne savent pas si on y accueille surtout des visiteurs experts ou des touristes. Ces deux types de publics ont des attentes très différentes et aucun ne se sent actuellement ciblé. En outre, le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc, responsable de la mise en valeur et de la protection du lieu, ne réfère à rien de « visitable », ajoutant davantage à la confusion des non-publics.

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  • Le discours de la presse écrite sur le Musée canadien des droits de la personne
    Mélissa Doucet (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jason LUCKERHOFF, Marie-Claude Lapointe

    Cette présentation porte sur une analyse des discours journalistiques concernant le Musée canadien des droits de la personne qui a été constitué le 13 mars 2008 et qui ouvrira ses portes aux visiteurs à l’automne 2014. Il s’agit du premier musée national à être construit à l’extérieur de la région d’Ottawa.

    Montpetit (2003) met en évidence la nécessité d’effectuer des analyses de contenus pour déterminer quelle image du patrimoine les médias construisent et projettent. Il propose notamment deux hypothèses: «1) que c'est principalement lorsque les menaces de destruction pèsent sur les biens patrimoniaux (démolitions, pertes, incendies, vols, etc.,) que les médias s'intéressent à ce secteur; 2) que les biens patrimoniaux sont souvent évoqués comme attraits importants et des ressources régionales dans les pages touristiques» (p. 37). Notre recherche permet d’affirmer que c’est aussi lorsque de nouveaux projets majeurs financés par les fonds publics et lorsque l’identité est en question que les médias s’intéressent au secteur muséal.

    Nos analyses qualitatives et quantitatives de plus de 1600 articles publiés au Canada entre 2009 et 2012, provenant de 243 journaux différents, montrent également que la mission du musée, son financement et les thématiques liées aux droits de la personne sont discutés par les journalistes sans que l’ouverture du musée soit remise en question par un grand nombre d’intervenants.

  • L’écriture de récits intermédiatiques sur les cartes collaboratives : une forme d’appropriation et de patrimonialisation de la ville
    Marie Cambone (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette recherche porte sur l’écriture de récits sur les cartes collaboratives (très présentes sur le Web et les applications mobiles) ayant pour objectif la médiation culturelle des espaces urbains. Ces cartes sont le fruit d’expériences de visites partagées en ligne : ajouts de contenus spatialisés (photographies, vidéos, texte).

    Grace à une méthodologie originale et innovante d’analyse des cartes collaboratives, nous souhaiterions étudier le rapport qu’elles entretiennent avec le territoire. Quelles images et expériences de la ville sont relatées ?

    La méthodologie mise en place repose sur : la création, avec des informaticiens, d’un protocole de récolte de données en constante évolution et disposées sous forme planaire ; l’analyse des processus communicationnels mis en place sur ces cartes collaboratives et des usages anticipés et réels de ces plateformes.

    Les analyses ainsi menées sur la plateforme SmartMap (terrain principal de la recherche) nous ont montré que ces cartes collaboratives produisent une photographie instantanée du territoire et sont une co-construction subjective de l’image du lieu. De plus, et ceci venant corroborer nos hypothèses de recherche, nous avons remarqué que : les contenus spatialisés produisent des récits intermédiatiques sur la ville ; les cartes collaboratives sont des formes et des outils d’appropriation de la ville ; ces cartes participent de la mise en mémoire de ces lieux, voire même de la patrimonialisation de certains espaces.

