Informations générales
Événement : 81e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Ce colloque porte sur la toxicomanie et les problèmes associés chez les jeunes. La première partie s’attardera à la compréhension des interrelations entre la toxicomanie et les multiples problèmes qui y sont associés, incluant les pratiques à risque pour la santé. En conférence d’ouverture, une pédopsychiatre, chercheure et clinicienne, dressera un bilan critique des connaissances concernant les liens entre la toxicomanie, le suicide et les troubles mentaux concomitants. Les quatre conférences qui suivront permettront, à partir de données de recherches québécoises, d’éclairer les enjeux entourant les liens entre la toxicomanie et divers problèmes associés : 1) les habitudes de jeux de hasard et d’argent; 2) l’utilisation d’Internet; 3) les comportements sexuels à risque; 4) l’usage non médical de médicaments psychotropes, notamment psychothérapeutiques, en contexte de polyconsommation. En seconde partie, divers travaux en cours de chercheurs québécois, qui visent le développement et/ou l’évaluation d’interventions en toxicomanie seront présentés : 1) les mécanismes d’accès régionaux déployés au Québec pour apparier les services offerts aux jeunes à la gravité et aux types de problèmes présentés; 2) les enjeux d’intervention en parentalité et toxicomanie du point de vue de jeunes mères en traitement; 3) la formation croisée comme stratégie pour augmenter l’intégration des services offerts. La synthèse de fin de journée permettra de soulever les enjeux entourant les liens entre la recherche et l’intervention tout en mettant en lumière les défis de l’avenir, tant sur les plan clinique que scientifique, au regard de l’intervention en toxicomanie auprès des jeunes. Pour souligner les 10 ans de Drogue, santé et société, revue scientifique largement diffusée, notamment auprès de chercheurs, d’intervenants et de gestionnaires, le mot de la fin prononcé lors du coquetel par des membres du comité éditorial permettra de mettre en lumière la contribution de cette revue au transfert de connaissances sur le thème du colloque.
Date :- Karine Bertrand (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Nadia L'espérance (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Toxicomanie et problèmes associés chez les jeunes : comprendre et intervenir
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Mot de bienvenueKarine Bertrand (UdeS - Université de Sherbrooke), Nadia L'espérance (UdeS - Université de Sherbrooke)
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Dépression et toxicomanie à l'adolescence : des lignes de conduite à définir ?Valentin MBEKOU (Institut Douglas), Theodora MIKEDIS (Institut Douglas), Johanne Renaud (Institut Douglas)
Les multiples défis que pose l'adolescence sont évidents pour tous : place dans la famille, socialisation avec les pairs, apprentissage tant intellectuel que sportif ou artistique. Qu'en est-il lorsqu'en chemin l'adolescent (e) développe un problème de santé mentale, une utilisation répétée de substances et un risque suicidaire accru? La course à obstacle ne fait que commencer, les proches et les intervenants impliqués peuvent rapidement se sentir submergés par la situation. Comment intervenir auprès de ces jeunes et de leurs familles? Des enjeux cliniques, éthiques et légaux sont au cœur de la problématique. Ceci doit-il empêcher les intervenants d'agir? Ensemble, les intervenants sont appelés à rechercher des pistes de solution concertées face à des défis de taille, les amenant le plus souvent en marge de leurs pratiques usuelles. Une approche multi-niveaux, impliquant les niveaux du scolaire, médical, psychiatrique, toxico, judiciaire et psycho-social, peut-elle contribuer à de meilleurs résultats en prévention du suicide?