  • La série de fiction québécoise au cœur de la «révolution de la qualité»
    Karine BOISVERT, Pierre Barrette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis une dizaine d’années environ, une «révolution» sévit dans le monde de la production télévisuelle québécoise, une révolution qui touche à la fois aux dimensions formelles et sémantiques des séries de fiction mais plus fondamentalement aux liens que celles-ci tendent à tisser, pragmatiquement, avec leur public. Ce phénomène, qu’on situera dans le contexte plus large de ce que d’aucuns ont désigné comme la « troisième vague de télévision de qualité » (Fueur, 2007), est visible dans l’émergence de réalisations dans lesquelles sont redéfinis les normes et les standards du téléroman classique. Selon notre hypothèse heuristique, d’une part la télésérie contemporaine se «cinématographise», alors même qu’elle tend parallèlement à radicaliser son degré de «télévisualité» en adoptant des stratégies d’énonciation souvent proches de celles des émissions de téléréalité. Il en résulte, si l’on se réfère au cadre d’analyse sémio-pragmatique proposé par Roger Odin (2011), un nouveau positionnement du téléspectateur qui trouverait sa source dans un ensemble de « contraintes » (au sens que lui donne cet auteur) apparues dans l’institution télévisuelle ces dernières années. Nous aborderons cette problématique à partir de l’exemple fourni par l’émission Tout sur moi, et plus particulièrement en répondant à la question suivante : en quoi cette dernière est-elle symptomatique des mutations qui affectent l’institution télévisuelle contemporaine ?

  • Médiation de l’information dans le milieu culturel québécois : des identités professionnelles en mouvement?
    Nadège Broustau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Laurence CÔTÉ

    Cette communication présente les cadres et les avancées de deux recherches menées simultanément sur la médiation de l’information dans le milieu culturel québécois : l’une s’attache au traitement médiatique du financement des arts et de la culture (Côté), l’autre, aux transformations des rapports professionnels entre journalistes et relationnistes du milieu culturel (Broustau). Au-delà de leurs spécificités, ces recherches s’intéressent au déplacement potentiel du rôle traditionnel de source d’information (Schlesinger, 1992), en particulier à la faveur de changements tels que des contraintes socio-économiques affectant ressources humaines et matérielles et influant sur les processus de traitement de l’information, ou que de l’utilisation concurrentielle des réseaux socionumériques pour occuper l’espace public (Sauvé, 2010) en extension (Smyrnaios, 2005). Entre interdépendances professionnelles (Charron, 1991) exacerbées par le milieu culturel (Nguyen et Cotte, 2002) et socialisation (Dubar, 2010, Demazière, 2012) professionnelle dans la communication publique, ces projets en cours tentent de contribuer à la compréhension des enjeux stratégiques et relationnels qui ponctuent l’évolution de la médiation de l’information.


Communications orales

Nouvelles perspectives de recherche en communication des organisations

  • L’innovation par le design : proposition d’une démarche de conception
    Jacynthe ROBERGE, Isabelle Sperano (Université Laval)

    En tant que spécialistes du design de communication (design de documents, graphique, d’interface, d’information, d’interaction, architecture d’information), nous sommes depuis longtemps confrontés aux questions d’innovation et de prospection dans nos activités de correction et de conception. Le fruit de nos réflexions, de notre pratique professionnelle et de notre expérience de l’enseignement du design nous a menés, au fil des ans, à développer une démarche de conception qui vise à aider les futurs designers (1er et 2e cycles universitaires) et autres intervenants du domaine à développer leurs compétences en conception ainsi que leur capacité d’innovation.

    C’est dans ce contexte que nous présentons les grands temps théoriques de la conception en design à travers une démarche composée de trois phases (préparation, idéation, conceptualisation), et ce, dans une perspective d’innovation. Quelques méthodes et principes utilisés pour stimuler la créativité et encourager l’innovation viendront compléter la présentation et l’explication de la démarche.

  • La médiation de la participation : contribution à la construction d'une approche communicationnelle des organisations solidaires
    Kéren GENEST, Jo Katambwe (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La médiation de la participation : contribution à la construction d’une approche communicationnelle des organisations solidaires.

    Une organisation solidaire (au sens de Mintzberg, une organisation missionnaire) fait la promotion de ses valeurs et idéologie en proposant des produits et des services qui créent du lien social ou de la solidarité. Nous montrons que pour assurer sa mission ce type d'organisation doit s’appuyer sur les trois dimensions particulières suivantes à savoir 1) une identité émergeant 2) d’un discours cohérent qui lui permet d’être reconnaissables et qui 3) articule les attentes des divers publics (sociétaires actuels ou potentiels, employés, gestionnaires et administrateurs) dont il recherche l’adhérence et l’engagement. Nous montrons ensuite les différents points de vue qui ont été utilisés dans la recherche pour expliquer les intrications de ces trois dimensions dans la dynamique des organisations solidaires. En l’occurrence, les paradigmes de l’engagement, de l’auto-organisation et le paradigme fonctionnaliste plus conventionnel. Bien que pertinentes, ces points de vue sont incapables d’intégrer simultanément les trois facteurs critiques. Nous offrons alors une alternative qui montre comment à partir du paradigme de la reconnaissance, la médiation de la pratique de la communication participative génère ces trois facteurs que sont l’identité, la cohérence et l’engagement critiques à la survie des organisations solidaires.

  • Regards croisés sur le vieillir au travail : entre la polarité et la neutralité des discours médiatiques et institutionnels
    Luc DUPONT, Joelle LAPLANTE, Martine Lagacé (Université d’Ottawa), Isaac Nahon-Serfaty

    Devant le vieillissement de la main d’œuvre canadienne et la présence d’âgisme au travail, il est essentiel de circonscrire la nature des discours publics sur le vieillir au travail, dans la mesure où ceux-ci orientent les perceptions et pratiques individuelles en matière de vieillissement. L’objectif de cette étude est de saisir comment le discours de l’appareil gouvernemental fédéral ainsi que celui de la presse écrite à grand tirage parlent du vieillir au travail
    tout autant que des travailleurs âgés et si ces discours sont porteurs d'âgisme. Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de contenu (qualitative et quantitative) de 155 documents officiels du gouvernement fédéral ainsi que de 252 articles publiés dans La Presse et The Globe and Mail. Les résultats suggèrent que bien que les thèmes de l’économie, de la démographie et de la retraite soient omniprésents dans les deux discours, ceux-ci se distinguent dans la façon dont ils sont traités :
    le discours institutionnel privilégie un traitement neutre, où le « travailleur âgé » apparaît comme une entité abstraite et indéfinie; en revanche, les médias optent pour un discours plus polarisé du vieillir au travail, dans lequel le
    travailleur âgé est dépeint, soit comme une valeur ajoutée soit comme un effectif lourd à gérer pour l’organisation. Les
    implications pratiques et théoriques sont discutées, en lien avec le discours social en matière de vieillissement et d’âgisme au travail.

  • La communication comme pratique organisante : remettre le dialogue au coeur de la théorie de l'équivalence
    Jo Katambwe (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Manon LIÉNARD

    La théorie de l’équivalence en communication organisationnelle explique que la dynamique organisationnelle est régie, du point de vue discursif, par le croisement entre les deux dimensions fondamentales que sont le texte/structure et la conversation/action (Fairhust et Putnam, 1999; Taylor, 1999). Mais au lieu de travailler à identifier, décrire, démontrer et analyser cette intersection la recherche est retombée dans une approche dichotomique en travaillant soit sur le texte organisationnel ou soit sur la conversation organisationnelle séparément. Le but de notre présentation est de montrer la manière dont est résolue la tension permanente entre texte et conversation en introduisant l’hypothèse de la pratique de communication dialogique comme lieu de cette résolution. Pour ce faire nous nous proposons de 1) présenter d’abord une synthèse de la théorie de l’équivalence pour ensuite 2) étayer un certain nombre de critiques autour des notions d’intermédiaire, de pouvoir, de locus et de directionalité de la communication dans ce modèle de l’organisation. . Après avoir 3) décrit les structures dialogiques (la paire adjacente, la pertinence conditionnelle, l’organisation préférentielle, le projet de communication), et 4) leurs qualités organisantes (division, hiérarchie, coordination, pouvoir) nous nous attèlerons à 5) montrer, du point de la vue de la littérature métathéorique, la présence ou l’équivalent de ces structures dans l’entrevue d’embauche comme activité organisée.


Communications orales

Le journalisme : une pratique en transformation

  • Le «chemin de fer» de la presse comme concept d’énonciation éditoriale
    Constance Tabary (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Comment pérenniser les outils d’analyse du journalisme alors que sa production passe du papier au numérique?