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Consommation de substances psychoactives et habitudes de jeux de hasard et d'argent chez les adolescentsNatacha Brunelle (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Marthe COUSINEAU (UdeM - Université de Montréal), Magali DUFOUR (UdeS - Université de Sherbrooke), Annie GENDRON (École nationale de police du Québec), Danielle LECLERC (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marianne STE-MARIE-GAUDRY (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
La consommation de substances psychoactives (SPA) et la participation à des jeux de hasard et d'argent (JHA) font partie des comportements à risque observables à l'adolescence. Que sait-on des liens qui existent entre ces deux comportements? Pour répondre à cette question, des résultats issus d'une étude à devis mixte sur les habitudes de jeu par Internet que nous avons conduite entre 2007 et 2009 seront présentés. Le volet quantitatif de cette étude a été mené auprès de 1870 élèves du secondaire âgés entre 14 et 18 ans. Un questionnaire sur les habitudes de JHA (DSM-IV-J (APA, 1994)) et un sur la consommation de SPA (DEP-ADO (Germain et al., 2007)) ont notamment été administrés. Dans le cadre du volet qualitatif de cette même étude, des entretiens semis-structurés ont été menés auprès de 40 jeunes joueurs initiés aux JHA par Internet recrutés dans des milieux scolaires et cliniques. Un premier objectif (quantitatif) consiste à vérifier les liens entre, d'une part, les types (poker, paris sportifs, etc) et les modalités de JHA (Internet ou non) et, d'autre part, 1) la sévérité de la consommation de SPA et; 2) les types de produits consommés. Un deuxième objectif (qualitatif) vise à présenter les différentes perceptions des jeunes au sujet des liens entre l'usage de SPA et les JHA.
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Pause
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L'utilisation d'Internet et ses liens avec la consommation d'alcool, de drogue ou de jeux de hasard et d'argentNatacha BRUNELLE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Marthe COUSINEAU (UdeM - Université de Montréal), Magali Dufour (UdeS - Université de Sherbrooke), Annie GENDRON (École nationale de police du Québec), Danielle LECLERC (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les adolescents font un usage régulier des nouvelles technologies de jeux vidéo et d'Internet. Pour la plupart d'entre-eux, cet usage demeure non problématique alors que pour d'autres, on observe plutôt des habitudes d'utilisation excessives. Cette présentation tentera de décrire le portrait de jeunes québécois quant à leur utilisation d'Internet et d'explorer la présence de groupes parmi les participants qui se distinguent selon des caractéristiques sociodémographiques et des conduites à risques (dépendance à l'alcool ou aux drogues, problématique de jeux de hasard et d'argent). L'échantillon est composé de 1870 adolescents âgés entre 14 et 18 ans qui ont été recrutés dans des écoles secondaires québécoises francophones. Les principaux résultats montrent qu'un jeune sur dix a des habitudes d'utilisation d'Internet potentiellement problématique. Un cluster analysis a montré la présence de trois groupes parmi les participants, les filles non-problématiques, les garçons non-problématiques et les adolescents multiproblématiques (AMP). Cette présentation discutera des caractéristiques de chacun des groupes et soulignera les multiples liens entre les différentes conduites à risque.
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Consommation de substances en contexte sexuel et risques chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes : une question d'âge ?Martin BLAIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Thomas HAIG (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne Otis (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carl RODRIGUE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Robert ROUSSEAU (REZO, Montréal), Mark WAINBERG (Université McGill)
SPOT est une recherche interventionnelle en cours offrant le dépistage rapide du VIH aux hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HRSH) à Montréal. Les objectifs sont 1. contraster la consommation de substances en contexte sexuel selon l'âge chez les HRSH fréquentant SPOT et; 2. explorer le lien entre l'âge, les substances consommées en contexte sexuel et les relations anales non protégées avec partenaire à risque (RAR). Entre juillet 2009 et janvier 2012, 1736 HRSH ont participé à un entretien structuré concernant leurs pratiques sexuelles et leur consommation de substances dans le contexte sexuel. Les résultats montrent que 18,4% des participants ont entre 18 et 24 ans, 22,5%, entre 25 à 29 ans et 59,1%, 30 ans et plus. Les RAR sont rapportées par 29,4% des participants et 58,1% ont déclaré avoir été sous influence d'alcool au moins une fois dans les trois derniers mois dans le contexte sexuel. Les autres substances consommées dans ce contexte sont : marijuana (21,9%), poppers (21,9%), ecstacy (9,3%), Viagra (9,1%), GHB (6,7%), cocaïne (6,0%) et speed (4,8%). Les RAR sont plus fréquentes chez les HRSH de 18 à 24 ans (RCA: 1,54; IC95%: 1,07-2,23); ceux qui rapportent avoir consommé de l'alcool (RCA: 1,67; IC95%: 1,24-2,26) et des poppers (RCA: 1,84; IC95%: 1,35-2,52) dans le contexte sexuel. La consommation en contexte sexuel devrait davantage être considérée dans les activités de prévention et de promotion de la santé sexuelle chez les HRSH.