    Pour l’étude des transformations du journalisme, Emmanuel Souchier et Yves Jeanneret préconisent d’utiliser un concept d’énonciation éditoriale (Jeanneret et Souchier, 2005). Nous proposons ici le « chemin de fer » de la presse comme concept d’énonciation éditoriale. Cette expression est employée dans le jargon journalistique pour parler du travail d’anticipation du cheminement de lecture dans la confection d’un titre de presse écrite.

    Afin analyser l’évolution de la presse au-delà de ses outils et de sa production, ce travail portera sur la construction de son échafaudage logique entre apport de l’innovation technique et adaptation par l’éthique journalistique. Nous tenterons de démontrer que l’équilibre entre automatisation et création de repères éthiques par les journalistes n’est pas maintenu dans les conditions actuelles au Québec comme cela a déjà été le cas au début du 20e siècle. Cette hypothèse sera illustrée par une étude de la couverture par La Presse des fumigènes dans le métro de Montréal en mai 2012. Nous ferons le lien entre cette couverture et les méthodes du yellow journalism pratiquées au quotidien La Presse un siècle plus tôt (De Bonville 1999).

  • La convergence relations publiques-journalisme
    Chantal Francoeur (UQAM - Université du Québec à Montréal), Constance TABARY

    Notre communication fera état des premiers résultats d’une recherche portant sur les liens entre les relations publiques et le journalisme. Le contexte de la recherche est le suivant : des journalistes préoccupés par l’importance de l’industrie des relations publiques constatent qu’ils sont en « infériorité numérique » face aux relationnistes. De plus, suite à la convergence généralisée des entreprises de presse, les tâches des journalistes se sont accrues, les plateformes à alimenter se sont additionnées, les heures de tombée se sont multipliées. Moins de journalistes exécutent plus de tâches dans des entreprises de presse cherchant à augmenter leur productivité et leur rentabilité. Cela a pour conséquence d’accentuer le « renforcement des relations publiques généralisées » (Miège, 2007, p. 155). Cela instaure aussi ce que nous qualifions de « convergence relations publiques-journalisme », où les journalistes utilisent le matériel fourni par les relationnistes de façon systématique. Nous voulons vérifions cette hypothèse. Au moment du congrès de l’ACFAS, nous pourrons divulguer les résultats préliminaires de cette recherche.

    Miège, Bernard. (2007). La société conquise par la communication : les Tic entre innovation technique et ancrage social. Grenoble, France : Presses universitaires de Grenoble.

  • Pratiques journalistiques sur Twitter au Québec : une transposition de l'autorité informationnelle
    Olivier Gadeau (Université Laval)

    Cette communication présente les conclusions de la recherche effectuée dans le cadre de notre mémoire de maîtrise. Celle-ci a pour pour but d’observer et d’analyser les usages professionnels des journalistes québécois sur le site de microblogues Twitter. En analysant, selon des méthodes mixtes, les traces d’activité relevées sur les comptes Twitter de X journalistes en exercice au Québec, nous avons étudié trois catégories d’usages :

    - Les usages préconisés par les développeurs de l’application et les médias pour lesquels les journalistes travaillent ;

    - Les usages imaginés par les journalistes eux-mêmes à travers l’analyse discursive de leurs propos collectifs et individuels ;

    - Les usages réels.

    L’articulation de ces trois catégories d’usages nous permettra d’élaborer un « contrat de communication » (Charaudeau, 1997) lequel s’appuie sur une revendication d’autorité informationnelle.

    Notre hypothèse est que les journalistes, à travers les usages qu’ils font du microblogue, tentent de transposer l'autorité informationnelle dont ils disposent dans les médias de support traditionnel — presse écrite, radio et télévision — en ayant recours à un ensemble de postures discursives dans leurs publications sur Twitter. Nous tenterons de valider cette hypothèse en proposant une nouvelle évaluation de cette autorité informationnelle à travers le même contrat de communication.