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Synthèse et discussion des présentations de l'avant-midiKarine Bertrand (UdeS - Université de Sherbrooke), Nadia L'espérance (UdeS - Université de Sherbrooke)
Soulever les enjeux qui découlent des présentations et susciter des discussions entre les participants et conférenciers.
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Dîner
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Trajectoires de l'usage non médical des médicaments psychotropes chez de jeunes adultes en traitement de la toxicomanieFaicel Hessi (UdeS - Université de Sherbrooke), Bertrand KARINE (UdeS - Université de Sherbrooke), Élise ROY (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les données récentes d'enquêtes américaines et canadiennes dépeignent l'essor inquiétant du phénomène de l'usage non médical des médicaments psychotropes (UNMMP). Cette pratique toucherait davantage les adolescents et les jeunes adultes, plus spécifiquement ceux qui sont déjà aux prises avec d'autres problèmes de consommation de psychotropes. De plus, les répercussions négatives de cet usage aux plans sanitaire et social sont nombreuses. Les objectifs poursuivis dans le cadre de cette étude sont de décrire la manière dont l'UNMMP s'inscrit dans la trajectoire de consommation d'autres substances et aussi de comprendre quelques enjeux de cette pratique selon le point de vue des jeunes. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 11 participants, âgés de 18 à 24 ans, recrutés dans des centres de réadaptation en dépendance au Québec. À l'issue de l'analyse du discours de ces jeunes, deux variantes de la trajectoire de l'UNMMP sont identifiées. Une première variante concernerait l'usage non médical de médicaments opioïdes et une autre qui porte sur l'usage non médical de médicaments psychothérapeutiques. Les thèmes abordés par les participants expliqueraient les différentes étapes de leurs parcours de l'UNMMP à savoir l'initiation, le maintien, l'intensification, l'arrêt et la rechute.
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Les guichets centralisés d'accueil des jeunes toxicomanes : résultats préliminaires de l'évaluation d'implantation et d'efficacitéNadine BLANCHETTE-MARTIN (CRD Chaudière-Appalache et de Québec), Natacha BRUNELLE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Geneviève DEMERS-LESSARD (Université Laval), Francine FERLAND (CRD Chaudière-Appalache et de Québec), Steve JACOB (Université Laval), Nadia L'ESPÉRANCE (Centre de Réadaptation en Dépendance Domrémy-de-la-Mauricie-Centre-du-Québec), Michel LANDRY (Centre Dollar-Cormier - Institut Universitaire en dépendance), Myriam Laventure (UdeS - Université de Sherbrooke), Joël Tremblay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les Mécanismes d'accès jeunesse en toxicomanie (MAJT), comme modèle de guichet centralisé d'accueil des jeunes toxicomanes, ont fait figure de pratique innovante dès leur première mise sur pied en 1999-2000. Ils répondaient alors à un besoin réel de centralisation des demandes d'aide des jeunes toxicomanes afin de leur assurer une orientation vers les services les mieux adaptés à leur besoin d'aide. Plusieurs régions ont rapidement jaugé l'intérêt d'une telle pratique afin de mieux desservir les jeunes toxicomanes de leur territoire. Mais quel type de service ont-ils réellement implanté? D'autre part, au sein d'autres régions, des enjeux socio-géographiques et d'organisation de services semblent moins adaptés à l'implantation des MAJT chez eux. Qu'en est-t-il? De plus, malgré l'enthousiasme suscité par les MAJT, quelle est en l'efficacité réelle? Ces questions de recherche liées à l'implantation et à l'efficacité des MAJT sont abordées via une philosophie de l'évaluation participative centrée sur l'utilisation. Les résultats préliminaires de l'analyse du fonctionnement de ce service au sein de cinq régions socio-sanitaires permettront de dégager quelques tendances quant aux ingrédients favorisant une implantation et une efficacité accrue de ce type de service.
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Toxicomanie et parentalité : point de vue de jeunes mères en traitement et de leurs intervenants sur les services reçusKarine BERTRAND (UdeS - Université de Sherbrooke), Nadia L'espérance (UdeS - Université de Sherbrooke), Carl LACHARITÉ (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jean-Marc MÉNARD (Centre de Réadaptation en Dépendance Domrémy-de-la-Mauricie-Centre-du-Québec)
Bien que plusieurs stratégies permettent de répondre aux besoins des femmes enceintes et mères aux prises avec une problématique de consommation, plusieurs auteurs soulignent le manque d'intégration dans l'évaluation et le suivi de la toxicomanie en lien avec la parentalité. Par le biais d'entrevues individuelles semi-structurées réalisées auprès de 15 jeunes femmes enceintes et mères, en suivi dans un centre de réadaptation en dépendance du Québec,et d'intervenants impliqués auprès d'elles, cette étude qualitative exploratoire a permis de dégager une meilleure compréhension des dimensions liées aux services reçus et autres services utilisés, leur contribution dans l'amélioration ou non de leur condition ainsi que des pistes pour améliorer l'adéquation et l'intégration des services leur étant offerts. Les résultats préliminaires montrent notamment que la plupart des mères impliquées dans les services pour un traitement en dépendance reçoivent également des services en protection de l'enfance. Bien qu'il y ait échange d'informations entre ces partenaires cliniques, elles affirment préférer améliorer leur capacité parentale à l'aide des services en protection de l'enfance et utiliser les services en dépendance pour prendre un temps d'arrêt où elles peuvent faire le point sur leur propre histoire de vie en lien avec leur problématique de consommation. Les implications cliniques de ces résultats seront discutées.
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Pause
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Les formations croisées comme dispositif pour améliorer l'intégration des services destinés aux jeunesNicole PERREAULT (Direction de santé publique de Montréal), Michel Perreault (Institut Douglas)
Les jeunes éprouvant des troubles concomitants nécessitent l'intervention d'acteurs de plusieurs réseaux. Ces réseaux couvrent des territoires différents, ont des financements distincts et des intervenants exerçant des mandats spécifiques, selon des règles particulières. Afin de soutenir l'arrimage entre ces réseaux, les formations croisées misent de l'avant dans le Sud-Ouest de Montréal, initié en 2003 et ciblant les organismes desservant les clientèles âgées de 15-30 ans aux prises avec des troubles concomitants, proposent des stages entre les organisations et des activités conjointes (sessions d'échanges) où les intervenants échangent à partir de discussion de cas, de conférences et de panels. Depuis 2007, 9 sessions d'échanges ont été tenues. Elles ont impliqué 1 336 participants issus de 154 organisations différentes. Concernant les stages entre les organisations, 154 ont impliqué 123 intervenants en provenance de 22 organisations distinctes. Outre la capacité à rassembler les intervenants des différents réseaux, le programme semble aussi améliorer l'articulation entre les services. Une enquête réalisée auprès de 465 participants indique que 76,4 % de ceux-ci rapportent avoir fait appel à de nouvelles ressources dans le cadre de leur travail, à la suite d'une session d'échange. Les implications pratiques de ce type de formation de même que les enjeux liés à son implantation et à son évaluation seront discutées lors de la présentation.
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Synthèse et discussion des présentations de l'après-midiKarine Bertrand (UdeS - Université de Sherbrooke), Nadia L'espérance (UdeS - Université de Sherbrooke)
Soulever les enjeux qui découlent des présentations et susciter des discussions entre les participants et conférenciers.
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Les 10 ans de la revue Drogue, santé et sociétéKarine Bertrand (UdeS - Université de Sherbrooke), Michel PERRAULT (Institut Douglas)